Chapitre 12 : La santé des jeunes Canadiens: un accent sur la santé mentale – Résumé et conclusion
Résumé et conclusion
par John Freeman et William Pickett
Le dernier chapitre du rapport présente un aperçu des principales constatations faites dans le cadre de l'Enquête HBSC de 2010. Il s'ouvre par une récapitulation de ce qui se dégage des résultats au sujet des indicateurs de base de la santé mentale des jeunes du Canada, laquelle constitue le point de mire du présent cycle d'enquête.
Le rapport fait aussi état de nouvelles constatations concernant divers éléments qui représentent des axes d'intervention prioritaires en matière de santé des adolescents au Canada. Ces éléments sont les blessures, les modes de vie sains, le poids corporel sain, les comportements à risque, l'intimidation et les bagarres. Nous présentons dans ce chapitre un résumé des relations entre ces éléments et les indicateurs de la santé.
Ensuite, nous faisons état des principales constatations concernant les divers contextes qui influent sur la santé des jeunes (le cadre familial, le milieu scolaire, les camarades et les quartiers), puis nous passons brièvement en revue les données relatives aux relations entre ces contextes et la santé mentale des jeunes.
Enfin, nous rendons compte d'un des aspects les plus novateurs de l'Enquête HBSC de 2010, qui a consisté à revenir auprès des jeunes afin de recueillir leurs réactions face à ses principales constatations. Pour conclure, nous tentons de déterminer dans quelle mesure cette expérience a permis d'interpréter avec plus de justesse les données recueillies et les tendances qui s'en dégagent.
Santé mentale des jeunes du Canada
Deux importantes constatations ressortent du présent rapport sur le volet national de l'Enquête HBSC pour ce qui concerne la santé mentale. Premièrement, la santé mentale varie de façon marquée selon le sexe. Les filles ont déclaré davantage de problèmes affectifs et un niveau moins élevé d'équilibre affectif que les garçons, tandis que les garçons ont déclaré un niveau plus élevé de problèmes de comportement et moins élevé de comportements prosociaux. L'écart entre les deux sexes était toutefois moins prononcé dans le cas des indicateurs liés à la santé comportementale que dans celui des indicateurs liés à la santé affective. Par ailleurs, alors qu'on relève une détérioration de la santé comportementale des élèves des deux sexes dans les années d'études supérieures, on observe une dégradation de la santé affective uniquement chez les filles.
Deuxièmement, des travaux de recherche récents ayant fait ressortir l'existence de facteurs distincts mais complémentaires ayant une incidence tant positive que négative sur la santé mentale (Keyes, Dhingra et Simoes, 2010; Strauss, 2007) ont incité les intervenants en matière de santé publique à mettre davantage l'accent sur les premiers. Selon les données recueillies, que l'on tienne compte des facteurs ayant une incidence positive ou de ceux ayant une incidence négative sur la santé mentale, on en arrive aux mêmes conclusions concernant les principaux groupes de jeunes qui exigent une attention particulière. Il y a donc toujours lieu de continuer à explorer tous les aspects de la santé mentale, plutôt que de centrer nos efforts sur l'un quelconque d'entre eux.
Principales constatations
Nombre de problèmes de santé mentale sont sexospécifiques.
Quelle que soit la perspective, positive ou négative, dans laquelle on examine la santé mentale, on en arrive aux mêmes conclusions concernant les principaux groupes de jeunes qui exigent une attention particulière.
Autres indicateurs de la santé des jeunes Canadiens
Tout en étant axé sur les indicateurs de la santé mentale, le présent rapport fait état d'un certain nombre d'autres constatations relatives à des problèmes qui demeurent des axes d'intervention prioritaires en matière de santé des adolescents au Canada.
Le rapport souligne que les blessures continuent d'être l'un des principaux problèmes de santé chez les jeunes au Canada. Pourtant, il fait état de données semblables à celles des rapports antérieurs pour ce qui concerne les causes et la fréquence des blessures et il semble que ces données soient demeu rées stables au fil des ans. Ces faits sont bien connus de la plupart des intervenants du milieu de la santé publique au Canada. Le présent rapport jette toutefois un nouvel éclairage sur la pratique délibérée d'activités à risque pouvant être la cause directe de blessures. Des proportions élevées de jeunes choisissent d'adopter des comportements à risque allant d'actes d'omission, comme le défaut de porter un casque pour rouler à bicyclette, à des manquements plus graves, comme la conduite d'un véhicule à moteur sous l'influence de l'alcool ou d'autres drogues. Tout n'est cependant pas noir. Il est ainsi rassurant de constater que la très grande majorité des jeunes ne prennent pas de tels risques, ce qui permet d'être optimistes quant à leurs choix futurs. Ces constatations nous donnent de précieuses indications quant aux pistes qu'il convient de privilégier pour ce qui concerne le contenu et la mise en œuvre des programmes de prévention.
Principales constatations
Les blessures continuent d'être l'un des principaux problèmes de santé chez les jeunes au Canada.
D'importants pourcentages de jeunes déclarent adopter des comportements à risque pouvant être à l'origine de graves blessures.
L'intimidation et les bagarres sont deux autres grands facteurs étudiés dans le cadre de l'Enquête HBSC. Bien qu'il soit encourageant de noter que le nombre de jeunes ayant déclaré s'être livrés à des actes d'intimidation et avoir pris part à des bagarres est moins élevé que lors des cycles précédents de l'Enquête HBSC, la proportion de jeunes qui ont déclaré avoir été victimes de tels actes a augmenté. Les auteurs du chapitre portant sur l'intimidation et les bagarres soulignent que ces actes de violence peuvent avoir des conséquences durables et que la société se doit de redoubler d'efforts pour assurer la mise en œuvre de stratégies fondées sur des données probantes tant auprès des adultes qui sont responsables des jeunes à la maison, à l'école et au sein des collectivités qu'auprès des jeunes eux-mêmes.
Principale constatation
Bien que le nombre de jeunes ayant déclaré s'être livrés à des actes d'intimidation et avoir pris part à des bagarres ait diminué, la proportion de jeunes qui ont déclaré avoir été victimes d'intimidation a augmenté.
Les chapitres du présent rapport portant sur les modes de vie sains et sur le poids corporel sain ont pour thème l'obésité et ses déterminants – autre axe d'intervention prioritaire en matière de santé des adolescents au Canada. Bien que les responsables de la santé publique puissent trouver un certain réconfort dans le fait que le taux d'obésité se soit stabilisé entre 2006 et 2010, il reste encore beaucoup à faire. Le quart des garçons et le sixième des filles du pays font de l'embonpoint ou sont obèses selon l'IMC déclaré, et moins de 20 % se conforment aux directives canadiennes en matière d'activité physique. Par ailleurs, la majorité des jeunes du Canada déclarent avoir des problèmes liés à leur image corporelle. Notons du côté positif que la proportion de jeunes ayant déclaré avoir une alimentation plus saine a augmenté, mais que l'épidémie d'obésité continue de progresser au Canada en raison de l'inactivité physique, du temps excessif passé à l'écran et de mauvais choix nutritionnels.
Principale constatation
Bien que les jeunes déclarent avoir adopté des habitudes alimentaires plus saines, nombre d'entre eux éprouvent encore beaucoup de difficultés à maintenir un poids santé et à s'adonner régulièrement à la pratique d'activités physiques.
Le chapitre sur les comportements à risque fait état de constatations tant positives que négatives. Des pourcentages élevés de jeunes du Canada ont fait l'expérimentation du cannabis et en consomment régulièrement, bien que ce dernier pourcentage soit en légère régression après avoir atteint un sommet en 2002. Pour ce qui concerne le tabagisme, le pourcentage de jeunes qui déclarent fumer des cigarettes chaque jour a atteint un creux historique. Les taux d'incidence relevés pour divers indicateurs de la consommation et de l'abus d'alcool sont plus stables, l'augmentation du pourcentage de jeunes faisant une consommation excessive d'alcool étant toutefois préoccupante. Enfin, bien que les élèves de 9e et de 10e année soient plus nombreux à déclarer avoir des relations sexuelles, un pourcentage élevé d'entre eux ont aussi déclaré utiliser un moyen de contraception. Il reste que près du quart des élèves qui ont déclaré avoir des relations sexuelles ont aussi déclaré n'avoir utilisé aucun moyen de contraception ou avoir eu recours à une méthode non fiable lors de leur dernière relation sexuelle, ce qui constitue un objet évident de préoccupation dans la mesure où ces jeunes veulent prévenir la grossesse.
Principales constatations
Le pourcentage de jeunes qui déclarent fumer des cigarettes chaque jour a atteint un creux historique.
La consommation de cannabis demeure un enjeu capital pour la santé des jeunes au Canada.
Facteurs comportementaux liés à la santé mentale
Il est possible de rendre compte des effets qu'ont sur la santé mentale les comportements liés à la santé selon deux catégories de tendances. Selon la première catégorie, la relation entre le comportement et la santé mentale est la même pour les deux sexes. Ainsi, le fait d'avoir subi une blessure en pratiquant une activité physique est associé à un niveau plus élevé d'équilibre affectif tant chez les filles que chez les garçons, effet attribuable selon toute vraisemblance à la pratique d'une activité physique plutôt qu'à la blessure. Les comportements liés à la santé sont systématiquement corrélés avec la santé mentale, les jeunes qui pratiquent une activité physique et qui consomment des fruits et des légumes affichent une meilleure santé, tandis que ceux qui adoptent des comportements sédentaires, boivent des boissons gazeuses contenant du sucre et mangent dans des restaurants-minute affichent une moins bonne santé. Les adolescents qui s'estiment trop gras ou trop minces et ceux qui tentent de perdre du poids affichent un niveau moins élevé d'équilibre affectif. Les jeunes qui fument et qui participent à des actes d'intimidation affichent un niveau plus élevé de problèmes de comportement et de problèmes affectifs, la participation à des actes d'intimidation ayant aussi une incidence négative sur l'équilibre affectif. Les adolescents qui sont à la fois coupables et victimes d'intimidation courent à l'évidence de plus grands risques.
Par ailleurs, il arrive souvent que ces relations se révèlent complexes et sexospécifiques. Ainsi, le fait d'avoir subi une blessure est associé à l'apparition de problèmes de comportement chez les deux sexes, mais la corrélation entre les blessures et les problèmes affectifs n'est significative que chez les filles. Les blessures découlant d'altercations physiques sont associées à un plus grand nombre de problèmes affectifs et à un niveau moins élevé d'équilibre affectif chez les garçons. Cette relation n'est pas cohérente dans le cas des filles. Les paramètres de mesure liés au surpoids sont beaucoup plus fortement corrélés avec les problèmes affectifs et l'équilibre affectif chez les filles que chez les garçons. De même, la consommation excessive d'alcool et la consommation de cannabis ont une incidence négative beaucoup plus forte sur la santé mentale des filles que sur celle des garçons, tandis que le fait d'avoir déjà eu des relations sexuelles est associé à un niveau moins élevé d'équilibre affectif seulement chez les filles.
Une difficulté manifeste qui se pose lorsqu'on cherche à interpréter ces relations a trait à la détermination du lien de causalité. Il est souvent difficile de déterminer si c'est le comportement qui aboutit au résultat sur le plan de la santé mentale ou si c'est ce résultat qui aboutit au comportement. Il existe plus probablement un lien de causalité réciproque entre les comportements liés à la santé et la santé mentale. L'existence d'un tel lien tend à indiquer que la question doit être examinée au moyen d'une démarche multidimensionnelle, afin de ne laisser de côté ni les comportements liés à la santé ni les résultats sur le plan de la santé mentale, étant sous l'impression, probablement fausse, que l'amélioration d'un de ces facteurs aura des effets positifs directs sur l'autre.
Principales constatations
Il est clair que les états de santé mentale des jeunes, qu'ils soient positifs ou négatifs, ont de nombreuses causes possibles. Même si les conclusions exposées dans le présent rapport ne permettent pas d'établir de relations de cause à effet, on a pu associer divers facteurs liés au milieu et aux comportements aux quatre résultats sur le plan de la santé mentale étudiés.
Les résultats positifs sur le plan de la santé mentale sont associés aux milieux favorables ainsi qu'à une bonne communication avec les adultes et les camarades dans ces milieux. Ces résultats positifs coïncident en outre avec des choix sains concernant les comportements à risque, chez les jeunes interrogés eux-mêmes ou chez leurs camarades.
Les résultats négatifs sur le plan de la santé mentale sont associés à des milieux défavorables ou socialement défavorisés ainsi qu'à un manque de communication. Ces résultats négatifs coïncident avec de mauvais choix concernant les comportements liés à la santé.
D'une manière générale, bien que les liens entre ces éléments varient, la qualité des contextes sociaux, les choix et les normes de comportement ainsi que la qualité des relations sont les principaux déterminants des résultats tant positifs que négatifs sur le plan de la santé mentale.
Contextes dans lesquels s'inscrivent les comportements de santé des jeunes
L'Enquête HBSC prend appui sur le modèle axé sur la santé de la population qui suppose que la santé des jeunes est en partie déterminée par les facteurs contextuels suivants : cadre familial, milieu scolaire, les camarades et quartiers.
Pour ce qui concerne le cadre familial, la majorité des jeunes du Canada ont déclaré vivre dans des foyers heureux et entretenir de bonnes relations et une communication ouverte avec au moins un de leurs parents. Les relations avec les parents semblent aller en s'améliorant au fil des cycles de l'Enquête HBSC. En revanche, les jeunes ont déclaré estimer que les attentes à leur égard sont trop élevées. Les jeunes filles ont semblé avoir plus de difficulté à supporter cette pression, ayant été plus nombreuses à faire état de sentiments négatifs à l'égard de leur milieu familial.
Principale constatation
La plupart des jeunes déclarent avoir un milieu familial favorable, bien qu'ils estiment que leurs parents ont des attentes trop élevées à leur égard.
Les écoles représentent un deuxième contexte pouvant avoir une forte incidence sur la santé des jeunes. La très grande majorité de jeunes déclarent pouvoir compter sur un soutien solide en milieu scolaire et éprouver un sentiment d'appartenance à leur école. Une proportion moins élevée, mais quand même importante, d'entre eux indiquent cependant éprouver un sentiment d'aliénation. Encore une fois, les élèves sont plus nombreux à avoir l'impression de ne pas être à la hauteur, ce qui peut s'expliquer par les attentes plus élevées qu'ont leurs parents à l'égard de leur rendement scolaire. La satisfaction à l'égard de l'école peut atténuer certains des effets de ces attentes élevées.
Principale constatation
La plupart des jeunes se sentent bien à l'école, mais une faible minorité d'entre eux déclarent éprouver des sentiments d'aliénation.
Il ressort des données recueillies que les interactions avec les camarades représentent un autre important déterminant de la santé. Ainsi, la majorité des jeunes ont indiqué que les amis qui adoptent de multiples comportements à risque exercent une influence négative qui peut les inciter fortement à adopter eux-mêmes de tels comportements. Il est encourageant de noter que la plupart des jeunes ont fait état d'au moins une relation d'amitié ayant été renforcée à la faveur de certaines des formes plus modernes de communication. Les auteurs du chapitre soulignent l'importance pour les adultes responsables de faire preuve de vigilance et de surveiller les relations qu'ont les jeunes avec leurs camarades, afin de s'assurer qu'ils font des choix optimaux pour leur santé mentale et leur bien-être.
Principale constatation
Il est essentiel que les adultes gardent un œil vigilant sur les relations des jeunes avec leurs camarades, afin d'assurer un développement sain de l'enfant.
Le rapport rend également compte des caractéristiques des quartiers pouvant avoir une incidence sur la santé des jeunes. Deux constatations majeures se dégagent des données recueillies. Premièrement, la région dans laquelle une école est située a son importance dans la mesure où tant les régions fortement urbanisées que les régions rurales ou éloignées posent des problèmes particuliers pour la croissance et le développement sain de l'enfant. Deuxièmement, il ressort clairement que les préoccupations relatives à la criminalité et à la sécurité, même dans un milieu esthétiquement plaisant, peuvent inciter à faire des choix compromettants en matière de santé.
Principale constatation
La région dans laquelle une école est située a son importance. Les régions fortement urbanisées et les régions rurales ou éloignées posent des problèmes particuliers pour la santé des jeunes.
Globalement, le rapport donne un aperçu assez complet des divers facteurs contextuels qui influent sur la santé et les comportements liés à la santé des jeunes. Il est toutefois essentiel de comprendre l'importance relative de chaque contexte comme déterminant de la santé. Les participants à l'atelier de discussion ont fait valoir que nombre des choix qu'ils font sont motivés par les influences qui s'exercent sur eux dans leur milieu familial, mais il faut idéalement se garder de considérer les effets de ces contextes isolément.
Facteurs contextuels et santé mentale
Une constante se dégage nettement de l'examen des liens entre les facteurs contextuels et la santé mentale : les relations interpersonnelles peuvent faire la différence. Quel que soit le paramètre de mesure de la santé mentale utilisé ou l'aspect des relations interpersonnelles considéré, les adolescents qui entretiennent de bonnes relations interpersonnelles ont tendance à afficher une bien meilleure santé mentale. À la maison, la facilité de communication avec le père et avec la mère, le fait d'avoir relativement peu de disputes avec ses parents et le fait de prendre les repas en famille ont tous une incidence positive sur la santé mentale. À l'école, les facteurs ayant le plus d'incidence sur la santé mentale sont le rendement scolaire, le climat scolaire, le soutien des enseignants et le soutien des camarades. Dans le cas des camarades, le fait de s'adonner à des activités constructives avec eux représente un facteur de protection contre les problèmes de santé mentale, tandis que le fait de s'adonner à des activités néfastes avec eux constitue un facteur de risque. La facilité de communication avec les camarades est, quant à elle, comme une lame à deux tranchants : elle a une incidence positive dans le cas des problèmes affectifs mais une incidence négative dans celui des problèmes de comportement.
Curieusement peut-être, les caractéristiques structurelles des milieux semblent avoir beaucoup moins d'importance que les relations qui s'y nouent. Ainsi, une fois les effets du statut socio-économique statistiquement neutralisés, les implications négatives du fait de ne pas vivre avec ses deux parents sont minimes. De même, il n'existe pas de corrélation uniforme entre la présence de parcs et d'installations récréatives dans le voisinage des écoles et l'un ou l'autre des indicateurs de la santé mentale, positifs ou négatifs, internalisés ou externalisés.
Principale constatation
En ce qui concerne l'état de santé mentale des jeunes, les relations interpersonnelles jouent un rôle important.
Y a-t-il un des contextes étudiés dont l'influence sur la santé mentale est déterminante, sur lequel devraient être axées les interventions des pouvoirs publics? Nombre des jeunes ayant participé à l'atelier ont fait valoir que c'est la famille qui contribue le plus à la santé mentale. Cependant, les jeunes qui ont adopté une position mitoyenne et déclaré que tous les milieux contribuent à façonner les adolescents expriment un point de vue probablement plus conforme aux données de recherche. Comme l'affirme Mueller (2009), « les adolescents, qu'ils soient doués ou non, ont avantage à entretenir des liens solides et harmonieux avec les personnes de leur entourage, notamment leurs amis, les membres de leur famille et leurs enseignants ». Pour être complète, l'étude de la santé mentale se doit de tenir compte de ces trois groupes.
L'atelier de discussion avec les jeunes ayant participé à l'Enquête HBSC
L'atelier de discussion avec les jeunes ayant participé à l'Enquête a permis d'enrichir le processus d'élaboration du rapport national sur les résultats de l'Enquête HBSC. Les observations faites par les jeunes, dont les interventions se sont distinguées par l'ardeur et la clarté, viennent valider les données dont fait état le présent document. Les auteurs des différents chapitres se sont efforcés de traiter les « remarques et observations » de ces élèves avec respect en abordant dans le texte les principaux points qui sont ressortis des discussions et en y intégrant des citations des participants à l'atelier afin de mettre en lumière les principaux thèmes abordés.
Les efforts déployés en vue de rendre compte du point de vue des jeunes dans le présent rapport s'inspirent d'une philosophie selon laquelle il importe de solliciter l'avis et l'opinion des jeunes. À l'appui de cette approche, l'article 12 de la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant indique que les États parties « garantissent à l'enfant qui est capable de discernement le droit d'exprimer librement son opinion sur toute question l'intéressant » (UNICEF, 1999). L'inclusion des opinions des jeunes au présent rapport cadre avec l'esprit de cette convention.
Principale constatation
Les enfants ont le droit d'exprimer librement leur opinion sur toute question les intéressant, et les adultes doivent tenir compte de cette opinion.
Le processus adopté pour solliciter ces opinions et observations est aussi important. Les membres de l'équipe de direction et du personnel de la Commission des étudiants maîtrisent bien ce processus, et ils nous ont fourni la vision et le leadership nécessaires pour bien organiser l'atelier national. Les auteurs du rapport tiennent à remercier ces professionnels et ce Centre, ainsi que tous les jeunes qui ont généreusement offert leur temps et leurs talents pour assurer le bon déroulement du processus.
Conclusion
L'Enquête HBSC de 2010 a été réalisée auprès d'un échantillon de plus de 26 000 jeunes du Canada. Non seulement le cycle 2010 de l'Enquête nous a-t-il permis d'actualiser les données relatives à divers indicateurs des comportements et expériences liés à la santé des jeunes, mais il a été l'occasion d'explorer plus spécifiquement leur santé mentale.
La présente Enquête vient combler une lacune des travaux de recherche réalisés au Canada sur la santé des adolescents en permettant de recueillir de nouvelles données sur leur santé mentale et ses corrélats auprès d'un solide échantillon de jeunes de partout au pays.
Les interventions mises en œuvre, tant à l'échelle de la population qu'à l'échelle individuelle, afin de s'attaquer aux principaux problèmes de santé avec lesquels sont aux prises les jeunes Canadiens doivent prendre appui sur des données probantes. L'Enquête HBSC représente une des sources possibles de telles données. Nous espérons que ce rapport sur le sixième cycle du volet canadien de l'Enquête HBSC, portant de façon générale sur la santé des jeunes et plus particulièrement sur leur santé mentale, vient enrichir la base de connaissances sur laquelle peut prendre appui la planification des interventions en matière de promotion de la santé.
Bibliographie
- Keyes, C.L.M., Dhingra, S.S. et Simoes, E.J. (2010). « Change in level of positive mental health as a predictor of future risk of mental illness », American Journal of Public Health, vol. 100, p. 2366-2371.
- Mueller, C.E. (2009). « Protective factors as barriers to depression in gifted and nongifted adolescents », Gifted Child Quarterly, vol. 53, p. 3-14.
- Strauss, R. (2007). « A positive perspective on adolescent mental health », Continuing Medical Education, vol. 25, p. 232-235.
- UNICEF (1999). Convention sur les droits de l'enfant. Article 12. Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme. On peut consulter le texte à l'adresse suivante : http://www2.ohchr.org/french/law/crc.htm. Consulté le 11 mai 2011.
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