Approches tenant compte des traumatismes et de la violence – politiques et pratiques

Table de matière

Introduction

Un grand nombre d'organisations et de prestataires de services connaissent bien les approches tenant compte des traumatismes. Récemment, l'expression « et de la violence » a été ajoutée au libellé; il s'agit d'un changement important, qui souligne les liens entre traumatismes et violence.

Les approches tenant compte des traumatismes et de la violence sont des politiques et des pratiques qui reconnaissent les liens entre les traumatismes, la violence et leurs répercussions négatives sur la santé et les comportements. Ces approches sont favorables à la sécurité, au contrôle et à la résilience pour les personnes à la recherche de services liés à des expériences de violence ou qui ont des antécédents de telles expériences.

Les approches tenant compte des traumatismes et de la violence nécessitent des changements fondamentaux dans la façon dont les systèmes sont conçus, dont les organisations fonctionnent et dont les praticiens entrent en relation avec les personnes en appliquant les principes de base et pratiques suivantes :

  1. Comprendre les traumatismes et la violence ainsi que leurs répercussions sur la vie et le comportement des personnes;
  2. Créer des environnements psychologiquement et physiquement sûrs;
  3. Favoriser des possibilités de choix, de collaboration et d'établissement de rapports;
  4. Offrir une approche basée sur les forces et le renforcement des capacités pour appuyer l'acceptation et la résilience des clients.

Les prestataires de services et les organisations qui ne comprennent pas les répercussions complexes et durables des traumatismes et de la violence peuvent involontairement retraumatiser un individu. Les approches tenant compte des traumatismes et de la violence ont pour but de minimiser les préjudices aux personnes prises en charge, que les expériences de violence qu'elles ont vécu soient connues ou inconnus.

En intégrant les approches tenant compte des traumatismes et de la violence à tous les aspects des politiques et des pratiques, il est possible de prendre des « précautions universelles pour éviter les traumatismes », qui font en sorte que toutes personnes soit adéquatement desservit. Ces précautions servent aussi de plateforme commune pour intégrer les services à l'intérieur et à l'échelle de plusieurs systèmes et servent de base pour créer une réponse uniforme aux besoins des personnes ayant vécu de telles expériences.

Pourquoi avons-nous besoin d'approches tenant compte des traumatismes et de la violence?

La violence est omniprésente dans la société (par exemple, globalement 1 femmes sur 3 ont subi de la violence physique et / ou sexuelle par un partenaire ou encore de la violence sexuelle par un non-partenaireNote de fin de document i. Au Canada 32% des adultes ont rapporté avoir été victime de maltraitance au cours de leur enfanceNote de fin de document ii et 25% des étudiants entre la 6 à la 12e année ont rapporté être victime d'intimidationNote de fin de document iii). Ainsi, parmi les personnes qui cherchent à se prévaloir de services (soins de santé, logement, services juridiques, etc.), nombreuses sont celles qui ont des antécédents de traumatismes et de violence.

L'objectif est de réduire les préjudices, non de traiter les traumatismes

Les approches tenant compte des traumatismes et de la violence ne visent pas à « traiter » les traumatismes par la psychothérapie ou par une intervention en douleur chronique, par exemple. Elles mettent plutôt l'accent sur la réduction des risques de préjudice et de retraumatiation ainsi que sur la sécurité, du contrôle et de la résilience de la clientèle des différents systèmes ou programmes. Ces approches sont bénéfiques pour l'ensemble de la clientèle, que les personnes aient subi ou non des traumatismes au cours de leur vie ou que leur histoire personnelle soit connue ou non des prestataires de services.

Liens entre traumatismes et violence

  • Le traumatisme est à la fois l'expérience et la réponse à un événement ou une série d'événements négatifs, y compris la violence, qui ébranlent fortement la personne qui les vit.
  • La violence peut prendre différentes formes et peut frapper une personne une fois ou à de multiples reprises au cours de sa vie.
  • La violence peut avoir des effets traumatiques à long terme, que la violence soit d'actualité ou qu'elle est été perpétuée dans le passé.

Trois raisons importantes de mettre en œuvre les approches tenant compte des traumatismes et de la violence

1. Prêter davantage attention aux effets de la violence sur l'existence et le bien-être des personnes

Les concepts de pratique ou de soins tenant compte des traumatismes ont émergé au cours des 15 dernières années. L'ajout de l'expression « et de la violence » est un changement aussi important que récent au libellé qui permet ce qui suit :

Comprendre la violence et ses liens avec les traumatismes

  • Reconnaître que, comme la violence passée, la violence qui se produit encore peut être l'une des principales causes des réactions au traumatisme;
  • Avoir moins tendance à critiquer ou juger les personnes basé sur leur réactions psychologiques ou comportementales aux expériences de violence et admettre que ces réactions peuvent découler d'un traumatisme;
  • Distinguer en quoi le traumatisme résultant de la violence est différent du traumatisme causé par d'autres événements négatifs, comme les catastrophes naturelles;

Établir des liens avec des systèmes plus vastes

  • Attirer l'attention sur les effets cumulatifs de formes multiples de violence y compris la violence systémique, comme le racisme ou la discrimination;
  • Souligner l'importance des actions sur le plan organisationnel, comme l'instauration de nouvelles politiques qui tiennent compte de la sécurité de la clientèle, de ses expériences de violence et du fait que certaines conditions sociales (p. ex., la pauvreté ou l'instabilité du logement) augmentent le risque de multiples formes de violence. Ces actions peuvent toucher au rapport de l'effectif du personnel et de l'affluence de la clientèle, aux politiques applicables aux salles d'attente et aux politiques sociales.

2. Réduire les préjudices

Les prestataires de services, les organisations et les systèmes ne sont pas toujours conscients qu'ils peuvent causer involontairement un préjudice aux personnes qui ont subi de la violence ou un traumatisme.

Les personnes qui interagissent avec des systèmes tels que la justice, les soins de santé, le logement et la protection de l'enfance peuvent être retraumatisés dans le cadre de leur interaction dans ces systèmes. Cette retraumatisation peut se produire chaque fois qu'un adulte ou un enfant doit raconter son histoire d'agression au cours de sa recherche d'aide auprès de divers secteurs, organisations ou prestataires de services, ou lorsque la personne subit une forme de discrimination, de marginalisation ou de stigmatisation.

Les prestataires de services peuvent involontairement causer une retraumatisation:

  • S'ils touchent la personne sans la prévenir ou sans lui demander la permission;
  • S'ils lui parlent d'une façon qui véhicule un jugement négatif ou un blâme, par exemple, Oh, encore vous, ou Pourquoi ne quittez-vous pas votre partenaire?;
  • S'ils interprètent une réaction ou un comportement de la personne comme étant disproportionnés ou injustifiés sans tenir compte des expériences qui peuvent avoir contribué à cette réaction ou à ce comportement;
  • S'ils utilisent un langage autoritaire ou pressant pour demander à la personne de terminer une tâche, comme remplir un formulaire d'antécédents médicaux ou enlever ses vêtements lors d'un examen médical.

3. Améliorer les réponses du système à chaque personne

Les approches tenant compte des traumatismes et de la violence peuvent contribuer à mieux adapter les réponses des systèmes et des organisations aux besoins de toutes les personnes et fournir aux prestataires de services des occasions de supporter plus efficacement leur clientèle.

Ces approches visent à améliorer la sécurité, le contrôle et la résilience de l'ensemble de la clientèle, que les personnes aient ou non vécue des expériences de violence ou de traumatismes à un moment ou à un autre de leur vie.

Des soins sûrs pour toutes les personnes grâce aux précautions universelles pour éviter les traumatismes

En intégrant les approches tenant compte des traumatismes et de la violence à tous les aspects des politiques et des pratiques, il est possible d'instaurer des précautions universelles qui permettent d'éviter les traumatismes, de réduire les préjudices et d'offrir un soutien bénéfique à toutes les personnes.

La divulgation de la violence et des traumatismes n'est pas l'objectif des approches tenant compte des traumatismes et de la violence. Les prestataires de services n'ont pas nécessairement besoin de connaître les antécédents de violence des clients pour leur procurer un soutien approprié.

Les précautions universelles pour les traumatismes permettent aux prestataires de services d'offrir des soins ou un soutien même lorsque la personne préfère ne pas divulguer ses antécédents traumatiques. Voici quelques unes des nombreuses raisons pour lesquelles une personne peut préférer s'abstenir :

  • Pour une question de sécurité;
  • Ces antécédents ne sont pas liés directement au service requis;
  • La personne a oublié les faits ou en a un souvenir limité;
  • La personne estime que cela lui causerait de la détresse.

Quels sont les liens entre traumatismes et violence?

Un traumatisme survient quand une personne vit un événement ou une série d'événements négatifs, par exemple des événements violents, qui l'ébranlent fortement.

La violence peut revêtir de nombreuses formes et être vécue à une ou plusieurs reprises. La violence découle souvent d'actions intentionnelles visant à contrôler ou agresser une personne, mais peut aussi être non intentionnelle par voie de conséquences, par exemple lorsque des enfants sont témoins de violence conjugale. Les expériences de violence peuvent aussi être systémiques et moins visibles. En effet, pour de nombreuses populations marginalisées, la discrimination et la violence systémique sont des expériences quotidiennes.

Différentes formes de violence peuvent avoir des effets traumatiques interreliés

Exemples :

  • Les mauvais traitements à l'égard des enfants peuvent accroître la vulnérabilité de la personne à la violence interpersonnelle une fois adulte;
  • L'exposition de l'enfant à la violence conjugale peut avoir des répercussions négatives sur la santé et la vie sociale des enfants comparables à celles qui résultent de formes d'agression plus directesNote de fin de document iv;
  • L'exposition à la violence systémique (comme le racisme) peut accroître la vulnérabilité de la personne à toutes les autres formes de violence;
  • Avec le temps, les expériences de violence systémique peuvent causer un traumatisme historique et intergénérationnel;
  • Des comportements autodestructeurs apparaissent souvent dans un contexte d'exposition à des formes de violence interpersonnelle.

Les traumatismes peuvent causer des changements neurobiologiques qui auront des répercussions sur la santé et le comportement tout au long de la vie

Même si la personne est capable de se remettre d'événements nuisibles, le traumatisme subi au moment de l'événement et les traumatismes ultérieurs peuvent avoir différents effets négatifsNote de fin de document v.

  • Par exemple, la violence envers les enfants, y compris la négligence et l'exposition à la violence conjugale, peut avoir des répercussions sur le développement émotionnel et social des enfants tout au long de leur vie tel que, l'anxiété, la douleur chronique, l'usage de drogues ou d'alcool, la difficulté à contrôler la colère, etc.

Des éléments déclencheurs peuvent réactiver les traumatismes

Les changements neurobiologiques causés par les traumatismes peuvent faire en sorte que des événements présents deviennent des éléments déclencheurs, qui raniment des expériences traumatiques passées et font en sorte que des menaces potentielles soit perçues comme réelles, que cela soit fondé ou non.

  • Des ordres, des touchers, des sons, des odeurs ou d'autres sensations physiques peuvent rappeler à la personne des traumatismes éloignés dans le temps et déclencher une réaction.
  • Par exemple, le fait de toucher une personne sans la prévenir ou sans lui demander la permission peut déclencher une réaction automatique de fuite ou de lutte.

Quels sont les liens entre sexe et culture d'une part, traumatismes et violence d'autre part?

Les approches tenant compte des traumatismes et de la violence reconnaissent que les expériences de violence et leurs effets sont fortement liés au sexe et à la culture.

Sexe

Les politiques et les pratiques tenant compte des traumatismes et de la violence reconnaissent que ceux-ci sont façonnés par des stéréotypes et des iniquités liés au sexe, qui sont donc déterminants pour l'élaboration des services et des programmes créés pour les besoins des personnes. Les adultes, les enfants et les jeunes de toutes identités et orientations sexuelles sont confrontés à différents niveaux et types de risques et ont des accès variables aux services et au soutien.

  • Dans l'ensemble, les taux de violence conjugale chez les femmes sont plus élevés que chez les hommes dans tous les groupes d'âge. Certains groupes de femmes subissent des taux de violence plus élevés que d'autres, en particulier les femmes autochtones et les femmes handicapéesNote de fin de document vii. La violence à l'égard des femmes est l'expression de l'inégalité entre les sexes, et les femmes sont plus susceptibles de :
    • Rapporter la violence permanentes, des lésions corporelles et des problèmes de santé graves;
    • Subir un contrôle coercitif;
    • Craindre des lésions physiques et la mort;
    • Subir des violences sexuellesNote de fin de document vi
  • Les filles sont plus exposées que les jeunes garçons au risque d'agression sexuelleNote de fin de document viii.
  • Les garçons sont plus exposés que les jeunes filles au risque de violence physiqueNote de fin de document ix.
  • La société dissuade les hommes de divulguer la violence familiale et de demander de l'aideNote de fin de document x.
    • Les femmes et les hommes subissent des taux similaires de violence conjugale émotionnelle ou psychologique, mais pour les hommes, elle est accompagnée de la peur du ridicule, de l'humiliation et de la dégradationNote de fin de document xi;
  • Les personnes transgenres, qui comprennent les personnes que l'on peut aussi appelé lesbiennes, gaies, bisexuelles et bispirituelles, subissent des taux beaucoup plus élevés de violence familiale et communautaire que la population générale et doivent franchir d'importantes barrières pour obtenir des servicesNote de fin de document xii.

Culture

La culture est également importante dans le contexte canadien où les personnes autochtones subissent des formes multiples de désavantages associés à des taux de violence disproportionnellement élevés. Les nouveaux arrivants, certaines personnes de couleur et des membres d'autres groupes marginalisés au Canada sont confrontés à des suppositions quant à la manière dont leur culture contribue aux expériences de violence. Ces suppositions peuvent faire obstacle aux services et aux mécanismes de soutien efficaces. Par exemple, les prestataires de services peuvent supposer que les femmes qui appartiennent à des communautés ethniques racialisées et qui subissent de la violence conjugale seront très bien soutenues par leurs communautés, alors qu'en réalité elles y sont peut-être ostracisées.

La sécurisation culturelleNote de fin de document xiii est une approche visant à travailler notamment à l'échelle des différences ethniques pour que les systèmes et les organisations deviennent responsables de s'assurer que les environnements de services sont sécuritaires pour toutes les personnes, indépendamment de la culture exprimée ou présumée. Cette approche des politiques et des pratiques est compatible avec les approches tenant compte des traumatismes et de la violence et en est souvent une composante.

Par exemple, les prestataires de services appuient la sécurisation culturelle :

  • S'ils réduisent les différences de pouvoir entre eux-mêmes et les clients;
  • S'ils évitent de faire des suppositions selon l'apparence ou l'origine ethnique présumée;
  • S'ils évitent les actions qui dénigrent les clients, leur manquent de respect ou les déresponsabilisent.

Stratégies pour mettre en œuvre les approches tenant compte des traumatismes et de la violence

Les approches tenant compte des traumatismes et de la violence requièrent des changements fondamentaux dans la façon dont les praticiens entrent en relation avec les personnes, dont les organisations fonctionnent et dont les systèmes (comme le système de soins de santé et le système judiciaire) sont conçus. Ces approches peuvent générer des façons plus bénéfiques de percevoir et de traiter les personnes et produire ainsi de meilleurs résultats pour les clients.

Pour les praticiens, le changement de stratégie consiste à essayer d'éliminer les suppositions au sujet des personnes qui subissent des traumatismes et de la violence et de leurs actions. Pour les organisations et les systèmes, le changement consiste à favoriser une culture de l'apprentissage et de l'acquisition de la capacité à créer des environnements sûrs pour la clientèle et le personnel.

Quatre principes pour la mise en œuvre des approches tenant compte des traumatismes et de la violence

Les lignes suivantes présentent les principes clés ainsi que des exemples de stratégies de mise en œuvre pour les prestataires de services et les organisations. Ces stratégies peuvent être appliquées dans de nombreux secteurs, notamment la justice, la santé, la lutte contre la violence, le travail social et le logementNote de fin de document xiv.

1. Comprendre le traumatisme et la violence ainsi que leurs répercussions sur la vie et le comportement des personnes

Prestataires de services
  • Reconnaître les causes profondes du traumatisme sans insister. Vos clients n'ont pas nécessairement besoin de divulguer ce qui a pu leur arriver pour que vous puissiez les aider :

    « Je sais que les personnes qui ont vécu des choses difficiles ont souvent de la difficulté à faire confiance aux personnes en autorité, ou souffrent de douleur chronique. »

  • Faire une pause et réfléchir si une personne agit ou réagit d'une manière inattendue :

    « Qu'est-il est arrivé à cette personne? » et non « Qu'est-ce qui cloche chez cette personneNote de fin de document xv? »

  • Écouter et montrer que l'on croit aux expériences de la victime :

    « Cette expérience semble horrible » ou « Personne ne mérite d'être traitée de cette façon. »

  • Reconnaître ses forces :

    « Vous avez vraiment vécu beaucoup de choses. »

  • Exprimer sa préoccupation :

    « Je suis vraiment inquiet pour votre sécurité. »

Organisations et systèmes
  • Créer des structures, des politiques et des processus organisationnels qui favorisent une culture fondée sur la compréhension de la façon dont les traumatismes et la violence affectent l'existence des personnes :
    • Créer des pratiques d'embauche qui consistent à rechercher des personnes qui comprennent les traumatismes et la violence ainsi que des systèmes de récompenses pour les employés qui renforcent leurs compétences dans ce domaine.
    • Former tout le personnel sur les liens entre la violence, les traumatismes et les impacts sur la santé et les comportements, y compris les traumatismes par vicariants ou secondaires.

Voir ce principe en action.

2. Créer des environnements psychologiquement et physiquement sûrs

Prestataires de services
  • Communiquer sans porter de jugement afin que les personnes se sentent valorisées, comprises, reconnues et acceptées :

    « Je suis heureux (heureuse) que vous soyez venu (venue) aujourd'hui. »

  • Nourrir un authentique sentiment de lien pour établir la confiance :

    « Votre langage corporel / votre air / vos commentaires montrent que vous n'êtes pas d'accord avec ce que j'ai dit. » À quoi pensez-vous présentement? Qu'est-ce qui vous inquiète?

  • Donner des renseignements clairs et créer des attentes réalistes quant aux services et aux programmes :

    « À cause des règles que je dois suivre, je ne peux pas vous donner accès à [ce service]. Mais je voudrais vous aider à trouver d'autres moyens pour améliorer votre situation. »

  • Encourager les clients à être accompagné d'une personne de confiance aux réunions ou aux rendez vous :

    « Si vous croyez que vous seriez plus à l'aise en vous faisant accompagner d'un membre de votre famille, d'un ou d'une amie ou de toute autre personne à notre prochaine rencontre, n'hésitez surtout pas. »

Organisations et systèmes
  • Marcher dans l'établissement pour voir ou évoluer ce qu'un client ou une cliente peut y ressentir à tout moment. Une telle simulation permet de remarquer des améliorations possibles. Par exemple : 
    • Se rendre à l'établissement en autobus et observer ce que l'on ressent en arrivant sur les lieux. L'accès est il difficile?
    • Passer un moment dans la salle d'attente, remplir les formulaires et voir combien de temps une personne peut attendre avant d'être vue;
    • Repasser toutes les activités du client, comme se faire demander de se déshabiller et de mettre une jaquette, subir un examen médical ou se faire poser des questions délicates;
  • Observer les procédures d'accueil et d'inscription, la signalisation, le confort de l'endroit, la prise en compte de la confidentialité :
    • Demander l'avis des clients au sujet de stratégies inclusives et sécuritaires;
    • Créer des politiques et des structures pour permettre aux clients d'être accompagné d'une personne de confiance lors des rencontres;
  • Apporter un soutien aux prestataires de services exposés aux traumatismes secondaires et faciliter leur autonomie en matière de soins de santé.
  • Envisager de recourir au soutien des pairs, à une supervision clinique régulière et à des programmes d'autonomie en matière de soins santé.

Voir ce principe en action.

3. Favoriser des possibilités de choix, de collaboration et d'établissement de rapports

Prestataires de services
  • Offrir des choix de traitements et de services et en discuter avec la personne :

    « La dernière fois que nous nous sommes vus, nous avions prévu d'essayer [la stratégie x]. Comment les choses se sont-elles passées? Qu'aimeriez-vous changer à notre plan?

  • Communiquer ouvertement et sans porter de jugement :

    « Pour pouvoir offrir les meilleurs soins possible, il est utile que je connaisse les habitudes relatives à l'usage d'alcool. Êtes-vous d'accord pour me dire combien d'alcool vous prenez? [Dans l'AFFIRMATIVE] « Merci, et me diriez-vous à quelle fréquence, par exemple, presque chaque jour, une fois par semaine ou une fois par mois? » [REMARQUE : Mentionner d'abord « presque chaque jour »].

  • Permettre à la personne d'exprimer librement ses sentiments :

    « Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez me dire qui pourrait nous aider à bien travailler ensemble? »

  • Écouter attentivement les paroles de la personne et valider sa bonne compréhension :

    « Vous vivez donc des situations... difficiles... stressantes, etc. »

Organisations et systèmes
  • Offrir des occasions de formation et de perfectionnement professionnel sur :
    • L'importance de l'introspection critique à propos des différences de pouvoir entre le praticien et le client;
    • L'influence possible des expériences de violence vécues par la personne sur sa façon d'interagir avec le praticien;
  • Créer des attentes, des occasions et des conditions temporelles et spatiales favorables à l'établissement de relations collaboratives (p. ex., des périodes de rendez-vous suffisamment longues, des mécanismes de consultation pour les clients).

Voir ce principe en action.

4. Offrir une approche basée sur les forces et le renforcement des capacités pour appuyer l'acceptation et la résilience des clients

Prestataires de services
  • Aider les clients à connaître leurs forces au moyen de techniques comme l'entrevue motivationnelle, une technique de communication qui favorise l'établissement du rapport et la responsabilisation
  • Reconnaître les effets des conditions historiques et structurelles sur la vie des personnes :

    « Les circonstances de la vie rendent parfois difficile d'aller de l'avant, par exemple pour trouver un logement ou un emploi. »

  • Aider les personnes à comprendre que leur réaction est normale :

    C'est compréhensible que vous ressentiez de la colère du fait d'être traité injustement. Vous éprouvez un sentiment de rejet. »

  • Enseigner et modéliser les compétences destinées à reconnaître les éléments déclencheurs, à se calmer, à se concentrer et à rester présent.
Organisations et systèmes
  • Fournir suffisamment de temps et de ressources pour favoriser l'établissement de rapports véritables entre les praticiens et leur clientèle;
  • Offrir une gamme de services et d'interventions qui correspondent aux besoins, aux forces et aux contextes de vie des personnes;
  • Favoriser une culture organisationnelle qui reconnaît l'importance de l'intelligence émotionnelle et de l'apprentissage social en milieu de travail.

Voir ce principe en action.

Atténuation des effets sur les prestataires de services qui travaillent avec des personnes ayant subi de la violence

Les prestataires de services qui travaillent directement avec des personnes qui ont subi de la violence entendent souvent des récits difficiles et assistent aux effets de ces expériences.

Cette exposition indirecte à la violence peut causer des traumatismes vicariants secondairesNote de fin de document xvi qui auront des répercussions négatives sur la santé similaires à celles éprouvées par les personnes ayant elles-mêmes subi de la violence, notamment les suivantes :

  • Dépression, épuisement émotionnel et anxiété;
  • Troubles du sommeil et pensées envahissantes;
  • Réactions émotionnelles (sensibles ou très vives) à des événements externes qui peuvent sembler anodins.

Les organisations peuvent réduire les traumatismes secondaires subis par les prestataires de services

Les répercussions négatives des traumatismes secondaires sont associées à l'épuisement professionnel et au taux de roulement élevé au sein du personnel, deux phénomènes répandus dans les secteurs où les prestataires de services travaillent directement avec des personnes qui ont été victimes de violences.

Les organisations peuvent réduire les traumatismes secondaires subis par leurs employés au moyen de politiques et de pratiques tenant compte des traumatismes et de la violence qui :

  • Appuient activement le bien-être et l'autonomie en matière de santé des prestataires de services qui sont régulièrement exposés à des récits de violence;
  • Aident les prestataires de services à comprendre les réactions des personnes à la violence, y compris leurs propres réactions;
  • Préviennent les réponses émotionnelles tant chez les clients que chez les prestataires de services.

Une fois bien appuyés par des approches tenant compte des traumatismes et de la violence et des programmes de bien-être au travail, les prestataires de services peuvent tirer de la satisfaction de leur travail et s'y épanouir, et ce, malgré les aspects difficiles de celui-ci.

Exemples d'approches tenant compte des traumatismes et de la violence

Principes appliqués

Les exemples de politiques et programmes tenant compte des traumatismes et de la violence qui suivent ont été mis en place dans une multitude de secteurs au Canada. On les a regroupés en fonction des quatre grands principes de mise en œuvre d'approches tenant compte des traumatismes et de la violence.

Principe 1 — Comprendre le traumatisme et la violence ainsi que leurs répercussions sur la vie et le comportement des personnes

Logement

Les politiques de soutien des femmes se traduisent par un meilleur accès à un logement sûr et abordable

L'organisme Atira Women's Resource Society offre des logements aux femmes victimes de violence, et ce, partout dans le Lower Mainland (Colombie-Britannique). L'organisme s'occupe de femmes présentant une grande diversité de besoins en santé et autres formes de soutien, de même qu'à celles qui font face à diverses formes de marginalisation et de violence systémique.

Parmi les grands principes à marquer les politiques et pratiques d'Atira figure la reconnaissance du fait que la violence et les traumatismes amplifient une grande partie des difficultés que doivent affronter ces femmes pour accéder à un logement sûr et abordable.

Voici quelques façons dont Atira a modifié ses politiques :

  • L'organisme n'oblige pas les femmes à divulguer leurs antécédents de violence pour accéder à un logement;
  • Il prévoit des possibilités d'hébergement prolongé ou spécialisé pour les femmes au lieu de s'en tenir à son ancienne politique qui prévoyait un séjour de 30 jours maximum en refuge;
  • Il embauche des femmes qui ont des antécédents de violence et d'itinéranceNote de fin de document xvii.
  • Il accepte les femmes alcooliques ou toxicomanes.

En quoi ce programme tient-il compte des traumatismes et de la violence?

  • Il crée des milieux sûrs et positifs en n'exigeant pas que les femmes parlent de leurs antécédents de violence et en offrant des formules d'hébergement prolongé ou spécialisé qui répondent à leurs besoins.
  • Il aide les femmes à créer des liens, en embauchant des femmes qui ont des antécédents de violence et d'itinérance, peut-être mieux placées pour comprendre la clientèle de femmes desservie.
  • Il reconnaît qu'il y a un lien entre la violence, les traumatismes et la consommation de drogues.

Centres de santé communautaire

Réduire le stress de la clientèle et du personnel en modifiant les pratiques cliniques

Le centre de santé communautaire Cool Aid, dessert une clientèle à faible revenu. Il a eu recours à une approche tenant compte des traumatismes et de la violence pour revoir ses pratiques.

L'établissement a constaté que ses clients étaient exposés à des formes de violence, notamment l'attitude méprisante des passants, lorsqu'ils faisaient la file dans la rue en attendant l'ouverture de la clinique. Par exemple, des clients vulnérables se faisaient intimider par des trafiquants de drogues qui leur demandaient de « partager » leur ordonnance. Souvent, les clients n'étaient pas vêtus pour faire face aux intempéries, surtout l'hiver. De plus, l'équipe de réception de la clinique était affectée par ce qu'elle voyait tout en se sentant responsable du bien-être de la clientèle.

Afin d'offrir un environnement plus sûr à ses travailleurs et à sa clientèle, l'établissement a modifié le processus d'ouverture de la clinique et permet désormais aux gens d'attendre à l'intérieurNote de fin de document xviii.

En quoi ce programme tient-il compte des traumatismes et de la violence?

  • Il a identifié un milieu psychologique et physique dangereux pour ses clients – surtout les plus traumatisés – et l'a changé.
  • Il a atténué le traumatisme subi par le personnel de réception de la clinique, qui voyait chaque jour des clients se faire malmener, en plus de se sentir responsable de les faire attendre en ligne.

Principe 2 — Créer des environnements psychologiquement et physiquement sûrs pour les clients et les prestataires de services

Assurer la prestation de services intégrés

Les Centres d'appui aux enfants proposent des approches axées sur l'enfant aux victimes de mauvais traitements

Les Centres d'appui aux enfants (CAE) sont des centres adaptés aux besoins des enfants qui assurent la coordination de l'enquête, de l'intervention et du traitement de la maltraitance pendant l'enfance, tout en aidant les enfants maltraités et les membres non-agresseurs de leur famille à s'orienter dans les services et à se reconstruire après avoir vécu de la violence. Les CAE offrent une solution complète par l'entremise d'une équipe multidisciplinaire de prestataires de services œuvrant dans divers secteurs, dont :

  • la protection de l'enfance;
  • La santé;
  • La défense des victimes;
  • La justice.

En réalisant des entrevues conjointes à l'étape de l'enquête, l'équipe multidisciplinaire parvient à réduire le nombre de fois qu'un enfant doit raconter le récit des mauvais traitements qu'il a subis. En général, l'approche des CAE augmente l'utilité et l'efficience des enquêtes à l'égard des enfants victimes de maltraitance comparativement aux approches traditionnelles. Les CAE offrent également une gamme de traitements et de services de soutien aux enfants, aux jeunes et à leurs familles, tout en limitant le chevauchement et l'incompatibilité de ceux-ci. Les bureaux des CAE sont aménagés de manière à comprendre un espace adapté aux enfants pour les aider à se sentir à l'aise et en sécurité.

Les Centres d'appui aux enfants et jeunesse constituent le réseau de CAE au pays. Le Regina Children's Justice Centre, le Boost Child & Youth Advocacy Centre, le Zebra Child Protection Centre et le Sheldon Kennedy Child Advocacy Centre en font partie.

En quoi ce programme tient-il compte des traumatismes et de la violence?

  • Il réduit le risque de réactiver des traumatismes chez les enfants en réduisant le nombre d'entrevues, qui sont en outre conjointes.
  • Il crée une approche fondée sur le renforcement des capacités grâce à des services de soutien et de guérison connexes.
  • Il crée un milieu physique et un climat psychologique sûrs pour les enfants.

Un centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles préconise l'autogestion de la santé des fournisseurs de services comme partie intégrante des soins et de la gestion des cas conformes à l'éthique

Le Centre d'aide en cas d'agression sexuelle de Fredericton (FSAC) offre un soutien et des services de consultation aux personnes ayant subi un traumatisme à la suite de violence sexuelle et dans les fréquentations. Le Centre repose sur le concept de la gestion des traumatismes, une approche tenant compte des traumatismes et de la violence qui fait en sorte que les fournisseurs de services prennent soin d'eux-mêmes tout en offrant des soins conformes à l'éthique et en s'occupant de la gestion des traumatismes des autres.

La gestion des traumatismes des autres peut avoir de réelles conséquences pour le fournisseur de services, notamment un traumatisme vicariant ou secondaire, l'usure de compassion et l'épuisement professionnel. Cela peut également entraîner de graves problèmes de santé physique et mentale, et peut compromettre la capacité du personnel et des bénévoles à fournir des soins et un soutien optimaux. La gestion des traumatismes vise à reconnaître l'incidence de travailler avec des victimes de traumatismes. Elle cerne des stratégies pour les fournisseurs de services et l'organisation afin d'atténuer les effets néfastes et de promouvoir le mieux-être du personnel.

Le programme de gestion des traumatismes du FSAC comporte trois stratégies :

  1. Séances d'information qui limitent l'exposition du personnel et des bénévoles aux récits des personnes ayant subi un traumatisme. Cette approche à faible impact encourage les personnes à faire ce qui suit : 
    • demander la permission de collègues avant de partager de l'information, pour les aviser qu'ils pourraient entendre des choses difficiles;
    • parler d'une situation comme partie intégrante de l'autogestion de la santé;
    • commencer par les grandes lignes du récit, et approfondir graduellement, ciblant leurs émotions au sujet d'une interaction avec un client plutôt que sur les détails intenses de l'incident.
  2. Séances hebdomadaire gratuites de Yin yoga axé sur les traumatismes, pendant les heures de travail.
  3. Le formulaire obligatoire de rapport d'incident de la ligne d'écoute exige que les bénévoles partagent leurs émotions après un appel et les pratiques d'autogestion de la santé qu'ils prévoient utiliser. Si un bilan plus actif est nécessaire, ils sont encouragés à avoir recours à un système de soutien par les pairs.

En quoi ce programme tient-il compte des traumatismes et de la violence?

  • Il est fondé sur la compréhension des effets de la violence et des traumatismes, particulièrement des traumatismes vicariants et secondaires des fournisseurs de services.
  • Il crée un espace sûr pour les fournisseurs de services qui sont régulièrement exposés aux récits et aux réactions des autres relativement à des événements traumatisants.
  • Il favorise les occasions de choisir, d'établir des liens et de collaborer pour le personnel, alors qu'il s'entraide de façon sûre et mutuellement respectueuse.
  • Il crée un milieu physique et un climat psychologique sûrs pour les enfants.

Principe 3 – Favoriser des possibilités de choix, de collaboration et d'établissement de rapports

Services correctionnels

Des hommes en prison s'engagent de façon utile en redonnant à la collectivité

Work to Give est un programme qui encourage les hommes en prison à produire des articles de première nécessité à l'intention des enfants et des familles des Premières Nations du centre de la Colombie-Britannique qui vivent dans la pauvreté. Ces hommes préparent des aliments, du mobilier, des vêtements, des jouets et des articles culturels, comme des tambours, des boîtes souvenirs, ainsi que des corbeaux et des orques totémiques.

Ce programme est un partenariat entre Service correctionnel Canada (région du Pacifique), le gouvernement national Tsilhqot'in, ses communautés et la Punky Lake Wilderness Camp Society.

Work to Give repose sur la constatation que le passé colonial du Canada ainsi que les politiques et pratiques qui y sont liées ont entraîné une importante surreprésentation des autochtones dans les établissements carcéraux.

Le programme reconnaît que :

  • Les personnes incarcérées ont souvent des antécédents de maltraitance;
  • Les possibilités de travail amenant à redonner à la collectivité permettent d'améliorer les taux de résilience, de réhabilitation et de récidive.

En quoi ce programme tient-il compte des traumatismes et de la violence?

  • Il mise sur la compréhension des conséquences de la violence et l'interrelation entre les différentes formes structurelles de violence.
  • Il favorise les possibilités indirectes de collaboration et de liens accrus entre les hommes et les collectivités.

Soins en salle d'urgence

Collaborer avec les communautés autochtones pour créer un milieu accueillant

En Australie, une salle d'urgence desservant une grande région métropolitaine s'est engagée à fournir des soins équitables et respectueux à tous ses patients, y compris la communauté autochtone qui la fréquentent.

Des données de recherche suggèrent que l'exposition d'œuvres d'art autochtones peut améliorer l'accès aux services, étant donné que leur présence témoigne d'une ouverture envers les peuples autochtones et d'une acceptation de la diversitéNote de fin de document xix. À la lumière de ce constat, la direction de l'urgence a créé un partenariat avec les communautés autochtones locales pour choisir des œuvres d'art autochtones permettant de créer un climat accueillant pour les autochtones.

La direction de l'urgence espère que ce pas vers la réconciliation aidera à établir des relations constructives avec les communautés autochtones qu'elle dessert.

En quoi ce programme tient-il compte des traumatismes et de la violence?

  • Il s'inscrit dans un effort en vue de créer un milieu psychologiquement sûr.
  • Il peut aussi favoriser les possibilités de collaboration et de liens accrus entre les prestataires de services et les communautés aborigènes ainsi que leurs dirigeants.

Principe 4 – Offrir une approche basée sur les forces et le renforcement des capacités pour appuyer l'acceptation et la résilience des clients

Programme de traitement

Lutter contre la violence structurelle qui touche les Inuits en misant sur la guérison collective

Le Centre de guérison Mamisarvik d'Ottawa est le seul centre d'hébergement dirigé par des Inuits à offrir un traitement des traumatismes et des dépendances au Canada qui mise sur des approches de guérison inuites. Le mot « mamisarvik » signifie « lieu de guérison ».

Le Centre ne fait pas que tenir compte des antécédents d'une personne ou d'une famille : il traite aussi la violence structurelle – celle qui fait que la population inuite a souffert de son passé historique de colonisation et d'oppression culturelle. Le programme aide les clients à comprendre comment ces expériences continuent alimente la souffrance actuelle, empêche la résolution du deuil et du traumatisme et pousse de nombreuses personnes vers l'alcoolisme et les toxicomanies pour engourdir leur douleurNote de fin de document xx.

Les clients de Mamisarvik affirment que l'expérience collective qui les amène à reconstruire le passé qu'ils ont partagé est un processus guérisseur.

En quoi ce programme tient-il compte des traumatismes et de la violence?

  • Il puise directement dans la résilience des Inuits en misant sur une approche basée sur les forces.
  • Il mise sur une compréhension des traumatismes et de la violence, particulièrement des liens entre violence structurelle et consommation de drogues.
  • Il augmente les possibilités de créer des liens entre les gens, et renforce leurs capacités particulièrement leurs capacités d'analyser les causes profondes de la consommation de drogues.

Promotion de la santé

Le yoga tenant compte des traumatismes pour faire bouger son corps de façon positive dans un environnement sûr

Yoga Outreach est un organisme à but non lucratif britanno colombien qui forme des bénévoles afin qu'ils puissent offrir des cours de yoga axés sur les forces et tenant compte des traumatismes aux personnes sans ressources qui, autrement, ne seraient pas en mesure d'en suivre. Son action s'inspire des recherches menées par le centre de traumatologie du Justice Resources Institute.

Les professeurs de yoga tenant compte des traumatismes adaptent leur façon de diriger la classe afin d'aider les participants à se sentir en sécurité et en contrôle de leur corps. Cette approche est particulièrement importante chez les personnes qui se sont « dissociées » de leur corps après avoir subi de la violence et des traumatismes.

Dans ce type de yoga, il n'y a pas de contact ni d'assistance physique. Pour limiter les éléments déclencheurs visuels, on laisse les lumières allumées, on ferme les rideaux, et il n'y a pas de miroirs. Les professeurs restent sur leur tapis pour ne pas poser un regard en surplomb sur les participants. Au lieu de donner des instructions directes comme « Posez la main sur la hanche », les professeurs vont plutôt inviter les participants en leur disant : « Si vous êtes à l'aise de le faire, je vous invite à poser la main sur la hanche. »

En quoi ce programme tient-il compte des traumatismes et de la violence?

  • Il est fondé sur une compréhension des conséquences de la violence et des traumatismes, particulièrement de la dynamique des éléments déclencheurs.
  • La formation prend sans équivoque une approche basée sur le renforcement des capacités pour appuyer l'acceptation et la résilience pendant que le client améliore le contrôle de son corps.
  • Il procure des environnements sûrs où les participants peuvent faire bouger leur corps de façon positive.

Références et ressources

Guides

Trauma- and violence-informed care: A tool for health and social service organizations and providers
Equip Health Care – Research to Equip Primary Health Care for Equity (Université de la Colombie Britannique, Université de Victoria, University of Northern British Columbia, Université Western)

Trauma-informed Practice Guide
Centres d'excellence pour la santé des femmes de la Colombie-Britannique

Les traumatismes : une ressource à l'intention des organismes et des individus pour la prestation de services sensibles au traumatisme
Klinic Community Health Centre

Livres et articles de périodiques

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Glossaire

Définitions liées à la violence

Violence : La violence correspond à la menace ou l'utilisation intentionnelle de la force physique ou du pouvoir contre soi-même, contre autrui ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fortement d'entraîner une lésion corporelle, un décès, des dommages psychologiques, un maldéveloppement ou des privations.

Violence interpersonnelle : La violence interpersonnelle correspond à la violence entre des personnes et comporte deux volets : la violence familiale et la violence communautaire. La violence familiale comprend la violence conjugale et les mauvais traitements à l'égard des enfants ou des personnes âgées. La violence communautaire comprend la violence infligée par une connaissance ou un étranger, la violence juvénile, la violence liée aux crimes contre la propriété, ainsi que la violence en milieu de travail et dans d'autres institutions.

Violence collective : La violence collective correspond à une violence perpétrée par un plus grand nombre de personnes et comprend les violences sociale, politique et économique.

Violence dirigée contre soi-même : La violence dirigée contre soi-même correspond à une violence en vertu de laquelle celui qui l'exerce est aussi la victime; elle regroupe les comportements autodestructeurs et le suicide.

Violence systémique : La violence systémique correspond à une violence exercée contre les gens par les systèmes en place et est souvent le fait de croyances généralisées et de systèmes sociopolitiques, par exemple un génocide ethnique comme l'Holocauste, la colonisation des populations autochtones ou la normalisation de la violence sexuelle fondée sur le sexe. Les expressions « violence systémique » et « violence structurelle » sont souvent synonymes.

Définitions liées au traumatisme

Traumatisme : Un traumatisme est à la fois l'expérience d'un événement ou d'une série d'événements extrêmement négatifs et une réponse à ces événements, qu'il s'agisse de violence interpersonnelle, de perte personnelle, de guerre ou de catastrophe naturelle. Dans le contexte de la violence, les traumatismes peuvent être aigus (découlant d'un événement unique) ou complexes (découlant d'expériences répétées de violence interpersonnelle ou systémique).

Traumatisme historique : Le traumatisme historique évoque les façons par lesquelles des processus politiques et une violence systémique (comme l'Holocauste ou les déplacements forcés des populations autochtones) ont des répercussions négatives sur l'expérience individuelle et, en conséquence, sur les effets de ces expériences individuelles sur les processus politiques en question. Certains chercheurs avancent que la notion de traumatisme historique a été utilisée pour reconnaître l'impact de la violence historique sur les populations autochtones et pour les pathologiser.

Traumatisme intergénérationnel : Le traumatisme intergénérationnel correspond aux façons dont de multiples générations subissent les répercussions d'un traumatisme, tant par les répercussions de ce qu'a vécu une génération sur la suivante que par les conditions dans lesquelles elle vit.

Définitions connexes

Résilience : La résilience est un processus dynamique qui permet à une personne de développer, préserver ou retrouver la santé et un bien-être même si elle a vécu des traumatismes ou des situations particulièrement difficiles. La résilience se développe grâce à un ensemble de facteurs individuels (p. ex. : psychologiques, biologiques) et environnementaux (p. ex. : sociaux, politiques et culturels) qui peuvent aider les gens à s'adapter de manière positive aux situations difficiles.

Notes

Note de fin de document i

Organisation mondiale de la santé. (2013). Estimations mondiales et régionales de la violence à l'encontre des femmes : prévalence et conséquences sur la santé de la violence du partenaire intime et de la violence sexuelle exercée par d'autres que le partenaire. Département Santé et recherche génésiques, 51 pages

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Note de fin de document ii

Afifi, T. O. et al. (2014). Child abuse and mental disorders in Canada. Journal de l'Association médicale canadienne, 186(9), E324-E332.

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Note de fin de document iii

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Note de fin de document iv

Afifi, T.O. et al. (2014). Child abuse and mental disorders in Canada. Journal de l'Association médicale canadienne, 186(9), E324-E332.

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Note de fin de document vi

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