ARCHIVÉ - Au croisement des secteurs - expériences en action intersectorielle, en politique publique et en santé

 

Annexe A – Glossaire et abréviations

Terminologie

Sauf indication contraire, les descriptions ci-dessous sont tirées du document de travail intitulé Réduire les disparités en santé : Rôle du secteur de la santé du Groupe de travail sur les disparités en matière de santé du Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population et la sécurité de la santé, 2004, Ottawa.

Déterminants de la santé : Facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux qui déterminent l’état de santé des individus ou des populations (OMS, Glossaire de la promotion de la santé, 1998). Ces déterminants peuvent être regroupés en sept grandes catégories : l’environnement socioéconomique, les environnements physiques, le développement de la petite enfance, l’hygiène de vie, la capacité individuelle et les habiletés d’adaptation, la biologie et la supériorité génétique et les services de santé.

Populations défavorisées : Populations partageant une caractéristique associée à un risque élevé d’effets néfastes pour la santé (p. ex. les Autochtones, les mères monoparentales pauvres, les femmes, les sans-abri, les réfugiés). Une approche concernant les populations défavorisées comprendrait des stratégies adaptées à des groupes particuliers. Ces stratégies se distinguent de celles visant à réduire le gradient ou la portée de déterminants de santé sous-jacents qui affectent la santé à divers degrés (p. ex. le revenu, l’éducation).

Soins de santé : Programmes, services, procédure, thérapies et interventions permettant de traiter et de soigner les gens malades, blessés ou souffrant d’incapacité. Les soins de santé constituent le sous-secteur le plus important du secteur de la santé.

Disparités en santé : Écarts dans l’état de santé survenant entre divers groupes de population définis à l’aide de caractéristiques précises. Pour les fins du développement de politiques, les caractéristiques les plus utiles sont celles associées de façon constante aux variations les plus importantes de l’état de santé. Au Canada, les facteurs dominants sont le statut socioéconomique (SSE), l’identité autoch-tone, le sexe et l’emplacement géographique.

Inégalités sur le plan de la santé : « [...] est le terme générique utilisé pour désigner des écarts, des variations et des disparités dans les réalisations en santé et les facteurs de risque des individus et des groupes [...] n’impliquant aucun jugement moral [...] et pouvant résulter d’un choix personnel qui ne soulèverait pas nécessairement de questions d’ordre moral » (Kawachi, Subramarian et Almeida-Filho, 2002, p. 647). Certaines inégalités reflètent des variations aléatoires (c.-à-d. des causes inexpliquées), tandis que d’autres sont le résultat d’une supériorité génétique individuelle, de conséquences à la suite de choix personnels, de l’organisation sociale, d’opportunités économiques ou de l’accès aux soins de santé. Le secteur de la politique gouvernementale se préoccupe des inégalités sur le plan de la santé qui sont attribuables à des facteurs modifiables, particulièrement celles qui sont perçues comme étant inéquitables.

Injustices sur le plan de la santé : « [...] fait référence aux inégalités jugées inéquitables et résultant de toute forme d’injustice [...]. La différence fondamentale entre l’égalité et l’équité sociale réside dans l’identification des injustices sur le plan de la santé : ces injustices sont déterminées à l’aide d’un jugement normatif fondé sur a) des théories de justice, b) des théories sociétales, c) un raisonnement relatif à l’origine des inégalités en santé. En raison du fait qu’il est nécessaire de faire appel à un jugement normatif pour cerner les injustices sur le plan de la santé, la science seule ne peut déterminer lesquelles des inégalités sont également inéquitables, ni dans quelle proportion une inégalité observée constitue une injustice ou une iniquité » (Kawachi, Subramarian et Almeida, 2002, p. 647-648).

Secteur de la santé : Les politiques, les lois, les ressources, les programmes et les services régis par les ministères de la Santé. Le secteur englobe la promotion de la santé et la prévention des maladies, la santé publique, les services de santé communautaire, comme les soins à domicile, les médicaments et les équipements médicaux, la santé mentale, les établissements de soins de longue durée, les hôpitaux, ainsi que les services généralement fournis par les professionnels de la santé (médecins, personnel infirmier, thérapeutes, pharmaciens, etc.).

Santé de la population : Renvoie dans un même temps à une description et à un concept sur lesquels se base l’examen des disparités en santé. « La stratégie de santé globale pour la population cible principalement des facteurs qui améliorent la santé et le mieux-être de la population dans son ensemble. Cette stratégie tient compte des cadres de vie et de travail qui touchent la santé des individus, des conditions qui aident les individus à faire des choix sains et des services qui permettent de promouvoir la santé et d’assurer son maintien » (Comité consultatif fédéral-provincial-territorial sur la santé de la population, 1994). Cette stratégie est fondée sur l’état de santé et les facteurs de risque à l’échelle globale plutôt qu’individuelle et des politiques et stratégies concernant des déterminants non médicaux qui touchent la santé tout au long d’une vie.

Soins de santé primaires : L’Organisation mondiale de la Santé définit les soins de santé primaires comme le véhicule principal pour réaliser la prestation de soins de santé au niveau le plus local possible, au sein d’un système de soins de santé d’un pays, c’est-à-dire, « des soins de santé essentiels fondés sur des méthodes et des techniques pratiques, scientifi-quement valables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la communauté avec leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays puissent assumer. En plus de comprendre le traitement des maladies et lésions courantes, la fourniture de médicaments essentiels, la protection maternelle et infantile et la prévention et le contrôle des endémies locales et la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, ces soins primaires devraient également inclure l’éducation de la communauté au sujet des problèmes de santé prévalents ainsi que les méthodes de prévention et de lutte qui leur sont applicables, la promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles, un approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d’assainissement de base.

Santé publique : La santé publique s’entend de la « combinaison des sciences, compétences pratiques et croyances qui est dirigée vers le maintien et l’amélioration de la santé de toute la population. C’est l’un des efforts déployés par une société pour protéger, promouvoir et rétablir la santé des gens au moyen de mesures collectives et sociales. ...Les activités liées à la santé publique changent avec les techniques et les valeurs sociales, mais leur objectif demeure le même : réduire le nombre de maladies et de décès prématurés, ainsi que l’inconfort et l’invalidité liés aux maladies au sein d’une population donnée » (Last, 1994).

Cette définition large se rapproche davantage de la définition établie pour la « santé de la population » et il ne faudrait pas la confon-dre avec la définition des cinq principaux programmes et services suivants de santé publique, qui visent une prévention primaire et qui sont offerts par les ministères de la Santé, les régies régionales de la santé et les unités locales : l’évaluation de la santé de la population, la surveillance, la prévention des maladies, la protection de la santé et la promotion de la santé.

Statut socioéconomique (SSE) : Terme qui décrit la position d’un groupe particulier au sein d’une population ou d’une société, qui est le reflet de la hiérarchie globale. Les indicateurs les plus fréquemment utilisés pour décrire le SSE sont les catégories de revenu, d’éducation et d’emploi. Son cousin conceptuel est le terme « classe », provenant de théories sociales qui expliquent la structure et le fonctionnement des sociétés plutôt que de simplement les décrire. Dans le but d’assurer une uniformité par rapport aux documents déjà produits à l’échelle nationale au sujet de l’état de santé et de ses déterminants, le terme SSE utilisé devrait être interprété au sens le plus large.

Annexe B – La Commission de l’Organisation mondiale de la santé sur les déterminants sociaux de la santé

La Commission sur les déterminants sociaux de la santé (la Commission) a été formée en mars 2005 et terminera son travail initial en mai 2008. Elle est présidée par Sir Michael Marmot du University College, Londres, et compte vingt commissaires. La Commission réunit des scientifiques et des praticiens de renom qui ont pour tâche de témoigner des politiques qui améliorent la santé en corrigeant les conditions sociales dans lesquelles les gens vivent et travaillent. La Commission collabore avec les pays au soutien du changement des politiques et fait le suivi des résultats.

Principaux objectifs de la commission :

  • Soutenir les changements de politique dans les pays en faisant la promotion de modèles et de pratiques qui ont une incidence effective sur les déterminants de la santé.
  • Aider les pays à faire de la santé un but partagé auquel de nombreux ministères et secteurs de la société contribuent.
  • Aider à constituer un mouvement mondial durable en vue d’une action, en matière d’équité en santé et de déterminants sociaux, qui fait le lien entre les gouvernements, les organismes internationaux, les établissements de recherche, la société civile et les collectivités.

Annexe C – Le réseau de connaissances sur les systèmes de santé

Le réseau de connaissances sur les systèmes de santé a été mandaté par la Commission de l’OMS sur les déterminants sociaux de la santé de septembre 2005 à mars 2007. Le réseau était constitué de jusqu’à 14 décideurs, universitaires et membres de la société civile de partout dans le monde, possédant chacun son propre domaine de compétence. Le réseau a fait appel à d’autres composantes de la Commission (voir http://www.who.int/social_determinants/map/en) , et a également commandé un certain nombre d’examens systématiques et d’études de cas (voir www.wits.ac.za/chp/).

Le Centre for Health Policy a dirigé le consortium désigné à titre de centre de coordination organisationnel du réseau. Les autres partenaires du consortium étaient EQUINET, un réseau régional de l’est et du sud de l’Afrique qui travaille à la promotion de l’équité en santé (www.equinetafrica.org) , et l’unité de politique sanitaire de la London School of Hygiene, au Royaume-Uni (www.lshtm.ac.uk/hpu) . La Commission elle-même est un mécanisme stratégique mondial qui vise à améliorer l’équité en santé et en soins de santé par l’entremise d’une action sur les déterminants sociaux de la santé au niveau mondial, régional et national.

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