ARCHIVÉ - Au croisement des secteurs - expériences en action intersectorielle, en politique publique et en santé
Remerciements
Les auteurs tiennent à souligner l'importante contribution au présent document de Mme Lucy Gilson et de Mme Jane Doherty du réseau de connaissances sur les systèmes de santé de la Commission sur les déterminants sociaux de la santé (CDSS) de l'OMS. Nous remercions en particulier les membres du réseau régional de l'est et du sud de l'Afrique (EQUINET), qui ont fait des recherches extensives pour cerner les sources utilisées aux fins du présent examen, de même que Mme Jane Doherty et Mme Bronwyn Harris pour les sommaires des principaux documents et expériences. Mme Gilson et Mme Doherty ont toutes deux fourni des observations et de conseils utiles au sujet du synopsis et des versions antérieures de la présente synthèse. Les membres du réseau susmentionné nous ont généreusement communiqué leurs points de vue sur leurs expériences en matière d'action intersectorielle pour la santé et l'équité. Merci à Mme Nicole Valentine, Mme Alexandra Nolen, Mme Orielle Solar et Mme Jeanette Vega du secrétariat de la Commission de l'OMS sur les déterminants sociaux de la santé qui nous ont fourni la documentation et les commentaires ayant permis de façonner la synthèse et l'analyse présentées en l'occurrence.
Préface
Le présent document a été préparé pour le réseau de connaissances sur les systèmes de santé (RCSS)1 de la Commission de l'OMS sur les déterminants sociaux de la santé, et a été examiné par au moins un examinateur du RCSS et un examinateur externe. Nous tenons à remercier ces examinateurs de leurs conseils sur les sources additionnelles d'information et sur différentes perspectives d'analyse, et de leur aide dans la clarification des messages clés.
Résumé
Le présent document constitue la première étape d'une initiative canadienne sur l'action intersectorielle pour la santé et donne un aperçu des approches adoptées en matière d'action intersectorielle aux échelons mondial, infrarégional, national, infranational et communautaire. Il vise à contribuer au travail de la Commission sur les déterminants sociaux de la santé (CDSS) de l'Organisation mondiale de la Santé et il est le fruit de la collaboration entre EQUINET, le réseau de connaissances sur les systèmes de santé de la CDSS et l'Agence de santé publique du Canada.
L'examen des expériences consignées par des universitaires, décideurs et praticiens de plus de 15 pays vise à analyser plus en profondeur les questions se rapportant aux :
- types de problèmes abordés à travers l'action intersectorielle (AS);
- conditions déterminant la collaboration horizontale et intergouvernementale;
- outils, mécanismes et approches à l'appui de l'AS; et
- rôles joués par le secteur de la santé et d'autres intervenants.
Comme l'illustre le présent document, l'expérience de l'action intersectorielle offre d'importantes leçons pouvant être mises à profit :
- Questions de contexte. Le contexte plus général de la prise de décisions (politiques, économiques ou socioculturelles) influe sur le mode de formulation des enjeux et la sélection des approches (y compris l'action intersectorielle), mécanismes ou outils en vue de la résolution du problème. Au nombre des variables devant être prises en considération, mentionnons la stabilité de l'environnement sociopolitique, le niveau du revenu national du pays, les styles de prise de décision et le choix du moment (p. ex. avant ou après une élection). Les intervenants de la société politique ou civile sont les principaux moteurs de l'action intersectorielle.
- L'AS est une stratégie pouvant résoudre une vaste gamme de problèmes de santé. L'AS a permis de relever une vaste gamme de défis liés aux politiques publiques du domaine sanitaire ou socio-économique, entre autres, l'action touchant un ou des déterminant(s) précis de la santé, les populations, les collectivités, les maladies et les comportements de santé de même que les facteurs de risque. D'une façon moins considérable, les cadres stratégiques généraux traitant expressément de l'équité en matière de santé (p. ex. ceux du RU et de la Suède) font de l'AS une stratégie clé. L'adoption de l'équité en matière de santé en tant qu'objectif explicite varie considérablement. Au nombre des problèmes circonscrits, signalons la promotion de la santé, la prévention des maladies, la protection de la santé, la santé publique, les soins primaires, le développement communautaire, la prévention du crime, la sécurité publique, le développement économique, la cohésion sociale, l'éducation, l'emploi et le développement durable.
- L'action intersectorielle est dynamique et exige également de nombreuses ressources. L'expérience acquise en matière d'action intersectorielle (AS) nous apprend que, dans ce domaine, la nature des efforts varie au fil des étapes de l'élaboration, de la mise en oeuvre et de l'évaluation des politiques. Les tâches, intervenants, compétences et ressources nécessaires aux fins du lancement de l'AS sont très différents de ceux dont on a besoin aux étapes de la mise en application de l'AS et de l'évaluation de son incidence. L'AS exige énormément de ressources, tant humaines que financières et temporelles. Les compétences indispensables à l'étape de l'élaboration - p. ex. en vue de la négociation et de la désignation des ressources - sont fort différentes de celles nécessaires pour la mise en oeuvre et la prise en considération des répercussions. Signalons trois défis clés, à savoir définir les objectifs et les rôles, poursuivre sur sa lancée et évaluer les résultats. À la lumière de ces considérations, une évaluation critique doit être effectuée afin de déterminer quand, où et comment l'action intersectorielle doit être entreprise.
- Le degré de difficulté de l'AS est fonction de la complexité de l'environnement politique. Plus les partenaires et les intérêts sont nombreux, plus les problèmes logistiques entravent le lancement et la poursuite de l'action intersectorielle. Les AS couronnées de succès et documentées sont plus nombreuses à l'échelon communautaire que national ou planétaire et bon nombre de sources font étant du problème de la complexité accrue aux niveaux supérieurs de gouvernance. Le nombre de partenaires et la complexité des modèles de prise de décision sont vraisemblablement des facteurs contributifs : il est plus facile d'avoir une collectivité en santé qu'un monde en santé. Toutefois, bon nombre des leviers à l'origine d'améliorations massives dans le domaine de l'équité en matière de santé sont tributaires de l'action intersectorielle aux niveaux local, infranational, national et planétaire et entre ceux-ci. Pour être efficace, l'AS doit être fondée sur une analyse approfondie du contexte. La complexité du processus décisionnel doit être vue comme une occasion plutôt qu'un risque.
Les expériences passées en revue dans le présent document témoignent du succès remporté par certaines initiatives verticales ou horizontales en matière de santé. Cependant, compte tenu des répercussions sur les ressources des efforts intersectoriels, on doit faire preuve d'esprit critique lorsque vient le moment d'évaluer quand, où et comment on doit agir. Bien que diverses méthodes aient été utilisées, à divers niveaux de gouvernance, il ne semble pas qu'il y ait un modèle « taille unique ».
Bon nombre de questions demeurent sans réponse. Les renseignements contenus dans le présent document permettront de formuler les questions devant être étudiées plus à fond dans le cadre de l'initiative, en se fondant sur les études de cas et les analyses subséquentes et le compte rendu des expériences nationales et régionales en matière d'AS. On s'attend également à ce que le présent document éclaire le rapport final que les responsables du réseau de connaissances des systèmes de santé présenteront à la Commission de l'OMS sur les déterminants sociaux de la santé.