Maladies chroniques au Canada

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Volume 26, no 4, 2005

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Table des matières

  1. Étude sur la santé et le vieillissement au Canada : prévalence et prédicteurs de la dépression chez les personnes âgées au Canada - voir résumé
    Truls Østbye, Betsy Kristjansson, Gerry Hill, Stephen C Newman, Rebecca N Brouwer and Ian McDowell

  2. Problèmes de mesure liés aux outils utilisés dans l'évaluation et la surveillance de la prévalence de la dépression majeure au Canada - voir résumé
    Scott B Patten, Jian Li Wang, Cynthia A. Beck et Colleen J Maxwell

  3. Analyse descriptive des jeunes Canadiens traités dans des services d'urgence pour des accidents de travail- voir résumé
    Tammy Lipskie et F Curtis Breslin

  4. Acceptabilité des micronutriments en poudre : nouvelle approche pour l'administration de fer aux enfants des Premières nations et des Inuits dans le Nord du Canada - voir résumé
    Anna Christofides, Claudia Schauer, Waseem Sharieff et Stanley H Zlotkin

Maladies chroniques au Canada (MCC) est une revue scientifique trimestrielle axée sur les données à jour de prévention et de lutte contre les maladies chroniques (c.-à-d. non transmissibles) et les blessures au Canada. Selon une formule unique, la revue publie des articles de fond soumis à l'examen par les pairs des auteurs, ces derniers oeuvrant dans les secteurs tant public que privé. Les articles comprennent des recherches effectuées dans des domaines tels que l'épidémiologie, la santé publique ou communautaire, la biostatistique, les sciences du comportement et les services de santé. Les auteurs demeurent responsables du contenu de leurs articles, et les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du Comité de rédaction de MCC, ni celles de Santé Canada ni de l'Agence de la santé publique du Canada.

Maladies chroniques au Canada, volume 26 no 2-3, 2005

Article 1 : Étude sur la santé et le vieillissement au Canada : prévalence et prédicteurs de la dépression chez les personnes âgées au Canada

Auteurs : Truls Østbye, Betsy Kristjansson, Gerry Hill, Stephen C Newman, Rebecca N Brouwer and Ian McDowell

Résumé :

La dépression chez les personnes âgées au Canada est un problème de santé publique important qui passe souvent inaperçu. De nombreuses études se sont penchées sur le phénomène de la dépression au sein de la population en général; toutefois, les études portant sur la dépression chez les personnes âgées ont été, en général, peu nombreuses et de petite taille. L'étude sur la santé et le vieillissement au Canada (ESVC) porte sur un vaste échantillon national de personnes âgées aux facultés cognitives tant intactes qu'altérées. Les analyses présentées ici, qui portent sur 2 341 participants de l'ESVC ayant rempli une échelle d'évaluation clinique de la dépression, poursuivent deux objectifs : 1) déterminer la prévalence de la dépression mineure et de la dépression majeure et 2) examiner l'importance de plusieurs facteurs de risque. La prévalence des formes majeure et mineure de la dépression était de 2,6 % et de 4,0 %, respectivement. Elle était supérieure chez les femmes, en particulier chez celles qui vivaient en établissement, celles qui avaient signalé être limitées dans leurs activités en raison de problèmes de santé et celles qui souffraient de maladies chroniques. Les femmes étaient plus sujettes à la dépression que les hommes (RC = 3,5; IC à 95 % = 1,4 à 8,8), et celles atteintes de démence étaient plus nombreuses à souffrir de dépression que celles non atteintes (RC = 2,4 %; IC à 95 % = 0,9 à 3,1). La dépression est un problème de santé mentale important chez les personnes âgées du Canada, surtout chez les femmes et les personnes présentant des limitations fonctionnelles. Il faudrait axer davantage nos efforts sur le dépistage et le traitement de la dépression chez les personnes âgées, surtout chez les plus vulnérables.

Article 2 : Problèmes de mesure liés aux outils utilisés dans l'évaluation et la surveillance de la prévalence de la dépression majeure au Canada

Auteurs : Scott B Patten, Jian Li Wang, Cynthia A. Beck et Colleen J Maxwell

Résumé :

Il importe d'exercer une surveillance de la prévalence de la dépression majeure en raison des répercussions importantes de cette maladie sur la santé de la population. Les enquêtes locales ou régionales faisant appel à des méthodes efficientes (p. ex. la collecte de données au moyen d'entrevues téléphoniques) peuvent fournir des données épidémiologiques utiles, tout comme l'intégration de courts modules diagnostiques de la dépression majeure dans les enquêtes générales sur la santé. Au Canada, la Forme abrégée pour la dépression majeure du Composite International Diagnostic Interview (le CIDI-SFMD) a été largement utilisée à ces fins. La récente Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), cycle 1.2 (2002), qui faisait appel à une entrevue diagnostique détaillée (le World Mental Health 2000 - CIDI), fournit un point de comparaison pour l'évaluation du rendement du CIDI-SFMD. Il semble que le CIDI-SFMD ait pour caractéristique de parfois surestimer la prévalence. Il a en outre donné lieu à un large éventail d'estimations de la prévalence, qui indiquent une vulnérabilité accrue à l'égard des facteurs spécifiques ou contextuels associés aux études. Cependant, le profil d'association entre la dépression majeure et des déterminants démographiques potentiels ne concorde pas avec l'effet d'atténuation habituel attendu en présence d'un biais lié à des erreurs de classification non différentielles.

Article 3 : Analyse descriptive des jeunes Canadiens traités dans des services d'urgence pour des accidents de travail

Auteurs: Tammy Lipskie et F Curtis Breslin

Résumé :

Comme les lois et les règlements interdisent le travail des mineurs, de manière à les protéger, cette population est souvent exclue des données sur le travail. Toutefois, de nombreux jeunes Canadiens travaillent. Les jeunes adolescents, et plus particulièrement les pré-adolescents, ont des emplois non officiels dans divers domaines : menus travaux, entretien de terrains, garde d'enfants et livraison. Les accidents qui surviennent dans le cadre de ces emplois non officiels sont étonnamment fréquents et ne sont généralement pas recensés par les sources de données habituelles sur la santé et sécurité au travail (p. ex. demandes d'indemnisation des accidentés du travail). Nous avons analysé les données du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) et avons recensé 999 jeunes (de 5 à 17 ans) qui avaient eu un accident de travail entre 1995 et 1998. Ils travaillent dans deux principaux secteurs : travail de bureau/services et travail manuel. La fréquence des blessures augmentait avec l'âge. Environ le tiers des jeunes avaient eu des blessures ouvertes, et 5,5 % s'étaient fait mordre par un animal. Les collisions avec une personne ou un objet étaient courantes. Les chutes et les agissements d'autres personnes et d'animaux étaient souvent en cause. Dans la majorité des cas, la cause directe des blessures appartenait à l'une de dix catégories établies. Les blessures et les circonstances variaient selon la nature du travail. Même le travail non officiel (p. ex. livraison de journaux) comportait des dangers, qui variaient selon l'endroit. Les accidents des jeunes travailleurs constituent un élément important pour la recherche future, le travail de prévention, les politiques relatives aux services de santé et l'élaboration des lois et règlements.

Article 4 : Acceptabilité des micronutriments en poudre : nouvelle approche pour l'administration de fer aux enfants des Premières nations et des Inuits dans le Nord du Canada

Auteurs : Anna Christofides, Claudia Schauer, Waseem Sharieff et Stanley H Zlotkin

Résumé :

L'anémie ferriprive est un problème de santé publique important chez les enfants autochtones du Canada. La présente étude avait pour but de déterminer l'acceptabilité et l'innocuité des sachets unitaires de fer microencapsulé sous forme de poudre, nouvelle manière d'administrer du fer afin de prévenir l'anémie ferriprive. Au total, 102 nourrissons non anémiques de 4 à 18 mois venant de trois communautés différentes ont été répartis au hasard dans deux groupes, dont l'un a reçu des micronutriments en poudre contenant du fer à raison de 30 mg par jour (N = 49), et l'autre un placebo (N = 53), pendant une période de six mois. Pour vérifier l'acceptabilité, nous avons évalué l'observance et les effets indésirables toutes les deux semaines. Pour vérifier l'innocuité, nous avons mesuré la concentration de ferritine sérique (FS) et effectué des mesures anthropométriques au début et à la fin de l'étude. L'observance moyenne s'est élevée à 59,6 ± 27,7 %. Aucun écart n'a été observé entre les deux groupes sur le plan de l'observance, de la FS, des mesures anthropométriques ni des effets indésirables. Malgré l'absence de différences dans la concentration d'hémoglobine (Hb) et la prévalence de l'anémie, tant entre le début et la fin de l'étude qu'entre les deux groupes, la courbe des concentrations d'Hb s'est déplacée vers la droite dans le groupe ayant reçu des micronutriments et vers la gauche dans le groupe témoin. Il est donc possible que les micronutriments en poudre constituent un complément acceptable et sûr aux méthodes actuellement utilisées pour administrer du fer aux populations autochtones du Canada.

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