ARCHIVÉ - Lignes directrices pour la prévention et la lutte contre les atteintes méningococciques

 

6.0 Surveillance des méningococcies invasives au Canada

Les MI doivent obligatoirement être déclarées, tant à l'échelle provinciale et territoriale qu'à l'échelle nationale. Chaque province et territoire a un mécanisme pour le signalement rapide des cas aux médecins hygiénistes et pour la déclaration opportune des cas au responsable provincial ou territorial de la santé publique.

Les cas confirmés et probables de MI doivent être déclarés à l'échelle nationale. Chaque semaine, les provinces et les territoires transmettent au Registre national des maladies à déclaration obligatoire des données cas par cas, classées selon des variables de base. De plus, la Division de l'immunisation et des infections respiratoires (DIIR), Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses, Agence de la santé publique du Canada, assure une surveillance additionnelle des MI. Les provinces et territoires transmettent à la DIIR des données épidémiologiques et des données de laboratoire plus détaillées sur chaque cas. Les rapports de surveillance détaillés sont régulièrement publiés dans le RMTC; le dernier est paru en février 2004(2).

La plupart des provinces et des territoires ont recours à la surveillance passive pour la détection des cas. Si l'on soupçonne que l'incidence des MI est en hausse dans une région donnée, il faut surveiller de plus près tout cas signalé et recueillir des données épidémiologiques et microbiologiques plus détaillées.

On recommande de prendre les mesures ci-dessous.

  • Le médecin hygiéniste ou l'épidémiologiste provincial ou territorial devrait être consulté immédiatement pour déterminer si l'incidence accrue représente une éclosion.
  • Il faudrait entreprendre une surveillance active, c'est-à-dire recueillir des données épidémiologiques sur chaque cas dans le but de cerner les groupes à risque élevé et d'établir des liens qui permettront de mieux cibler les mesures de santé publique. Les données recueillies devraient comprendre l'âge, le sexe, le lieu de résidence, l'état vaccinal (y compris le type de vaccin antiméningococcique reçu, le nombre de doses reçues et l'âge au moment de l'immunisation), les voyages récents, la présence ou l'emploi dans une garderie ou dans une école et la participation à des activités sportives ou récréatives récentes. D'autres données relatives à l'éclosion devraient également être obtenues (p. ex., contexte social ou culturel).
  • L'analyse épidémiologique de base devrait comprendre les taux d'attaque selon l'âge (par tranches de 5 ans), le sérogroupe et la létalité. Des méthodes telles que les modèles historiques peuvent servir à déterminer si l'incidence actuelle est supérieure à celle des années antérieures; cette information est particulièrement importante, étant donné le caractère saisonnier de la maladie.
  • Les provinces et les territoires devraient signaler l'incidence accrue des MI à la DIIR, qui transmettra à son tour l'information aux autres provinces et territoires.
  • Lorsqu'on soupçonne une éclosion, il devient essentiel de déterminer le sérogroupe en cause afin de mettre en œuvre les mesures de prévention appropriées. Les laboratoires provinciaux et territoriaux de santé publique peuvent travailler en collaboration avec le LNM et faire appel à des tests de typage, de sous-typage et de génotypage (p. ex., PFGE) qui ont déjà permis de caractériser des éclosions et de surveiller l'évolution de maladies.
  • En cas d'éclosion, ou si l'on n'arrive pas à isoler ou à déterminer le sérogroupe d'un organisme, le laboratoire provincial ou territorial devrait immédiatement expédier ses échantillons cliniques au LNM de l'Agence de la santé publique du Canada à des fins de diagnostic moléculaire et d'identification de la souche.

À l'heure actuelle, il n'est pas obligatoire de signaler et de déclarer les cas de conjonctivite et de pneumonie dus à N. meningitidis à l'Agence de la santé publique du Canada. Cependant, on a établi les définitions de cas ci-dessous et recommandé des traitements. La conjonctivite se définit à partir de deux critères : isolement de N. meningitidis dans un prélèvement de l'œil ou du sac conjonctival et conjonctivite purulente. La pneumonie se définit ainsi : présence de diplocoques Gram négatif et de cellules polymorphonucléaires à la coloration de Gram faite sur un prélèvement d'expectorations ou d'aspirations des voies respiratoires, croissance abondante en culture de N. meningitidis et signes cliniques ou radiologiques de pneumonie. Les cas de conjonctivite et de pneumonie à N. meningitidis devraient être traités au moyen des antibiotiques systémiques appropriés(28).

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