Infections dans les hôpitaux de soins actifs de 2009 à 2018
Publié par : L’Agence de la santé publique du Canada
Numéro : Volume 46–11/12 : Santé buccodentaire au Canada
Date de publication : 5 novembre 2020
ISSN : 1719-3109
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Volume 46–11/12, le 5 novembre 2020 : Santé buccodentaire au Canada
Aperçu
Infections associées à des instruments dans les hôpitaux de soins actifs du Canada de 2009 à 2018
Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales1
Affiliation
1 Agence de la santé publique du Canada, Ottawa, ON
Correspondance
Citation proposée
Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales. Infections associées à des instruments dans les hôpitaux de soins actifs du Canada de 2009 à 2018. Relevé des maladies transmissibles au Canada 2020; 46(11/12):435–48. https://doi.org/10.14745/ccdr.v46i1112a05f
Mots-clés : infection dans les hôpitaux, soins actifs, surveillance, résistance aux antimicrobiens, infections associées à un instrument, infections du site opératoire, Canada
Résumé
Contexte : Les infections associées aux soins de santé posent un risque grave pour la sécurité des patients et la qualité des soins. Le Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales effectue une surveillance nationale des infections associées aux soins de santé dans les hôpitaux sentinelles de soins actifs partout au Canada. Le présent rapport donne un aperçu de 10 années de données canadiennes sur l’épidémiologie de certaines infections associées aux soins de santé associées à des instruments.
Méthodes : Plus de 40 hôpitaux ont soumis des données entre 2009 et 2018 sur les infections du site opératoire de la hanche et du genou, les infections du site opératoire de dérivation des liquides céphalorachidiens, les infections du site opératoire cardiaques pédiatriques et les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux. Les chiffres, les taux, les caractéristiques des patients et de l’hôpital, ainsi que les distributions de pathogènes et les susceptibilités aux antimicrobiens sont présentés.
Résultats : Au total, 4 300 infections associées à des instruments ont été signalées. Les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux étaient les infections associées aux soins de santé associées aux instruments le plus souvent signalées (n = 2 973, 69 %) et les infections par arthroplastie de la hanche et du genou étaient les infections du site opératoire les plus courantes déclarées (66 % des infections du site opératoire). Nos résultats montrent une diminution des taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans les unités de soins intensifs néonatals (de 4,2 à 1,9 par 1 000 jours, p < 0,0001) et une diminution des taux d’infections du site opératoire au genou (de 0,69 à 0,30 infection par 100 opérations, p = 0,007). Les taux d’infections associées aux soins de santé associées aux instruments sont demeurés relativement constants au cours de la période de surveillance de 10 ans. Dans l’ensemble, 4 599 agents pathogènes ont été décelés à partir d’infections associées aux soins de santé associées à des instruments; 70 % d’entre eux étaient liés à des infections du système sanguin associées aux cathéters centraux. Les staphylocoques à coagulase négative (29 %) et le Staphylococcus aureus (14 %) étaient les pathogènes les plus fréquemment déclarés. Les pathogènes à Gram positif représentaient 68 % des pathogènes décelés, les pathogènes à Gram négatif représentaient 22 % et les pathogènes fongiques représentaient 9 %.
Conclusion : Il est essentiel de comprendre le fardeau national des infections associées aux soins de santé associées aux instruments pour élaborer et maintenir des taux de référence afin d’éclairer les politiques et les programmes de contrôle des infections et de prévention des antimicrobiens.
Introduction
Les infections associées aux soins de santé posent un risque grave pour la sécurité des patients et la qualité des soins, contribuent à prolonger les séjours à l’hôpital, à accroître la résistance aux antimicrobiens, à augmenter les coûts pour le système de santé et à entraîner des décès inutilesNote de bas de page 1. Les facteurs de risque des infections associées aux soins de santé comprennent l’utilisation d’instruments effractifs, les interventions chirurgicales et l’utilisation inappropriée d’antibiotiquesNote de bas de page 2. Au Canada, les infections du site opératoire touchent environ 26 000 à 65 000 patients par annéeNote de bas de page 3. Dans une étude canadienne datant de 2017 sur la prévalence ponctuelle dans les hôpitaux sentinelles, les infections associées à des instruments représentaient 35,6 % de toutes les infections associées aux soins de santé signalées. Parmi les infections associées à un instrument, les infections du site opératoire associées à un implant prothétique représentaient 19,4 % des cas et les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux représentaient 21,2 % des casNote de bas de page 4.
Les renseignements sur la susceptibilité aux antimicrobiens associée aux infections associées aux soins de santé ont d’importantes répercussions sur la résistance aux antibiotiquesNote de bas de page 5, ce qui a une incidence sur la durée du séjour et les coûts des soins de santéNote de bas de page 6. Les antibiogrammes cumulatifs sont une ressource précieuse pour la prise de décisions cliniques pendant que les résultats de sensibilité sont en attenteNote de bas de page 7. Le risque d’infections associées aux soins de santé associées à un instrument varie selon les populations de patients et les types d’hôpitaux; les patients admis aux unités de soins intensifs courent un risque plus élevé de contracter une infection associée aux soins de santéNote de bas de page 8.
Il est essentiel de comprendre les tendances des infections associées aux soins de santé associées aux instruments pour prévenir et contrôler efficacement les infections. S’appuyant sur une décennie de données sur les infections associées aux soins de santé (2009 à 2018) provenant de plus de 40 hôpitaux sentinelles de soins actifs du Canada qui participent au Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, le présent rapport donne un aperçu épidémiologique de certaines infections associées aux soins de santé associées à des instruments.
Méthodes
Conception
Créé en 1994, le Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, une collaboration entre l’Agence de la santé publique du Canada, l’Association pour la microbiologie médicale et l’infectiologie Canada et les hôpitaux sentinelles du Canada, assure la surveillance nationale des infections associées aux soins de santé dans les hôpitaux sentinelles de soins actifs du Canada. Ce rapport présente des données sur les infections associées aux soins de santé associées aux instruments pour les infections suivantes: infections du site opératoire de la hanche et du genou; infections du site opératoire des voies de dérivation du liquide céphalorachidien; infections du site opératoire après une opération cardiaque pédiatrique et infections du système sanguin associées aux cathéters centraux.
Définitions de cas
Les infections associées aux soins de santé associées aux instruments ont été définies selon des protocoles normalisés et des définitions de cas examinées par des experts (annexe 1). Seules les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux décelées dans les unités de soins intensifs ont été incluses dans la surveillance. Seules les infections complexes, définies comme une infection du site opératoire profonde associée à une incision et l’espace des organes, ont été incluses dans la surveillance des infections du site opératoire de la hanche et du genou.
Source des données
Entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2018, les hôpitaux participants ont présenté des données épidémiologiques sur les infections du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien et les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux. La surveillance des infections du site opératoire cardiaques pédiatriques a commencé en janvier 2010. La surveillance des infections du site opératoire de la hanche et du genou a commencé en janvier 2011. La présentation des données et l’identification des cas ont été appuyées par des séances de formation annuelles et des évaluations continues de la qualité des données.
Analyse statistique
Les taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux ont été calculés en divisant le nombre de cas par les dénominateurs jours cathéter veineux central (CVC). Les infections du site opératoire de la hanche et du genou, les infections du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien et les infections du site opératoire cardiaques pédiatriques ont été calculées en divisant le nombre de cas par les dénominateurs de chirurgie. Les proportions des pathogènes ont été calculées en divisant le nombre de pathogène par le nombre total de pathogènes décelés. Les données manquantes et incomplètes ont été exclues des analyses, de sorte que les dénominateurs peuvent varier. Les écarts interquartiles ont été calculés. Le test Mann-Kendall ou de régression binomiale négative a été utilisé pour vérifier les tendances au fil du temps. Les essais de signification étaient bidimensionnels et les différences étaient considérées comme importantes à la valeur p ≤ 0,05. Les analyses ont été effectuées à l’aide d’Excel et de SAS 9.4.
Résultats
Entre 2009 et 2018, plus de 40 hôpitaux ont fourni des données sur les infections associées aux soins de santé associées à des instruments au Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, dont la plupart étaient des hôpitaux de taille moyenne pour adultes (201 à 499 lits) (tableau 1). Dans l’ensemble, 4 300 infections associées à des instruments ont été signalées. Les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux étaient les infections associées aux soins de santé associées aux instruments les plus courantes (n = 2 973, 69 %). Les infections du site opératoire de la hanche et du genou étaient le type le plus courant d’infections du site opératoire signalées (66 % des infections du site opératoire, n = 871/1 327).
Caractéristiques des hôpitaux | ISO de dérivation du LCR | ISO cardiaque pédiatrique | ISO de la hanche et du genou | ISSACC – USI mixtes pour adultes | ISSACC – USICC pour adultes | ISSACC – USIP | ISSACC – USIN |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Années de surveillance | 2009 à 2018 | 2010 à 2018 | 2011 à 2018 | 2009 à 2018 | 2009 à 2018 | 2009 à 2018 | 2009 à 2018 |
Nombre d’IASS signalées | 266 | 190 | 871 | 1 331 | 192 | 348 | 1 102 |
Total des hôpitaux participants | 8 à 14 | 3 à 4 | 12 à 25 | 22 à 41 | 5 à 8 | 5 à 10 | 9 à 17 |
Type d’hôpital | |||||||
AdultesNote a de tableau 1 | 2 à 5 | s.o. | 8 à 16 | 12 à 27 | 3 à 7 | s.o. | 2 à 3 |
Mixte | 2 à 4 | s.o. | 4 à 9 | 4 à 14 | 1 à 2 | 0 à 4 | 1 à 6 |
Pédiatrique | 4 à 7 | 3 à 4 | s.o. | s.o. | s.o. | 4 à 6 | 4 à 8 |
Taille de l’hôpital | |||||||
Petite (1 à 200 lits) |
3 à 7 | 2 à 4 | 1 à 2 | 1 à 4 | 0 à 1 | 3 à 5 | 4 à 7 |
Moyenne (201 à 499 lits) |
4 à 8 | 1 | 7 à 15 | 10 à 27 | 2 à 4 | 1 à 5 | 1 à 7 |
Grande (Plus de 500 lits) |
0 à 1 | s.o. | 5 à 8 | 5 à 10 | 2 à 3 | 0 | 1 à 3 |
Nombre total de lits (2018) | 3 558 | 693 | 9 973 | 16 701 lits aux USI | 3 570 lits aux USI | 2 209 lits aux USI | 5 500 lits aux USI |
Dans l’ensemble, 4 599 pathogènes ont été repérés dans des cas d’infections associées aux soins de santé associées à des instruments entre 2014 et 2018; 69,8 % de ces cas étaient liés à des infections du système sanguin associées aux cathéters centraux. Les staphylocoques à coagulase négative et le Staphylococcus aureus étaient les pathogènes les plus fréquemment déclarés (tableau 2). Les pathogènes à Gram positif représentaient 68,3 % des pathogènes décelés, les pathogènes à Gram négatif représentaient 22,3 % et les pathogènes fongiques représentaient 9,4 %.
Catégorie | Rang | Agent pathogène | N | % du total des pathogènes décelés |
---|---|---|---|---|
Gram positif | 1 | Staphylocoques à coagulase négativeNote c de tableau 2 | 1 320 | 28,7 |
2 | Staphylococcus aureusNote d de tableau 2 | 653 | 14,2 | |
3 | Enterococcus spp. | 519 | 11,3 | |
4 | Streptocoque | 137 | 3,0 | |
5 | S. aureus résistant à la méthicilline | 120 | 2,6 | |
Autre à Gram positif | 392 | 8,5 | ||
Gram négatif | 1 | Klebsiella spp. | 226 | 4,9 |
2 | Escherichia coli | 197 | 4,3 | |
3 | Enterobacter | 170 | 3,7 | |
4 | Pseudomonas aeruginosa | 133 | 2,9 | |
5 | Serratia | 87 | 1,9 | |
Autre à Gram négatif | 214 | 4,7 | ||
Fongiques | 1 | Candida albicans | 210 | 4,6 |
2 | Autres Candida spp. | 199 | 4,3 | |
Autres fongiques | 22 | 0,5 | ||
Total | 4 599 | 100,0Note e de tableau 2 | ||
Infections du système sanguin associées aux cathéters centraux
Entre 2009 et 2018, il y a eu 2 973 infections du système sanguin associées aux cathéters centraux déclarées, dont la majorité se sont produites dans des unités de soins intensifs mixtes pour adultes (n = 1 331, 44,8 %) et des unités de soins intensifs néonatales (n = 1 102, 37,1 %). Parmi les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux recensées dans les unités de soins intensifs pour adultes, l’âge médian était de 63 ans (écarts interquartiles = 52 à 73 ans). Les hommes représentaient 62 % des infections du système sanguin associées aux cathéters centraux pour les adultes. Un tiers des patients adultes atteints d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux sont décédés dans les 30 jours suivant la première culture positive (32,3 %, n = 482/1 492). Parmi les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux recensées dans les unités de soins intensifs pédiatriques, l’âge médian était de six mois (écarts interquartiles = 2 à 22 mois). Les patients de sexe masculin représentaient 51 % des cas d’unités de soins intensifs pédiatriques et dans les 30 jours suivant une culture positive, 11 % des patients infectés étaient décédés (n = 37/342). Parmi les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux décelées dans l’unité de soins intensifs néonatales, l’âge médian à la première culture positive était de 20 jours (écarts interquartiles = 10 à 45 jours). Les patients de sexe masculin représentaient 57 % des cas d’unité de soins intensifs néonatales et dans les 30 jours suivant la culture positive, 8 % des patients infectés étaient décédés (n = 88/1 077).
Dans l’ensemble, les unités de soins intensifs néonatales affichaient des taux plus élevés d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux (2,7 cas par 1 000 jours CVC, en moyenne) que les unités de soins intensifs pédiatriques (1,9 par 1 000 jours CVC), les unités de soins intensifs mixtes adultes (1,1 par 1 000 jours CVC) et les unités de soins intensifs en chirurgie cardiovasculaire pour adultes (0,7 par 1 000 jours CVC). Bien que les taux soient demeurés relativement constants pour les unités de soins intensifs adultes et les unités de soins intensifs pédiatriques, une diminution de 54,8 % a été observée parmi les unités de soins intensifs néonatales (de 4,2 à 1,9 par 1 000 jours CVC, de 2009 à 2018, p < 0,0001) (tableau 3).
Année | Taux d’ISSACC par 1 000 jours CVC | |||
---|---|---|---|---|
USI mixtes pour adultes | USICC pour adultes | USIN | USIP | |
2009 | 1,4 | 0,8 | 4,2 | 2,0 |
2010 | 1,1 | 0,9 | 3,9 | 1,7 |
2011 | 0,9 | 1,0 | 4,1 | 1,6 |
2012 | 1,0 | 1,3 | 3,5 | 1,4 |
2013 | 1,1 | 0,5 | 2,8 | 1,3 |
2014 | 0,9 | 0,5 | 2,1 | 2,0 |
2015 | 1,1 | 0,7 | 2,3 | 2,4 |
2016 | 1,0 | 0,5 | 2,3 | 1,7 |
2017 | 1,2 | 0,4 | 1,8 | 2,0 |
2018 | 1,2 | 0,9 | 1,9 | 2,1 |
Aperçu global | 1,1 | 0,7 | 2,7 | 1,9 |
Infections du site opératoire de la hanche et du genou
Entre 2011 et 2018, 871 infections du site opératoire complexes de la hanche et du genou ont été signalées, dont la majorité étaient des chirurgies de la hanche (n = 530, 60,8 %). On indique que 52 % (n = 455) étaient des infections de l’espace des organes et 47,8 % (n = 416) étaient des infections profondes associées à une incision (tableau 4). L’âge médian des patients était de 69 et 67 ans pour les infections du site opératoire de la hanche et du genou, respectivement. Le temps médian entre la procédure et l’infection était de 20 jours pour les infections de la hanche et de 22 jours pour les infections du genou. Après la collecte de données supplémentaires à compter de 2018, la durée médiane du séjour pour les chirurgies de la hanche et du genou était de quatre et trois jours, respectivement. On indique que 91 % des patients atteints d’une infection du site opératoire ont subi une arthroplastie de la hanche ou du genou (hanche : n = 83/91, 91,2 %; genou : n = 33/37, 89,1 %) et 64,8 % (n = 83/128) ont dû subir une intervention chirurgicale de révision. À 30 jours après une chirurgie, un décès a été signalé en 2018 chez les patients atteints d’une infection du site opératoire de la hanche.
Année | ISO profonde associée à une incision | ISO d’organe/espace | Toutes les ISO de la hanche et du genou | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Cas (n) | % | Cas (n) | % | Cas (n) | Taux pour 100 chirurgies | |
Arthroplastie de la hanche | ||||||
2011 | 18 | 43,9 | 23 | 56,1 | 41 | 0,82 |
2012 | 32 | 66,7 | 16 | 33,3 | 48 | 0,73 |
2013 | 36 | 57,1 | 27 | 42,9 | 63 | 0,79 |
2014 | 36 | 50,7 | 35 | 49,3 | 71 | 0,85 |
2015 | 34 | 51,5 | 32 | 48,5 | 66 | 0,75 |
2016 | 28 | 41,2 | 40 | 58,8 | 68 | 0,79 |
2017 | 34 | 41,5 | 48 | 58,5 | 82 | 0,80 |
2018 | 29 | 31,9 | 62 | 68,1 | 91 | 0,87 |
Aperçu global | 247 | 46,6 | 283 | 53,4 | 530 | 0,80 |
Arthroplastie du genou | ||||||
2011 | 20 | 51,3 | 19 | 48,7 | 39 | 0,69 |
2012 | 26 | 52,0 | 24 | 48,0 | 50 | 0,65 |
2013 | 21 | 55,3 | 17 | 44,7 | 38 | 0,41 |
2014 | 26 | 48,1 | 28 | 51,9 | 54 | 0,56 |
2015 | 21 | 47,7 | 23 | 52,3 | 44 | 0,43 |
2016 | 15 | 41,7 | 21 | 58,3 | 36 | 0,35 |
2017 | 20 | 46,5 | 23 | 53,5 | 43 | 0,36 |
2018 | 20 | 54,1 | 17 | 45,9 | 37 | 0,30 |
Aperçu global | 169 | 49,6 | 172 | 50,4 | 341 | 0,47 |
De 2011 à 2018, le taux d’infection du site opératoire de la hanche était stable (de 0,82 à 0,87 infection par 100 interventions chirurgicales, p = 0,26), tandis que le taux d’infection du site opératoire du genou a considérablement diminué (de 0,69 à 0,30 infection par 100 interventions chirurgicales, p = 0,007). S. aureus et les staphylocoques négatifs à la coagulase étaient les pathogènes les plus fréquemment décelés dans les cas d’infection du site opératoire de la hanche et du genou (32 % et 17 % des pathogènes décelés, respectivement).
Infections du site opératoire des voies de dérivation du liquide céphalorachidien
Entre 2009 et 2018, 266 infections du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien ont été signalées, 143 sur 260 (55 %) ont été décelées à partir de nouvelles chirurgies et 117 sur 260 (45 %) à partir de chirurgies de révision. L’âge médian des cas était de 46 ans (écarts interquartiles = 29 à 67 ans) pour les patients adultes et de 0,6 an (écarts interquartiles = 0,2 à 6,8 ans) pour les patients pédiatriques. Les patientes représentaient 53,4 % (n = 140/262) des cas. Le nombre médian de jours entre la chirurgie et l’infection était de 29 jours (écarts interquartiles = 14 à 64 jours).
De 2009 à 2018, le taux global d’infections du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien était de 3,2 par 100 interventions chirurgicales (fourchette : 1,9 à 5,7 par 100 chirurgies, tableau 5). Les taux d’infection étaient semblables dans les hôpitaux pédiatriques (n = 3,3 par 100 chirurgies) et les hôpitaux pour adultes/mixtes (n = 3,2 par 100 chirurgies). Les staphylocoques négatifs à la coagulase et S. aureus étaient les pathogènes les plus fréquemment décelés dans les infections du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien (41 % et 22 % des pathogènes décelés, respectivement).
Année | Taux par 100 chirurgies | ||
---|---|---|---|
Hôpitaux pour adultes et hôpitaux mixtes | Hôpitaux pédiatriques | Tous les hôpitaux | |
2009 | 2,9 | 2,8 | 2,9 |
2010 | 3,2 | 3,9 | 3,5 |
2011 | 5,0 | 6,3 | 5,7 |
2012 | 2,5 | 3,9 | 3,2 |
2013 | 2,6 | 2,8 | 2,7 |
2014 | 1,6 | 2,6 | 2,0 |
2015 | 3,3 | 2,1 | 2,7 |
2016 | 4,4 | 2,4 | 3,3 |
2017 | 4,6 | 3,2 | 3,9 |
2018 | 2,4 | 2,3 | 2,4 |
Aperçu global | 3,2 | 3,3 | 3,2 |
Infections des sites opératoires après une opération cardiaque pédiatrique
Entre 2010 et 2018, 190 infections du site opératoire pédiatriques cardiaques ont été signalées (tableau 6). La plupart des cas étaient des infections superficielles (58,7 %) ou des infections d’organes ou d’espace (32,3 %). L’âge moyen des patients atteints d’une infection du site opératoire pédiatrique cardiaque était de 19 jours (écarts interquartiles = 7 à 213 jours). En moyenne, le temps écoulé entre la chirurgie et la date d’apparition de l’infection était de 10 jours (écarts interquartiles = 5 à 19 jours). On a signalé trois décès dans les 30 jours suivant l’apparition de l’infection (1,6 % des cas), mais les trois décès n’étaient pas liés à l’infections du site opératoire pédiatrique cardiaque.
Année | Superficiel | Organe/espace | Profond | Toutes les infections du site opératoire après une opération cardiaque pédiatrique | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre de cas | % de cas annuels | Nombre de cas | % de cas annuels | Nombre de cas | % de cas annuels | Nombre de cas | Taux par 100 chirurgies | |
2010 | 9 | 40,9 | 10 | 45,5 | 3 | 13,6 | 22 | 4,1 |
2011 | 8 | 53,3 | 5 | 33,3 | 2 | 13,3 | 15 | 3,1 |
2012 | 15 | 83,3 | 2 | 11,1 | 1 | 5,6 | 18 | 2,9 |
2013Note a de tableau 6 | 12 | 63,2 | 7 | 36,8 | 0 | 0,0 | 19 | 4,6 |
2014 | 11 | 57,9 | 8 | 42,1 | 0 | 0,0 | 19 | 3,5 |
2015 | 12 | 63,2 | 6 | 31,6 | 1 | 5,3 | 19 | 3,5 |
2016 | 9 | 64,3 | 3 | 21,4 | 2 | 14,3 | 14 | 3,0 |
2017 | 17 | 70,8 | 5 | 20,8 | 2 | 8,3 | 24 | 4,4 |
2018 | 18 | 46,2 | 15 | 38,5 | 6 | 15,4 | 40 | 7,5 |
Aperçu global | 111 | 58,7 | 61 | 32,3 | 17 | 9,0 | 190 | 4,1 |
Dans l’ensemble, le taux d’infections du site opératoire pédiatrique cardiaque moyen était de 4,1 par 100 chirurgies. Bien que les taux soient demeurés généralement constants (p = 0,35), il y a eu une augmentation importante en 2018 (n = 7,5 par 100 chirurgies, p < 0,001) comparativement aux taux globaux de 2010 à 2017 (3,6 par 100 chirurgies). S. aureus et les staphylocoques négatifs à la coagulase étaient les pathogènes les plus fréquemment décelés pour les infections du site opératoire pédiatriques cardiaques (43 % et 24 % des pathogènes décelés, respectivement).
Antibiogramme
Les résultats des tests de sensibilité aux antimicrobiens pour les pathogènes à Gram positif, à Gram négatif et fongiques les plus infections associées aux soins de santé fréquemment décelés dans les associées aux instruments sont énumérés dans le tableau 7. La résistance à l’oxacilline et à la cycloxacilline a été constatée dans 13 % (n = 38/288) de tous les isolats de S. aureus. La résistance au méropénème était faible chez les pathogènes à Gram négatif, avec deux isolats de Klebsiella sur 36, un isolat d’E. coli sur 33 et aucun isolat d’Enterobacter sur 33 résistants au méropénème. On a décelé 32 entérocoques résistants à la vancomycine (n = 32/187, 17 %, Enterococcus spp.).
Antibiotique | Nombre de résistants/nombre de tests et % | |||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Gram positif | Gram négatif | Fongiques | ||||||||||||||
Staphylocoque à coagulase négativeNote b de tableau 7 | S. aureusNote c de tableau 7 | Enterococcus spp. | Klebsiella spp. | E. coli | Enterobacter | C. albicans | Candida spp. autre | |||||||||
Nombre de résistants | % | Nombre de résistants | % | Nombre de résistants | % | Nombre de résistants | % | Nombre de résistants | % | Nombre de résistants | % | Nombre de résistants | % | Nombre de résistants | % | |
Ampicilline | 5/8 | 63 | 2/10 | 20 | 61/235 | 26 | 76/78 | 97 | 56/86 | 65 | 51/55 | 93 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Céfazoline | 125/154 | 81 | 17/158 | 11 | s.o. | s.o. | 21/58 | 36 | 24/76 | 32 | 47/48 | 98 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Ceftriaxone | s.o. | s.o. | 1/11 | 9 | s.o. | s.o. | 5/62 | 8 | 11/54 | 20 | 24/50 | 48 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Clindamycine | 109/193 | 56 | 47/213 | 22 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Ciprofloxacine | 1/7 | 14 | 2/14 | 14 | s.o. | s.o. | 6/72 | 8 | 23/68 | 34 | 0/64 | 0 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Cloxacilline/Oxacilline | 241/308 | 78 | 38/238 | 16 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Érythromycine | 57/89 | 64 | 34/104 | 33 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Gentamicine | 15/31 | 48 | 2/27 | 7 | 7/58 | 12 | 6/84 | 7 | 11/81 | 14 | 1/14 | 7 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Méropénème | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | 2/36 | 6 | 1/33 | 3 | 0/36 | 0 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Pipéracilline-tazobactame | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | 7/60 | 12 | 12/60 | 20 | 21/48 | 44 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Pénicilline | 85/87 | 98 | 81/86 | 94 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Rifampicine | 1/59 | 2 | 0/33 | 0 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Triméthoprime-sulfaméthoxazole | 58/147 | 39 | 4/177 | 2 | s.o. | s.o. | 5/56 | 9 | 28/59 | 47 | 9/53 | 17 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Tobramycine | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | 6/72 | 8 | 3/80 | 4 | 2/61 | 3 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Vancomycine | 3/293 | 1 | 1/140 | 1 | 32/187 | 17 | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. |
Amphotéricine B | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | 0/11 | 0 | 0/9 | 0 |
Caspofungine | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | 1/40 | 3 | 0/11 | 0 |
Fluconazole | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | s.o. | 1/55 | 2 | 19/59 | 32 |
Discussion
Ce rapport décrit les 4 300 infections associées aux soins de santé associées à des instruments signalés sur une période de surveillance de 10 ans. À l’exception de la diminution des taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans les unités de soins intensifs néonatales et de la diminution des taux d’infections du site opératoire du genou, les taux d’infections associées aux soins de santé associées aux instruments sont demeurés relativement constants. En général, les agents pathogènes les plus fréquemment signalés parmi les infections associées aux soins de santé associées à des instruments au Canada s’harmonisent aux résultats obtenus aux États-Unis : S. aureus, E. coli et Klebsiella se sont classés parmi les cinq premiers agents pathogènes dans notre surveillance ainsi que dans un rapport du National Healthcare Surveillance Network des États-Unis de 2020 sur les infections associées aux soins de santé pour adultes (notamment les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux, diverses infections du site opératoire, les infections des voies urinaires liées aux cathéters et les événements liés aux ventilateurs)Note de bas de page 5.
Infections des sites opératoires
Les infections du site opératoire de la hanche et du genou étaient les infections du site opératoire les plus fréquemment signalées dans notre surveillance. À l’instar des résultats du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, une tendance à la baisse des infections du site opératoire du genou a été observée dans les hôpitaux du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, tandis que les infections du site opératoire de la hanche sont demeurées stablesNote de bas de page 9. De plus, une étude de prévalence ponctuelle aux États-Unis a observé une réduction significative de la prévalence des infections du site opératoire complexes entre 2011 et 2015Note de bas de page 10. Nos constatations indiquent que les agents pathogènes les plus couramment décelés parmi les infections du site opératoire de la hanche et du genou étaient le S. aureus et les staphylocoques négatifs à la coagulase, ce qui correspond aux résultats d’autres régionsNote de bas de page 9Note de bas de page 11. L’identification fréquente de S. aureus et de staphylocoques négatifs à la coagulase peut être liée à l’utilisation d’implants et à la contamination par la flore cutanée endogène du patientNote de bas de page 5. Les infections du site opératoire de la hanche et du genou touchent une population plus âgée, car les arthroplasties surviennent habituellement chez les adultes plus âgésNote de bas de page 12. À mesure que les populations vieillissent, les arthroplasties de la hanche et du genou augmentent et sont liées à une augmentation des complications chirurgicales (i.e. infections des articulations prothétiques)Note de bas de page 12. Les taux élevés observés de réadmission et de chirurgie de révision mettent en évidence le fardeau financier imposé au système de santé en raison des infections du site opératoire de la hanche et du genouNote de bas de page 13.
Notre taux global d’infections du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien (n = 3,2 par 100 chirurgies) se situe à l’extrémité inférieure de ce qui est déclaré à l’échelle internationale; une étude de 2012 a révélé que les taux d’infection déclarés varient de 3 % à 12 % des opérations de dérivationNote de bas de page 14. La stratification de nos données sur les infections du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien par hôpital pédiatrique ou adulte a montré peu de différence dans les taux d’infection et dans la distribution des pathogènes entre les milieux pédiatriques et adultes/mixtes. Toutefois, une étude antérieure menée entre 2000 et 2002 auprès d’hôpitaux du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales a révélé que les infections du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien étaient plus fréquentes chez les enfants que chez les adultesNote de bas de page 15. Dans cette étude antérieure, le taux d’infection chez les patients pédiatriques était plus élevé que celui observé dans cette étude (4,9 % des interventions chirurgicales en 2000 à 2002 comparativement à 3,3 % en 2009 à 2018), ce qui indique que les taux d’infections du site opératoire chez les populations pédiatriques ont diminué.
La documentation limitée sur les infections du site opératoire cardiaques pédiatriques, les différences dans les populations de patients et la durée du suivi rendent les comparaisons directes difficiles, mais notre taux global d’infections du site opératoire cardiaques pédiatriques (n = 4,1 par 100 chirurgies) est semblable aux fourchettes des taux d’infection déclarées ailleurs. Une étude d’intervention menée en 2009 à 2012 auprès de nouveau-nés subissant une chirurgie cardiaque dans un centre de soins tertiaires à New York a révélé des taux d’infections du site opératoire cardiaque pédiatrique avant et après l’intervention de 6,2 par 100 chirurgies et de 5,8 par 100 chirurgies, respectivementNote de bas de page 16. Dans une étude française de 2012 à 2013 portant sur des patients de moins d’un an, 19 % des patients ont présenté une infection du site opératoireNote de bas de page 17. Une étude rétrospective menée en 2010 à 2012 sur des patients pédiatriques (de moins de 18 ans) subissant une chirurgie cardiaque dans deux hôpitaux de New York a révélé un taux de 1,4 infection associé aux soins de santé par 100 interventionsNote de bas de page 18.
Il y a eu une augmentation importante du taux d’infections du site opératoire cardiaque pédiatrique en 2018, qui est passé à 7,5 par 100 chirurgies. Cette augmentation s’est limitée à deux établissements hospitaliers où des enquêtes sont en cours. Il faut interpréter cette augmentation avec prudence, car les taux sont calculés à partir d’un petit nombre de cas et ils peuvent être sensibles aux fluctuations aléatoires dans chaque hôpital.
Infections du système sanguin associées aux cathéters centraux
Les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux étaient les infections associées aux soins de santé associées aux instruments les plus fréquemment signalées (69 % des infections associées aux soins de santé inclus); toutefois, il est important de noter que le nombre d’hôpitaux participant à la surveillance de chaque infection associée aux soins de santé diffère et que les périodes de surveillance de certaines infections associées aux soins de santé étaient plus courtes. Dans une étude de prévalence ponctuelle des infections associées aux soins de santé, la fréquence des infections du site opératoire (19 %) et des infections du système sanguin associées aux cathéters centraux (21 %) était très semblableNote de bas de page 5.
Il n’y a pas eu de changements importants dans les taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux chez les unités de soins intensifs adultes sondées ou chez unités de soins intensifs pédiatriques; cependant, il y a eu une diminution de 55 % des taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans les unités de soins intensifs néonatales. Les méthodes de mesure diffèrent, mais les taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans les unités de soins intensifs néonatales ont également diminué aux États-Unis; entre 2010 et 2016, les ratios d’incidence normalisés (définis comme étant le changement par rapport au nombre d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux par jours CVC) pour les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans les unités de soins intensifs néonatales et les taux d’utilisation de CVC dans les unités de soins intensifs néonatales ont diminué aux États-UnisNote de bas de page 19. De plus, les taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans d’autres types d’unités de soins intensifs aux États-Unis ont également diminué entre 2010 et 2016Note de bas de page 19. La réduction des taux aux États-Unis a été attribuée à la mise à jour des lignes directrices du National Healthcare Surveillance NetworkNote de bas de page 20. Il est possible que des améliorations aient été apportées aux taux au Canada avant la période à l’étude.
Nos taux globaux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans les unités de soins intensifs pour adultes (0,7 et 1,1 par 1 000 jours CVC pour les unités de soins intensifs en chirurgie cardiovasculaire et les unités de soins intensifs mixtes, respectivement) sont semblables aux fourchettes déclarées aux États-Unis et en Australie. Aux États-Unis, le taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans les unités de soins intensifs a été estimé à 0,8 par 1 000 jours CVC en 2010 à 2015Note de bas de page 21. En Australie, les taux annuels d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux dans les unités de soins intensifs se situaient entre 0,9 et 1,7 par 1 000 jours CVC en 2010 à 2013Note de bas de page 22. Les taux sont plus élevés dans d’autres régions; une vaste étude de surveillance portant sur 703 unités de soins intensifs en Amérique latine, en Europe, en Méditerranée orientale, en Asie du Sud-Est et dans l’ouest du Pacifique a révélé un taux d’infections du système sanguin associées aux cathéters centraux de 4,1 par 1 000 jours CVC entre janvier 2010 et décembre 2015Note de bas de page 21.
Antibiogramme
Le pourcentage d’isolats de S. aureus résistant à la méthicilline dans cette étude (13 %) est semblable à ce qui a été signalé dans un réseau de surveillance suisse où 8 % des cas de S. aureus résistant à la méthicilline de S. aureus étaient des cas de S. aureus résistant à la méthicilline en 2010 à 2015Note de bas de page 23. Des taux plus élevés de S. aureus résistant à la méthicilline ont été signalés ailleurs. Aux États-Unis, de 42 % à 48 % des isolats de S. aureus des infections associées aux soins de santé (notamment les infections du site opératoire, les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux et autres) dans le cadre de la surveillance du National Healthcare Surveillance Network étaient des S. aureus résistant à la méthicillinNote de bas de page 5. Une étude japonaise sur les infections du site opératoire dans 27 centres médicaux a révélé que 72 % des isolats de S. aureus étaient des S. aureus résistant à la méthicilline en 2010Note de bas de page 24.
Parmi les Enterococcus spp. décelés, 17 % étaient des entérocoques résistants à la vancomycine dans le cadre de notre surveillance. Dans le cadre de la surveillance du National Healthcare Surveillance Network aux États-Unis, 8,5 % des agents pathogènes Enterococcus faecalis et 84,5 % des agents pathogènes Enterococcus fæcium identifiés dans les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux des unités de soins intensifs étaient des entérocoques résistants à la vancomycine en 2015-2017Note de bas de page 5.
La résistance au méropénème était faible chez les pathogènes à Gram négatif, avec deux isolats de Klebsiella sur 36 (6 %) et un isolat d’E. coli sur 33 (3 %) résistants au méropénème. Aux États-Unis, le pourcentage d’entérobactéries résistantes au carbapénème parmi les Klebsiella spp. variait de 3,1 % (parmi les infections du site opératoire) à 6,9 % (parmi la liste élargie des infections associées aux instruments); le pourcentage d’entérobactéries résistantes au carbapénème parmi les E. coli variait de 0,6 % (parmi les infections du site opératoire) à 0,7 % (parmi la liste élargie des infections associées aux instruments)Note de bas de page 5.
Forces et faiblesses
La force de cette étude réside dans la collecte normalisée de données détaillées provenant d’un vaste réseau d’hôpitaux sentinelles pendant une décennie. Bien que le réseau du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales s’étende à l’ensemble du Canada, les hôpitaux participants ne sont peut-être pas représentatifs de la population générale des patients hospitalisés au Canada; les hôpitaux participant au Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales ont tendance à être des hôpitaux plus grands qui donnent de la formation dans des centres urbains. Le Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales fait actuellement l’objet d’un processus de recrutement visant à accroître la représentativité et la couverture des lits, en particulier dans les populations nordiques, rurales et autochtones. Les données du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, bien qu’elles soient normalisées, peuvent être sensibles aux changements dans la participation des hôpitaux, les pratiques de prévention et de contrôle des infections et l’application des définitions de surveillance. Les différences entre les protocoles de surveillance et les définitions de cas limitent la capacité de comparer les données d’autres pays. Toutefois, les données présentées dans le présent rapport sont couramment utilisées par les hôpitaux canadiens à des fins d’analyse comparative.
En ce qui concerne la surveillance des infections du système sanguin associées aux cathéters centraux, nous n’avons pas de données sur les infections survenant à l’extérieur des unités de soins intensifs; toutefois, aux États-Unis, les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux à l’extérieur du contexte des unités de soins intensifs représentaient 55 % de toutes les infections du système sanguin associées aux cathéters centrauxNote de bas de page 19.
Conclusion
Ce rapport fournit un résumé à jour des taux, de la distribution des agents pathogènes et de la résistance aux antimicrobiens parmi les infections associées aux soins de santé associées à certains instruments et les agents pathogènes pertinents. Il est essentiel de comprendre le fardeau national des infections associées aux soins de santé associées aux instruments pour élaborer et maintenir des taux de référence afin d’éclairer les politiques et les programmes de contrôle des infections et de prévention des antimicrobiens.
Déclaration des auteurs
Les hôpitaux du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales ont fourni une expertise dans l’élaboration de protocoles en plus de la présentation de données épidémiologiques. Les épidémiologistes de l’Agence de la santé publique du Canada étaient responsables de la conception, de l’analyse, de l’interprétation, de la rédaction et de la révision de ce document.
Intérêts concurrents
Aucun.
Remerciements
Nous sommes reconnaissants de la contribution des médecins, des épidémiologistes, des praticiens du contrôle des infections et du personnel de laboratoire de chaque hôpital participant : Vancouver General Hospital, Vancouver, (Colombie-Britannique [C.-B.]); Richmond General Hospital, Richmond (C.-B.); UBC Hospital, Vancouver (C.-B.); Lions Gate, North Vancouver (C.-B.); Powell River General Hospital, Powell River (C.-B.); Sechelt Hospital (anciennement St. Mary’s), Sechelt (C.-B.); Squamish General Hospital, Squamish (C.-B.); Peter Lougheed Centre, Calgary (Alberta [Alb.]); Rockyview General Hospital, Calgary (Alb.); South Health Campus Calgary (Alb.); Foothills Medical Centre, Calgary (Alb.); Alberta Children’s Hospital, Calgary (Alb.); University of Alberta Hospital, Edmonton (Alb.); Stollery Children’s Hospital, Edmonton (Alb.); Health Sciences Centre-Winnipeg, Winnipeg (Manitoba [Man.]); University of Manitoba Children’s Hospital, Winnipeg (Man.); Children’s Hospital of Western Ontario, London (Ontario [Ont.]); Victoria Hospital, London (Ont.); University Hospital, London (Ont.); Toronto General Hospital, Toronto (Ont.); Toronto Western Hospital, Toronto (Ont.); Princess Margaret Hospital, Toronto (Ont.); Mount Sinai Hospital, Toronto (Ont.); Bridgepoint Active Healthcare, Toronto (Ont.); Sunnybrook Hospital, Toronto (Ont.); Kingston General Hospital, Kingston (Ont.); Hôpital général juif – Sir Mortimer B. Davis, Montréal (Québec [Qc.]); Moncton Hospital, Moncton (Nouveau-Brunswick); Halifax Infirmary, Halifax (Nouvelle-Écosse [N.-É.]); Victoria General, Halifax (N.-É.); Centre de réadaptation, Halifax (N.-É.); Édifice commémoratif des anciens combattants, Halifax (N.-É.); Dartmouth General Hospital, Halifax (N.-É.); IWK Health Centre, Halifax (N.-É.); Hospital for Sick Children, Toronto (Ont.); Hôpital de Montréal pour enfants, Montréal (Qc.); Royal University Hospital, Saskatoon (Saskatchewan [Sask.]); Hôpital St. Paul, Saskatoon (Sask.); General Hospital & Miller Centre, St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador [T.-N.-L.]); Burin Peninsula Health Care Centre, Burin (T.-N.-L.); Carbonear General Hospital, Carbonear (T.-N.-L.); Dr. G. B. Cross Memorial Hospital, Cross Memorial Hospital, Clarenville (T.-N.-L.); Janeway Children’s Hospital and Rehabilitation Centre, St. John’s (T.-N.-L.); St. Clare’s Mercy Hospital, St. John’s (T.-N.-L.); McMaster Children’s Hospital, Hamilton (Ont.); St. Joseph’s Healthcare, Hamilton (Ont.); Jurvinski Hospital and Cancer Center, Hamilton (Ont.); General Site, Hamilton (Ont.); Civic Campus, Ottawa (Ont.); General Campus, Ottawa (Ont.); University of Ottawa Heart Institute, Ottawa (Ont.); Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Montréal (Qc.); Victoria General Hospital, Victoria (C.-B.); Royal Jubilee, Victoria (C.-B.); Nanaimo Regional General Hospital, Nanaimo (C.-B.); Children’s Hospital of Eastern Ontario, Ottawa (Ont.); BC Women’s Hospital, Vancouver (C.-B.); Hôtel-Dieu de Québec, Québec (Qc.); Hôpital général de Montréal, Montréal (Qc.); Hôpital Royal Victoria, Montréal (Qc.); Institut et hôpital neurologiques de Montréal, Montréal (Qc.); North York General Hospital, Toronto (Ont.); Kelowna General Hospital, Kelowna (C.-B.); Queen Elizabeth Hospital, Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard [Î.-P.-É.]); Prince County Hospital, Summerside (Î.-P.-É.); Western Memorial Regional Hospital, Corner Brook (T.-N.-L.); Regina General Hospital, Regina (Sask.); Pasqua Hospital, Regina (Sask.); Sudbury Regional Hospital, Sudbury (Ont.); University of Northern BC, Prince George (C.-B.).
Merci au personnel de l’Agence de la santé publique du Canada au Centre de contrôle des maladies transmissibles et des infections, Ottawa (Ontario) (J. Brooks, L. Pelude, R. Mitchell, W. Rudnick, K. B. Choi, A. Silva, V. Steele, J. Cayen, C. McClellan, J. Liang, M. Hunt et L. Sauvé) et au Laboratoire national de microbiologie, Winnipeg (Manitoba) (G. Golding, M. Mulvey, J. Campbell, T. Du, M. McCracken, L. Mataseje, A. Bharat et D. Boyd).
Financement
Ce travail a été appuyé par l’Agence de la santé publique du Canada.
Annexe 1 : Définitions de cas
Infections du système sanguin associées aux cathéters centraux
Seules les infections du système sanguin associées aux cathéters centraux liées à une admission à une unité de soins intensifs ont été incluses dans le cadre de la surveillance.
Définition de cas d’infections du système sanguin :
Les infections du système sanguin ne sont PAS liées à une infection à un autre site et répondent à l’un des critères suivants :
Critère 1 : Agent pathogène reconnu, cultivé à partir d’au moins une hémoculture, sans lien avec une infection sur un autre site.
OU
Critère 2 : Au moins un des symptômes suivants : fièvre (plus de 38 °C température centrale), frissons, hypotension (si patient âgé de plus de 1 an : fièvre [plus de 38 °C température centrale], hypothermie [moins de 36 °C température centrale], apnée ou bradycardie) ET contaminant cutané courant (voir la liste ci-dessous) cultivé à partir d’au moins deux échantillons de sang prélevés lors de deux occasions distinctes ou à des sites différents sans rapport avec une infection à un autre site. Les différents sites peuvent comprendre des veines périphériques, des cathéters de voie centrale ou les lumières séparées d’un cathéter multi lumière. Les différents moments comprennent deux hémocultures prélevées le même jour ou des jours civils consécutifs par des ponctions veineuses ou des entrées de cathéter séparées. La date de prélèvement de la première culture sanguine positive est la date utilisée pour identifier la date de la culture positive. Deux flacons d’hémoculture positive remplis à la même entrée de ponction veineuse ou de cathéter ne constituent qu’une seule hémoculture positive.
Définition de cas d’infection du système sanguin associée aux cathéters centraux :
Une infection du système sanguin confirmée en laboratoire pour laquelle un cathéter de voie centrale ou un cathéter ombilical était en place depuis plus de deux jours civils à la date de l’hémoculture positive, le jour du placement du dispositif étant le premier jour. En cas d’admission ou de transfert dans un établissement où un cathéter de voie centrale cathéter ombilical est en place (e.g. un cathéter central tunnelisé ou implanté), le jour du premier accès est considéré comme le jour 1.
ET
Une infection où le cathéter de voie centrale ou cathéter ombilical était en place depuis plus de deux jours civils, puis retiré le jour ou un jour avant le prélèvement d’une culture sanguine positive. Si un cathéter de voie centrale ou un cathéter ombilical a été en place pendant plus de deux jours civils et qu’il a été retiré, les critères de l’infection du système sanguin doivent être entièrement respectés le jour du retrait ou le jour suivant. Si le patient est admis ou transféré dans l’unité de soins intensifs avec un cathéter de voie centrale en place, le jour du premier accès est considéré comme le jour 1. L’accès est défini comme la mise en place, la perfusion ou le retrait de la voie.
Définition des cas liés aux soins intensifs :
Apparition de l’infection du système sanguin associée aux cathéters centraux pendant le séjour aux soins intensifs et le cathéter de voie centrale est en place depuis plus de deux jours civils. L’infection du système sanguin associée aux cathéters centraux serait attribuable à l’unité de soins intensifs si elle s’est produite le jour du transfert ou le jour civil suivant le transfert à l’extérieur de l’unité de soins intensifs.
Contaminants cutanés courants :
Diphtéroïdes, Corynebacterium spp., Bacillus spp., Propionibacterium spp., staphylocoques négatifs à la coagulase (y compris S. epidermidis), streptocoques du groupe des viridans, Aerococcus spp., Micrococcus spp. et Rhodococcus spp.
Infection du site opératoire de la hanche et du genou
Seules les infections complexes du site opératoire (infections du site opératoire profonde associée à une incision ou organe/espace) suivant une arthroplastie de la hanche et du genou ont été incluses dans la surveillance.
Une infection du site opératoire profonde associée à une incision doit répondre au critère suivant :
L’infection survient dans les 90 jours suivant l’intervention chirurgicale et l’infection semble être liée à l’intervention chirurgicale et touche les tissus mous profonds (e.g. couches faciales et musculaires) de l’incision, et le patient a au moins UN des symptômes suivants :
- Drainage purulent de l’incision profonde, mais pas de l’organe/espace composant le site chirurgical.
- L’incision profonde est spontanément déhiscente ou est délibérément ouverte par le chirurgien et est culture-positive ou non-cultivée et le patient présente au moins un des signes ou symptômes suivants : fièvre (plus de 38 °C), ou douleur ou sensibilité localisée. Un résultat de culture négative ne répond pas à ce critère.
- Un abcès ou autre preuve d’infection impliquant l’incision profonde est trouvé lors d’un examen direct, lors d’une réopération ou par un examen histopathologique ou radiologique.
- Diagnostic d’une incision profonde par un chirurgien ou un médecin traitant.
Une infection du site opératoire d’organe/espace doit répondre au critère suivant :
L’infection survient dans les 90 jours suivant la procédure opératoire et semble être liée à la procédure opératoire et l’infection concerne toute partie du corps, à l’exception de l’incision cutanée, du fascia ou des couches musculaires, qui est ouverte ou manipulée pendant la procédure opératoire et dont le patient présente au moins UN des éléments suivants :
- Drainage purulent d’un drain placé dans l’organe/espace à travers une plaie.
- Organismes isolés à partir d’une culture de fluide ou de tissu dans l’organe/espace à des fins de diagnostic ou de traitement clinique.
- Un abcès ou autre preuve d’infection impliquant l’organe/espace qui est trouvé lors d’un examen direct, pendant une réopération ou par un examen histopathologique ou radiologique.
- Diagnostic d’une infection du site opératoire de l’organe/espace par un chirurgien ou un médecin traitant.
Infection du site opératoire des voies de dérivation du liquide céphalorachidien
Seuls les patients qui ont subi une mise en place ou une révision d’un instrument d’aiguillage de liquide céphalorachidien et dont l’infection s’est produite dans l’année suivant l’intervention chirurgicale ont été inclus dans la surveillance.
Définition de cas d’infection du site opératoire des voies de dérivation du liquide céphalorachidien :
Un patient est signalé comme ayant une infection du site opératoire de dérivation du liquide céphalorachidien s’il répond aux critères suivants :
Critère 1 : Un dispositif interne de dérivation du liquide céphalorachidien est en place
ET
Critère 2 : Un agent pathogène bactérien ou fongique est décelé dans le liquide céphalorachidien
ET
Critère 3 : L’agent pathogène est associé à au moins UNE des manifestations suivantes :
- Fièvre (température d’au moins 38º C)
- Signes ou symptômes neurologiques
- Signes ou symptômes abdominaux
- Signes ou symptômes d’une défaillance ou d’une obstruction du dispositif de dérivation
Infection du site opératoire après une opération cardiaque pédiatrique
Seules les infections du site opératoire après une opération à cœur ouvert avec pontage cardiopulmonaire chez les patients pédiatriques (plus de 18 ans) ont été incluses dans le cadre de la surveillance.
Une infection du site opératoire profonde associée à une incision doit répondre au critère suivant :
L’infection se produit dans les 30 jours suivant l’intervention chirurgicale et ne concerne que la peau et le tissu sous-cutané de l’incision et répond à au moins UN des critères suivants :
- Drainage purulent de l’incision superficielle.
- Organismes isolés à partir d’une culture de liquide ou de tissu provenant de l’incision superficielle.
- Le patient présente au moins UN des signes ou symptômes d’infection suivants :
- Douleur ou sensibilité localisée; gonflement localisé; érythème; ou chaleur et incision superficielle délibérément ouverte par un chirurgien, et l’incision superficielle ou les tissus sous-cutanés sont culture-positive ou non cultivée. Un résultat de culture négative ne répond pas à ce critère
- Diagnostic d’une lésion superficielle par incision par le chirurgien ou le médecin traitant
Une infection du site opératoire profonde associée à une incision doit répondre au critère suivant :
L’infection se produit dans les 90 jours suivant l’intervention chirurgicale et l’infection semble être liée à l’intervention chirurgicale ET concerne les tissus mous profonds (e.g. les couches du visage et des muscles) de l’incision ET le patient présente au moins UN des éléments suivants :
- Drainage purulent de l’incision profonde, mais pas de l’organe/espace composant le site chirurgical.
- L’incision profonde est spontanément déhiscente ou est délibérément ouverte par le chirurgien, et est culture-positive ou non-cultivée et le patient présente au moins un des signes ou symptômes suivants : fièvre (plus de 38 °C), douleur ou sensibilité localisée. Un résultat de culture négative ne répond pas à ce critère.
- Un abcès ou autre preuve d’infection impliquant l’incision profonde est trouvé lors d’un examen direct, lors d’une réopération ou par un examen histopathologique ou radiologique.
- Diagnostic d’une incision profonde par un chirurgien ou un médecin traitant.
Une infection du site opératoire d’organe/espace doit répondre au critère suivant :
L’infection se produit dans les 90 jours après l’intervention chirurgicale et l’infection semble être liée à l’intervention chirurgicale ET l’infection concerne toute partie du corps plus profonde que les couches fasciales/musculaires qui est ouverte ou manipulée pendant l’intervention chirurgicale ET le patient présente au moins UN des éléments suivants :
- Drainage purulent d’un drain placé dans l’organe/espace à travers une plaie.
- Organismes isolés à partir d’une culture de fluide ou de tissu dans l’organe/espace à des fins de diagnostic ou de traitement clinique.
- Un abcès ou autre preuve d’infection impliquant l’organe/espace qui est trouvé lors d’un examen direct, pendant une réopération ou par un examen histopathologique ou radiologique.
- Diagnostic d’une infection du site opératoire de l’organe/espace par un chirurgien ou un médecin traitant.
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