Vaccination contre la COVID-19

RMTC

Volume 48-4, avril 2022 : La santé des Premières Nations

COVID en bref

Y a-t-il des interactions ayant une importance clinique entre la vaccination contre la COVID-19 et le syndrome post-COVID-19 (COVID longue)?

Source : Groupe des sciences émergentes de l’Agence de la santé publique du Canada. Synthèse en bref sur les associations entre la vaccination contre la COVID-19 et l’état post-COVID-19 et la sécurité de la vaccination : 13 janvier 2022. Rapport complet disponible auprès de : ocsoevidence-bcscdonneesprobantes@phac-aspc.gc.ca

Contexte : La « COVID longue » a été étudiée tant en fonction de ses séquelles post-aiguës, qui se définissent comme les symptômes qui se manifestent pendant 4 à 12 semaines après le diagnostic ou qui durent pendant cette période, qu’à titre de syndrome post-COVID-19 (SPC), définie par l’Organisation mondiale de la Santé comme des symptômes persistants ou récurrents qui durent au moins huit semaines et se manifestent 12 semaines ou plus après une infection aiguë à la COVID-19 Note de bas de page 1. Il est important de savoir si la vaccination contre la COVID-19 a des effets bénéfiques ou nocifs sur les séquelles post-aiguës ou sur le SPC, ou si les séquelles post-aiguës ou le SPC augmentent le risque d’événements indésirables après la vaccination. Le présent rapport aborde trois questions : la vaccination contre la COVID-19 avant ou après une infection à la COVID-19 réduit-elle le risque de développer des séquelles post-aiguës ou un SPC? Parmi les personnes qui ont des séquelles post-aiguës ou sont atteintes d’un SPC, la vaccination contre la COVID-19 a-t-elle un effet sur leurs symptômes? Est-il sécuritaire de recevoir un vaccin contre la COVID-19 lorsque l’on a eu des séquelles post-aiguës ou que l’on a été atteint d’un SPC?

Méthodes : Vingt bases de données et sites Web clés ont fait l’objet d’une recherche afin d’y trouver des examens pertinents, des publications examinées par les pairs et des préimpressions, jusqu’au 13 janvier 2022. Les termes de recherche comprenaient immuniz*, immunis*, vaccin*, long covid, long-covid, post covid, post-covid, chronic covid, chronic-covid, long-term sequelae, long hauler et long-hauler. La recherche a permis de trouver 97 références, qui ont été examinées pour en déterminer la pertinence. Les données tirées des études pertinentes ont ensuite été réparties dans trois tableaux de données probantes conçus pour répondre à chacune des questions.

Résultats : Quatorze études pertinentes ont été recensées, soit quatre études prospectives de cohorte, quatre études rétrospectives de cohorte et six études transversales. L’une a fait l’objet d’un examen par les pairs, douze étaient non-publiées et une était une lettre ouverte. Douze études portaient sur des vaccins autorisés au Canada et sont donc présentées ici, alors que les deux autres portaient sur un vaccin autorisé en IndeNote de bas de page 2Note de bas de page 3.

Vaccination contre la COVID-19 avant le développement des séquelles post-aiguës ou du SPC

Toutes les études effectuées à cet égard portaient sur le syndrome post-COVID-19 (SPC). Quatre situations ont été examinées, soit quatre études qui ont évalué le rôle de l’administration d’une ou de deux doses du vaccin contre la COVID-19 avant l’infection à la COVID-19 et le risque de développer un SPC, et deux autres études qui ont évalué l’administration d’une ou deux doses d’un vaccin contre la COVID-19 après avoir contracté l’infection à la COVID-19, mais avant le développement d’un SPC.

Vaccination contre la COVID-19 avant l’infection

Aucune étude n’a révélé de risque accru de développer un SPC après l’infection. Toutes les études étaient rétrospectives ou transversales; par conséquent, les preuves sur l’effet protecteur de la vaccination n’étaient pas solides.

  • Deux études ont évalué l’administration d’une dose de vaccin avant l’infection à la COVID-19. Une étude a indiqué une diminution du risque de SPC (rapport de cotes [RC] de 0,22)Note de bas de page 4 alors qu’une autre n’a révélé aucune différence Note de bas de page 5.
  • Deux études ont évalué l’administration de deux doses de vaccin avant l’infection à la COVID-19. Une étude a indiqué une diminution du risque de SPC (rapport de risque [RR] de 0,87)Note de bas de page 6, deux études ont mentionné une plus faible proportion de certains symptômes associés au SPC chez les personnes ayant été vaccinéesNote de bas de page 5Note de bas de page 7 alors qu’une autre n’a révélé aucune différenceNote de bas de page 5.

Vaccination contre la COVID-19 après l’infection et avant le syndrome post-COVID-19

Cette situation a été mentionnée dans deux études qui ont révélé une diminution du risque de développer un SPC.

  • L’étude sur une cohorte prospective a décrit une réduction temporaire du risque de SPC (13 %) après la première dose et une réduction de 9 % après la deuxième dose, des réductions temporaires qui ont ensuite donné lieu à une réduction supplémentaire du risque de 0,8 % par semaine, peu importe le vaccin reçuNote de bas de page 8. La date d’administration du vaccin après l’infection n’a pas semblé avoir d’effet sur les résultats.
  • Une cohorte rétrospective qui a évalué l’administration d’au moins une dose d’un vaccin reçu de 0 à 20 semaines après le diagnostic de COVID-19 a révélé un risque réduit de SPC. Elle indiquait également un plus haut taux de protection quand le vaccin était administré plus rapidement après la date du diagnostic (RC de 0,38 entre 0 et 4 semaines comparativement à un RC de 0,75 après une période de 8 à 12 semaines)Note de bas de page 4.

Une étude a indiqué n’avoir décelé aucune différence en ce qui concerne la date de la vaccination (avant ou après la COVID-19), mais n’a mentionné aucune association globale entre la vaccination et le développement du SPC, et précisé que les personnes vaccinées avaient un risque plus faible de développer certains symptômesNote de bas de page 9.

Vaccination contre la COVID-19 après l’apparition des séquelles post-aiguës ou du SPC

Cinq études ont examiné les effets de la vaccination contre la COVID-19 après le développement des séquelles post-aiguës ou du SPC. Trois études ont démontré un léger effet bénéfique alors que deux études n’ont montré aucune différence.

  • Une vaste étude de cohorte prospective a révélé un taux de rémission du SPC de 16,6 % chez les personnes vaccinées comparativement à 7,5 % chez les personnes non vaccinéesNote de bas de page 10.
  • Une plus petite étude de cohorte prospective a révélé que le taux de rémission du SPC chez les personnes vaccinées était plus élevé que chez les personnes non vaccinées (23,2 % comparativement à 15,4 %), que la proportion de personnes présentant des symptômes qui s’aggravaient était plus faible (5,6 % comparativement à 14,3 %) et que, dans la majorité des cas, tant les personnes vaccinées que non vaccinées avaient les mêmes symptômes (71,1 % comparativement à 70,3 %)Note de bas de page 11.
  • Une troisième étude de cohorte prospective a révélé que le nombre de personnes ayant des séquelles post-aiguës qui avaient consulté des omnipraticiens après la vaccination était plus bas qu’avant la vaccinationNote de bas de page 12.
  • Une cohorte rétrospective sur le SPCNote de bas de page 13 et une étude transversale sur les séquelles post-aiguësNote de bas de page 14 n’ont révélé aucun changement dans les symptômes en raison du statut d’immunisation des personnes.

Sécurité de la vaccination contre la COVID-19 chez les personnes ayant des séquelles post-aiguës ou atteintes d’un SPC

Deux études ont fait état d’événements indésirables associés au vaccin chez les personnes atteintes de SPC après l’administration d’une dose de vaccin contre la COVID-19.

  • Une étude transversale qui a examiné l’administration d’une dose d’un vaccin à ARN-messager a révélé qu’il n’y avait pas de différence significative dans le nombre d’événements indésirables ou dans la durée des événements indésirables associés au vaccin chez les personnes atteintes d’un SPC (n = 30) par rapport à celles qui n’en étaient pas atteintes (n = 944)Note de bas de page 15.
  • Une vaste étude de cohorte prospective portant sur des personnes atteintes de SPC a conclu que la vaccination était sans danger et que moins de 1 % d’entre elles avaient signalé un événement indésirable grave (0,88 %)Note de bas de page 10.

Conclusion : Les résultats préliminaires de la recherche suggèrent que la vaccination contre la COVID-19 pourrait réduire le risque de développer un SPC. Ils indiquent également que, chez les personnes qui ont déjà un SPC ou des séquelles post-aiguës, la vaccination contre la COVID-19 n’a pas été associée à une augmentation du nombre d’événements indésirables et a plutôt été associée à une rémission des symptômes de séquelles post-aiguës ou de SPC chez certaines personnes. Ces résultats sont cependant peu fiables, car les données probantes étaient limitées par le nombre d’études, l’absence d’examen par les pairs et le risque de biais dans les études rétrospectives. Des études prospectives à long terme évaluées par des pairs sont donc nécessaires.

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