PICRA 2012 – Rapport annuel

ISSN : 1925-9905 (En ligne)

Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) permet le suivi de certaines bactéries qui résident dans le tractus intestinal des humains et des animaux afin de comprendre les tendances en matière d'utilisation des antimicrobiens et de la résistance à ces derniers. Les antimicrobiens sont utilisés pour tuer les bactéries qui peuvent causer des maladies infectieuses. Ces bactéries peuvent développer ou acquérir des mécanismes de résistance à ces médicaments et les rendre moins efficaces ou inefficaces.

Chapitre 1. Design et Méthodes

Le Chapitre 1 du Rapport annuel du PICRA de 2012 inclut des informations sur le design et les méthodes utilisés en vue d'obtenir des données sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) et sur leur utilisation (UAM) chez les humains, les bovins, les poulets, les porcs, les dindes, les chevaux et les aliments pour animaux. On rapporte également des détails sur les méthodes d'analyses utilisées sur les données de RAM et d'UAM.

En 2012, de nouvelles méthodes ont été appliquées pour la surveillance de la RAM. De plus, ce chapitre inclut deux nouvelles tables qui résument les éléments de design et les méthodes qui ont été appliqués depuis la mise en œuvre des différentes composantes de surveillance de RAM et d'UAM du PICRA.

Chapitre 2. Résistance aux antimicrobiens

Le Chapitre 2 du Rapport annuel du PICRA de 2012 met en lumière les résultats du suivi de la résistance aux antimicrobiens dans le temps et dans différentes régions au Canada. Les renseignements présentés aident à orienter les décideurs afin de mieux gérer l'utilisation des antimicrobiens en médecine humaine et vétérinaire. Ce rapport relève des renseignements sur la résistance aux antimicrobiens chez les humains, les bovins, les poulets, les porcs, les dindes, les chevaux et ainsi que dans les aliments pour animaux.

En raison de son importance en santé publique, notre attention s'est portée sur le pourcentage d'infections provenant de Salmonella résistants d'origine humaine qui a diminué de 3% entre 2011 et 2012. De plus, la résistance à des antimicrobiens d'importance critique (considérés de très haute importance en médecine humaine) observée chez des humains infectés par Salmonella Typhi, pendant leurs voyages, a continué d'augmenter en 2012.

La résistance aux antimicrobiens de Catégorie I continue d'augmenter parmi les bactéries provenant des animaux et des aliments et s'est avérée plus commune chez celles provenant des poulets et des porcs que celles provenant des bovins. Au Québec, la résistance au ceftiofur (Catégorie I) est encore en augmentation chez les bactéries Salmonella et E. coli isolées de viande de poulet depuis la réintroduction de l'utilisation de cet antimicrobien en 2007. D'autres tendances significatives ont été trouvées pour d'autres antimicrobiens parmi d'autres espèces animales destinées à la consommation humaine et ont été mises en lumière dans ce chapitre.

Chapitre 3. Utilisation des antimicrobiens chez les animaux

Ce chapitre présente les tendances de l’utilisation des antimicrobiens (UAM) chez les animaux au Canada. Les informations relatives à l’UAM ont été obtenues au moyen de questionnaires administrés à la ferme et destinés à des troupeaux de porcs en croissance-finition. De plus, ce chapitre présente des estimés de l’UAM obtenus à partir des quantités d’antimicrobiens qui sont distribuées pour la vente, en vue de leur utilisation chez les animaux, par les entreprises membres de l'Institut canadien de la santé animale (ICSA).

De 2009 à 2012, on a signalé que 78 % des troupeaux de porcs en croissance-finition auraient reçu des antimicrobiens par les aliments, 59 % par injection et 25 % par l'eau. La proportion de porcs en croissance-finition exposés à des antimicrobiens, ajoutés aux aliments ou à l'eau, était généralement de 100 %, comparativement à moins de 5 % si les antimicrobiens étaient administrés par injection. Les antimicrobiens les plus couramment utilisés, sans égard à la voie d'administration, dans les troupeaux de porcs en croissance-finition étaient la pénicilline G (54 %), la lincomycine (36 %), la tylosine (36 %) et la chlortétracycline (36 %).

En 2012, 1,6 million de kilogrammes d'antimicrobiens ont été distribués pour la vente au Canada par les entreprises membres de l'ICSA; il s'agit d'une diminution de 8 %, par rapport au total de 2006, et une augmentation de 3 %, par rapport au total de 2011. Sur ces 1,6 million de kilos, 30 % étaient de catégorie IV (considérés comme étant de faible importance en médecine humaine) ou n'avaient pas été classés en fonction de leur importance en médecine humaine. En tenant compte des populations et du poids sous-jacents des animaux, la quantité totale d'antimicrobiens distribués pour la vente de 2006 à 2012 a été relativement stable. On a observé des différences interprovinciales dans les quantités d'antimicrobiens distribués pour la vente. En 2012, la proportion d’antimicrobiens distribués pour leur utilisation chez les animaux de compagnie représentait 0,6 % de la quantité totale d'antimicrobiens distribués pour la vente. Les antimicrobiens distribués pour leur utilisation chez les animaux de compagnie étaient principalement des céphalosporines, des ß-lactamines et des sulfamides, tandis que chez les animaux de production, les antimicrobiens les plus couramment utilisés étaient les tétracyclines, les ionophores et les ß-lactamines.

Pour consulter ce chapitre, visitez Publications.gc.ca (Document PDF)

Chapitre 4. Intégration des résultats et discussion

Le présent chapitre intègre certains résultats issus des différentes composantes de la surveillance, en fonction du temps, des régions ou encore de l’hôte ou de l’espèce bactérienne. Enteritidis était le Salmonella le plus couramment identifié parmi les infections humaines à Salmonella et le plus fréquemment isolé dans la viande de poulet vendue au détail en 2012. Ainsi, le poulet frais pourrait constituer une source importante de S. Enteritidis dans la population. Aucune résistance aux antimicrobiens n'a été détectée dans les isolats de S. Enteritidis provenant d'échantillons prélevés à la ferme, en abattoir et dans la viande vendue au détail, quelle que soit l'espèce animale testée. Les isolats de S. Enteritidis résistants provenant de personnes malades ne semblent pas provenir des principales denrées agroalimentaires canadiennes échantillonnées dans ce programme (bovins, poulets et porcs).

Chez des personnes malades et dans des échantillons de poulet provenant de la surveillance régulière, Salmonella Heidelberg a été isolé à des concentrations plus élevées dans l'est du Canada que dans l'ouest du pays. Tout comme les années précédentes, une forte résistance aux céphalosporines de troisième génération (antimicrobiens de très haute importance en médecine humaine) a été observée dans les isolats de S. Heidelberg obtenus chez des personnes malades et à partir de viande de poulet.

Il a été constaté que certains isolats d’origine humaine et agroalimentaire étaient résistants à au moins 5 classes d'antimicrobiens. Les tendances de résistance de la salmonellose humaine ne semblent pas toutes liées aux principaux produits agroalimentaires (boeuf, porc et poulet).

Les taux élevés d'isolement de Campylobacter jejuni dans la viande de poulet vendue au détail laissent à penser que les cas humains peuvent être associés à la manipulation ou à la consommation de viande de poulet produite dans le pays. Les liens possibles entre les cas humains et la viande de poulet pourront être précisés davantage lorsque des données sur la résistance aux antimicrobiens pour les infections humaines à Campylobacter seront disponibles. Le profil de résistance à la ciprofloxacine (un antimicrobien de très haute importance en médecine humaine) de Campylobacter isolé dans le poulet vendu au détail continue à varier dans le temps et entre les régions.

En ce qui a trait à l’intégration des informations sur l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux et les humains, la quantité d'antimicrobiens distribuée et/ou vendue pour une utilisation chez les animaux était 1,4 fois supérieure (après avoir tenu compte des populations et des poids) à la quantité distribuée à des humains en 2012. Parmi les antimicrobiens distribués aux fins d'utilisation au Canada (à l'exception des ionophores, des anticoccidiens de synthèse et des arsenicaux), 80 % étaient utilisés chez les animaux de production (animaux destinés à l'alimentation et aux chevaux). Pour ce qui est de l'utilisation des antimicrobiens chez les humains, 74 % de l'utilisation a eu lieu en milieu communautaire et 26 % dans des hôpitaux. Moins de 1 % des antimicrobiens utilisés chez les animaux étaient destinés aux animaux de compagnie.

Bien que les mêmes classes d'antimicrobiens soient utilisées chez les humains et chez les animaux, certaines sont utilisées à des volumes nettement plus importants en médecine humaine qu'en médecine vétérinaire, et inversement.

L'utilisation chez les humains était dans la plupart des cas indiquée pour des infections respiratoires et urinaires, tandis que, chez les porcs, l'utilisation était en majeure partie destinée à traiter et/ou à prévenir les maladies respiratoires. La plus grande partie de l'utilisation d'antimicrobiens de haute importance en médecine humaine signalée chez les porcs avait pour but de traiter et/ou de prévenir les maladies respiratoires.

Pour consulter ce chapitre, visitez Publications.gc.ca (Document PDF)

Table des matières

Chapitre 1. Design et méthodes

Chapitre 2. Résistance aux antimicrobiens

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