Projet sur la démence – Lyne
Transcription
Lyne : Dans mes études, dans mon travail, ce qui a toujours été important, c'est de trouver, ce que j'appelais, moi, des stratégies –mais maintenant, on peut appeler ça des tactiques – pour être mieux dans notre peau.
Et je le dis tout de suite pour l'Alzheimer. Pour moi, ma phrase, mon mantra quand ça va mal aussi, c'est vraiment de faire tout ce qui est possible pour me sentir bien le plus longtemps possible, avec le plus d'autonomie possible.
(Dans une bibliothèque, Lyne Martin observe les livres sur les étagères.)
Lyne : J'ai toutes sortes de moyens que j'utilise pour… je ne dirais pas me calmer, mais pour être un petit peu plus zen.
(Elle prend le livre "Guérir l'alzheimer" sur une étagère.)
Lyne : Quand j'ai eu la nouvelle, bon, il y a le choc et tout ça, mais je m'y attendais un peu étant donné que j'avais constaté des pertes de mémoire.
Et donc, je me suis rapidement demandé « qu'est-ce que je fais avec ça? »
C'est un aspect extrêmement important de savoir assez tôt. Ça veut dire qu'on va avoir plus de temps pour parler avec notre conjoint, les amis, la famille et tout ça. Et donc, ils vont savoir comment agir avec nous.
Au niveau de la mémoire à court terme, quand on fait des choses en temps normal, on devrait pas oublier deux secondes après l'avoir fait… « qu'est-ce que je voulais faire déjà? »
(Elle s'assoit et lit un livre.)
Lyne : Ça, ça a été le plus épouvantable pour moi.
Je donne des exemples. Mettre la table quand on reçoit des gens, c'est une affaire de rien. Mais là je reste devant la table. Et là, mes petits-enfants, dans ce temps-là, ils me regardent. Pis là une des plus petites dit: « Grand-maman, on va prendre des serviettes en papier pis on va écrire les noms. » Alors elle, elle m'a dépannée depuis ce jour-là.
(Elle lit le livre "Alzheimer et démence.")
Lyne : Faut être actif, hein, quand on a la maladie d'Alzheimer. Il faut s'adapter tout le temps.
Pierre : Les pertes d'habileté qu'elle a, elle les comprend pas tout de suite. Des fois, elle pense que c'est un cas unique et puis donc elle me demande pas d'aide.
Puis, elle va répéter la chose deux, trois, quatre, cinq fois. Ça va prendre du temps avant d'admettre que là, il y a vraiment un problème pis il faut qu'elle me demande de l'aide.
Lyne : Lunix, ça existe pas hein?
Pierre : Quoi?
Lyne : Lunix?
Pierre : Non.
Lyne : Tu. Ksi. Ksi?
Pierre : Par exemple, quand elle a de la difficulté à trouver ses choses continuellement, qu'elle cherche son téléphone, par exemple, je le vois, le téléphone, du coin de l'œil. « As-tu regardé là? Où tu l'as laissé la dernière fois? Va donc voir dans tel coin, moi je pense qu'il devrait être là. »
C'est un peu un jeu aussi, t'sais. Ça dédramatise un peu la situation.
Lyne : C'est ça qui est important.
Pierre : Il y a de belles années encore, donc il faut en profiter. Il faut pas se gâcher la vie en pensant à ce qui va arriver plus tard. Il faut vraiment profiter du moment présent.
Lyne : Bon, c'est un jeu coopératif qu'on fait! Moi, je peux faire beaucoup de voyages encore.
(Des photos de voyage défilent.)
Lyne : Bien sûr, avec quelqu'un qui me surveille un peu au cas où.
Mais on peut faire beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses encore.
(Lyne et son conjoint Pierre Tourangeau jouent au Scrabble.
Le logo du Gouvernement du Canada s'affiche.)
Narration : Un message du Gouvernement du Canada.
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