Mise à jour POLAIRE Numéro 17, hiver-printemps 2021

Le Prix de recherche scientifique sur le Nord de POLAIRE est décerné à Wayne Pollard

M. Wayne Pollard, Ph. D., a reçu le Prix de recherche scientifique sur le Nord de 2020 le 9 décembre lors de la réunion scientifique annuelle d’ArcticNet. M. Pollard, professeur de géographie à l’Université McGill, est reconnu comme l’un des meilleurs experts du Nord au monde. Tout au long de sa carrière, il a fait un nombre important de découvertes liées à la géocryologie du Nord, ainsi qu’à la géomorphologie et à l’hydrologie du pergélisol. Son travail a mené à une nouvelle compréhension des environnements antarctiques ainsi que des processus qui touchent la topographie influencée par le pergélisol sur Mars.

Ce prix, créé en 1984 et géré par POLAIRE depuis 2015, comprend la Médaille du centenaire et une bourse de 10 000 dollars. Il sert à souligner une contribution notoire à la connaissance et à la compréhension du Nord canadien et à reconnaître la transformation du savoir en action.

Vous pouvez lire la mention sur Wayne Pollard accompagnant le Prix de recherche scientifique sur le Nord ici.

POLAIRE et le Conseil national de recherches Canada mettent à l’essai des technologies d’énergie propre pour le Nord

Les collectivités du Nord veulent réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, notamment aux génératrices au diesel et aux fournaises au mazout. Savoir polaire Canada (POLAIRE) collabore avec le Conseil national de recherches Canada (CNRC) afin d’évaluer comment les technologies d’énergie propre pourraient aider à atteindre cet objectif.

L’accès à l’énergie propre est une priorité pour les deux organisations, qui ont des forces complémentaires. Le CNRC, qui dispose de laboratoires en Ontario et dans l’ensemble du pays, peut compter sur des chercheurs qualifiés et expérimentés, dont plusieurs possèdent une vaste expérience du Nord. POLAIRE, qui est établi au campus de la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA) à Cambridge Bay, au Nunavut, possède une expertise technique ainsi qu’un savoir-faire lié au Nord et aux collectivités éloignées, et dispose des laboratoires et des autres installations de recherche situés sur le campus.

Depuis 2017, les deux organisations travaillent ensemble sur plusieurs projets d’énergie renouvelable. Par exemple, elles sont en train de mettre à l’essai de petites éoliennes dans des conditions arctiques. Les éoliennes, comme d’autres technologies d’énergie propre, sont conçues pour fonctionner dans les conditions de régions plus au sud et non dans le froid extrême et les forts vents de l’Arctique. Ce projet permettra de déterminer les modifications qui pourraient être apportées aux éoliennes afin qu’elles deviennent des sources fiables d’énergie pour les collectivités de l’Arctique.

Les marées peuvent également être une source d’énergie fiable et prévisible pour certaines collectivités côtières de l’Arctique. POLAIRE appuie les recherches menées par le CNRC visant à cerner les collectivités du Nunavut qui offrent le plus grand potentiel d’énergie marémotrice.

Les deux organisations s’occupent également d’une autre question prioritaire pour les collectivités du Nord, soit la réduction de l’impact environnemental des déchets domestiques et des eaux usées. Celles-ci sont en train de mettre à l’essai un réacteur de traitement bioélectrochimique des eaux usées en milieu anaérobie (BeAST), qui peut produire de la chaleur, et potentiellement des biocarburants, à partir des eaux usées. À terme, on vise à ce que les eaux usées rejetées dans des étangs d’épuration soient plus propres et à ce que de l’énergie soit générée comme sous-produit.

En outre, POLAIRE et le CNRC évaluent le rendement des ventilateurs de récupération de chaleur et d’énergie dans l’Arctique, lesquels permettent d’améliorer la qualité de l’air dans une maison grâce à un apport continu en air frais, tout en réduisant les pertes de chaleur et d’énergie. Le CNRC et POLAIRE mettent à l’essai ces appareils au campus de la SCREA et dans plusieurs résidences de Cambridge Bay.

Ces projets fructueux prouvent la valeur du partenariat entre POLAIRE et le CNRC. Il s’agit d’une collaboration croissante qui aide les collectivités du Nord à effectuer un virage vers l’énergie propre, et d’autres projets sont prévus. Restez à l’affût!

M. Jason Etuangat, technicien et scientifique de terrain de POLAIRE, travaille sur le réacteur BeAST, qui peut produire de la chaleur à partir des eaux usées, au campus de la SCREA.

POLAIRE conçoit conjointement un forum d’échange de connaissances axé sur le savoir autochtone et la science

POLAIRE s’engage à communiquer aux collectivités du Nord des renseignements exacts et pertinents sur les problèmes prioritaires du Nord afin d’appuyer le processus décisionnel local. Pour donner suite à cet engagement, l’organisme conçoit conjointement un forum d’échange de connaissances qui permet l’échange réciproque de connaissances pour établir un pont entre le savoir autochtone et la science, tout en créant un espace inclusif fondé sur le respect. Comme première étape en vue de cette activité d’échange de connaissances « conçue pour le Nord, avec le Nord », POLAIRE a organisé, en mars 2020, un atelier régional sur la planification et l’échange de connaissances sur le campus de la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA) dans le but de recueillir les idées des participants pour le forum ainsi que les questions qu’ils jugent prioritaires.

Un total de 22 personnes ont participé à l’atelier, dont la moitié était des représentants autochtones du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest, afin de discuter des pratiques exemplaires pour communiquer et échanger des connaissances selon les différentes façons d’aborder le savoir. Ils se sont également entendus sur cinq principaux thèmes qui détermineront le teneur du forum de 2022 :

  • Abondance et migration des populations de caribou;
  • Dynamique des populations d’omble chevalier et d’autres poissons;
  • Populations de baleines et biodiversité de l’écosystème marin;
  • Recherche sur les changements climatiques et surveillance de ceux-ci;
  • Changements environnementaux – neige, glace et précipitations.

Le personnel de POLAIRE et les représentants des collectivités régionales ont reconnu que l’atelier était une première étape importante vers la conception conjointe du forum d’échange de connaissances. La collaboration avec des détenteurs du savoir autochtone, des chercheurs et des décideurs du Nord du Canada se poursuit à mesure que les travaux de planification du forum progressent.

Lire le rapport Atelier régional sur la planification et l’échange de connaissances.

Les participants à l’atelier régional sur la planification et l’échange de connaissances ont jeté les bases pour l’élaboration conjointe d’un forum d’échange de connaissances permettant d’établir un pont entre le savoir autochtone et la science.

Ian Hogg, biologiste travaillant pour POLAIRE, cosigne un nouvel article demandant l’intégration de données sur l’Antarctique dans les évaluations de la biodiversité mondiale

M. Ian Hogg, biologiste travaillant pour POLAIRE, a cosigné récemment l’article “Antarctic ecosystems in transition – life between stresses and opportunities” (Écosystème en transition de l’Antarctique – vivre entre le stress et les possibilités), paru (en anglais seulement) dans la revue Biological Reviews, qui est publié par la Cambridge Philosophical Society.

Entre 2010 et 2020, les scientifiques ont beaucoup fait progresser leur compréhension des processus écologiques de l’Antarctique, en particulier la façon dont les organismes réagissent aux changements climatiques et dont l’évolution les a équipés pour vivre dans des conditions polaires extrêmes. Dans un climat en transformation, ce sont ces adaptations qui permettront à certaines espèces de survivre alors que d’autres disparaîtront. Les écosystèmes marins et terrestres de l’Antarctique (dont certains sont isolés géographiquement du reste du monde et sont uniques sur la planète, alors que d’autres entretiennent des liens étonnamment étroits avec l’habitat adjacent) subissent un stress environnemental et des changements. M. Hogg et ses collègues postulent que pour ces raisons, il est essentiel d’inclure les résultats des études menées dans l’Antarctique dans toutes les évaluations de la biodiversité et des cycles biogéochimiques à l’échelle mondiale.

photo: Diana Varela
Le manchot papou, qui se nourrit principalement de crustacés, est l’une des nombreuses espèces marines qui contribuent à la richesse de la biodiversité des eaux de l’Antarctique.

Détails de la page

Date de modification :