Comment le changement climatique affecte-t-il le littoral près des communautés dans l’Arctique?

Le changement climatique entraîne le dégel du pergélisol et produit des tempêtes de plus grande amplitude. Qu'est-ce que cela signifie pour les communautés côtières de l'Arctique canadien? POLAIRE et ses partenaires étudient un littoral du Nunavut pour en savoir plus.

Plus de 70 pour cent des côtes du Canada se trouvent dans le Nord. Ces zones sont vulnérables aux effets du changement climatique, mais nous savons très peu de choses sur la façon dont elles sont touchées, selon Stéphanie Coulombe, scientifique spécialiste du pergélisol à POLAIRE.

« Le pergélisol dégèle, le niveau de la mer monte, la glace de mer diminue et les tempêtes deviennent plus fortes et plus fréquentes », explique Coulombe. « Tous ces facteurs affectent le littoral. La surveillance des côtes et du pergélisol nous donne les données dont nous avons besoin pour évaluer comment changera le littoral, surtout près des communautés. Celles ci doivent savoir à quels changements s'attendre pour pouvoir s’y adapter. »

La plupart des activités de surveillance du littoral dans l'Arctique canadien ont lieu dans les Territoires du Nord Ouest, à Tuktoyaktuk et dans le delta du Mackenzie. Il y a très peu de données du Nunavut. Coulombe travaille à combler cette lacune avec David Didier, de l'Université du Québec à Rimouski, et Jacob Stolle, de l'Institut national de la recherche scientifique. Ils collaborent avec l'Organisation de chasseurs et de trappeurs (OCT) de Cambridge Bay (Nunavut) pour surveiller l'érosion côtière sur les collines Augustus. Le lieu, choisi par l'OCT, se trouve à environ 20 km à l'ouest de la communauté. Le projet est le fruit des recherches commencées en 2019 par Transports Canada.

la description suit

Les tempêtes et le dégel du pergélisol modifient le littoral des collines Augustus, près de Cambridge Bay (Nunavut). Photo : David Didier

Au cours de l'été 2022, le personnel de recherche POLAIRE et l'équipe de recherche de David Didier ont placé des capteurs dans l'eau aux collines Augustus pour mesurer le niveau de l'eau et la température de surface, et ont installé une station de surveillance du pergélisol pour mesurer la température en surface à différentes profondeurs. Ils ont également monté des appareils pour prises de vues à intervalle et des caméras vidéo sur une tour de 20 mètres érigée dans le but d’enregistrer les changements le long de la côte. « La caméra pour prises de vues à intervalle a révélé qu'après une seule tempête, le rivage a reculé de deux mètres dans certaines zones », explique Coulombe. « Nous pouvions voir que le rivage était très dynamique. » Les instruments fonctionnent de mai à novembre. En 2023, l'équipe en installera davantage et, à la fin de l'été, elle aura sa première année complète de données.

la description suit

Les caméras montées sur une tour enregistrent des photos et des vidéos prises à intervalle régulier des changements de rivage. Photo : David Didier

Coulombe a récemment reçu des photos aériennes prises dans les années 1950 de la région de Cambridge Bay, y compris des collines Augustus, ce qui lui permettra de documenter les changements au cours des 70 dernières années. Cela s’ajoute au stock croissant de renseignements qui permettront de prévoir la façon dont pourrait changer le littoral à l'avenir, afin que la communauté puisse planifier en conséquence.

Comme d'autres recherches de POLAIRE, le projet répond à une priorité de la communauté et travaille en étroite collaboration avec elle et d'autres partenaires. « La collaboration et le travail d'équipe sont essentiels à notre travail », explique Coulombe. « Nous sommes reconnaissants de l'aide et du soutien que nous avons reçus de l'OCT, des étudiants diplômés qui travaillent avec nous, et des techniciens de terrain de POLAIRE. Le projet ne serait pas possible sans eux! »

Détails de la page

Date de modification :