Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes

Discours

 

 

Discours d’ouverture  pour

L’honorable Judy M. Foote, C.P., députée
Ministre des Services publics et de l’Approvisionnement

le Comité permanent des langues officielles
de la Chambre des communes

Ottawa (Ontario)
9 février 2017

Seul le texte prononcé fait foi

Monsieur le Président, honorables membres, bonjour.

Je suis heureuse d’être ici pour discuter de la réponse du gouvernement à l’étude du Comité du Bureau de la traduction. Je suis avec ma sous ministre, Marie Lemay.

Le Bureau de la traduction est une institution canadienne unique. En 1934, son établissement a été une affirmation de la réalité canadienne et de la place légitime des deux langues au Canada. Dès ses débuts, le Bureau a réalisé un travail inestimable afin de favoriser le respect de notre dualité linguistique.

Des générations de professionnels des langues ont consacré leurs compétences spécialisées et leur talent au service de la transformation de la capacité du gouvernement fédéral à proposer aux Canadiens des services dans la langue de leur choix. Le sentiment de fierté inspiré par leur rôle et la qualité de leur travail s'est transmis aux employés de la génération actuelle dont la contribution dépasse de loin de simples mots.

Je m’engage à redonner ses lettres de noblesse au Bureau de la traduction. Il s’agit d’un organisme qui contribue activement à soutenir la dualité linguistique au sein du gouvernement du Canada.

Monsieur le Président, aujourd’hui l’importance du mandat du Bureau ne se dément pas.  Malgré l’apport remarquable réalisé par les employés dans le passé et de nos jours, j'estime que leur travail, particulièrement la valeur de leur travail, ne se voit pas accorder la reconnaissance qu'il mérite. Il est grand temps de changer de démarche.

En tant que championne des langues officielles, je suis résolue à servir de modèle et à montrer l’exemple en consolidant la place du bilinguisme comme valeur canadienne. Je m’engage au renouveau du Bureau de la traduction comme centre d’excellence, disposé à innover, à adopter des pratiques d’avant-garde et à recruter les meilleurs.

Le Canada, où vit une des plus grandes populations francophones du monde, est considéré comme un leader mondial qui se doit de maintenir les normes les plus élevées en matière de terminologie, de traduction et d’interprétation. 

Je suis reconnaissante envers le Comité d’avoir entrepris cette étude et d’avoir formulé vos recommandations. Votre travail a mis en évidence certains des enjeux principaux de la Loi sur les langues officielles, ainsi que le rôle du Bureau de la traduction à l’appui de la dualité linguistique du Canada.

Loi sur les langues officielles

En ce qui concerne les rôles et responsabilités, la Loi sur les langues officielles, la pierre angulaire de la politique fédérale sur les langues, reconnaît avant tout que l’anglais et le français sont des langues égales dans toutes les institutions fédérales, et elle oblige ces institutions à participer à la promotion de la dualité linguistique.

De plus, la Loi attribue explicitement certaines responsabilités au Secrétariat du Conseil du Trésor et au ministère du Patrimoine canadien. Les ministres Brison et Joly se sont réunis avec votre Comité pour discuter de ces responsabilités et des engagements en matière de langues officielles prévus dans leur lettre de mandat.

En novembre, les ministres Brison et Joly ont annoncé une révision du Règlement sur les langues officielles en ce qui concerne les communications avec le public et la prestation de services. Lorsqu’elle s’est présentée devant vous, la ministre Joly a décrit la consultation qu’elle mène avec les Canadiens dans le cadre de cet examen.

Je collabore étroitement avec mes deux collègues pour appuyer leurs efforts et m’assurer que les actions de mon ministère sont complémentaires.

Le Bureau de la traduction donne un sens à la Loi sur les langues officielles en fournissant des services de traduction, de révision et d’interprétation de grande qualité au Parlement, au système judiciaire et aux ministères et aux organismes fédéraux. Il est aussi l’autorité du gouvernement fédéral en matière de terminologie.

Depuis que notre réponse à votre rapport a été déposée, j’ai demandé à des fonctionnaires du Bureau de la traduction de réaliser des progrès en ce qui concerne vos recommandations. Aujourd’hui, j’annonce d’autres mesures s’inscrivant dans l’esprit de votre rapport et en harmonie avec son orientation.

L’une de ces mesures concerne la question de l’optionalité. Le Bureau de la traduction gère, en volume, 80 % des besoins de traduction du gouvernement fédéral. 

La Politique sur les services communs du Conseil du Trésor prévoit que les organismes comme le Bureau de la traduction doivent effectuer régulièrement des examens visant à évaluer si leurs services devraient être obligatoires ou facultatifs. Les examens sont réalisés en collaboration avec le Secrétariat du Conseil du Trésor. J’ai écrit au ministre Brison pour lui demander d’appuyer l’examen de l’adoption d’un modèle de prestation de services obligatoire pour le Bureau de la traduction, en complément d’autres initiatives menées en soutien aux langues officielles.

Je passe maintenant à d’autres mesures que j’ai demandé à mon Minsitère de prendre.

Un processus d’embauche pour un nouveau président-directeur général est en cours. Celui-ci devrait être en poste d’ici la fin de l’exercice financier. Le processus était ouvert au public et annoncé aux linguistes. Le comité de sélection comprendra un expert externe du milieu universitaire. Pendant ses premiers mois en poste, le PDG accordera la priorité à la qualité, à l’embauche et à la formation. Ces priorités concordent avec les préoccupations du Comité. Je vais prendre quelques minutes pour aborder chacune de ces priorités.

Qualité

Le Bureau de la traduction a une réputation solide, dans l’ensemble du gouvernement du Canada comme à l’échelle internationale.

Le Bureau a établi un cadre de qualité qui comprend un système de contrôle de la qualité, un processus d’embauche rigoureux pour des employés et des pigistes de classe mondiale, et des programmes de formation de classe mondiale pour ses experts linguistiques. J’appuie ce processus.

Ainsi, afin d’assurer davantage la qualité de ses services linguistiques, le Bureau crée un nouveau poste – le poste de dirigeant principal de la qualité. Ce poste sera occupé par un professionnel de la langue qui relèvera directement du PDG.

Le dirigeant principal de la qualité supervisera toutes les activités du Bureau de la traduction liées à la qualité, et participera à la prise de décisions en matière de formation, de fournisseurs externes, de technologie, de dotation et d’autres enjeux.

De plus, le Bureau établit actuellement une ligne téléphonique de service que tous les ministères peuvent appeler pour obtenir des conseils en matière de services linguistiques. Les appelants peuvent obtenir des renseignements sur, par exemple, leurs obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles, et les clauses uniformisées qu’ils peuvent utiliser dans leurs contrats.

Renouvellement et embauche

Ces dernières années, la réduction des effectifs par attrition a créé le besoin de gérer les connaissances et l’expertise ministérielle perdue.

J’assure à tous les membres du Comité que nous prenons cette situation au sérieux. Notre mandat est d’offrir aux ministères fédéraux l’accès à des services linguistiques de grande qualité. Les lacunes en matière de capacité compromettent le mandat, mais nous prenons des mesures et nous surveillons la situation.

Cette année, le Bureau a embauché 19 nouveaux employés pour fournir des services linguistiques dans des domaines de pointe, tels que les délibérations parlementaires, la protection nationale et la météorologie.

Le Bureau embauche également plus d’étudiants. Comme il est indiqué dans la réponse du gouvernement, le Bureau de la traduction a offert des emplois d’été à environ 50 étudiants.

Conformément à la Stratégie emploi jeunesse du premier ministre, et dans le cadre de l’engagement continu du Canada envers les étudiants et les universités, le Bureau s’engage à embaucher un minimum de 50 étudiants par année au cours des 5 prochaines années.

De plus, nos projets continus rassemblent des professionnels expérimentés et la prochaine génération de traducteurs, d’interprètes et de terminologues. Il existe également des initiatives visant à augmenter le nombre d’interprètes diplômés d’universités reconnues à l’appui d’embauches additionnelles par le Bureau et l’industrie.

Nous rétablissons un programme COOP. De nombreuses universités canadiennes incluant l’Université de Moncton, l’Université de Montréal et l’Université d’Ottawa ont déjà indiqué leur intérêt envers ce programme.

Enjeux régionaux

Le Bureau jouit d’une présence régionale importante, qui lui permet d'apporter une expertise essentielle pour mieux comprendre les besoins spécifiques des diverses régions du Canada.

Il poursuivra l’exploitation de son réseau de bureaux régionaux. Ceux-ci emploient environ un quart (317) des 1 300 (1 297) employés du Bureau. Certains employés travaillent aussi à des bases militaires, telles que la BFC Gagetown et la BFC Borden.

Sensibilisation de la fonction publique

Monsieur le Président, le Bureau de la traduction joue un rôle crucial dans l’appui des parlementaires et du gouvernement fédéral à écouter et à communiquer avec les Canadiens.

Afin d’offrir une sensibilisation accrue au rôle du Bureau, et conformément à une recommandation du Comité, le Bureau collabore avec l’École de la fonction publique du Canada pour inclure ces renseignements dans les cours offerts à tous les nouveaux fonctionnaires. Le nouveau curriculum sera mis en œuvre ce printemps.

Outil de compréhension linguistique

Je vais maintenant parler du nouvel outil de compréhension linguistique. Grâce à votre étude, le Comité a engagé une conversation importante sur la façon dont les langues officielles et l’innovation se croisent. Le gouvernement est d’accord avec vos recommandations concernant l’outil de compréhension linguistique, et il a donné suite à toutes ces recommandations. Un plan a été élaboré pour assurer que le contenu de l’outil est examiné de façon régulière par des traducteurs professionnels. Les modalités d’utilisation ont également été modifiées. 

Nous devons adopter l’innovation d’une façon qui appuie et qui fait avancer les priorités du gouvernement en matière de langues officielles.

Le Portail linguistique du Canada, un service en ligne, est un exemple de la manière dont on peut utiliser la technologie pour fournir des outils accessibles et novateurs afin d’aider les Canadiens, aux quatre coins du pays, à communiquer en anglais et en français. 

Services d’interprétation

J’aimerais maintenant parler des services d’interprétation du Bureau, en particulier des efforts déployés pour établir une demande d’offre à commandes pour l’embauche d’interprète à la pige. 

Des préoccupations ont été soulevées selon lesquelles la nouvelle approche ne respecte pas les langues officielles, tout particulièrement en ce qui touche la qualité du service.

À la suite d’un examen minutieux, j’ai annulé la demande d’offre à commandes. J’ai demandé à des fonctionnaires de recommencer à zéro et d’élaborer une nouvelle approche fondée sur des consultations plus approfondies avec des représentants de l’ensemble du secteur de l’interprétation.

Monsieur le Président, tout autre projet en ce sens doit tenir compte de notre engagement à l’égard des langues officielles et de la qualité de nos services. Entre-temps, je vous assure, ainsi que les membres du Comité, que tous les interprètes embauchés par le Bureau sont pleinement agréés, conformément à un processus d’attestation éprouvé reconnu mondialement.

Conclusion

Nous sommes le fier parti des deux langues officielles, et nous allons continuer de promouvoir, d’appuyer et de défendre le bilinguisme au Canada.

Alors que nous célébrons le 150e anniversaire du Canada et toutes les choses qui constituent notre grand pays, votre rapport nous rappelle la contribution du Bureau de la traduction à la dualité linguistique de la fonction publique et du Parlement et, au bout du compte, à tous les Canadiens.

Les mesures que nous prenons augmenteront la capacité du Bureau de la traduction à fournir des services linguistiques de grande qualité, comme il le fait depuis plus de 80 ans.

Je suis entièrement dévouée à travailler avec ce comité, avec mes collègues du Cabinet et avec tous ceux qui souhaitent veiller à ce que le Bureau de la traduction continue d’exercer son mandat de façon efficace.

Merci de votre attention. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.

 

 

 

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