La langue des signes, bien plus qu’une façon de communiquer

Dès son plus jeune âge, l’enfant apprend à communiquer. À sa façon, il trouve un moyen d’entrer en contact avec son entourage. Pour les personnes sourdes, ce moyen de communication passe par la langue des signes.

L’interprétation en langue des signes québécoise (LSQ) et en American Sign Language (ASL) est l’un des nombreux services linguistiques qu’offre le Bureau de la traduction de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC).

Les langues des signes permettent à la communauté sourde de participer aux événements organisés par le gouvernement du Canada aux quatre coins du pays. Parmi ces événements, notons la visite du pape François en juillet 2022. Aux côtés des autres interprètes du Bureau, y compris ceux en langues autochtones, les interprètes en LSQ et en ASL ont travaillé sans relâche avant et pendant cette visite pour la rendre accessible à l’ensemble de la population canadienne.

Une préparation différente

Pour cet événement, la préparation des interprètes a été différente. Frédérick Trudeau faisait partie de l’équipe d’interprètes en LSQ. « Chaque jour, nous rencontrions un consultant sourd qui avait beaucoup de connaissances en religion catholique. Nous préparions avec lui l’interprétation des messes, qui est différente de l’interprétation habituelle. » Sa collègue Clare Gallant, interprète en ASL, ajoute : « C’était différent en raison de l'inclusion de concepts religieux et de textes de messes et de prières diverses. »

Une personne utilisant la langue des signes.

Les interprètes recevaient les homélies à l’avance, afin de pouvoir s’exercer à les interpréter. « Nous faisions du repérage dans le texte et une préparation entre interprètes », indique Frédérick.

D’ailleurs, Frédérick précise que le consultant a été touché par la sensibilité dont ont fait preuve les interprètes. « Il y a un jeu d’équilibre entre le côté sensible et le côté professionnel. C’est souvent le défi de transposer cette sensibilité sans verser dans la sensiblerie, parce que c’est à ce moment-là que l’aspect professionnel n’y est plus. »

Un choix de carrière parfois naturel, parfois imprévu

Ses deux parents étant sourds, Frédérick a été mis en contact avec la communauté sourde à son plus jeune âge. Dès sa sortie du secondaire, on lui proposait d’interpréter des cours au Cégep du Vieux Montréal. C’est ainsi qu’il s’est orienté tout naturellement vers une carrière d’interprète en langue des signes, il y a 27 ans. Et depuis plus de 10 ans, il transmet sa passion à la prochaine génération d’interprètes à l’Université du Québec à Montréal.

Il insiste sur l’importance de connaître la communauté sourde et sa culture et de s’y intégrer pour bien interpréter. « Tu ne peux pas uniquement apprendre avec des cours, il faut que tu fréquentes la communauté jusqu’à un certain point. »

Si la LSQ a très tôt fait partie de la vie de Frédérick, il en va autrement pour Clare Gallant et l’ASL. « En toute honnêteté, ce n'était pas quelque chose à quoi j'aspirais, ni même que je connaissais. Je voulais suivre des cours passionnants avant de commencer mon prochain diplôme. La langue des signes semblait intéressante, alors j'ai choisi de suivre un cours de base. Il y a ensuite eu un effet boule de neige et j'ai découvert que j'avais une aptitude pour cela. »

Une personne debout à côté d’un écran utilisant la langue des signes.

Les deux interprètes s’accordent pour dire que c’est en forgeant qu’on devient forgeron : rien ne vaut la mise en pratique pour bien maîtriser l’art subtil de l’interprétation en langue des signes. « Le véritable apprentissage a lieu lorsque vous commencez à travailler », souligne Clare. Tout comme Frédérick, elle insiste sur le fait que « c'est aussi avec l'aide de la communauté des personnes sourdes que les interprètes se perfectionnent et deviennent plus compétents. »

L’offre et la demande

Si c’est en interprétant qu’on devient interprète, les interprètes du Bureau de la traduction ont d’ores et déjà atteint des sommets, car le travail ne manque pas. Avec la Loi canadienne sur l’accessibilité, la demande a explosé. « Avant, il y avait une certaine tendance à offrir l’interprétation sur demande seulement, mais avec l’accent qui est mis actuellement sur l’accessibilité, la tendance est d’offrir l’interprétation de facto et non plus sur demande », explique Frédérick.

Pour en savoir davantage sur les langues des signes, consultez les ressources réunies par le Bureau de la traduction dans le Portail linguistique du Canada.

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