Une entreprise canadienne prolonge la durée de vie des masques N­95 jetables  

Deux personnes, portant des blouses médicales et des bonnets, sont debout entre deux machines et sourient pour l’appareil photo.
Des techniciens de Stryker, Don Brooks (à droite) et Miroslav Vajsabel (à gauche), dans une installation hospitalière à Regina.

En mars, lorsque la pandémie de COVID-19 a commencé à progresser au Canada, il y avait une pénurie chronique de masques N-95 pour les travailleurs de la santé de première ligne.

Cette pénurie, largement relayée par les médias, a été exacerbée par le fait que les masques devaient àtre jetés après un seul usage.

Pour l’équipe de recherche et de développement du fabricant québécois TSO3, une filiale de l’entreprise ontarienne de technologie médicale Stryker, il s’agissait d’un problème critique nécessitant une solution urgente. L’équipe a donc commencé à expérimenter avec son stérilisateur, couramment utilisé dans les hôpitaux pour décontaminer les instruments médicaux.

Presque en màme temps, deux hôpitaux québécois ont communiqué avec TSO3 pour poser la màme question que celle de l’équipe de recherche et développement : pouvez-vous stériliser les masques N-95 pour que nous puissions les utiliser plus d’une fois?

TSO3 est rapidement parvenu à une solution, du moins partielle : utiliser sa technologie existante pour stériliser et décontaminer les masques afin qu’ils puissent àtre utilisés plus d’une fois, ou plus exactement, trois fois.

Stryker avait passé en revue la littérature médicale et découvert que la stérilisation des masques N-95 n’avait jamais été tentée, probablement parce qu’il n’a jamais été nécessaire de le faire.

Mais le fait de pouvoir utiliser les masques trois fois plutôt qu’une en situation de pénurie a changé et continue de changer la donne.

Approbation rapide

Une personne portant un masque est accroupie et se trouve devant une machine. La personne tient 4 petites fioles et a le pouce de la main droite levé en l’air.
Le technicien Olivier Simard, à l’hôpital général Qikiqtani d’Iqaluit, tient la trousse d’essai du stérilisateur qui montre si l’appareil fonctionne correctement.

Stryker a présenté au gouvernement fédéral une demande réglementaire d’approbation du processus de stérilisation un jeudi et a obtenu l’approbation le samedi, moins de trois jours plus tard.

« Santé Canada a agi extrêmement rapidement », a déclaré Lindsay Williams, directrice principale des affaires gouvernementales à Stryker. « Le lendemain, nous avons reçu un appel de fonctionnaires de Santé Canada et d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada, essentiellement pour qu’ils nous posent des questions : avez-vous un stock de ces machines au Canada? En combien de temps serait-il possible de les faire parvenir aux hôpitaux du Canada? »

Le Sterizone VP4, fabriqué au Québec, utilise du peroxyde d’hydrogène et de l’ozone vaporisés, dans un processus à étapes multiples, à basse température. Le cycle de stérilisation prend une heure.

Une entente a été conclue pour que Stryker vende au gouvernement tout son stock existant de stérilisateurs Sterizone VP4 de la taille d’un réfrigérateur et produise davantage d’unités destinées à àtre utilisées dans les hôpitaux partout au pays.

Une limite de deux nettoyages

Selon Lindsay Williams, les masques N-95 ne peuvent àtre décontaminés que deux fois; après deux cycles de stérilisation, l’élastique qui s’enroule autour de la tàte commence à se dégrader. Sinon, le masque lui-màme pourrait àtre décontaminé plusieurs fois de plus.

« C’est la qualité de l’élastique qui nous a amenés à recommander, et à faire approuver par Santé Canada, seulement deux cycles », a-t-elle déclaré.

Il faut deux ou trois jours aux techniciens de Stryker pour installer chaque stérilisateur. L’entreprise a également mis en place une formation virtuelle continue pour le personnel d’hôpital qui utilise la machine.

Un chargeur élévateur frontal transporte un grand colis rectangulaire et avance vers une aire de chargement.
Un stérilisateur de Stryker arrive à Iqaluit, à l’aire de chargement de l’hôpital général Qikiqtani.

D’après Mme Williams, la livraison des unités n’a pas toujours été de tout repos.

« L’une des installations les plus complexes a été à Iqaluit. L’appareil est délicat. Il comporte de nombreuses pièces et pèse environ 1 200 livres, mais n’avait jamais été transporté par avion auparavant. Il a finalement été livré à l’hôpital à l’aide d’un chargeur élévateur frontal, mais heureusement tout s’est bien passé. »

Le contrat du gouvernement du Canada a permis à Stryker de ramener au travail les 36 employés de TSO3 qui avaient été mis à pied à la suite de l’épidémie de COVID.

La Food and Drug Administration aux États-Unis a par la suite elle aussi approuvé les appareils de stérilisation des masques, ce qui est une bonne nouvelle pour les employés de l’usine de fabrication de Québec, qui seront occupés dans un avenir prochain.

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