Réaliser des projets qui sortent des sentiers battus
Les experts techniques de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) sont parfois appelés à se rendre dans les coins les plus reculés du pays. SPAC aide régulièrement d’autres organisations fédérales à réaliser des projets pour lesquels ses employés doivent se déplacer sur le terrain. Ce terrain peut être les eaux arctiques d'un territoire nordique, ou bien une ville située aux confins de notre territoire.
Sonder les profondeurs des eaux canadiennes
En octobre 2021, Elizabeth Van Nuland est allée à Chesterfield Inlet, la plus ancienne collectivité du Nunavut, pour se joindre à une équipe chargée de réaliser un levé hydrographique de 3 canaux de navigation. Un levé hydrographique consiste à mesurer la profondeur de l'eau et à répertorier les caractéristiques sous marines qui ont une incidence sur la navigation. Les données requises dans ce cas-ci étaient destinées à plusieurs organisations de Pêches et Océans Canada, dont la Garde côtière canadienne et le Service hydrographique du Canada.
Aucun levé n'y avait été fait depuis un certain temps, indique Mme Van Nuland. « Nous devions déterminer si les canaux avaient changé et si les gros pétroliers qui vont à la mine locale pouvaient encore y naviguer en toute sécurité. De plus, comme les méthodes de levé ont évolué, nous pouvons produire aujourd'hui des données beaucoup plus exhaustives. »
Pour mener à bien le projet, Mme Van Nuland a dû faire un voyage de plus de 20 heures, à bord de 3 vols. Elle est ensuite montée à bord du gros navire sur lequel elle allait vivre pendant un mois complet, afin de réaliser quotidiennement les levés à partir d’une plus petite embarcation. Avant d’entamer le travail, l'équipe a suivi une formation spéciale pour se préparer aux situations inhabituelles qu'elle pourrait rencontrer. « Par exemple, comme nous prévoyions installer notre équipement GPS sur la terre ferme, nous avons dû suivre une formation sur les règles de sécurité concernant les ours polaires. »
L'équipe a vécu de nombreuses aventures. Avec un mercure de -10 Celsius à l'extérieur, il faisait vraiment très froid sur l'embarcation utilisée pour les levés. Certains appareils fonctionnaient mal en raison du climat glacial, les journées raccourcissaient rapidement, et tout le monde travaillait à toute allure avant l’arrivée de la glace. « En plus de cela, le courant était si fort que nous avions du mal à atteindre la côte en toute sécurité, et nous luttions quotidiennement contre la marée », explique Mme Van Nuland. Une nuit, elle a même été réveillée par le bruit des ancres qui étaient remontées parce qu'elles avaient cédé au courant. Heureusement, le navigateur en service a su empêcher la maison flottante de dériver vers les eaux dangereusement peu profondes.
« Je fais ce travail à SPAC depuis 2017. De tous les projets auxquels j’ai participé, celui-ci a été le plus ardu », affirme Mme Van Nuland. « Mais nous avons accompli le boulot, et j'ai pu voir des aurores boréales pour la première fois, ce qui est formidable. »
Voyager à l'extrême est du pays pour y inspecter un site
Darren Sooley est chargé, dans le cadre de son travail, de recueillir des renseignements sur les installations fédérales, ce qui l'amène parfois à faire des voyages intéressants. Le lieu le plus éloigné qu'il ait jamais visité est Nain, au Labrador. Il s'agit de la ville la plus au nord du Labrador. M. Sooley s'y est rendu en août 2022 pour inspecter des locaux à bureaux du gouvernement du Canada.
Après avoir atterri à Happy Valley-Goose Bay, M. Sooley a poursuivi son voyage dans un petit avion-cargo. Mis à part les caisses de bananes, il n'y avait qu'un seul autre passager sur ce vol cahoteux à destination de l'enclave côtière. Son arrivée à Nain a été tout aussi mémorable. Une fois descendu sur la piste de sable, M. Sooley devait encore se rendre à destination, ce qui fut un défi en raison de la faible couverture cellulaire. Il ne parvenait pas à joindre la personne pour son transport et ne trouvait aucun taxi. En fin de compte, il a dû s'en remettre aux sympathiques habitants du coin pour se déplacer.
Profitant de l’été, M. Sooley a évité les intempéries qui auraient compliqué le voyage et l'inspection de l'extérieur des bureaux, comme le parc de stationnement et les entrées de l'immeuble. Il a néanmoins été pris d'assaut par les mouches noires. « On s’en sort rarement gagnant dans des lieux comme ici », dit-il en riant. « C'est soit la glace, soit les insectes. »
Rien de tout ça n'a empêché M. Sooley de s'acquitter du travail qu'il était venu faire. « Je suis venu faire 3 choses. Je devais d’abord déterminer la superficie dont nous disposions », explique-t-il. « Même si le locateur nous a remis un plan d'étage, nous prenons toujours nos propres mesures, car il peut y avoir des différences dans le calcul de la superficie utilisable exacte. »
M. Sooley a vérifié également que les locaux étaient accessibles conformément à la Norme d’accès facile aux biens immobiliers du Conseil du Trésor du Canada (maintenant appelée la Directive sur la gestion des biens immobiliers). Enfin, M. Sooley a pris des images de l'immeuble avec une caméra 3D, parce que l'expert en prévention des incendies ne pouvait pas venir sur place pour inspecter les lieux. « La technologie lui permet pour ainsi dire d'être avec moi, dans l'immeuble. Elle permet même aussi de prendre des mesures importantes, comme celle de la hauteur de l'avertisseur d'incendie. »
M. Sooley a été heureux de visiter la région pour son travail. « C'est vraiment magnifique, et les gens sont formidables. »
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Vous pouvez également rencontrer un de nos ingénieurs hydrographes dans cette vidéo.