Maintenir la circulation sur la route de l'Alaska malgré les inondations et les incendies

Route entourée de verdure et d'un ciel bleu, sur laquelle une voiture roule au loin

La route de l’Alaska a été construite dans les années 1940 pour relier le nord de la Colombie-Britannique et le sud du Yukon à l’Alaska. Souvent, cette route historique est victime des évènements qui rendent les conditions routières difficiles. Il arrive parfois que les conditions provoquent des crues et ralentissent brièvement la circulation. Les inondations importantes sont toutefois peu fréquentes, et les gros incendies encore moins.

Au cours de l’été 2022, l’équipe de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), qui est chargée d’entretenir un tronçon de 835 kilomètres de la route, a dû répondre à 2 urgences inhabituelles de cette nature qui se sont produites sur plus de 600 kilomètres, à moins de 2 mois d’intervalle.

Dans chaque cas, l’équipe de SPAC est intervenue rapidement pour s’assurer que l’autoroute, qui permet d’accéder à certaines des endroits les plus reculés d’Amérique du Nord, soit réparée et rouverte avant l’hiver.

L’inondation de juillet

Le 1er juillet 2022, à environ 70 kilomètres de la frontière du Yukon, des pluies torrentielles ont provoqué l’effondrement d’un gros barrage de castors. Or, lorsque l’ouvrage conçu par le castor a cédé, il en a résulté des conséquences désastreuses sur l’ouvrage routier conçu par l’homme à proximité. Les débris emportés par un torrent d’eau ont bloqué les ponceaux (ou les canalisations en dessous) qui assurent le drainage. L’eau, qui n’avait plus nulle part où s’écouler, a emporté 75 mètres de la route, créant un gigantesque gouffre au beau milieu de celle-ci.

Darcy Cooper, gestionnaire des opérations au sein de l’équipe de SPAC chargée de la route de l’Alaska, a été l’une des premières personnes à se rendre sur place. « Je suis monté dans un hélicoptère avec un expert de l’environnement et 2 ingénieurs en géotechnique. Nous avons parcouru 400 kilomètres pour évaluer les dégâts et déterminer comment faire reprendre la circulation. » M. Cooper a été renversé par l’état de la route. « Force était de constater qu’il n’y aurait pas de solution immédiate », indique-t-il. En collaboration avec la Première Nation de Lower Post et l’entreprise retenue par le gouvernement pour entretenir la route, l’équipe de SPAC a travaillé jour et nuit pour mettre en place une déviation temporaire.

Heureusement, l’équipe a pu utiliser un vieux tronçon de route pour rétablir la circulation dans un délai de 72 heures. « Nous avons dégagé l’ancienne route des saules envahissants et avons fait installer un ponceau. La Première Nation a joué un rôle déterminant dans le ramassage des débris et la déviation de la circulation », raconte M. Cooper. Il fallait cependant réparer rapidement le tronçon détruit de la route, car la déviation ne conviendrait plus l’hiver venu.

L’équipe a fait appel au bureau de SPAC dans la Région du Pacifique pour mener à bien un processus d’appel d’offres accéléré pour le projet. Plusieurs entreprises locales ont soumissionné, et le contrat a été attribué au début d’août. « Le travail à faire était colossal. Il a fallu remplir le fossé créé par l’eau avec des milliers de mètres cubes de gravier afin de pouvoir reconstruire la route à la bonne hauteur », indique M. Cooper. Les travaux ont été lancés immédiatement et ont pris fin le 15 octobre 2022, permettant ainsi la réouverture de la route en un temps record.

Une route détruite au milieu de laquelle il y a un énorme gouffre et 2 bisons
Des tracteurs roulent sur une route au sommet d'une pente sablonneuse

L’incendie d’août

L’équipe de SPAC a été confrontée à un autre défi le 26 août 2022, lorsqu’un camion-citerne qui s’était renversé sur le pont de la rivière Sikanni Chief s’est enflammé. Elle a dû réagir rapidement et déterminer si le pont avait été endommagé, car il constitue un lien vital vers Fort Nelson et d’autres collectivités du Nord.

« Un membre de notre équipe qui veille au fonctionnement de la route s’est rendu sur place dès que nous avons été informés du problème », mentionne M. Cooper. « Le feu faisait encore rage à son arrivée. Nous ne pouvions donc pas faire grand-chose tant que le feu n’était pas éteint », ajoute Paul Frame, ingénieur en chef de SPAC pour la route de l’Alaska. « Nous avons demandé à notre entrepreneur qui s’occupe de l’entretien de fermer la route aux 2 extrémités du pont et d’installer des panneaux de déviation le long de la route. »

Le pont est demeuré fermé pendant plusieurs semaines, au cours desquelles SPAC a chargé des experts d’inspecter les dégâts. « Le camion-citerne contenait une substance très inflammable. On estime que le feu a pu chauffer les composantes du pont à plus de 600 degrés Celsius, » explique M. Frame. « Le carburant enflammé s’est écoulé le long du tablier incliné du pont, puis dans les drains pour aller chauffer le dessous de la structure. Nous craignions que l’intégrité de différents éléments du pont ait été compromise, en particulier celle du béton. »

Après une évaluation approfondie, il a été déterminé que le pont pouvait supporter une circulation à sens unique moyennant des limites de charge. « Nous avons tous poussé un soupir de soulagement », affirme M. Frame. « La déviation autour du pont a ajouté 16 heures de trajet, ce qui a posé un gros problème de logistique aux collectivités et aux entreprises qui dépendent de la route pour le transport des marchandises. À un certain moment, nous avons même envisagé de construire un pont temporaire par-dessus la structure actuelle, mais cela n’a finalement pas été nécessaire. Les marchandises pouvaient passer sur une seule voie. »

D’autres tests, qui ont consisté notamment à prélever des carottes de béton pour évaluer les effets de la chaleur, ont été effectués par la suite. Ils ont révélé que le pont pouvait être rouvert totalement en toute sécurité. Or, l’incendie avait également endommagé le tablier, les barrières, les joints et l’infrastructure du pont. Un entrepreneur a donc été retenu par appel d’offres pour effectuer les réparations nécessaires (dont l’achèvement est prévu pour 2023) et faire en sorte que le pont puisse servir jusqu’à la fin de sa durée de vie.

Vue aérienne d'un pont qui enjambe une rivière étroite au milieu d'une forêt
Vue rapprochée d'un pont dans une forêt, dont le béton a été noirci par un incendie

Reconnaissance d’un travail bien fait

L’été 2022 n’a décidément pas été de tout repos pour notre équipe de la route de l’Alaska, dont le travail consiste généralement à effectuer des inspections opérationnelles et à superviser des projets d’entretien planifiés. « Mais nous avons des outils et des ressources à notre disposition en cas d’imprévu », indique M. Frame. « Nous pouvons compter sur des offres à commandes qui permettent d’obtenir rapidement des services d’experts, sur un contrat d’entretien, sur les relations que nous avons avec les collectivités situées le long de la route ainsi que sur une équipe dévouée pour répondre aux besoins opérationnels. »

Le travail assidu de SPAC dans la gestion des crises de 2022 a été salué par la chambre de commerce de Fort Nelson et du district avoisinant par une nomination au prix d’excellence Business and Community dans la catégorie fonction publique.

Apprenez-en plus sur le travail que nécessite la route de l’Alaska. Vous pouvez également consulter la page Nos histoires pour d’autres articles sur les programmes et les services de SPAC ainsi que l’incidence que ceux-ci ont sur la vie des Canadiennes et des Canadiens.

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