Bureau du commissaire aux langues autochtones

La création du Bureau du commissaire aux langues autochtones constitue un élément important dans la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones (la Loi). Il est composé d'un commissaire et de trois directeurs, à temps plein, qui représent les intérêts des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Rôle du Bureau du commissaire aux langues autochtones

Reconnaissant que les peuples autochtones soient les mieux placés pour diriger les efforts en ce qui touche la réappropriation, revitalisation, le maintien et le renforcement de leurs langues, le Bureau joue un rôle de soutien pour les initiatives, concernant les langues autochtones.

En vertu de la Loi, le Bureau devra, entre autres :

Le Bureau fournira aussi un rapport annuel concernant l'utilisation et la vitalité des langues autochtones au Canada, la suffisance du financement accordé aux initiatives reliées aux langues autochtones ainsi que les besoins. Le rapport inclura, le progrès réalisé, des groupes, communautés et peuples autochtones et des entités spécialisées dans la revitalisation des langues autochtones.

Processus de nomination

Le processus pour les nominations du gouverneur en conseil comprend l'établissement d'un comité de sélection chargé d'évaluer et d'identifier les candidats hautement qualifiés. Un comité de sélection modifié a été établi et comprenait des représentants des Premières Nations, des Inuit et des Métis afin de refléter la nature, la portée et le rôle unique du Bureau, du commissaire et des directeurs. Cela a permis de s'assurer que la sélection du commissaire et des directeurs soit directement influencée par les perspectives autochtones.

Commissaire et directeurs

Ronald E. Ignace, commissaire

Stsmél̓qen, Ronald E. Ignace, est membre de la Nation Secwepemc dans la région intérieure de la Colombie-Britannique. Il a été le chef élu de la bande indienne de Skeetchestn pendant plus de 30 ans, depuis le début des années 1980. Il a aussi présidé le Shuswap Nation Tribal Council ainsi que sa société culturelle, où il a mis sur pied un vaste programme de recherche et de réappropriation de la langue et de la culture secwepemc, comprenant notamment un programme novateur avec l’Université Simon Fraser.

Il est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en sociologie de l’Université de la Colombie-Britannique, et a obtenu un doctorat en anthropologie de l’Université Simon Fraser en 2008 grâce à une thèse sur l’histoire orale secwepemc. Il a co-rédigé de nombreux articles et chapitres de livres sur l’histoire, l’ethnobotanique, la langue et la culture secwepemc, notamment l’œuvre mémorable Secwepemc People, Land and Laws : Yerí7 re stsq̓ey̓s-kucw, qui présente 10 000 ans d’histoire secwepemc.

De 2003 à 2005, il a présidé le Groupe de travail ministériel sur les langues et les cultures autochtones, et de 2016 à 2021, il a coprésidé le Comité des Chefs sur les langues de l’Assemblée des Premières Nations, où il a joué un rôle fondamental dans l’élaboration du projet de loi C-91, la Loi sur les langues autochtones.

Élevé par ses arrière-grands-parents, Sulyen et Edward Eneas, et malgré le fait qu’il a été envoyé au pensionnat autochtone de Kamloops pendant plusieurs années quand il était enfant, Ron parle couramment le secwepemctsin et met en pratique depuis plus de 60 ans les habiletés traditionnelles secwepemc axées sur la terre. Ron et sa femme Marianne Ignace ont reçu en 2019 le Prix du Gouverneur général pour l’innovation en hommage à leurs décennies de recherche collaborative avec les Autochtones et leurs communautés.

Robert Watt, directeur

Depuis le début de sa carrière, Robert Watt participe à la promotion, à la protection et à la préservation de l’inuktitut. Il a organisé et animé des ateliers de terminologie; il a créé des bases de données pour les traducteurs et les interprètes; et il a personnellement contribué à l’élaboration et à l’enseignement du programme de traducteur et d’interprète pour l’éducation des adultes. Sa vision est façonnée par sa détermination et son héritage inuit, au Kativik School Board Adult Education Department.

En tant que président élu de l’Institut Culturel Avataq de 1998 à 2001, Robert a co-créé et mis sur pied la production commerciale et la mise en marché des cinq mélanges de tisane Avataq. Il a veillé à ce que tous les profits soient consacrés à la protection et à la préservation de la langue et de la culture inuites.

Robert a aussi animé le tout premier rassemblement national d’interprètes de chant guttural inuit, organisé par l’Institut Culturel Avataq. Cet événement a ouvert la voie pour que le gouvernement du Québec accorde au chant guttural un statut spécial au titre du patrimoine culturel.

Codirecteur de la Sous-commission des Inuits de la Commission de vérité et réconciliation, il a visité de nombreuses communautés canadiennes et recueilli les déclarations de près de 800 survivants des pensionnats et de traumatismes intergénérationnels. En entendant les blessures et les espoirs racontés dans ces témoignages, Robert a davantage pris conscience de son propre héritage et de sa propre identité.

Plus récemment, Robert a été président et commissaire de Kativik Ilisarniliriniq, une commission scolaire créée en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Dans ce rôle, il a soutenu activement des initiatives favorisant la protection, le renforcement et le développement de l’inuktitut par des programmes éducatifs ancrés dans l’identité et la vision du monde des Inuits.

Georgina Liberty, directrice

Georgina Liberty a consacré sa vie à préserver, à protéger et à nourrir son identité et son esprit métis. À l’adolescence, elle a travaillé comme chercheuse pour la Manitoba Metis Federation afin de retrouver les certificats fonciers des Métis. Elle est membre active de la Manitoba Metis Federation depuis 1969 et est actuellement directrice de Metis Nation 2020 – Metis 150 pour le Ralliement national des Métis, qui a souligné le 150e anniversaire du Manitoba et le rôle historique qu’a joué Louis Riel dans l’entrée du Manitoba au sein de la Confédération.

Ce poste lui a permis de se consacrer à sa passion, faire connaitre l’histoire du peuple métis et son rôle important dans le développement du Manitoba et sa relation avec le Canada.

L’expérience professionnelle diversifiée de Georgina comprend l’embauche et la mobilisation de Métis, de personnes des Premières Nations et d’Inuits afin de miser sur leurs forces et de favoriser les possibilités d’affaires, de leadership et de gouvernance.

Georgina compte de nombreuses années d’expérience dans le domaine de la gouvernance et des politiques, et a acquis un flair politique en travaillant pour le gouvernement métis à la Manitoba Metis Federation depuis plus de 20 ans, ainsi qu’avec d’autres organisations autochtones.

Georgina croit que le talent qu’elle a pour rassembler les autres lui a valu les merveilleuses relations qu’elle entretient aujourd’hui avec la communauté.

Elle croit que son désir de préserver, de protéger et de renforcer les identités des peuples autochtones est le fil conducteur qui relie tous les Autochtones dans une lutte pour faire reconnaître, protéger et respecter leurs droits.

L’expérience qu’elle a vécue en tant que Métisse dans l’Ouest du Canada et le rôle de dirigeant que son père a joué dans la communauté sont à l’origine de son incroyable expérience de vie et de ses antécédents professionnels enrichissants. Elle tire sa force de sa fière famille métisse et de ses quatre magnifiques petits-enfants.

Joan Greyeyes, directrice

Joan Greyeyes est membre de la Nation crie de Muskeg Lake dans le territoire visé par le Traité no 6 en Saskatchewan. Joan a obtenu un baccalauréat en éducation, un diplôme d’études supérieures en administration de l’éducation ainsi qu’une maîtrise en éducation de l’Université de la Saskatchewan. Son expérience en tant que cadre supérieure et ses vastes connaissances des relations avec les organisations, les gouvernements et les Autochtones au niveau postsecondaire ont contribué à son engagement envers l’éducation autochtone.

Elle met à profit de vastes connaissances acquises alors qu’elle était présidente du Saskatchewan Indian Institute of Technologies et conseillère spéciale du président sur les initiatives autochtones à l’Université de la Saskatchewan. Elle a négocié avec le gouvernement de la Saskatchewan l’adoption de la première loi au Canada (la Saskatchewan Indian Institute of Technology Act) qui reconnaît un établissement des Premières Nations comme établissement d’études postsecondaires.

En collaboration avec SaskTel, Joan a créé un centre d’appels pour assurer une couverture en langues autochtones en Saskatchewan. Les récents travaux de Joan avec l’Université de la Saskatchewan étaient axés sur la préservation et la revitalisation des langues autochtones. Elle a mis sur pied des programmes et fait des présentations à l’échelle internationale sur divers aspects de la revitalisation des langues autochtones.

Son expertise de la négociation avec des institutions et les gouvernements fédéral et provincial pour le compte des Premières Nations l’a aidée à soutenir les efforts des peuples autochtones pour se réapproprier, revitaliser, maintenir et renforcer leurs langues.

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