Musée naval de Québec

Introduction

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Proue du Protecteur, une maquette réalisée par Hubert Lavoie.

Ancré dans l’histoire navale québécoise et canadienne, le Musée naval de Québec transporte dans son sillage les récits de celles et ceux dont nous sommes les héritiers.

 
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M. Stanislas Déry à la cérémonie d’ouverture du Musée naval, en 1995

La création du Musée naval de Québec est intimement liée à celle du Complexe naval de la Pointe-à-Carcy, qui loge les édifices de la Réserve navale du Canada, dans le Vieux-Port de Québec. Au moment de la construction de l'École navale des Forces canadiennes (Québec), au cœur du complexe naval, les responsables du ministère de la Défense nationale décidèrent de profiter de l'occasion pour inclure à l'intérieur de cet édifice les locaux d'un premier musée naval au Québec. Au printemps 1995, le musée ouvre ses portes et est inauguré en présence du Très Honorable Jean Chrétien, Premier ministre du Canada. Monsieur Chrétien dévoile alors une plaque officielle qui dédie le musée au Lieutenant-Commander Joseph Alexis Stanislas Déry, ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale et principal donateur de la collection initiale du musée.

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M. Paul-Henri Bouchard en 2008.

Depuis cette époque la collection du musée ne cesse de s’enrichir et de se diversifier, permettant ainsi de mieux définir la mission de l’institution. Au cours de l’année 2008, la salle d’exposition du musée fut nommée Salle Paul-Henri Bouchard afin de souligner le dévouement de cet ancien combattant qui s’est longtemps battu afin de convaincre les autorités d’inclure un musée naval dans leur nouvel édifice. M. Bouchard est demeuré bénévole au musée pendant de nombreuses années.

 

Mission

La mission du Musée naval de Québec, entérinée en 2007 par le président du conseil d’administration et commandant-adjoint de la Réserve navale du Canada, est d’acquérir et collectionner les témoins matériels et immatériels de la Réserve navale du Canada et de l’histoire navale du Saint-Laurent; conserver et communiquer ces témoins à l’humanité pour des fins de recherches, d’éducation et de délectation; et, par le biais de ses recherches historiques, servir la société en la conscientisant aux impacts des guerres et aux valeurs de paix.

Approche Muséologique

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Maureen Spence, Édelbert Minville et Roy Woodruff, lors d’une cérémonie en hommage à Robert Spence, décédé lors du torpillage du Frederika Lensen en 1944.

La Théorie des impacts

L’ensemble des projets menés par le Musée naval de Québec au cours des dernières années a toujours été animé du même objectif, soit celui de présenter, par le biais de la muséologie, un conflit étudié dans sa globalité en montrant les différents impacts qu’il a eu sur la société dans le but d’offrir une histoire militaire signifiante s’inscrivant au cœur de la grande Histoire.

Pour atteindre ses objectifs, le Musée naval de Québec a élaboré une théorie qui se définit ainsi : la présentation, l’analyse et la juxtaposition de l’ensemble des impacts découlant d’une, ou de plusieurs période(s) conflictuelle(s) dans un contexte historique et géographique déterminé et dans une temporalité touchant le passé, le présent et le futur; par le biais d’une approche ethno-sociale, qui consiste à faire témoigner l’objet par les témoignages des êtres humains qui lui sont associés; et ce, dans le but d’illustrer un récit qui sera porteur d’un ou de plusieurs impact(s) résultant du ou des conflit(s), qu’ils soient d’ordre socio-culturels, environnementaux, politiques, militaires, économiques, technologiques et scientifiques ou psychologiques et épigénétiques.

Afin de contrecarrer les préjugés de la population face à l’histoire militaire, nous privilégions une approche ethno-sociale dans laquelle la dimension historique s’insère au côté de l’objet, de son récit et des témoins qui y sont lié. Cette approche doit permettre de faire parler les objets et d’en présenter leurs multiples significations.

Expositions

Héritiers des guerres

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Entrée de l’exposition Héritiers des Guerres.

« Mon père et ma mère ont vu la véritable tristesse de la guerre, à Halifax. Les bateaux y arrivaient avec les soldats blessés. Ma mère a dit qu’elle se souviendrait toujours de l’odeur des corps brûlés. » (Jeanne Lavoie, fille d’Hubert Lavoie, marin canadien)

Que restera-t-il des expériences de guerre, des histoires vécues, des choses vues et ressenties, une fois les anciens combattants disparus? Ce sont les familles et les proches qui leur survivent qui sont les véritables dépositaires de ce patrimoine à la fois sensible et universel. C’est à eux que le Musée naval de Québec donne une voix dans l’exposition Héritiers des Guerres.

Ces histoires, ce sont les descendants des anciens combattants qui nous les racontent, eux qui reçurent un peu de ce patrimoine immatériel tout au long de leur vie, au retour de leurs parents. Elles nous offrent un regard intime sur la vie de ces combattants auxquels nous devons beaucoup et jettent un regard neuf sur ces conflits qui ont secoué le monde. En prenant connaissance de ces récits au Musée naval de Québec, ce patrimoine immatériel vit aussi en vous, car vous aussi, êtes des Héritiers des Guerres.

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Mur des médailles des anciens combattants.

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Salle d’exposition du Musée naval de Québec.

Réserve ouverte

Au cœur de la salle d’exposition du Musée, découvrez les objets parmi les plus représentatifs de la collection. Des bornes informatiques ouvrent la voie à la découverte d’instruments de navigation, de médailles, d’uniformes et de maquettes de navires.

 
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Artefacts de la réserve en exposition.

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Artefacts de la réserve en exposition.

Porte virtuelle

Afin de faire découvrir les personnages marquants de l’histoire navale canadienne de la manière la plus innovatrice qui soit, le Musée naval de Québec a imaginé « Les Portes Virtuelles », des portes interactives qui permettent de faire défiler un contenu inédit sur un personnage historique tout en permettant à des individus, dans des lieux éloignés, de se voir et se parler en temps réel. Les défis techniques, d’interprétation et de fonctionnalités étaient grands et grâce à plusieurs mois de recherches et de travail nous avons trouvé la manière de créer un produit culturel, touristique et historique inédit. Notre vision était de « Créer l’illusion d’être là-bas, avec l’autre, et ouvrir un dialogue qui permet de découvrir à quel point notre histoire est liée à l’importance de l’impact des marins et de la mer sur nos sociétés!»

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Porte virtuelle Stanislas Déry

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Porte virtuelle Stanislas Déry

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Porte virtuelle Stanislas Déry

 

Collections

Artefacts

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Léo-Paul Fortin, à Halifax vers 1940, avant de s’embarquer sur le HMCS Charlottetown.

Le Musée naval de Québec conserve une vaste collection d’objets pour la plupart relié à la participation de la Marine royale canadienne lors de la Deuxième Guerre mondiale et à l’histoire de la Réserve navale du Canada, principalement au Québec. Souvenirs de guerres, instruments de navigation, uniformes et maquettes de navires témoignent de l’implication d’hommes et de femmes dont les sacrifices furent nombreux afin de servir leur pays et le monde.

 
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Bâchi (chapeau de marin) de la Marine royale canadienne.

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Médailles militaires d’anciens combattants.

Archives

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Carte du siège de Québec en 1690 par l’amiral William Phips.

Les dizaines de mètres de documents d’archives préservés dans la voûte du Musée naval permettent de plonger dans le quotidien des anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale. Enrôlement, angoisse et courage, retour à la vie civile; le panorama est vaste et ne cessera d’être exploré par le Musée. Une collection de cartes et de plans, pouvant remonter au Régime français, ajoute à la profondeur et aux possibilités que cette collection offre afin de documenter les projets futurs du Musée.

Volumes

La bibliothèque du Musée recèle plus de 5000 ouvrages, la majorité couvrant l’histoire de la Marine royale canadienne, la Deuxième Guerre mondiale et celle du fleuve Saint-Laurent. Une collection de livres rares est aussi conservée afin de préserver certains exemplaires uniques, tels qu’une copie du volume de Richard Hakluit, Principal Navigations, Voyages, and Discoveries of the English Nation, datant de 1599.

 

Objets d’intérêt

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Sabre honorifique offert à Frédéric Rolette en 1814.

Le sabre de Frédéric Rolette

Combattant de la première heure en 1812, Rolette entama sa carrière sous les pavillons de l’amiral Horatio Nelson à la fin du 18e siècle. En prêt au Musée, le sabre de l’officier Frédéric Rolette, héros de la guerre anglo-américaine de 1812, est parmi les objets les plus précieux conservés au musée. Blessé et de retour dans la ville de Québec en 1814, un groupe de la ville se ligua afin de lui offrir un somptueux cadeau : sabre à lame d’acier damasquinée, surmonté d’un pommeau à tête de lion, avec fourreau de cuivre doré incrusté de peau de crocodile noire et gravé de figures mythologiques. Décédé dans l’indifférence, mais soutenu par sa famille immédiate, la mémoire de Frédéric Rolette perdura dans ce symbole d’un autre temps. Le courage et la valeur de Rolette furent enfin reconnus des années plus tard et l’un des navires de patrouille arctique de la Marine royale canadienne porte désormais son nom : le NCSM Frédérick Rolette.

Lien : Biographie : Lieutenant Frédérick Rolette
 

Yacht historique Jeffy Jan II

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Le HMC Harbour Craft 54, ancien Jeffy Jan II, sur le fleuve Saint-Laurent en 1943.

Le Jeffy Jan II est fabriqué en 1939 par la société Chris Craft. Son premier propriétaire, Herbert Caldwell, l’acquiert pour 7 500 dollars. A l’instar de tant d’autres, Herbert Caldwell, lui-même ancien combattant, participera à l’effort de guerre en louant son yacht pour 1 dollar par an à la Marine canadienne, puis en le revendant en 1943 pour 6 500 dollars. A partir de 1940, le Jeffy Jan II est commissionné par la Marine royale canadienne sous le nom de HMC HC-54, qui lui assigne la tâche du déplacement du personnel militaire sur le Saint-Laurent. Il est notamment utilisé par le gouverneur général, lord Athlone et son épouse, la princesse Alice. Il est donc institutionnalisé et devient l’image d’une nation en guerre.

Le Jeffy Jan II renait en tant qu’instrument au service de l’armée et incarne désormais la logistique, la diplomatie et la Marine royale canadienne. Transformé en bateau protocolaire, il est utilisé lors de la cérémonie du flambeau de la Victoire de 1941. Il participe ensuite aux conférences de Québec de 1943 et de 1944, qui ont vu s’élaborer le débarquement de Normandie et la réorganisation de l’Europe d’Après-guerre. Le Jeffy Jan II assure alors la liaison entre la terre et le fleuve, amenant nombre de personnalités influentes au lieu symbolique qu’est l’Anse-au-Foulon.

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Le Jeffy Jan II, entièrement restauré et exposé au bassin Brown en 2018.

En 1946, la Marine canadienne se dessaisit du Jeffy Jan II et le revend pour un dollar à Alfred-Eugène Marois. La réputation du bateau, qui a transporté d’éminentes personnalités, pousse son nouveau propriétaire à ne pas le rebaptiser et à pérenniser le nom de Jeffy Jan II. Alfred-Eugène Marois ne garde pas longtemps sa nouvelle acquisition et en 1948, il le transmet à son beau-fils Edgar Venner Shee. En 1972, Roland Cantin rachète le Jeffy Jan II, qui se trouve alors dans un piteux état. Son nouveau propriétaire entreprend plusieurs réparations et transformations pour redonner de la prestance au bateau. En 1981, il installe de nouveaux moteurs et une génératrice, le tout fonctionnant dorénavant au diesel. Amarré dans sa propriété de Saint-Romuald, le Jeffy Jan II effectue sa dernière sortie en 2007.

En 2014, laissé pour compte, il est finalement racheté par le Musée naval de Québec, qui commanda sa restauration complète pour en faire la vedette d'une exposition ouvrant ses portes en 2017. Le yacht est aujourd'hui un témoin naval de plus de 80 ans d'histoire québécoise et canadienne et porteur d'histoires autant personnelles que révélatrices des grands moments décisifs de l'Histoire.

 

Caronade de 1805

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La caronade de 1805 du Musée naval de Québec en restauration. Ce canon est aujourd’hui exposé à l'entrée du Musée de façon permanente.

Au printemps 2004, un résident de Rimouski en voie d’emménager à Québec contacte le Musée naval de Québec afin d’offrir un « vieux canon » qu’il possède et dont il doit se départir. Il ne sait que très peu de choses de cette pièce d’artillerie, qui lui vient de son père, le lieutenant-colonel J. Émilien Amiot, sinon qu’elle est d’origine anglaise, à cause du symbole de pointe de flèche gravé sur le canon, le broad arrow de la Royal Navy. Au cours des quinze années qui suivirent, le canon en question, une caronade pour être plus précis, n’a eu de cesse de nous intriguer. Les recherches entourant sa biographie nous conduisirent sur les traces de l’histoire canadienne et nous firent découvrir des personnages plus grands que nature. Un lieutenant-colonel ayant participé à la Deuxième Guerre mondiale, un industriel Québécois fondateur d’un empire, un lieutenant-gouverneur héros de la Guerre des Boers sans compter le passé militaire de la caronade qui nous fit remonter jusqu’aux Guerres napoléoniennes. La caronade est désormais l’un des objets les plus emblématiques du musée.

 

Recherches

Histoire navale

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Exposition virtuelle Pirates ou Corsaires, réalisée en collaboration avec le Musée maritime du Québec.

Au fil des ans, le Musée a réalisé plusieurs recherches qui ont permis d’approfondir divers thèmes souvent moins connus de l'histoire. Les travaux des chercheurs du Musée, à la fin des années 1990, ont pavé la voie à la réalisation de l’exposition itinérante Impacts 1942-1944 : la Bataille du Saint-Laurent. Cette exposition a, de plus, remporté le prix d’excellence de l’Association des musées canadiens en 2004.

Les recherches concernant la présence corsaire en eaux canadiennes du 17e au 19e siècle ont permis de réaliser l’exposition virtuelle Pirates ou Corsaires? À l’Abordage sur le Saint-Laurent. Une fois de plus, le musée a été récompensé et a remporté le prix Télé-Québec de la Société des Musées du Québec. (www.corsaires.ca). Plusieurs autres recherches, en collaboration avec divers partenaires, ont permis la réalisation de divers projets, tel celui du Centre national des naufrages de Baie-Trinité.

Muséologie militaire

Le Musée a sans cesse voulu jumeler recherches historiques et innovation en matière de muséologie militaire. Outre son approche originale baptisée la Théorie des Impacts ©, le musée a effectué nombre d’entrevues auprès d’anciens combattants et leurs familles afin de développer le concept d’Héritiers des guerres. Ces travaux ont mené le Musée à imaginer une exposition novatrice sur ce thème et à créer un premier réseau de Portes virtuelles qui mettent en lumière la vie de marins de toutes les époques.

Contact et localisation

Localisation

Le Musée naval de Québec est situé dans le Vieux-Port de Québec à l’extrémité de l’édifice Achille-Pettigrew de l’École navale des Forces canadiennes.

Par la route : Rue Dalhousie, coin rue du Quai Saint-André
En autobus : Parcours 1 et 11
En traversier : Selon horaire de la Société des traversiers du Québec
En vélo : Piste cyclable du littoral
À pied : Via les quais 21 et 22 et le long de celui du bassin Louise du Port de Québec

Contact

Musée naval de Québec
170 Dalhousie
Québec, QC
G1K 8M7

Téléphone - Courriel
Tél. 418-694-5387
Courriel : museenavaldequebec@forces.gc.ca

 

Heures d’ouverture : Consulter la page Facebook du Musée afin de connaître l’horaire selon les saisons.

Tarif : L’admission au Musée naval de Québec est gratuite en tout temps

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