Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada

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No de cat.: CW66-582/2018F-PDF
ISBN : 978-0-660-27224-5

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© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, 2018

Le Québec n’a pas signé l’Accord sur la protection des espèces en péril et possède sa propre Loi sur les espèces menacées et vulnérables (LEMV). Il collabore activement avec le gouvernement fédéral à l’égard de la conservation des espèces menacées d’intérêt commun par l’entremise de l’Entente Canada-Québec sur les espèces en péril. Ainsi, le Québec ne participe pas à l’élaboration de politiques et de mécanismes pancanadiens en matière de conservation des espèces en péril, et, ce faisant, ne mettra pas en oeuvre l’approche pancanadienne proposée. Le Québec entend travailler en complémentarité avec le gouvernement fédéral dans l’établissement de priorités à l’égard du rétablissement des espèces en situation précaire, et ce, à l’intérieur des mécanismes déjà existants.

Introduction

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux travaillent à la conservation de la biodiversité canadienne depuis des décennies.

Face au constat du déclin continu des populations d’espèces sauvages du Canada, nous sommes déterminés à redoubler d’efforts. Nous réitérons notre engagement envers l’Accord pour la protection des espèces en péril et le cadre national complémentaire.   En nous appuyant sur ces éléments fondamentaux, nous concentrerons nos efforts collaboratifs sur les priorités communes qui nous permettent de satisfaire le plus possible   à nos exigences collectives relatives aux espèces en péril au moyen d’approches axées sur les écosystèmes et des espèces multiples, ainsi que sur le renforcement de la mise en œuvre de nos objectifs communs afin de maximiser les avantages de la conservation de la biodiversité et d’espèces multiples.

Ces priorités seront guidées par des principes convenus et des critères communs dans le but de soutenir une approche transformatrice de l’opérationnalisation de la conservation des espèces en péril, comme il est expliqué ci-dessous.

Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril

Nouveaux principes pour orienter le travail de mise en œuvre collaboratif

Lieux prioritaires Espèces prioritaires Menaces prioritaires

Critères

  1. Valeurs de biodiversité
  2. Situation quant à la conservation
  3. Optimisation des frontières
  4. Possibilité d’atteindre les objectifs de conservation
  5. Occasions de leadership et de partenariats

Critères

  1. Valeur écologique
  2. Situation quant à la conservation
  3. Valeur sociale et culturelle
  4. Possibilité d’atteindre les objectifs de conservation
  5. Occasions de leadership et de partenariats

Critères

  1. Impact de la menace
  2. Possibilité d’atteindre les objectifs de conservation
  3. Occasions de leadership et de partenariats
  • Définition des priorités
  • Planification de l’intervention concertée
  • Investissements et mise en œuvre
  • Surveillance et rapports
  • Définition des priorités
  • Planification de l’intervention concertée
  • Investissements et mise en œuvre
  • Surveillance et rapports
  • Définition des priorités
  • Planification de l’intervention concertée
  • Investissements et mise en œuvre
  • Surveillance et rapports

Résultats et avantages

Principes pour orienter le travail de mise en œuvre collaboratif de mesures de conservation

Bien que tous s’accordent sur la nécessité de transformer les approches à l’égard de la conservation de la biodiversité et des espèces en péril, et en particulier de passer à des approches plus axées sur les écosystèmes et des espèces multiples, de déployer des efforts plus ciblés et collaboratifs et d’accroître l’accent sur la mise en œuvre, il reste que les progrès en sont à un stade préliminaire. Il existe toutefois une volonté et un engagement fermes d’accélérer les progrès. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de l’ensemble de principes ci dessous pour guider le travail collaboratif et opérationnaliser la transformation des approches pour qu’elles soient davantage axées sur les écosystèmes et des espèces multiples, en s’appuyant sur les efforts de collaboration existants déployés dans le cadre de l’Accord national pour la protection des espèces en péril et les accords bilatéraux entre le gouvernement fédéral et le gouvernement d’une province ou d’un territoire sur la conservation des espèces en péril.

Approches axées sur les écosystèmes et des espèces multiples

Dans la mesure du possible, les gouvernements élaboreront et mettront en œuvre des initiatives multi espèces, fondées sur les écosystèmes ou axées sur les menaces qui maximisent collectivement la capacité à protéger les espèces en péril et à assurer leur rétablissement et qui reconnaîtront que, dans certaines situations, les approches axées sur une seule espèce sont préférables ou nécessaires afin de respecter nos obligations collectives de protection et de rétablissement des espèces en péril.

Priorités communes

Le cas échéant, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaboreront pour cibler leurs efforts de conservation sur les espèces, les lieux et les menaces prioritaires communs. Un ensemble de priorités communes, établies et sélectionnées de manière bilatérale ou multilatérale selon le cas, sera au centre d’une mise en œuvre collaborative au cours des cinq à dix prochaines années, en fonction des éléments suivants :

Leadership partagé

Les approches en matière de planification et de mise en œuvre reconnaîtront et souligneront les compétences fédérales, provinciales et territoriales communes, et quelle instance est la mieux placée pour agir, y compris :

Participation des autochtones

Les approches de planification et de mise en œuvre viseront à renouveler les relations et à renforcer la collaboration entre nos gouvernements et les peuples autochtones des façons suivantes :

Partenariats renforcés

Les approches de planification et de mise en œuvre reconnaîtront les avantages de renforcer les partenariats, et en particulier de favoriser la participation des peuples autochtones, du secteur privé, des ONG et d’autres intervenants à la planification et à la prise de mesures.

Renforcement de la base de données probantes pour la prise de décisions

Les données probantes à l’appui de la planification et de la mise en œuvre de mesures de rétablissement des espèces en péril seront améliorées grâce aux mesures ci-dessous:

Investissements harmonisés

Les investissements seront harmonisés avec les priorités communes, ce qui permettra de reconnaître :

Surveillance et production de rapports améliorées

La surveillance et la production de rapports sur les mesures, les dépenses et les résultats seront améliorées afin de permettre :

Considérations et critères de définition des priorités communes

A. Considérations et critères de définition des lieux prioritaires en collaboration avec des partenaires

Un lieu prioritaire peut se décrire comme une zone géographique précise de valeur élevée sur le plan de la biodiversité présentant un thème écologique reconnaissable et une importance sociale qui peut être intuitivement définie comme un « lieu » distinct par les gens qui y vivent et qui gèrent son infrastructure et ses ressources naturelles renouvelables et non renouvelables. Les considérations et critères proposés pour définir les lieux prioritaires en collaboration avec des pourraient comprendre les cinq éléments suivants :

Valeurs de biodiversité

Reconnaissance des d’espèces en péril significatives et d’autres valeurs de biodiversité à une échelle régionale ou nationale :

Situation quant à la conservation

Reconnaissance que les valeurs de biodiversité sont en déclin et qu’elles sont menacées par des activités anthropiques connues :

Optimisation des frontières

Superficie spatiale adéquate pour cibler les efforts de conservation :

Possibilité d’atteindre les objectifs de conservation

Occasion concrète d’atteindre des objectifs de conservation significatifs et mesurables dans un délai raisonnable (de 5 à 10 ans), reconnaissant que les améliorations de la situation quant à la conservation prennent habituellement beaucoup de temps (de 10 à 50 ans) et que les mesures de conservation doivent être soutenues pour maintenir les acquis :

Occasions de leadership et de partenariats

Un contexte regroupant plusieurs compétences qui inclut les mandats, responsabilités et rôles du gouvernement du Canada, des provinces et territoires, des peuples autochtones, des municipalités et d’autres partenaires :

B. Considérations et critères de définition des espèces prioritaires en collaboration avec des partenaires

Des approches collaboratives axées sur une seule espèce peuvent être préférables ou nécessaires afin de prendre des mesures de conservation dans le cadre de scénarios de menaces complexes, ainsi que pour des espèces importantes sur le plan écologique, largement répandues et transfrontalières, et leurs écosystèmes. Concentrer les efforts sur l’atteinte d’objectifs de conservation pour un nombre gérable d’espèces prioritaires et sur l’élimination de nombreux obstacles à leur rétablissement dans l’ensemble de leur aire de répartition, peut se révéler très avantageux pour de multiples espèces en péril, d’autres espèces sauvages et les valeurs de biodiversité connexes. Des mesures de protection et de rétablissement collaboratives et multigouvernementales sont déjà en cours pour le caribou boréal et le caribou des montagnes du Sud. Les considérations et critères proposés pour définir un ensemble national d’espèces prioritaires en collaboration avec des partenaires, et qui trouveront écho auprès des Canadiens, pourraient comprendre les éléments suivants :

Valeur et rôle écologiques

Recensement des espèces dont l’habitat est étendu, et qui ont un rôle écologique crucial, général ou autrefois important, à une échelle régionale ou nationale :

Situation quant à la conservation

Reconnaissance que l’espèce est en déclin et qu’elle est soumise à des menaces précises :

Valeur sociale et culturelle

Les espèces sont socialement et culturellement importantes, et peuvent avoir un statut emblématique :

Possibilité d’atteindre les objectifs de conservation

Occasion concrète d’atteindre des objectifs de conservation significatifs et mesurables dans un délai raisonnable (de 5 à 10 ans), reconnaissant que les améliorations de la situation quant à la conservation prennent habituellement beaucoup de temps (de 10 à 50 ans) et que les mesures de conservation doivent être soutenues pour maintenir les acquis :

Occasions de leadership et de partenariats

Un contexte regroupant plusieurs compétences qui inclut les mandats, responsabilités et rôles du gouvernement du Canada, des provinces et territoires, des peuples autochtones, des municipalités et d’autres partenaires :

C. Considérations et critères de définition des menaces prioritaires en collaboration avec des partenaires

La conservation efficace des espèces en péril requiert de cerner et d’atténuer les menaces à leur existence. La détermination des activités de secteur ou des menaces à fortes répercussions à l’échelle nationale ou régionale, lorsqu’il est possible d’avoir une influence positive grâce à des initiatives d’atténuation fondées sur les secteurs ou les menaces, constitue l’une des stratégies clés d’amélioration des résultats de conservation dans l’ensemble du Canada. Les considérations et critères proposés pour définir l’importance relative et la priorité des initiatives de secteur et des menaces pourraient comprendre les éléments suivants:

Impact de la menace

Identification des activités spécifiques d’un secteur et des menaces prédominantes qui ont des répercussions à l’échelle régionale ou nationale. Différentes menaces et activités spécifiques à des secteurs ont des niveaux d’impact variables selon les espèces, les habitats, l’écosystème et les paysages en question :

Possibilité d’atteindre les objectifs de conservation

Occasion concrète d’atteindre des objectifs de conservation importants et mesurables dans un délai raisonnable (de 5 à 10 ans) :

Occasions de leadership et de partenariats

Un contexte regroupant plusieurs compétences qui inclut les mandats, responsabilités et rôles du gouvernement du Canada, des provinces et territoires, des peuples autochtones et d’autres partenaires :

Résultats et avantages

Amélioration des résultats en matière de conservation pour un plus grand nombre d’espèces en péril

Les priorités et investissements harmonisés créent des synergies pour de multiples espèces et habitats et mettent l’accent sur les causes profondes des déclins.

Amélioration du rendement des investissements

Maximiser le nombre d’espèces pour lesquelles des mesures de protection et de rétablissement sont mises en œuvre en investissant dans les priorités pour des espèces multiples avec une vaste couverture nationale.

Accroissement des avantages connexes pour la biodiversité et les écosystèmes

Les approches multi-espèces et écosystémiques de conservation des espèces en péril procurent des avantages connexes sur les plans suivants :

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