Le Plan de réduction des émissions du Canada pour 2030 - Annexe 4
En vertu de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, le ministre d’Environnement et Changement climatique Canada doit, lorsqu’il établit un plan de réduction des émissions, donner aux personnes intéressées la possibilité de présenter des observations, de la manière qu’il estime appropriée. Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a lancé un processus de participation du public pour le Plan de réduction des émissions (PRE) de 2030 afin de recueillir les contributions des personnes, des collectivités et des organismes intéressés. Le processus de participation du public visait à déterminer les mesures à prendre pour atteindre l’objectif du Canada de 2030, qui consiste à réduire les émissions de 40 à 45 % en deçà des niveaux de 2005, les possibilités et les défis associés à l’atteinte de l’objectif de carboneutralité d’ici 2050, ainsi que la façon dont le public aimerait participer à l’avenir à l’établissement d’objectifs et l’établissement de PRE en vertu de la Loi.
Un portail de soumission en ligne a été lancé le 10 décembre 2021, et les intervenants ont été invités à envoyer leurs contributions par courriel. Au cours des premières semaines, ECCC a reçu un grand nombre de contributions, démontrant l’importance des enjeux liés aux changements climatiques pour les Canadiens. En raison de ce niveau élevé d’intérêt pour le processus de mobilisation, le 14 janvier, le ministre a annoncé que la date limite pour les contributions serait reportée au 21 janvier 2022 à 11 h 59 (HNP). En fin de compte, ECCC a reçu plus de 30 000 contributions d’intervenants et de Canadiens.
Résumé de la méthodologie
Vue d’ensemble des mémoires au portail de soumission en ligne
Description longue
Figure 1. Vue d’ensemble des mémoires au portail de soumission en ligne
- Nombre de réponses : 15 788
- Réponses complètes : 12 390
- Réponses incomplètes : 3 398
- Taux de réponses complètes : 78,48%
Province de résidence des répondants, le top 5 :
- Ontario : 35 %
- Colombie britannique : 20 %
- Alberta : 20 %
- Québec : 9 %
- Saskatchewan : 3 %
Secteurs considérés comme ayant les meilleures possibilités de réductions d’émissions :
- Industrie lourde : 15 %
- Transports : 14 %
- Bâtiments : 13 %
- Électricité : 13 %
Le portail de soumission en ligne a été programmé et administré à l’aide de SimpleSondage. Le portail de soumission en ligne a reçu 15 788 réponses au total, avec un taux d’achèvement de 78 %. 90 % des répondants étaient des particuliers et 3 % ont indiqué qu’ils représentaient une entreprise ou une association d’entreprises. Des contributions ont été reçues de toutes les provinces et de tous les territoires, avec 35 % des répondants venant de l’Ontario, 20 % de la Colombie-Britannique et 20 % de l’Alberta. ECCC a également reçu 14 380 mémoires par courriel de Canadiens et d’intervenants, dont des municipalités, des entreprises, des associations industrielles et des organisations non gouvernementales.
Les fonctionnaires du Ministère ont utilisé un logiciel d’analyse qualitative pour examiner et analyser les présentations. De plus, un examen approfondi des lettres et des rapports reçus des intervenants par courriel et un échantillon des contributions présentées par le portail en ligne ont été effectués.
Principales constatations
Les intervenants et les CanadiensNote de bas de page 1 ont partagé une grande variété d’idées sur la façon de réduire les émissions au Canada et, malgré des perspectives générales, un certain nombre de thèmes communs ont émergé. La grande majorité des communications étaient favorables à une action climatique accrue. Les présentations ont souvent fait état de préoccupations au sujet de l’abordabilité des solutions climatiques pour les Canadiens, demandant au gouvernement d’augmenter le financement, d’investir dans le secteur privé et de veiller à ce que les inégalités financières soient prises en compte dans les politiques et les programmes climatiques. Un autre thème était l’importance d’une transition juste et équitable pour les travailleurs. Enfin, le processus de participation a démontré que les Canadiens sont impatients de participer à l’avenir aux questions liées aux changements climatiques et aimeraient que le gouvernement sensibilise davantage le public aux répercussions et aux mesures climatiques, et fasse rapport sur les progrès réalisés dans la réalisation de nos objectifs.
Voies vers 2030 et 2050
Ensemble de l’économie
La majorité des Canadiens s’est dite d’accord avec l’approche actuelle du modèle et de la trajectoire de tarification de la pollution par le carbone, ou a déclaré qu’elle devrait être augmentée, tandis que certains Canadiens n’étaient pas favorables à la tarification de la pollution par le carbone. Indépendamment de leur appui à l’approche actuelle, de nombreuses personnes ont mentionné des considérations concernant l’applicabilité de la tarification de la pollution au carbone (par exemple, quels secteurs devraient être inclus, si elle devait cibler l’industrie ou les particuliers, etc.), et la façon dont les produits de la tarification de la pollution par le carbone devraient être retournés. Certains ont également mentionné que l’économie canadienne bénéficierait d’ajustements de carbone aux frontières pour rester concurrentielle.
De nombreux intervenants ont également exprimé leur soutien à la tarification de la pollution par le carbone et ont indiqué qu’il importait d’établir une trajectoire claire de tarification de la pollution par le carbone. Ils ont également fait remarquer que la prévisibilité des politiques en matière de réglementation est essentielle pour faciliter la transition vers la carboneutralité, et ils ont suggéré d’explorer les ajustements frontaliers en matière de carbone. Il a également été souligné que la Norme sur le carburant propre et d’autres outils politiques valorisaient correctement la réduction du carbone et suggéré de réorienter l’utilisation des produits de la tarification industrielle du carbone vers la production d’électricité à faible émission.
Bâtiments
De nombreux Canadiens étaient favorables à des rénovations écoénergétiques, notamment en ce qui concerne les incitatifs à réaliser des rénovations dans les maisons plus anciennes, avec des rénovations réalisées de façon accessible et abordable, en tenant compte des facteurs socio-économiques. L’accent a également été mis sur l’élaboration de codes du bâtiment afin d’atteindre l’efficacité énergétique, de nombreux répondants voulant que les bâtiments soient carboneutres ou mettent en œuvre des normes de logement passif. De nombreux Canadiens ont souligné l’importance de codes de construction carboneutres et de profondes rénovations pour décarboniser le secteur des bâtiments et atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
L’accent mis sur les énergies renouvelables et propres a également été un point important pour de nombreux Canadiens, qui s’éloignaient des combustibles fossiles pour se tourner vers l’électrification, l’énergie solaire, la géothermie et les thermopompes. Les Canadiens se sont partagés sur la question du chauffage au gaz naturel, beaucoup de gens étant favorables à la poursuite de l’utilisation du gaz naturel, mais plus de gens s’y sont opposés. De nombreuses communications faisaient également état de matériaux de construction, notamment la réduction du carbone intégré dans les matériaux de construction, l’utilisation de matériaux recyclés et l’augmentation de l’isolation des bâtiments. Certains Canadiens ont appuyé des logements à densité élevée pour décourager l’étalement urbain et ont encouragé la marche dans les villes. Enfin, les Canadiens ont exprimé leur appui à l’aménagement de bâtiments et de maisons à toits verts, ainsi qu’à la capacité de chargement des véhicules électriques.
Les intervenants se sont déclarés favorables à l’encouragement des matériaux à faible émission de carbone dans la construction, à l’accroissement des investissements et des incitations à la modernisation, ainsi qu’à l’accélération de l’élaboration et de l’adoption de codes du bâtiment. Les municipalités ont souligné les possibilités d’harmoniser les programmes fédéraux de prêts pour la rénovation énergétique domiciliaire majeure avec les programmes de prêts provinciaux et municipaux, et ont suggéré d’élargir l’admissibilité aux programmes de financement. Les autres suggestions comprennent le financement et l’appui de la recherche sur les pratiques exemplaires en matière de carboneutralité résidentielle dans un climat froid et les réaménagements prêts à la carboneutralité, la création d’une norme nationale d’analyse comparative de l’énergie commerciale et institutionnelle pour réduire au minimum le chevauchement des efforts entre les municipalités, les provinces et les territoires, et l’exploration de la fabrication ou de l’achat en masse de technologies et d’équipements écoénergétiques, comme les thermopompes, les chauffe-eau carboneutres, les panneaux solaires et les technologies d’énergie renouvelable.
Électricité
Les Canadiens ont souvent mentionné l’appui à davantage de sources de production d’électricité renouvelable au Canada. On a souvent fait mention de l’énergie géothermique, marémotrice, éolienne, solaire et hydraulique, ainsi que de la production d’énergie nucléaire. D’ici à 2050, la demande d’électricité augmenterait de façon significative en raison de l’électrification dans d’autres secteurs. Pour cette raison, ils ont indiqué que le Canada devrait accroître la production d’électricité renouvelable, moderniser et améliorer les réseaux et améliorer le stockage du réseau. Cependant, de nombreux Canadiens ont fait part de leurs préoccupations au sujet de l’impact environnemental des grands barrages, des émissions de GES générées par la production de panneaux solaires et d’éoliennes et de l’élimination de matériaux comme le cobalt. D’autres idées communes comprenaient un soutien supplémentaire aux interconnexions, la nationalisation du réseau, les microréseaux et la possibilité pour les consommateurs de produire de l’électricité (principalement à partir du solaire).
De nombreux Canadiens ont indiqué qu’ils étaient favorables à une substitution du charbon et des combustibles fossiles, et ils ont souvent mentionné le gaz naturel, les énergies renouvelables et le nucléaire comme solutions de rechange possibles. On a fait observer que le nucléaire serait une option à explorer pour remplacer le charbon et les combustibles fossiles dans les collectivités éloignées et là où l’hydroélectricité n’est pas possible. Les Canadiens ont également suggéré d’appliquer le système canadien de tarification de la pollution par le carbone aux centrales électriques, d’interdire les installations alimentées au charbon et au gaz et d’utiliser le captage et le stockage du carbone sur place. Un changement dans les habitudes des consommateurs a également été mentionné, ainsi que des incitations pour les particuliers et les entreprises à réduire leur consommation d’énergie.
Les intervenants ont fait observer que les nouvelles technologies et infrastructures à faible émission de carbone seraient importantes pour répondre à la demande accrue d’électricité, ainsi qu’à une main-d’œuvre élargie. Les principales suggestions visant à faire la transition du secteur comprennent la prévisibilité des politiques, la détermination des possibilités de réduction des émissions propres à chaque région et la mise à jour des cadres réglementaires. Ils ont également recommandé de faciliter les partenariats entre les compagnies d’électricité et les collectivités autochtones en matière d’énergie propre afin de réduire la dépendance à l’égard du diesel et d’autres combustibles fossiles dans les collectivités nordiques et éloignées. Les municipalités se sont déclarées favorables à l’adoption d’une norme nationale sur l’électricité propre et ont encouragé la production d’électricité renouvelable à l’échelle des services publics dans les administrations qui disposent d’un réseau à forte intensité de carbone.
Industrie lourde/pétrole et gaz
Un large éventail d’opinions ont été exprimées au sujet de l’industrie pétrolière et gazière. La majorité des contributions des Canadiens préconisait une action plus vigoureuse en matière de climat, avec des thèmes communs comme l’élimination des subventions aux combustibles fossiles, l’élimination progressive du pétrole et du gaz et le remplacement par des sources d’énergie plus propres, et l’assurance d’une transition juste pour les métiers touchés. Les Canadiens ont souvent préconisé l’abandon progressif de l’utilisation des combustibles fossiles sur une période plus courte et le remplacement de ceux qui ont des sources d’énergie propres comme l’énergie éolienne, solaire et géothermique, tout en renforçant la réglementation sur les entreprises pour éliminer les émissions.
Pour les contributions qui ont souligné l’importance de l’industrie pétrolière et gazière au Canada, des thèmes communs ont été le remplacement du charbon par du gaz naturel, l’utilisation de technologies propres comme le captage, l’utilisation et le stockage du carbone pour continuer l’extraction des ressources de façon plus propre, et l’importation et l’exportation de pétrole et de gaz naturel, y compris l’exportation pour remplacer le charbon et d’autres combustibles à forte intensité d’émissions à l’échelle internationale. La majorité des contributions étaient en faveur d’autres industries, comme le ciment ou l’acier, utilisant des technologies propres pour réduire les émissions de leurs activités.
Certaines recommandations des intervenants pour le secteur de l’industrie lourde comprennent la mise en œuvre d’exigences réglementaires unifiées avec clarté et stabilité à long terme, ainsi qu’un système complet d’évaluation des répercussions réglementaires. Les intervenants ont également exprimé leur appui aux mesures d’incitation au captage, à l’utilisation et au stockage du carbone (CUSC). Les intervenants ont pris note de nombreuses considérations relatives à la réduction des émissions dans le secteur pétrolier et gazier, y compris le soutien à l’investissement et à l’innovation, l’élaboration de lois et de règlements uniformes dans tout le pays et l’assurance d’un environnement économique concurrentiel avec des crédits d’impôt pour le CUSC, l’hydrogène vert et des partenariats avec les peuples autochtones. Ils ont également souligné l’importance pour la politique climatique de réduire le risque de fuite de carbone et de s’aligner autant que possible sur les États-Unis afin de minimiser les impacts sur la compétitivité.
Ces thèmes ont également été partagés lorsque les Canadiens et les intervenants ont exposé les perspectives d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Certains Canadiens se sont dits préoccupés par le fait qu’ils comptent trop sur le CUSC pour réduire leurs émissions, notant qu’il ne devrait être utilisé qu’une fois tous les efforts visant à éliminer les émissions épuisés, et ont suggéré que seul l’hydrogène vert devrait être exploré. De nombreux intervenants ont indiqué que la réalisation des objectifs de carboneutralité nécessiterait des changements importants aux modèles réglementaires et législatifs traditionnels et ont recommandé la création de groupes de travail conjoints avec les industries afin d’explorer davantage les voies carboneutres dans ces secteurs.
Transports
De nombreux Canadiens ont exprimé leur appui à l’écologisation des parcs de véhicules avec de l’électricité et des carburants de remplacement par des incitatifs à l’achat, une infrastructure de recharge améliorée, des règlements ciblés, des quotas de vente et un soutien à la recherche et au développement continus. L’abordabilité et l’accessibilité ont été des préoccupations fréquemment exprimées : un financement accru pour faire des achats de VZE, l’installation d’infrastructures de tarification, rendre les transports en commun plus abordables et plus accessibles, et une augmentation des installations de transport actif et sécuritaire ont été largement encouragés. Les Canadiens ont fait remarquer que d’ici 2050, l’infrastructure pour la recharge des véhicules électriques, l’hydrogène ou d’autres carburants de remplacement devrait être installée partout au pays, surtout dans les régions rurales et du Nord où les gens ne peuvent compter sur les transports publics. Ils ont également souligné l’importance de l’amélioration des systèmes ferroviaires à haut rendement, de l’expansion du transport en commun et de l’infrastructure de transport actif pour réduire la dépendance à l’égard des véhicules individuels lorsque c’est possible. Un certain nombre de Canadiens ont également encouragé les gouvernements à montrer l’exemple en écologisant les parcs gouvernementaux et en minimisant les déplacements aériens du gouvernement.
Un certain nombre de Canadiens a appuyé une approche canadienne visant à écologiser le réseau de transport dans son ensemble, y compris la fabrication, la production de carburant et l’autosuffisance énergétique, et bon nombre de ces contributions ont appuyé l’utilisation de pipelines pour transporter le carburant canadien dans l’ensemble du pays. Les autres recommandations comprennent une meilleure planification urbaine à long terme, pour les collectivités habitables où les produits, les services et les emplois sont facilement accessibles sans déplacements importants par véhicule, et pour les possibilités accrues de télétravail. La diminution du service d’autobus interurbain/provincial a été notée, avec l’appui à un service d’autobus national en plus de l’amélioration du transport ferroviaire, y compris dans les collectivités rurales et éloignées.
Les recommandations des intervenants comprenaient une harmonisation continue avec les normes de réduction des émissions de GES et de critères des véhicules légers des États-Unis et une stratégie holistique visant à encourager l’adoption et l’utilisation des VZE légers par les consommateurs. Les intervenants ont également recommandé l’établissement d’un programme de mise au rebut des véhicules afin d’encourager l’adoption de VZE et ont manifesté leur appui à l’établissement d’un crédit d’impôt à l’investissement pour la production de CUSC et d’hydrogène. Les municipalités ont exprimé leur appui aux mesures d’incitation aux VZE, au financement de l’électrification des réseaux de transport en commun et à l’infrastructure de transport actif. Ils ont également préconisé des incitatifs financiers pour l’infrastructure de tarification des véhicules électriques à domicile, en milieu de travail et en parc automobile, ainsi que le financement des provinces, des territoires et des municipalités pour l’infrastructure de tarification des véhicules électriques publics, y compris les chargeurs bidirectionnels.
Agriculture et déchets
De nombreux Canadiens ont encouragé des pratiques agricoles plus durables, en suggérant d’encourager l’agriculture locale à petite échelle, d’adopter de l’équipement agricole électrique et d’utiliser davantage l’agriculture urbaine et verticale, la polyculture et d’autres méthodes de régénération. Les contributions ont également suggéré moins de pesticides et d’engrais à base de produits chimiques qui nuisent à la flore et à la faune environnantes et endommagent le sol, ce qui nuit à son utilité pour la séquestration du carbone. Certains Canadiens se sont également dits préoccupés par les émissions de méthane provenant du bétail, de la viande et des fermes laitières, et ont suggéré de réduire les subventions à l’industrie de la viande et des produits laitiers. Certaines présentations recommandaient la promotion de régimes alimentaires à base de plantes pour les Canadiens.
Les recommandations des intervenants pour l’agriculture comprennent l’infrastructure et le soutien gouvernemental pour le CUSC, y compris l’élaboration en cours d’un crédit d’impôt à l’investissement du CUSC qui est concurrentiel par rapport aux crédits aux États-Unis, ainsi que l’élargissement de la portée de programmes comme le FSI-ANZ pour permettre l’accès aux agriculteurs à plus de financement. D’autres recommandations comprennent la mise en œuvre d’incitations à la séquestration du carbone au moyen de pratiques agricoles, comme l’utilisation du biocharbon dans les engrais et comme amendements du sol.
En ce qui a trait aux déchets, les préoccupations principales des Canadiens étaient la réduction des déchets et la bonne gestion et élimination des déchets. Ils ont également souligné les possibilités d’améliorer les programmes de recyclage et de compostage dans tout le pays — de nombreux répondants ont fait remarquer que de nombreuses petites municipalités du Canada n’ont pas de programmes de compostage et que de nombreuses régions urbaines n’offrent pas de solution de compostage pour les complexes d’habitations. Les Canadiens ont également suggéré de meilleures pratiques de recyclage et d’accorder plus d’importance au recyclage et à la réutilisation des déchets, en mettant l’accent sur les répercussions négatives des plastiques, en particulier les plastiques à usage unique.
Les municipalités ont recommandé d’établir des programmes de financement pour permettre et accélérer les efforts municipaux visant à améliorer la capture des gaz d’enfouissement et la génération d’énergie renouvelable, ainsi que d’appuyer l’augmentation du détournement des matières organiques des sites d’enfouissement, y compris la récupération des matières organiques des immeubles multirésidentiels et des propriétés institutionnelles, commerciales et industrielles, en partenariat avec les villes, les provinces et les territoires. Elles recommandent également des règlements concernant la gestion des « plastiques compostables », des normes d’emballage en plastique afin de réduire les quantités de différents types de plastiques afin de réduire la contamination des flux de recyclage et d’accroître la facilité d’utilisation des matériaux, et des règlements concernant la teneur minimale en matières recyclées dans les produits en plastique.
Solutions fondées sur la nature
De nombreux commentaires des Canadiens étaient favorables à la plantation d’arbres pour lutter contre les changements climatiques, y compris le reboisement et le boisement, ainsi qu’à l’amélioration des pratiques de gestion forestière afin d’être plus durables. Les Canadiens ont exprimé leur appui aux efforts de conservation des terres et à l’accroissement des investissements dans la réhabilitation et le rétablissement des écosystèmes. De nombreuses contributions appelaient à la protection des forêts anciennes, à l’écologisation accrue des zones urbaines et soulignaient également l’importance des solutions climatiques dirigées par les autochtones.
Les municipalités ont partagé leur soutien aux initiatives de plantation d’arbres, comme le programme 2 milliards d’arbres et le Fonds pour l’infrastructure naturelle. Ils ont souligné l’importance des investissements dans l’infrastructure naturelle pour la gestion des eaux pluviales et la protection des couvertures urbaines pour réduire l’effet des îlots de chaleur, et que d’autres investissements dans ces programmes fédéraux et le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes peuvent accélérer ces travaux. Les intervenants ont également plaidé en faveur de stratégies de conservation des terres et de gestion forestière améliorée visant à accroître le stockage et la séquestration du carbone, y compris des mesures de protection des forêts contre les incendies et les épidémies.
Autres
De nombreux Canadiens ont souligné l’importance d’améliorer l’éducation du public sur les changements climatiques et les mesures qui sont mises en œuvre pour atténuer ses effets sur les Canadiens. Ils ont encouragé le gouvernement à faire preuve de plus d’initiative pour sensibiliser les Canadiens aux causes et aux répercussions des changements climatiques, ainsi qu’aux mesures prises par le Canada en matière de climat, en particulier la tarification de la pollution par le carbone. De nombreux commentaires ont été formulés sur la façon dont le gouvernement peut le faire, y compris des campagnes de publicité, la collaboration avec les provinces pour inclure les changements climatiques dans les programmes scolaires à partir du primaire et l’investissement dans les études environnementales et la formation professionnelle. De nombreux Canadiens ont également demandé une transparence accrue et des rapports sur les mesures climatiques et les progrès accomplis à ce jour, d’une manière facilement accessible.
Il y a eu de nombreuses contributions en faveur du financement durable. Ils vont de l’amélioration des règlements relatifs aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à la divulgation par les banques et les fonds des investissements à forte intensité de carbone, à la décarbonisation des investissements institutionnels et à la réduction des impôts sur les investissements et les dividendes, en passant par les projets/entreprises à forte intensité de carbone. Les intervenants ont fait remarquer que les gouvernements et le secteur privé devraient accélérer leurs efforts de collaboration afin de positionner le Canada comme une destination de choix pour de nouveaux investissements liés à nos possibilités de réduction des émissions les plus prometteuses. Les contributions étaient en grande partie en faveur de la divulgation des risques climatiques afin de permettre une meilleure prise de décision. Certaines municipalités ont encouragé le gouvernement du Canada à consulter les municipalités sur les efforts visant à encourager une plus grande adhésion aux cadres de divulgation des risques climatiques entre les sociétés d’État, les sociétés publiques et les sociétés privées. Les municipalités ont également appuyé la mise en œuvre des recommandations du Groupe de travail international sur la divulgation de l’information financière (GTDIF) et des exigences en matière de divulgation, de normes et de rendement des GES dans tous les secteurs afin de créer une culture de transparence et d’encourager une course au sommet. Les Canadiens ont également exprimé des préoccupations au sujet de la déclaration des failles et de l’écoblanchiment.
Les Canadiens ont également exprimé leur appui à une approche d’économie circulaire visant à atteindre la carboneutralité, y compris la réduction des déchets et l’évolution des habitudes de consommation. Enfin, de nombreux Canadiens ont recommandé d’explorer des solutions climatiques plus naturelles, de poursuivre la collaboration internationale en matière d’action climatique et d’intensifier les mesures d’adaptation au climat.
Défis liés à la réduction des émissions
Les Canadiens ont partagé leurs points de vue sur les défis à relever pour réduire les émissions d’ici 2030 et atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Les défis économiques identifiés comprennent la dépendance de l’économie sur les secteurs à forte émission, comme le pétrole et le gaz. Des préoccupations ont également été exprimées au sujet des effets potentiels d’une réglementation accrue dans l’industrie pétrolière et gazière, y compris la possibilité d’importer du pétrole et du gaz de pays ayant des industries à forte intensité d’émissions. Il a été noté qu’il y avait actuellement un manque d’infrastructure pour des options durables comme les véhicules électriques, et que le secteur des transports et de l’agriculture continue donc de compter sur l’utilisation de véhicules à essence. De nombreuses présentations ont également fait état de la nécessité d’améliorer les technologies propres pour atteindre la carboneutralité, ce qui offrira également des possibilités à l’économie canadienne.
Les contributions ont fait part de préoccupations concernant le fait qu’une transition vers la carboneutralité favoriserait un écart de richesse et laisserait certains groupes en arrière, ainsi que souligné l’importance d’une transition équitable pour tous. Cela comprend une transition juste pour les travailleurs des secteurs à forte émission, y compris les possibilités de reconversion et d’éducation, mais aussi l’importance pour tous les Canadiens d’avoir accès à une énergie fiable et abordable, à un logement et à un transport éconergétiques, et d’atténuer d’autres répercussions possibles sur les personnes à faible revenu ou d’autres groupes vulnérables. Le coût élevé d’options plus durables a été noté et l’importance de rendre les solutions plus accessibles et plus abordables. On a également fait remarquer qu’une transition juste réussie exigerait une augmentation de la confiance du public dans le gouvernement.
Les autres défis à relever pour réduire les émissions que les Canadiens ont soulevés comprennent la résistance de la société ou le refus de changer leur mode de vie. Nombre d’entre eux ont souligné l’importance d’accroître la littératie climatique, y compris l’information sur les possibilités de réduire les émissions individuelles et sur les mesures prises par le gouvernement (par exemple, programmes ou mesures incitatives offerts au public). Les autres défis soulevés comprennent les préoccupations concernant les groupes de pression et leur influence sur le programme et les politiques du gouvernement, le manque de volonté politique à tous les paliers de gouvernement de réduire les émissions, le manque d’urgence, la réglementation efficace et l’application des politiques et des programmes climatiques.
Engagement futur
De nombreux répondants au portail en ligne se sont dits intéressés à participer à l’avenir aux plans climatiques du Canada. De nombreux Canadiens ont fait remarquer qu’un portail ou un sondage en ligne était une bonne méthode pour obtenir leur opinion. Il y a aussi eu un grand intérêt exprimé dans des formats d’engagement plus interactifs, comme les assemblées générales, les forums publics et les groupes de discussion. La fréquence suggérée de ces activités d’engagement variait d’un mois ou d’un trimestre, d’une année ou avant l’établissement de chaque plan ou objectif climatique.
Les Canadiens ont indiqué qu’ils aimeraient en savoir plus sur les plans climatiques du Canada et les progrès réalisés à ce jour. Ils ont exprimé leur intérêt à être contactés par courriel, par les médias sociaux, par les médias traditionnels, dont la radio, la télévision et les journaux, ainsi que par la poste. Ils se sont également déclarés intéressés par des séances d’information ou des webinaires pour mieux informer le public sur les questions relatives aux changements climatiques. D’autres ont recommandé un tableau de bord en ligne qui pourrait fournir aux Canadiens des mises à jour régulières sur les progrès du plan climatique, ainsi qu’un plus grand nombre de rapports de tiers sur les progrès du Canada.
Certains Canadiens se sont dits préoccupés par la courte période de ce processus d’engagement et ont demandé qu’on accorde plus de temps à ces processus à l’avenir. Ils se sont également dits préoccupés par l’ampleur de la promotion du processus de participation. Certains Canadiens étaient favorables à une approche plus communautaire de l’engagement afin de mieux représenter les besoins régionaux, et appuieraient le leadership de leur député local.
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