Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques : réduire les écarts dans les résultats sur le plan de la santé et de l’éducation chez les enfants autochtones au Canada
Messages clés :
- Une nouvelle étudeNote de bas de page 1 de Statistique Canada a révélé que les programmes de développement des jeunes enfants autochtones, tels que le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN), sont associés à des résultats favorables sur le plan de la santé et de l’éducation chez les enfants autochtones canadiens au niveau du primaire et du secondaire.
- Cette étude a également révélé que le PAPACUN parvient à rejoindre les populations autochtones à haut risque. Les enfants qui participent à ces programmes font face à des difficultés sociodémographiques élevées – comme le fait de vivre avec un seul parent, dans le nord ou au sein d’un ménage à faible revenu, ou le fait d’avoir un parent ou un grand-parent qui a fréquenté un pensionnat – en comparaison des participants des programmes de développement de la petite enfance qui ne ciblent pas les Autochtones.
- Les enfants et les jeunes qui ont participé au PAPACUN obtiennent des résultats sur le plan de la santé et de l’éducation qui sont comparables à ceux de leurs pairs qui ne sont pas confrontés aux mêmes difficultés qu’eux.
- Cette constatation donne à penser que le PAPACUN, dont les activités sont axées autour de la culture et des langues autochtones, aide les enfants autochtones qui y participent à combler l’écart entre leurs résultats sur le plan de la santé et de l’éducation et ceux des enfants qui ne participent pas au PAPACUN et qui n’ont pas à surmonter les mêmes difficultés qu’eux. Ces résultats semblent aussi indiquer que le programme aide ces enfants à devenir plus résilients, ce qui en fait des élèves en meilleure santé, qui réussissent mieux.
Qu’est-ce que le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques?
- Le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN) est un programme communautaire national d’intervention précoce qui est financé par l’Agence de la santé publique du Canada.
- Créé en 1995, le PAPACUN met l’accent sur des programmes de développement de la petite enfance, adaptés à la culture, aux enfants des Premières Nations, inuits et métis, ainsi qu’à leurs familles, vivant à l’extérieur des réserves dans les collectivités urbaines et nordiques.
- Chaque année, plus de 4 800 enfants et leurs familles participent au PAPACUN dans l’un des 134 centres où le programme est mis en œuvre au Canada.
- Les centres du PAPACUN sont gérés à l’échelle locale, et les activités sont conçues localement afin de répondre aux besoins particuliers de chaque collectivité.
- En général, les centres offrent des programmes préscolaires structurés d’une demi-journée à l’intention des enfants de 3 à 5 ans.
- Le programme s’articule autour de six composantes : la culture et les langues autochtones, l’éducation, la promotion de la santé, la nutrition, le soutien social et la participation des parents et de la famille.
Comment l’étude a-t-elle été réalisée ?
- Cette étude se fonde sur les données d’enquête démographique canadiennes les plus récentes au sujet des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves, des Métis et des Inuits de six ans et plus. Les données sont issues de l’Enquête de 2012 menée par Statistique Canada auprès des peuples autochtonesNote de bas de page 2.
- Les données sur la participation à des programmes de développement de la petite enfance des répondants de la 1re à la 12e année ont été recueillies, afin d’étudier les relations entre la participation antérieure à un programme de développement de la petite enfance et les résultats courants sur le plan de la santé et de l’éducation au primaire et au secondaire.
- La majorité des enfants qui ont participé à des programmes de développement de la petite enfance destinés aux Autochtones ont probablement pris part au PAPACUN, car il s’agit du principal programme de programme de développement de la petite enfance autochtone à l’extérieur des réserves au Canada.
- Les caractéristiques sociodémographiques (p. ex. ménage monoparental, faible revenu) des enfants et des jeunes autochtones qui avaient ou non participé au programme de développement de la petite enfance ont également été comparées.
La figure 1. Trois types de participation antérieure à un programme de développement de la petite enfance (DPE)
Figure 1 - Description textuel
Dans cette étude, il y a trois types de participation antérieure à un programme de développement de la petite enfance. Le premier était sans statut de participation de développement de la petite enfance, le second était le statut de participation de développement de la petite enfance non destiné aux Authochtones et le troisième était le statut de participation de développement de la petite enfance destiné aux Authochtones/PAPACUN.
Comparaison du risque sociodémographique et comparaison des résultats sur le plan de la santé et de l’éducation de deux groupes de participants à l’Enquête auprès des peuples autochtones a été fait. Le premier groupe était des élèves du primaire qui étaient de la 1re à la 6e année. Le deuxième groupe était des élèves du secondaire qui étaient de la 7e à la 12e année.
Qu’avons-nous appris?
1. Le PAPACUN rejoint les enfants qui ont les besoins les plus importants , car les partipants aux programmes de développement de la petite enfance axés sur les Authochtones présentaient un nombre supérieur de facteurs de risques sociodémographique, par rapport aux participants des autres programmes de développment de la petite enfance.
Les programmes de développement de la petite enfance destinés aux Autochtones sont fréquentés par les enfants autochtones qui ont le plus haut niveau de risque. Les enfants et les jeunes autochtones qui prennent part aux programmes de développement de la petite enfance axés sur les Autochtones comme le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN), proviennent de familles qui présentent des difficultés sociodémographiques considérables en comparaison des participants d’autres programmes de développement de la petite enfance.
Le PAPACUN rejoint la clientèle visée soit les familles ayant le plus besoin de programmes d’intervention en développement de la petite enfance.
La figure 2. Différences considérables dans le risque sociodémographique des enfants et des jeunes qui ont participé aux programmes de développement de la petite enfance (DPE) axés sur les Autochtones (par rapport aux participants d’autres programmes de DPE)
- Plus nombreux à vivre dans le nord
- Plus nombreux à vivre dans une famille monoparentale (mesuré seulement chez les enfants du primaire)
- Plus nombreux à avoir au moins un parent peu impliqué à l’école (différence significative chez les enfants du primaire seulement)
- Plus nombreux à avoir une mère ayant un faible niveau de scolarité
- Plus nombreux à avoir un parent ou un grand-parent qui a fréquenté un pensionnat
- Plus nombreux à vivre dans un ménage à faible revenu
- Plus nombreux à vivre dans un ménage comptant un nombre élevé de personnes
- Moins nombreux à présenter un problème de santé chronique
2. Même s’ils sont désavantagés au niveau sociodémographique, les enfants et les jeunes autochtones qui participent au Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN) obtiennent des résultats similaires à ceux de leurs pairs sur le plan de la santé et de l’éducation.
Malgré l’existence d’un plus grand nombre de facteurs sociodémographiques défavorables peu de différences ont été observées dans les résultats sur le plan de la santé et de l’éducation entre les enfants du primaire (de la 1re à la 6e année) qui avaient participé à des programmes de développement de la petite enfance comme le PAPACUN et les autres enfants autochtones dont la situation était plus favorable. Il en va de même chez les jeunes de la 7e à la 12e année.
La figure 3. Résultats des enfants du primaire qui ont participé au PAPACUN/à des programmes de développement de la petite enfance autochtones.
Compte tenu des facteurs de risque sociodémographiques, les participants du PAPACUN avaient une probabilité comparable
d’obtenir les résultats suivants :
- Obtenir une majorité de « A » dans leur dernier bulletin scolaire
- Recevoir des services de tutorat
- Étre en excellente ou en très bonne santé
- Ne pas s’être absentés de l’école au cours des deux semaines précédentes
- Ne jamais redoubler une année
Cependant, ils avaient plus de chance que les participants du développement de la petite enfance non autochtone d’être arrivés
en retard à l’école au cours des deux semaines précédentes.
La figure 4. Résultats des jeunes du secondaire qui ont participé au PAPACUN/à des programmes de développement de la petite enfance autochtones.
Compte tenu des facteurs de risque sociodémographiques, les participants du PAPCUN avaient une probabilité comparable d’obtenir les résultats suivants :
- Obtenir une majorité de « A » dans leur dernier bulletin scolaire
- Recevoir des services de tutorat
- Étre heureux à l’école
- Étre en excellente ou en très bonne santé
- Avoir une excellente ou une très bonne santé mentale
- Ne pas s’être absentés de l’école au cours des deux semaines précédentes
- Ne jamais redoubler une année
- Ne pas être arrivés en retard à l’école au cours des deux semaines précédentes
Cependant, ils avaient plus de chance que ceux qui n’avaient pas participé au développement de la petite enfance d’avoir séché des cours dans les deux semaines précédentes.
En résumé : Compte tenu des facteurs sociodémographiques défavorables, les participants du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN) obtiennent des résultats scolaires et en matière de santé comparables à ceux de leurs pairs, sauf dans les cas suivants :
- Arriver en retard à l’école (primaire seulement)
- Séché les cours (secondaire seulement)
Quelles conclusions le Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN) peut-il en tirer?
- Les enfants qui sont exposés aux plus grands risques sociodémographiques, comme ceux qui participent au Programme d’aide préscolaire aux Autochtones dans les collectivités urbaines et nordiques (PAPACUN), courent un risque accru d’obtenir de mauvais résultats sur le plan de la santé et de l’éducation. Toutefois, ce sont les enfants les plus à risque qui, en général, profitent le plus des interventions de développement de la petite enfanceNote de bas de page 3.
- Cette étude s’appuie sur les données antérieures selon lesquelles le PAPACUN a une incidence positive à court terme sur les résultats scolaires au cours d’une année du programmeNote de bas de page 4, et elle indique que la participation au PAPACUN a des effets positifs supplémentaires sur les résultats scolaires et la santé des élèves du primaire et du secondaire.
- Cette étude montre que les enfants et les jeunes qui ont pris part aux activités du PAPACUN obtiennent des résultats sur le plan de la santé et de l’éducation qui sont comparables à ceux des enfants du même âge dont la situation est plus favorable.
- Un examen plus poussé des obstacles, ainsi que des mesures de soutien visant à améliorer la ponctualité et l’assiduité en classe sont importants pour les participants et les activités du PAPACUN.
- Les résultats de l’étude donnent à penser que le PAPACUN rejoint les enfants autochtones les plus à risque et leur permet de surmonter les obstacles sociodémographiques auxquels ils sont confrontés, afin qu’ils soient en meilleure santé et qu’ils réussissent mieux à l’école primaire et au secondaire.
- Cette étude indique également que les activités de développement de la petite enfance adaptées à la culture et à la langue du PAPACUN accroissent la résilience, ce qui aide les enfants à obtenir des résultats favorables, malgré les difficultés auxquelles ils doivent faire faceNote de bas de page 5.
Remerciements
Nous tenons à remercier Leanne Findlay et Dafna Kohen de la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada pour la réalisation de l’étude qui a servi de base à ce rapport.
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