Les femmes, la paix et la sécurité

Document d'information

Les femmes et les filles sont disproportionnellement touchées par les conflits violents.

Lors de conflits violents, les femmes ont moins accès aux ressources qui leur permettent de s’acquitter des responsabilités ménagères, responsabilités qui peuvent augmenter en période de conflit. Pendant ces périodes de conflit, il arrive souvent que les femmes prennent le rôle de chef de famille et s’impliquent de façon plus active pour maintenir la paix et résoudre des conflits dans leurs collectivités. Cependant, les femmes peuvent être exposées à des agressions physiques ou à des actes de violence sexuelle lors de leurs activités quotidiennes, comme la corvée pour aller chercher de l’eau ou du bois de chauffage. Si elles tombent aux mains de groupes armés ou de terroristes, les femmes et les filles sont bien souvent victimes de viols, d’esclavage sexuel, de prostitution forcée et d’autres formes de violence sexuelle. Quant aux survivantes, elles subiront le reste de leur vie une stigmatisation grave, le rejet par leur famille et leur collectivité, ou encore des représailles.

Les femmes trouvent cependant des solutions novatrices pour continuer à s’acquitter de leurs responsabilités quotidiennes tout en protégeant leurs enfants, malgré ces conflits horribles. Ces expériences permettent aux femmes d’apporter des perspectives et des priorités différentes dans les processus de prévention et de résolution des conflits et de consolidation de la paix. À titre d’exemple, lorsque les femmes participent à des pourparlers de paix, elles soulèvent fréquemment des questions économiques et sociales et prônent une paix plus équitable. Avec une telle approche dans le processus de paix, il est plus probable que les causes fréquentes de conflit et de fragilité soient abordées dans les ententes. Il est aussi plus probable que les processus subséquents de reconstruction et de consolidation de la paix contribuent à une paix plus durable.

Grâce à la mobilisation déterminée d’organisations de femmes, la résolution 1325 (2000) sur les femmes, la paix et la sécurité du Conseil de sécurité des Nations Unies fut la première résolution à reconnaître l’impact inégalé et disproportionné des conflits violents sur les femmes et les filles. Cette résolution a permis d’inciter les États membres, les Nations Unies et d’autres intervenants à atténuer l’impact de ces conflits, tout en reconnaissant la contribution unique des femmes dans la prévention et la résolution des conflits. Aujourd’hui, le programme « Femmes, paix et sécurité » (FPS) est exhaustif et englobe huit résolutions : 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009), 1960 (2010), 2106 (2013), 2122 (2013) et 2242 (2015).

Le programme FPS veut inciter la communauté internationale à promouvoir la participation réelle des femmes à la prévention et à la résolution des conflits, notamment dans tous les processus décisionnels, ainsi qu’à accroître la protection des femmes et des filles en situation de conflit et lors d’autres situations d’urgence. Le programme demande également le plein respect des droits fondamentaux des femmes et des filles, la prévention de la violence sexuelle en période de conflit, la concrétisation de l’égalité des genres et l’intégration des perspectives tenant compte de la spécificité des genres dans toutes les activités et interventions en matière de paix et de sécurité. Jusqu’à maintenant, 67 pays se sont dotés d’un plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité.

Le Canada reconnaît qu’une paix durable n’est possible que lorsque les femmes et les filles participent pleinement à la prévention et à la résolution des conflits. La participation active des femmes et des filles à la paix et à la sécurité engendre des occasions uniques et essentielles de créer des solutions transformatrices tenant compte de la spécificité des genres et de créer aussi, ultimement, des sociétés plus inclusives, plus pacifiques et plus égalitaires. Le Canada a lancé son premier plan d’action national en 2010, pour la période de 2011 à 2016, et a déposé cinq rapports d’étape annuels au Parlement. Ce plan a principalement été mis en œuvre par Affaires mondiales Canada, la Défense nationale et la Gendarmerie royale du Canada.

Le gouvernement du Canada a maintenant annoncé le Deuxième Plan d'action national du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité pour la période de 2017 à 2022, qui est davantage axé sur l’égalité des genres et un partenariat accru avec divers ministères et organismes du gouvernement. Ce plan d’action est une composante clé de la Politique étrangère féministe du Canada, qui inclut la Politique d'aide internationale féministe du Canada et sa politique de défense : Protection, Sécurité, Engagement.

Le Canada s’appuie sur son leadership international actuel pour promouvoir le programme FPS par l’entremise de ses efforts diplomatiques et de ses divers programmes. Le Canada a également fait la promotion du programme FPS au sein de forums internationaux tels que les Nations Unies, l’OTAN, le G7, le Comité international de la Croix-Rouge et la Francophonie. Le Canada a préconisé l’inclusion de données liées aux femmes, à la paix et à la sécurité dans trois examens stratégiques importants des Nations Unies portant sur les opérations de paix, la consolidation de la paix et la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. En janvier 2016, le Canada a présidé le groupe de coopération internationale pour la coordination de l’égalité des genres de la Colombie (Mesa de Género) et a fait de la mise en œuvre de la paix l’une de ses priorités.

Le Canada est fier de jouer un rôle de premier plan dans la mise en œuvre du programme FPS. En novembre 2016, le Canada a annoncé une contribution de 1,5 million de dollars au Women’s Peace and Humanitarian Fund, un mécanisme de financement visant à accroître la participation des femmes aux processus de paix et de sécurité. En outre, le Canada défend fermement l’adoption d’une approche fondée sur les genres pour la réforme du secteur de la sécurité. Le Canada a favorisé la professionnalisation de la Police nationale d’Haïti en soutenant des initiatives de formation et de perfectionnement professionnel pour des cadres supérieurs. Ces formations tenaient compte des spécificités liées au genre, y compris la violence sexuelle et fondée sur le genre.

De plus, pour aider à mettre fin à l’impunité et soutenir les survivantes d’actes de violence sexuelle et fondée sur le genre, le Canada appuie le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargé de la question des violences sexuelles en conflit, avec l’octroi d’une subvention de 3 millions de dollars (de 2015 à 2018). Ce bureau a effectué des missions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour rencontrer des autorités nationales et des groupes armés, accroître la sensibilisation, relever les défis associés à la violence sexuelle en période de conflit et aider à lutter contre l’impunité.

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