L’envoyé spécial du Canada au Myanmar fait le point sur la situation des Rohingyas

Déclarations

Le 15 février 2018 - Ottawa, Ontario - Affaires mondiales Canada

L’envoyé spécial du Canada au Myanmar, l’honorable Bob Rae, a fait aujourd’hui la déclaration suivante à la suite de sa récente visite au Bangladesh et au Myanmar :

« Je reviens depuis peu d’une autre visite à l’important camp de réfugiés rohingyas au Bangladesh, et je me suis entretenu avec de hauts dirigeants du Bangladesh et du Myanmar. Je me suis rendu aussi dans la ville de Sittwe, située dans le centre de l’État de Rakhine, et me suis joint à un groupe de diplomates et de responsables de l’ONU pour survoler le nord de l’État de Rakhine en hélicoptère pendant une journée.

« Tout ce que j’ai vu la semaine dernière renforce la réalité des défis énormes que doit relever la population rohingya au Myanmar, la nécessité de rendre des comptes en ce qui concerne les potentiels crimes contre l’humanité, ainsi que l’urgence d’agir davantage et d’une plus grande coopération entre tous les intervenants.

« La saison de la mousson arrivera dans deux mois, et selon un rapport récent, jusqu’à 100 000 personnes vivant dans les camps à Cox’s Bazar au Bangladesh pourraient être directement touchées par les fortes pluies. Le financement est aussi un enjeu crucial pour l’année à venir dans les camps.

« L’entente signée entre les gouvernements du Bangladesh et du Myanmar appelle au retour sûr et volontaire des réfugiés qui peuvent établir leurs liens avec le Myanmar.

« Si la construction de centres d’accueil et de centres de transition est louable, ces mesures ne permettront pas à elles seules aux migrants de retourner volontairement dans le nord de l’État de Rakhine. Il faudra une approche beaucoup plus soutenue de la part du gouvernement du Myanmar et une volonté manifeste de lutter contre des éléments extrémistes qui s’opposent sans équivoque au retour des Rohingyas au Myanmar, à leur intégration, assortie d’une citoyenneté pleine et entière, et au respect de leurs droits.

« La réticence du gouvernement du Myanmar à permettre un accès international complet à l’État de Rakhine fait en sorte qu’il est difficile d’être le moindrement rassuré à propos de l’état de la sécurité. Cela doit changer.

« Le survol en hélicoptère du nord de l’État de Rakhine a également montré toute l’étendue de la destruction des communautés rohingyas. Nous avons fait ce survol des lieux au moment où d’autres révélations étaient faites sur l’exécution de nombreux hommes rohingyas. Selon la règle de droit, les enquêtes à ce sujet doivent être menées par des organismes échappant au contrôle de l’armée. Cette exigence de base n’est toujours pas respectée, et l’incarcération de deux journalistes de Reuters qui ont dénoncé ces exécutions est injustifiable.

« La communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer une approche commune solide sur tous les fronts, c’est-à-dire les conditions de vie dans les camps du Bangladesh, la précarité de la situation au Myanmar même, et la nécessité de traiter avec les responsables de crimes contre l’humanité. Il y aura encore plus de morts si nous échouons à relever le défi. »

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