Allocution de la ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international au Conseil des relations internationales de Montréal sur l’importance du commerce international pour la relance économique

Discours

Le 2 novembre 2020 – Ottawa (Ontario)

Seul le texte prononcé fait foi. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Merci, Monique et Pierre, et bonjour tout le monde.

Merci, Monique, pour cette aimable présentation. Et merci pour votre travail remarquable à titre de présidente du Conseil sur la stratégie industrielle. Votre expertise et vos recommandations, ainsi que celles du Conseil, continueront de jouer un rôle clé pour faire progresser la reprise économique du Canada.

C’est pour moi un plaisir de m’adresser à vous tous aujourd’hui dans le cadre de ce forum en ligne.

Comme nous n’avons qu’une demi‑heure à notre disposition, je vais donc entrer dans le vif du sujet.

Je veux parler des répercussions de la pandémie de COVID‑19 sur le commerce mondial, et du rôle que le commerce international jouera dans la reprise économique du Canada.

De toute évidence, le commerce est plus difficile en raison de la pandémie.

Le mois dernier, 97 pays avaient réagi à la pandémie en mettant en place plus de 200 restrictions sur le commerce transfrontalier.

À l’heure actuelle, 159 de ces restrictions sont toujours en vigueur.

Pour un pays commerçant comme le Canada, ces restrictions font mal. Le commerce international représente près des deux tiers de notre économie et soutient environ 3,3 millions d’emplois canadiens, c’est‑à‑dire 1 emploi sur 6.

Au Québec, les exportations internationales de biens et de services représentent près de 30 % du PIB québécois et soutiennent un grand nombre d’emplois bien rémunérés. 

La reprise des échanges commerciaux est donc essentielle à la fois à la relance mondiale et à la prospérité renouvelée du Québec et du Canada.

Mais je vais être honnête avec vous : ce ne sera pas facile.

Permettez‑moi de vous présenter sommairement la façon dont notre gouvernement envisage de renouveler à la fois nos échanges commerciaux et notre rôle au sein de la communauté internationale.

Le Canada était résolument en faveur du commerce bien avant la pandémie de COVID‑19.

Parce que les accords commerciaux fonctionnent et que le commerce multilatéral fondé sur des règles fonctionne également.

Le commerce fondé sur des règles établit une stabilité et une prévisibilité dans les relations commerciales.

Il garantit l’équilibre et l’équité.

Il crée de nouveaux débouchés pour les entreprises. Surtout, il contribue à notre croissance.

Il favorise la prospérité et génère des emplois bien rémunérés pour les Canadiens.

Nous avons signé l’Accord économique et commercial global [AECG] avec l’Union européenne en 2016. Nous avons mis en œuvre l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste [PTPGP] en 2018 avec 10 partenaires de la région de l’Asie‑Pacifique. Et nous nous souvenons tous que nous avons négocié un nouvel Accord de libre‑échange nord‑américain [ALENA] qui est entré en vigueur plus tôt cette année.

Aucune de ces négociations n’a été facile.

Mais au bout du compte, le Canada est le seul pays du G7 à avoir conclu un accord commercial avec tous ses autres partenaires du G7.

Les entreprises canadiennes ont un accès préférentiel à 1,5 milliard de clients dans le monde entier.

Le Canada a facilité la mise en place d’un système commercial international fondé sur des règles, et nous nous efforçons toujours de l’améliorer afin qu’il soit plus équitable.

Par exemple, le Canada est un membre fondateur du Groupe d’Ottawa, qui réunit 13 nations commerçantes partageant les mêmes idées et engagées à moderniser l’Organisation mondiale du commerce [OMC].

En juin dernier, les membres du Groupe d’Ottawa se sont entendus sur des mesures concrètes pour mieux s’adapter à des crises de grande envergure, comme celle de la COVID‑19 à laquelle nous sommes présentement confrontés, afin que les biens essentiels comme les aliments, les médicaments et les matières premières utilisées dans la fabrication d’équipement de protection individuelle continuent de circuler au Canada et dans le monde entier.

J’ai travaillé avec mes partenaires du G20, de l’OMC, de la Coopération économique pour l’Asie‑Pacifique et d’autres organisations pour veiller à ce que les chaînes d’approvisionnement demeurent ouvertes, que les entreprises poursuivent leurs activités, et que les biens et les services continuent de circuler, en particulier les biens et les services essentiels. L’union fait la force, et le Canada forme des coalitions.

Chez nous, la priorité du gouvernement est d’aider les entreprises locales à démarrer, à se développer, à accéder aux marchés mondiaux et à réussir dans un environnement mondial hautement concurrentiel.

Notre approche repose sur trois piliers.

Tout d’abord, nous accroissons nos échanges commerciaux dans des secteurs reposant sur le savoir et les données.

Bien entendu, nous devons continuer de soutenir nos secteurs commerciaux traditionnels, comme l’agriculture et l’agroalimentaire dans les Prairies et dans les régions rurales du Canada, la pêche sur nos 3 côtes, les ressources naturelles et l’énergie en Alberta, l’aluminium au Saguenay, l’acier et la construction automobile en Ontario, la fabrication aérospatiale au Québec, et les produits forestiers dans plusieurs régions.

Pourquoi faisons-nous cela? Parce que le Canada est concurrentiel à l’échelle mondiale dans ces secteurs. Le Canada doit conserver et même augmenter sa part des échanges commerciaux concrets.

Au même moment, bien avant la pandémie, les économies du monde entier se tournaient vers l’économie du savoir.

Montréal en est un parfait exemple. C’est la ville qui possède la plus forte concentration d’emplois technologiques au Canada. C’est une plaque tournante mondiale dans le domaine de l’intelligence artificielle, des technologies de la santé et d’autres domaines numériques.

Vous avez ici de formidables exemples de réussite. Des entreprises telles que Lightspeed et Element AI ont développé une empreinte internationale enviable en très peu de temps.

Entre-temps, des secteurs émergents comme l’agrotechnologie et les technologies propres sont devenus des prolongements logiques de notre commerce traditionnel pour les denrées alimentaires et les ressources naturelles. Ils représentent des occasions stratégiques et des possibilités de croissance énormes dans le contexte mondial qui suivra la pandémie de COVID‑19. Ils seront à l’avant‑garde d’une reprise économique forte et durable.

Nous mettons tout en œuvre pour soutenir adéquatement les entreprises canadiennes, notamment dans le domaine du commerce numérique et du commerce électronique, afin qu’elles puissent transformer les idées novatrices en des exemples de réussite internationale spécifiquement canadiens. On n’a qu’à penser à Shopify, par exemple, dont la capitalisation boursière est maintenant plus élevée que celle d’une grande banque canadienne. C’est la voie de l’avenir.

Le deuxième pilier, c’est la diversification des échanges commerciaux du Canada

La COVID‑19 ne peut servir de prétexte pour interrompre les échanges commerciaux ou adopter des politiques protectionnistes. Au contraire, pour résoudre les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement, il faut miser sur une plus grande diversification.

Nous avons tous constaté que le fait de trop dépendre d’un seul fournisseur ou d’un seul client représente un risque sérieux pour les entreprises et des pays entiers.

C’est pourquoi notre ambitieuse stratégie de diversification des exportations vise à maximiser les débouchés dont les Canadiens peuvent profiter grâce à nos accords commerciaux actuels, tout en continuant à chercher d’autres occasions de diversifier nos exportations.

Comme je l’ai mentionné, nous nous efforçons de diversifier nos secteurs commerciaux afin de tenir compte des industries à forte composante technologique qui présentent un potentiel de croissance à l’échelle mondiale, comme les secteurs des technologies propres, des technologies de la santé, de la fabrication de pointe et du numérique.

La diversification des échanges commerciaux ne se limite pas aux pays avec lesquels nous faisons affaire ni aux biens et aux services que nous négocions.

Elle s’applique aussi aux entreprises qui effectuent les échanges commerciaux. Il faut soutenir et encourager les nouveaux joueurs, qu’il s’agisse d’entreprises qui se lancent dans l’exportation ou d’entreprises qui n’ont jamais exporté auparavant.

Cette approche permettra de créer des occasions d’affaires plus nombreuses sur les marchés mondiaux, tout en renforçant également la résilience des entreprises.

Cela m’amène au troisième pilier : le commerce inclusif.

Il y a quelques années, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que les avantages de la mondialisation du commerce étaient trop concentrés entre les mains d’une petite partie de la société.

L’un des moyens permettant de corriger cette situation consiste à prendre des mesures pour que le commerce profite à tout le monde.

Nous voulons que tous les chefs d’entreprises canadiennes, peu importe la taille de leur entreprise, visent les marchés mondiaux dès le début de leurs projets, tout en conservant leurs racines au Canada.

Cela comprend les propriétaires de petites entreprises. Cela comprend les femmes entrepreneures. Cela comprend les jeunes entrepreneurs. Cela comprend les entrepreneurs autochtones. C’est pourquoi nous avons tenu compte de ces personnes dans nos plus récents accords de libre‑échange. Il y a ainsi des dispositions en matière d’accès préférentiel dans l’AECG, le PTPGP et le nouvel ALENA.

Et nous avons l’intention de les maintenir à l’avant‑plan de nos priorités. Depuis 2011, pour dire les vraies choses, le pourcentage de petites et moyennes entreprises canadiennes qui exportent des biens et des services n’a pratiquement pas changé, s’établissant à un peu moins de 12 %.

Alors, devinez quoi? Nous devons faire mieux!

Nous devons donner aux entreprises les bons outils et créer les bonnes conditions pour augmenter ce pourcentage. La vitalité de notre économie et de notre pays en dépend.

Pour ce faire, nous allons adopter une approche de type Équipe Canada. Cette approche nous a bien servis durant la pandémie. Et nous allons également placer l’approche de type Équipe Canada sous l’égide du commerce international. C’est ce que j’appelle notre boîte à outils commerciaux, lesquels relèvent tous de mon mandat.

Quels sont donc certains des outils à notre disposition? Le réseau du Service des délégués commerciaux, Exportation et développement Canada, la Banque de développement du Canada, la Corporation commerciale canadienne et l’agence Investir au Canada.

Ces organisations travaillent toutes ensemble – avec nos partenaires provinciaux et territoriaux – pour aider les entreprises et les entrepreneurs à réussir, au Canada comme à l’étranger.

Nous sommes tous d’accord : la reprise économique ne sera jamais assez rapide après la pandémie de COVID‑19.

Mais elle viendra.

Nous avons mis en place les bons accords commerciaux et les bonnes règles de commerce mondial pour créer les conditions propices à la reprise économique et à la réussite future.

Nous pouvons compter sur notre excellente carte maîtresse qu’est Équipe Canada pour faire prospérer nos entreprises.

Et lorsque le temps de la reprise arrivera, les entreprises canadiennes seront prêtes à tirer profit des nouveaux débouchés commerciaux qui s’offriront à elles. Et nous allons travailler d’arrache-pied pour faire en sorte que les débouchés soient multiples.

Je vous remercie de votre attention.

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