Déclaration de la Coalition pour la liberté des médias à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes

Déclaration

Le 2 novembre 2020 – Ottawa (Ontario) – Affaires mondiales Canada

La Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes a été instaurée le 2 novembre 2013, afin d’attirer une attention particulière sur la nécessité de protéger les journalistes contre toute forme de répression. La liberté de la presse est un élément primordial de la liberté d’opinion et d’expression, autant en ligne que hors ligne.

Les taux de mortalité et les faibles taux de condamnation à l’égard des crimes violents contre les journalistes et les représentants des médias dans le monde démontrent clairement les obstacles actuels qui entravent la liberté de la presse à l’échelle mondiale. En ce jour, nous rendons hommage aux journalistes qui ont été menacés, soumis à la violence ou tués dans l’exercice de leur profession, y compris les femmes journalistes qui sont ciblées de manière disproportionnée.

Dans neuf cas sur dix, les auteurs des actes de violence contre les journalistes restent impunis. Selon l’UNESCO, 99 journalistes et représentants des médias ont été tués en 2018 et 57 autres en 2019. Ce climat d’impunité perpétue le cycle de la violence contre les journalistes et les médias. La pandémie de COVID-19 a exacerbé les menaces qui pesaient déjà sur les journalistes du monde entier. Plusieurs d’entre eux ont couvert cette crise sanitaire en première ligne et un trop grand nombre de ces journalistes ont fait face à la censure, à l’intimidation ou à la violence.

La violence contre les journalistes et les travailleurs des médias se décline sous de nombreuses formes, qu’il s’agisse de harcèlement, d’intimidation ou d’enlèvement, en passant par la violence sexuelle et fondée sur le genre, d’arrestations illégale ou de meurtres. Ils sont aussi soumis à des méthodes qui limitent leur capacité à travailler, à enquêter et à rapporter des faits, notamment par l’imposition de lois trop restrictives ou de censure. Les femmes journalistes sont aussi visées : leur sécurité est mise en danger et elles sont victimes de violence basée sur le genre, tels que le harcèlement sexuel, la violence sexuelle et les menaces. Pourtant, la capacité des journalistes à travailler librement est fondamentale pour le bon fonctionnement d’une démocratie. Elle leur permet d’avoir accès à des informations fiables et de lutter contre la désinformation, les fausses informations et les autres formes de manipulation de l’information.

Nous appelons tous les États à promouvoir des médias libres, indépendants, multiples et diversifiés; à condamner les actions pouvant mettre en danger la sécurité et l’indépendance des journalistes et des travailleurs des médias; et à rendre imputable ceux qui cherchent à nuire aux journalistes ou à restreindre leur capacité de travailler.

Le 16 novembre 2020, des pays du monde entier se réuniront pour aborder cette question, à l’occasion de la première réunion ministérielle de la Coalition pour la liberté des médias, qui se tiendra dans le cadre de la deuxième Conférence mondiale sur la liberté de la presse.

Ensemble, nous devons nous engager à protéger l’universalité des droits de la personne et des libertés fondamentales.

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