Plan d'action Canada-Japon pour contribuer à une région indo-pacifique libre et ouverte

Document d'information

Le 11 octobre 2022, la ministre des Affaires étrangères du Canada Mélanie Joly et le ministre des Affaires étrangères du Japon HAYASHI Yoshimasa se sont rencontrés à Tokyo.

Les deux ministres ont partagé un fort sentiment d'urgence quant au fait que l'agression de la Russie contre l'Ukraine aurait des répercussions graves et énormes non seulement pour l'Europe mais aussi pour la communauté internationale dans son ensemble, et porterait atteinte aux valeurs universelles telles que la liberté, la démocratie, les droits de l'homme et l'État de droit, ainsi qu'aux fondements de l'ordre international fondé sur des règles. La communauté internationale ne devrait accepter aucune tentative unilatérale de modifier le statu quo, y compris par la force.

Les deux ministres ont également convenu que les défis à l'ordre international fondé sur des règles rendent la collaboration Canada-Japon d'autant plus importante. Ils ont réaffirmé l'importance de renforcer davantage le partenariat stratégique des deux pays ainsi que de travailler avec des pays partageant les mêmes idées pour concrétiser la vision commune d'un Indo-Pacifique libre et ouvert fondé sur l'état de droit, ce qui est d'une importance vitale pour la communauté internationale, la paix, la stabilité et la prospérité.

Dans ce contexte, la ministre Joly a déclaré que l'élaboration de la stratégie indo-pacifique du Canada visera à compléter les efforts déployés par des partenaires partageant les mêmes idées, y compris la vision japonaise d’un « Indo-Pacifique libre et ouvert (FOIP) ». Le ministre Hayashi a déclaré qu'il attendait avec impatience le lancement de la Stratégie indo-pacifique du Canada, qui mettrait en valeur l'engagement du Canada en tant que nation indo-pacifique.

En ce qui concerne les «Priorités communes Canada-Japon contribuant à un Indo-Pacifique libre et ouvert»Note de bas de page 1, les deux ministres ont convenu de mettre en œuvre progressivement ce qui suit en tant que plan d'action pour renforcer les efforts concrets en collaboration avec des pays partageant les mêmes idées dans la région.

Les deux ministres ont décidé (1) de coordonner et de coopérer activement dans divers forums, y compris le G7 ; (2) de mettre régulièrement à jour le contenu du plan d'action, le cas échéant, en fonction des discussions bilatérales et de l'évolution de la situation internationale, et de partager des analyses et des évaluations sur les domaines d'intérêt commun ; (3) de mettre régulièrement en œuvre le plan d'action en étroite coordination avec les ministères et organismes concernés des deux pays ; (4) de résumer l'état d'avancement des discussions, en utilisant par exemple le dialogue 2+2 du sous-cabinet Politique, paix et sécurité Canada-Japon, le Comité économique mixte (CEM) Canada-Japon et le Comité mixte Canada-Japon sur la science et la technologie (CJJC), et de confirmer cet état d'avancement auprès des ministres concernés.

1. État de droit

Les deux parties ont partagé la reconnaissance commune de l'approfondissement de la coopération entre les deux pays pour maintenir l'ordre international fondé sur l'état de droit dans les domaines prioritaires mutuels suivants en mettant en œuvre les actions ci-dessous.

Conclusion rapide de l'accord général sur la sécurité des informations

Les deux parties ont confirmé qu'elles avaient achevé les réunions préparatoires sur une proposition d'accord général de sécurité de l'information (AGSI), et se sont félicitées du lancement de négociations officielles dans le but de parvenir à un accord le plus rapidement possible afin de faciliter le partage d'informations entre les deux pays. Les deux parties ont montré qu'elles espéraient vivement renforcer la coopération bilatérale, notamment entre les forces d'autodéfense japonaises et les forces armées canadiennes, grâce à la conclusion de l'accord général sur la sécurité de l'information.

Coopération en réponse aux activités de développement nucléaire et de missiles de la Corée du Nord, y compris celles concernant les transferts illégaux de navire à navire liés à la Corée du Nord

Les deux parties ont condamné les activités de développement nucléaire et de missiles menées actuellement par la Corée du Nord, y compris ses lancements de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), et ont appelé la Corée du Nord à procéder au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de toutes les armes nucléaires, des autres armes de destruction massive et des missiles balistiques de toutes portées, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies (RCSNU). Les deux parties ont également confirmé qu'elles continueraient à promouvoir la coordination et la coopération afin d'identifier les activités illégales en mer, d'enquêter sur celles-ci et d'y répondre, y compris les transferts illicites de navire à navire de la Corée du Nord. Dans le cadre de cet effort, la partie canadienne a exprimé son intention de poursuivre le déploiement de moyens militaires canadiens, ce qui a été salué par la partie japonaise. Les deux parties ont en outre confirmé qu'elles se coordonneraient et coopéreraient pour renforcer les capacités internationales afin d'assurer la mise en œuvre effective des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. La partie japonaise a également demandé que la compréhension et la coopération se poursuivent en vue d'une résolution immédiate de la question des enlèvements, ce à quoi la partie canadienne a offert son soutien renouvelé.

Coopération sur le désarmement nucléaire et la non-prolifération

Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à travailler en étroite collaboration pour maintenir et renforcer le régime du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en tant que pierre angulaire du régime international de désarmement et de non-prolifération nucléaires, notamment par des activités dans le cadre de l'initiative de non-prolifération et de désarmement (NPDI), de l'initiative de Stockholm pour le désarmement nucléaire et du partenariat mondial contre la prolifération des armes et des matières de destruction massive (GP). Les deux parties ont également souligné la nécessité de maintenir et de renforcer la dynamique en vue de l'entrée en vigueur du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) par le biais d'initiatives telles que la réunion des amis du TICE, ainsi que d'entamer des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles destinées à être utilisées dans des armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires (FMCT). Les deux parties s'engagent à soutenir et à promouvoir les objectifs des régimes multilatéraux de contrôle des exportations afin d'empêcher la prolifération des matériaux, des technologies et des recherches susceptibles d'être utilisés pour mettre au point des armes, y compris des armes de destruction massive (ADM) et leurs vecteurs.

Coopération dans les exercices conjoints

Les deux parties ont salué la réalisation régulière de l'exercice conjoint Canada-Japon «KAEDEX». En outre, les deux parties ont reconnu la participation de l'autre à des exercices conjoints tels que l'exercice "KEEN SWORD", un exercice conjoint biennal Japon/États-Unis conçu pour accroître la préparation et l'interopérabilité, et ont prévu de poursuivre leur coopération bilatérale en matière de défense.

Expansion des échanges de defense

Les deux parties ont décidé de reprendre les échanges entre officiers, y compris les échanges de haut niveau. La partie canadienne a salué l'envoi par le Japon au Canada d'un attaché de défense résident à partir de mars 2023, car cela renforcerait la coopération en matière de défense entre les deux pays. La partie japonaise se félicite de l'ajout d'un officier de liaison des Forces armées canadiennes avec les forces américaines basées à Yokosuka à partir de l'été 2022. En outre, les deux parties ont décidé de réaliser des visites réciproques des ministres de la Défense dès que possible et d'élargir davantage les échanges en matière de défense.

Contribution de l'Accord de coopération régionale sur la lutte contre la piraterie en Asie (ReCAAP)

Les deux parties ont noté que l'Accord de coopération régionale sur la lutte contre la piraterie en Asie (ReCAAP) a apporté une contribution significative à la sécurité du transport maritime qui apportera stabilité et prospérité à la région. La partie japonaise a également beaucoup apprécié que le Canada envisage la possibilité d'adhérer au ReCAAP.

Coopération avec l'ANASE

Les deux parties ont réaffirmé l'importance de la coopération avec l'ANASE et du soutien à la centralité de l'ANASE dans les architectures régionales dirigées par l'ANASE, y compris le Forum régional de l’ANASE (FRA), pour faire avancer leur vision commune d'un Indo-Pacifique libre et ouvert. Dans ce contexte, les deux parties ont réaffirmé leur engagement à travailler avec l'ANASE et à promouvoir les complémentarités avec les "Perspectives de l'ANASE sur l'Indo-Pacifique (AOIP)". Les deux parties ont réaffirmé leur ferme opposition à toute tentative unilatérale de modifier le statu quo, y compris celles par la force dans les mers de Chine orientale et méridionale. Ils ont réitéré leur engagement à travailler en étroite collaboration pour maintenir et renforcer un ordre maritime libre et ouvert fondé sur l'état de droit, notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM). En outre, les deux parties ont réaffirmé qu'elles travailleraient avec les pays de l'ANASE, sur la base de leur position commune quant à l'importance de la sentence du tribunal arbitral en vertu de la CNUDM sur les différends entre la République des Philippines et la République populaire de Chine dans mer de Chine méridionale. La partie japonaise a également reconnu les contributions du Canada à la paix et à la stabilité régionales et a pris note de l'aspiration du Canada à participer à la réunion des ministres de la Défense de l'ANASE-Plus (ADMM Plus) et au Sommet de l'Asie de l'Est (SAE).

Maintien de l'ordre maritime dans l'Arctique

Les deux parties ont confirmé l'importance de maintenir l'ordre maritime dans l'océan Arctique, conformément au droit international, y compris la CNUDM, l'Accord visant à prévenir la pêche non réglementée en haute mer dans l'océan Arctique central et le Code international pour les navires opérant dans les eaux polaires (le Code polaire). À cet égard, la partie canadienne s'est félicitée de la participation du Japon en tant qu'observateur à l'opération Nanook, un exercice militaire conjoint organisé par les Forces armées canadiennes dans l'Arctique canadien. Les deux parties ont également confirmé leur intérêt mutuel à faire progresser la coopération scientifique, en particulier sur le changement climatique, ainsi que notre engagement à développer la région en tenant compte et dans le respect des droits et des connaissances des peuples autochtones.

Coopération dans la lutte contre la pêche INN

Les deux parties ont reconnu la coopération dans la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) dans la région indo-pacifique jusqu'à présent, et ont partagé leurs points de vue sur la poursuite de la coopération à l'avenir. La partie canadienne a exprimé sa gratitude pour l'accueil par le Japon d'un avion canadien de patrouille des pêches afin de soutenir les opérations de suivi, de contrôle et de surveillance dans le Pacifique Nord. Les deux parties se sont également engagées à poursuivre leur coopération pour lutter contre la pêche INN et l'importance de la coopération internationale à cet égard dans le cadre de discussions au sein du G7, des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), du Forum des gardes-côtes du Pacifique Nord et d'autres forums pertinents.

Coopération dans le Cyberespace

Les deux parties ont confirmé qu'elles continueraient de coopérer dans des forums multilatéraux tels que l'ONU et le FRA pour promouvoir un comportement responsable des États dans le cyberespace aux niveaux international et régional, y compris avec des pays spécifiques par le biais de mesures de confiance et de renforcement des capacités.

La réunion du Comité mixte Canada-Japon pour la science et la technologie

Les deux parties ont décidé de renforcer la coopération dans les domaines de la science, de la technologie et de l'innovation tels que l'intelligence artificielle, l'informatique quantique et à haute performance, les technologies liées à la santé, la recherche environnementale, la R&D en physique et la mobilité des chercheurs via le CJJC et d'autres forums.

Coopération sur l'aide publique au développement (APD)

Les deux parties ont convenu d'explorer des domaines de collaboration sur la politique et la programmation de l'aide publique au développement (APD) dans la région. Il s'agit notamment de rechercher des possibilités d'activités de coopération conjointes au niveau des projets dans des pays spécifiques de la région indo-pacifique et au-delà. Les deux parties ont également convenu de travailler en étroite collaboration dans le cadre du développement du G7, poursuivant ainsi notre tradition de partenariat dans le cadre de forums multilatéraux clés. Elles ont convenu de se rencontrer pour explorer les possibilités de coopération dans des pays tiers, notamment en matière de formation. La partie japonaise s'est félicitée de l'intention du Canada de rejoindre Partners in the Blue Pacific (PBP), et les deux parties ont confirmé leur volonté de coopérer pour soutenir la région des îles du Pacifique et ses priorités.

Réaffirmant l'importance d'un financement durable pour la croissance économique et le développement à long terme, les deux parties ont convenu de travailler ensemble pour promouvoir un financement du développement qui soit transparent et équitable pour tous les débiteurs et créanciers, conformément aux principes, règles et normes convenus au niveau international, notamment en poursuivant les discussions et la coopération entre partenaires partageant les mêmes idées.

2. Opérations de maintien de la paix et consolidation de la paix, aide humanitaire et secours en cas de catastrophe

Les deux parties ont convenu d'explorer les possibilités de coopération accrue entre les deux pays dans les domaines suivants, y compris les opérations de paix des Nations Unies, la consolidation de la paix et l'aide humanitaire et autres, et de mettre en œuvre les actions ci-dessous.

Coopération dans les opérations de paix

Étant donné que les deux parties se sont engagées à promouvoir la coopération avec des pays tiers dans les opérations de maintien de la paix, les deux parties ont confirmé qu'elles partageraient leurs connaissances par le biais du « Programme de partenariat triangulaire des Nations Unies » dirigé par le Japon et du « Programme de coopération en matière de formation militaire » du Canada et qu'elles favoriseraient la coopération, y compris la participation d'observateurs à chaque les programmes des autres.

Coopération dans la consolidation de la paix et l'aide humanitaire/secours en cas de catastrophe

Les deux parties ont confirmé qu'elles partageraient la richesse des connaissances qu'elles ont développées dans ces domaines, ainsi qu'à promouvoir l'utilisation de l'APD au niveau de la mise en œuvre de l'assistance sur le terrain et à veiller à ce que les principes de l'assistance humanitaire soient pleinement respectés. Les deux parties ont également confirmé la coopération entre les Forces d'autodéfense japonaises et les Forces armées canadiennes, notamment par le biais de l'Accord d'acquisition et de services croisés (ACSA) Japon-Canada. Ils ont également réaffirmé l'importance de soutenir la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies et le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix.

Lutte contre le terrorisme

Les deux parties ont confirmé qu'elles avaient encouragé l'échange de connaissances, d'informations et de points de vue sur la lutte contre le terrorisme et les questions liées à la sécurité par le biais de cadres régionaux et internationaux tels que l'ONU, le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF), le FRA, l'appel de Christchurch et le groupe G7 Rome-Lyon. Les deux parties ont convenu qu'il est particulièrement important de promouvoir le partage de bonnes pratiques sur les contre-mesures contre l'extrémisme violent et la radicalisation menant à la violence dans l'espace en ligne.

Coopération Femmes, Paix et Sécurité (FPS)

Les deux parties ont convenu de la nécessité de promouvoir le partage des connaissances sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS), à travers des échanges de vues entre responsables et experts. Alors que la partie canadienne rédige son troisième plan d'action national sur les femmes, la paix et la sécurité, les deux parties y voient une occasion de relever les ambitions dans la mise en œuvre des initiatives FPS. Les opportunités de faire progresser la collaboration FPS peuvent être explorées par le biais d'initiatives liées à la réduction des risques de catastrophe, notamment via des engagements du réseau de points focaux FPS et du FRA.

3. Sécurité sanitaire et réponse à la COVID-19

Les deux parties ont convenu de se coordonner pour lutter contre la COVID-19, d’améliorer les résultats sanitaires et de renforcer la sécurité sanitaire dans le monde ainsi que dans la région, et de mettre en œuvre les actions ci-dessous.

Accès équitable aux vaccins, tests et traitements

Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à promouvoir un accès équitable aux vaccins, aux tests et aux traitements dans la lutte contre la COVID-19. Les deux parties ont également convenu de coopérer dans des initiatives mondiales pour construire une chaîne d'approvisionnement résiliente afin d'assurer la stabilité et la prévisibilité de l'approvisionnement en fournitures médicales.

Promotion de la Couverture Santé Universelle (CSU)

Les deux parties ont décidé de relancer les discussions à l'ONU, au G7, etc., et de renforcer la coopération avec les organisations internationales pour promouvoir la CSU.

Renforcement de l'architecture mondiale de la santé pour la sécurité sanitaire

Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération entre les autorités financières et sanitaires des pays et des organisations internationales afin d'améliorer la prévention, la préparation et la réponse (PPR) aux futures crises régionales et internationales en matière de sécurité sanitaire, notamment par l'élaboration d'une convention, d'un accord ou d'un autre instrument international de l'OMS sur la PPR pandémique. Cela pourrait impliquer de travailler ensemble pour renforcer les cadres sanitaires internationaux, tels que le Règlement sanitaire international (2005), et les institutions multilatérales, notamment l'OMS. À cet égard, les deux parties ont convenu de ne pas créer de vide géographique dans la résolution des problèmes de sécurité sanitaire internationale.

Renforcement de la collaboration par le biais du Mécanisme du Secrétaire général des Nations Unies pour les enquêtes sur l'utilisation présumée d'armes chimiques, biologiques et toxiques (UNSGM)

Les deux parties ont convenu de renforcer la coopération en vue de l'opérationnalisation de l'UNSGM.

Coopération dans le domaine de la santé et de la biosécurité dans l'ANASE

Le Canada s'emploie à atténuer les menaces biologiques dans l’ANASE, tandis que le Japon soutient l'ACPHEED (ASEAN Center for Public Health Emergencies & Emerging Diseases (ACPHEED). Les deux parties ont décidé de promouvoir la coopération dans ce domaine grâce à leur collaboration avec l’ANASE.

Solutions de laboratoire durables en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE)

Les deux parties ont convenu d'explorer les possibilités de soutenir le Grand Challenge for Sustainable Laboratories, qui vise à identifier des solutions innovantes pour atténuer les risques graves posés par des laboratoires biologiques inadéquats dans des environnements à faibles ressources.

4. Sécurité énergétique

Les deux parties ont reconnu divers facteurs qui nuisent à la sécurité énergétique mondiale, notamment les conséquences de l’agression non provoquée de la Russie contre l’Ukraine sur l'approvisionnement et les marchés énergétiques et se sont engagées à mettre en œuvre les actions ci-dessous.

Partenariat énergétique bilatéral

Les deux parties ont noté l'importance de la sécurité énergétique et la nécessité d'investissements appropriés conformes à nos objectifs climatiques pour assurer une production suffisante de pétrole et de gaz naturel afin de relever les défis mondiaux en matière d'accessibilité financière. Elles ont salué le partenariat bilatéral croissant dans le domaine de l'énergie, comme en témoigne le flux régulier et fiable de gaz de pétrole liquéfié canadien vers le Japon depuis 2019, ainsi que les progrès réalisés en matière d'infrastructures énergétiques, notamment le projet LNG Canada, qui permettra au Canada d'agir comme une source majeure de sécurité énergétique pour le Japon et la région indo-pacifique dans les années à venir.

Transition Énergétique

Les deux parties ont noté l'intérêt des secteurs privés à contribuer aux projets d'énergie renouvelable, aux technologies propres et de transition sur leurs marchés respectifs. Elles ont exhorté les régulateurs à faciliter les investissements et les échanges qui permettront de progresser dans la transition énergétique. Il convient de noter que les deux parties ont indiqué qu'elles soutenaient fermement les opportunités dans les domaines du captage, de l'utilisation et du stockage du carbone (CCUS) et du recyclage du carbone ; de l'hydrogène et de l'ammoniac, qui sont des questions prioritaires pour les gouvernements et les secteurs privés des deux pays.

Echanges techniques sur la technologie nucléaire

En ce qui concerne l'énergie atomique, les deux parties ont convenu du potentiel de la technologie des petits réacteurs modulaires (SMR) pour générer de l'électricité propre et ont noté des exemples de coopération entre leurs entreprises et les autorités qui progressent dans ce domaine avec l'intention de créer des chaînes d'approvisionnement nucléaires plus résilientes. Ils ont également souligné les avantages de la coopération et des échanges techniques concernant le déclassement des réacteurs nucléaires et l'élimination des déchets nucléaires, ainsi que la pleine utilisation de l'énergie nucléaire existante, y compris l'extension de la période d'exploitation des réacteurs.

Minéraux critiques

Les deux parties ont souligné l'importance des minéraux critiques à la fois pour la transition énergétique et pour les technologies de pointe et ont signalé leur soutien à une collaboration renforcée pour atteindre des objectifs communs vis-à-vis de ces matières premières stratégiques. Ils ont salué les efforts importants des deux gouvernements pour encourager le renforcement de la résilience des chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques, et ont appelé leurs investisseurs et développeurs de projets à redoubler d'efforts pour exploiter le potentiel de liens renforcés sur les minéraux critiques.

Dialogue Canada-Japon sur la politique énergétique

Compte tenu de ce qui précède et du caractère prononcé des intérêts énergétiques qui se chevauchent et se complètent, les deux parties ont exprimé leur ferme soutien au Dialogue sur la politique énergétique Canada-Japon et à ses cinq groupes de travail qui se concentrent sur :

(i) Pétrole et gaz ; (ii) Hydrogène; (iii) Énergie atomique ; (iv) Captage, utilisation et stockage du carbone/recyclage du carbone ; et (v) Minéraux critiques.

5. Promotion du libre-échange et mise en œuvre des accords commerciaux

Les deux parties ont rappelé le rôle de premier plan que leurs gouvernements ont joué dans l'établissement, la promotion et la défense de l'ordre commercial international existant et les nombreux avantages que leurs entreprises et leurs citoyens en ont tirés. Ils ont souligné le rôle important que le commerce et l'investissement peuvent jouer dans la promotion d'une croissance économique inclusive, en particulier pour les groupes traditionnellement sous-représentés dans le commerce, notamment les femmes, les peuples autochtones et les petites et moyennes entreprises. Ils ont reconnu les défis aux principes de libre-échange qui ont surgi ces dernières années et ont décidé de renforcer la coopération pour faire face à ces défis en mettant en œuvre les actions ci-dessous.

Mise en œuvre et extension du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP)

Les deux parties ont noté l'importance fondamentale du Partenariat transpacifique global et progressif (PTPTG) pour promouvoir le libre-échange, les marchés ouverts et compétitifs et l'intégration économique dans la région indo-pacifique et au-delà, ainsi que l'effet transformateur qu'il a eu sur le commerce bilatéral et régional. Ils se sont félicités des nombreuses possibilités de collaboration entre leurs gouvernements grâce à l'établissement et au maintien du PTPTG. Ils ont souligné la série complète de chapitres du PTPTG visant à améliorer la coopération technique liée au commerce entre les membres du PTPTG, notamment en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises et l'autonomisation économique des femmes. Ils ont affirmé leur intention de continuer à travailler en étroite collaboration pour assurer la mise en œuvre et l'expansion régulières du PTPTG afin d'étendre ses règles de haut niveau. En ce qui concerne l'intérêt manifesté par les économies candidates à l'adhésion au PTPTG, les deux parties ont reconnu l'importance de maintenir ses normes élevées et de défendre l'esprit et les principes du PTPTG, qui ne tolère pas la coercition économique et les pratiques commerciales déloyales. Elles ont précisé que l'adhésion est ouverte aux économies qui s'engagent à atteindre les objectifs de l'accord et qui sont en mesure de satisfaire et d'adhérer à ses normes élevées et à ses engagements ambitieux en matière d'accès aux marchés. Elles ont également souligné l'importance des "antécédents" des économies candidates, y compris leur i) tendance avérée à respecter les engagements commerciaux, et ii) leur expérience des règles de haut niveau en matière de commerce et d'investissement. Ils ont encouragé leurs fonctionnaires à poursuivre leur étroite collaboration, tant au niveau bilatéral que conjoint avec les partenaires du PTPTG, pour gérer les adhésions d'une manière cohérente avec le processus d'adhésion décidé lors de la première réunion de la Commission du PTPTG à Tokyo en janvier 2019.

Faire progresser la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)

Saluant le succès de la 12e Conférence ministérielle de l'OMC (CM12), les deux parties ont fait part de leur intention de continuer à travailler avec leurs partenaires pour faire avancer les trois piliers de la réforme de l'OMC (surveillance, élaboration de règles, règlement des différends). La coopération par le biais de divers forums, y compris le Groupe d'Ottawa sur la réforme de l'OMC, les organes et comités de l'OMC, le G7, le G20 et l'APEC, etc., se poursuivra en vue de faire progresser les initiatives de réforme de l'OMC.

Renforcement de la sécurité économique, y compris la résilience des chaînes d'approvisionnement et la coopération sur les technologies émergentes

Les deux parties ont convenu de l'importance d'approfondir la coopération pour promouvoir la sécurité économique à long terme, notamment la résilience des chaînes d'approvisionnement et la coopération dans les technologies émergentes. Elles ont réaffirmé leur intention de travailler à l'amélioration de la résilience des chaînes d'approvisionnement afin de promouvoir un commerce durable et prévisible. Les deux parties ont également confirmé qu'elles encourageraient une coopération bilatérale accrue dans les technologies émergentes telles que l'intelligence artificielle et la technologie quantique, notamment en soutenant la conception, le développement, la protection, la gouvernance et l'utilisation des technologies, et qu'elles promouvraient leurs valeurs communes par le biais d'initiatives internationales telles que le Partenariat mondial sur l'intelligence artificielle (GPAI).

Lutter contre la coercition économique

Les deux parties ont confirmé l'importance de la coopération entre pays partageant les mêmes idées pour lutter contre la coercition économique, qui est non seulement incompatible avec les principes fondamentaux du système commercial multilatéral, mais aussi avec les principes clés de l'ordre international fondé sur des règles. Les deux parties se sont engagées à travailler ensemble pour identifier, prévenir, dissuader et faire face à la coercition économique, à partager des informations concernant la coercition économique, ainsi qu'à explorer le développement de nouveaux outils diplomatiques et économiques pour répondre aux défis.

Garantir un commerce équitable en contrant les politiques et pratiques non marchandes

Les deux parties ont confirmé leur engagement à plaider en faveur de marchés mondiaux équitables, ouverts et prévisibles, en s'attaquant aux politiques et pratiques non marchandes, telles que les transferts de technologie forcés, y compris ceux rendus possibles par la réglementation des marchés publics ainsi que par les normes nationales. Ils ont affirmé leur intention d'assurer des règles du jeu équitables pour le commerce qui reflètent les règles qui sous-tendent le système commercial multilatéral, notant les avantages de la coopération bilatérale et avec des partenaires pour contrer les politiques et pratiques déloyales et non marchandes ainsi que la coercition économique.

Engagement Canada-Japon en matière de politique commerciale

Reconnaissant leurs nombreux intérêts communs en matière de politique commerciale et leur collaboration continue dans un certain nombre de forums commerciaux, les deux parties ont reconnu les avantages du dialogue et de la coopération bilatéraux sur les questions commerciales. Ils se sont félicités des occasions de dialogue sur le commerce qui se présentent dans le contexte du Comité économique mixte Canada-Japon et de son groupe de travail coopératif. Pour compléter et renforcer l'engagement par le biais de ces cadres existants, les deux parties ont encouragé leurs responsables à rechercher d'autres opportunités de se consulter de manière informelle sur d'importantes questions de politique commerciale et à envisager de coordonner des actions pour faire avancer les priorités communes.

6. Environnement et changement climatique

Les deux parties ont reconnu l'importance de la question de l'environnement et du changement climatique dans l'Indo-Pacifique et de travailler bilatéralement pour mettre en œuvre les actions ci-dessous.

Dialogue ministériel CANADA-JAPON sur le climat et l'environnement

Les deux parties se sont engagées à utiliser les programmes de dialogue bilatéral existants, à partager les meilleures pratiques et à poursuivre des mesures plus efficaces pour protéger l'environnement et lutter contre le changement climatique dans la région indo-pacifique et mettre en œuvre les actions ci-dessous.

Mise en œuvre constante de l'Accord de Paris

Les deux parties ont réaffirmé leur intention de redoubler d'efforts pour tendre la main aux principaux pays et régions émetteurs de gaz à effet de serre afin de relever les ambitions en vue d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris et d'assurer la transparence dans leur mise en œuvre. Les deux parties ont également convenu de l'importance des efforts de renforcement des capacités et de plaidoyer en ce qui concerne les pays qui déploient des efforts conformes aux objectifs de l'Accord de Paris.

Réalisation d'une économie océanique durable

Les deux parties ont décidé de promouvoir les efforts pour atteindre les engagements du Groupe de haut niveau pour une économie océanique durable.

Réduction des déchets plastiques marins

Les deux parties ont réaffirmé la nécessité de poursuivre le dialogue en vue de l'élaboration d'un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin, avec l'ambition d'achever ses travaux d'ici la fin de 2024, comme l'a adopté la reprise de la 5e session de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (AUE 5.2), afin de garantir un déploiement rapide et efficace des mesures à l'échelle mondiale.

Réponse à la conservation des forêts et à la biodiversité

Les deux parties ont réaffirmé l'importance de la conservation des forêts et de la biodiversité, et ont également affirmé que les deux parties renforceront leur coopération, notamment par le biais des processus internationaux existants liés à la gestion durable des forêts et aux chaînes d'approvisionnement légales et durables en bois pour renforcer la collaboration dans la région indo-pacifique. La partie japonaise se félicite que le Canada accueille la quinzième réunion de la deuxième partie de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB COP15) du 7 au 19 décembre 2022.

Appui à la sécurité alimentaire et au changement climatique

Les deux parties ont convenu de renforcer la collaboration sur des initiatives qui intègrent efficacement l'action sur la sécurité alimentaire et le changement climatique.

Expo 2025 Osaka, Kansai, Japon

Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à promouvoir le succès de l'Expo 2025 Osaka, Kansai, Japon, qui sera l'occasion de renforcer les liens économiques, culturels et interpersonnels existants entre le Canada et le Japon, en plus de soutenir la réalisation des ODD et un avenir meilleur et durable, neutre en carbone, sous le thème de l'Expo "Concevoir la société de demain pour nos vies".

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