Déclaration des ministres féministes des Affaires étrangères à la Conférence de Munich sur la sécurité

Déclaration

Le 17 février 2024 – Ottawa (Ontario) – Affaires mondiales Canada

« Aujourd’hui, à la Conférence de Munich sur la sécurité de 2024, nous, ministres des Affaires étrangères de l’Albanie, de l’Allemagne, de l’Andorre, de la Belgique, de la Bulgarie, du Canada, de la France, du Kosovo, du Liechtenstein, de la Mongolie, des Pays-Bas et de la Roumanie, exprimons nos plus vives inquiétudes face aux violations continues des droits de la personne des femmes et des filles en Afghanistan, et nous demandons instamment aux autorités de facto de mettre fin à la persécution systématique fondée sur le genre, qui pourrait représenter un crime contre l’humanité.

« Il s’agit notamment de la récente vague de détentions de femmes et de filles par les talibans en Afghanistan. Nous réclamons leur libération immédiate et réaffirmons notre engagement inébranlable à faire respecter les droits fondamentaux des femmes et des filles en Afghanistan.

« Depuis notre dernière rencontre à la Conférence de Munich sur la sécurité en 2023, les talibans n’ont fait aucun progrès en matière de protection des droits de la personne en Afghanistan, en particulier des droits fondamentaux des femmes et des filles dans toute leur diversité. Bien au contraire :

« Les talibans sont responsables de l’une des situations les plus tragiques et les plus déplorables au monde en ce qui concerne les droits de la personne. En écartant la moitié de la population afghane de la vie publique et de la prise de décisions politiques, ils mettent en péril l’avenir même de l’Afghanistan : l’interdiction pour les filles et les femmes d’accéder à une éducation secondaire et universitaire ainsi que l’interdiction pour les femmes de travailler dans des organisations non gouvernementales et des organisations des Nations Unies sont des exemples frappants de discrimination systématique et systémique. Les règles strictes qui violent la liberté de mouvement des femmes et excluent les femmes et les filles des espaces publics, les détentions arbitraires de femmes et les cas de mariages forcés constituent un déni flagrant des droits fondamentaux des femmes et des filles.

« Nous exhortons les autorités de facto à respecter pleinement le droit international, en particulier les droits de la personne, à garantir les droits fondamentaux de toutes les Afghanes et de tous les Afghans, y compris des personnes issues de minorités ethniques et religieuses, et à annuler toutes les décisions qui restreignent les droits fondamentaux des femmes et des filles d’une manière sans équivalent dans le monde.

« Nous demandons tout particulièrement aux talibans de permettre aux filles afghanes de suivre un enseignement secondaire conforme aux normes internationales.

« La communauté internationale doit continuer à porter son attention sur les droits fondamentaux des femmes et des filles en Afghanistan. Elle doit redoubler d’efforts pour utiliser les instruments juridiques dont elle dispose pour soutenir ces droits et mettre fin aux violations du droit international, y compris les dispositions des conventions internationales auxquelles l’Afghanistan a souscrit.

« Nous reconnaissons la nécessité de relever les multiples défis auxquels sont confrontés l’État afghan et l’ensemble de la région, par exemple la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic. Nous soulignons la position commune de la communauté internationale selon laquelle le respect des obligations internationales de l’Afghanistan par les autorités de facto, en particulier en ce qui concerne les droits de la personne, demeure l’une des conditions préalables essentielles à la réintégration de l’État afghan dans le système international. »

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