Déclaration de la ministre des Affaires étrangères à l’occasion du 80e anniversaire de la déportation des Tatars de Crimée

Le 18 mai 2024 – Ottawa (Ontario) – Affaires mondiales Canada

La ministre des Affaires étrangères, l’honorable Mélanie Joly, a fait aujourd’hui la déclaration suivante :

« Aujourd’hui, 80 ans se sont écoulés depuis la déportation forcée des Tatars de Crimée de leur patrie. Du 18 au 20 mai 1944, quelque 200 000 Tatares et Tatars ont été expulsés de force de Crimée par le régime de Staline vers des régions éloignées de l’Union soviétique. Ces personnes ont été déportées dans des conditions horribles, et environ 8 000 d’entre elles sont mortes pendant le déplacement. Les personnes ayant survécu à cette déportation ont été réinstallées dans des environnements difficiles; près de la moitié d’entre elles ont péri en l’espace de 3 ans. Pendant ce temps, en Crimée, les Soviétiques ont détruit les mosquées tatares et remplacé les noms de lieux tatars par des noms soviétiques afin d’effacer l’histoire du peuple tatar de Crimée sur la péninsule.

« Le Canada honore la mémoire des personnes qui ont souffert et sont mortes pendant la déportation, de celles qui ont courageusement résisté et de celles qui sont finalement rentrées à la maison.

« Nous reconnaissons également les échos de ce terrible événement dans la persécution des Tatars de Crimée par la Russie depuis qu’elle a commencé son occupation illégale de la Crimée en 2014. Celles et ceux qui s’opposent à l’annexion et expriment leur dissidence ont été particulièrement ciblés et détenus ou sont disparus. La Russie a intensifié sa répression lorsqu’elle a lancé son invasion à grande échelle de l’Ukraine en 2022. Comme ce fut le cas en 1944, la Russie est déterminée à limiter sévèrement les droits de la personne et à attaquer l’histoire, la langue, l’identité, la culture et l’éducation du peuple tatar de Crimée.

« Les actions de la Russie en Crimée aujourd’hui s’inscrivent dans son schéma historique de prise à partie et de déplacement des peuples et d’effacement de leurs cultures, ainsi que de recours à la désinformation pour justifier ses agressions à l’encontre de ses voisins. Nous ne pouvons laisser la Russie s’en prendre à une nouvelle génération de Tatares et Tatars de Crimée. Aujourd’hui, nous nous souvenons de celles et ceux qui ont été déportés il y a 80 ans, tout en réaffirmant notre soutien indéfectible à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. »