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Emily Hamann décrit sa proposition pour aider les Canadiens à se constituer une épargne
« Je veux mettre au point un outil d’épargne qui réduira le fardeau décisionnel des Canadiens qui vivent d’un chèque à l’autre. »
Emily Hamann
Qui je suis :
Emily Hamann, étudiante de premier cycle, Goodman School of Business, Université Brock
Le problème que je veux résoudre :
J’ai choisi de me concentrer sur l’élément clé Gestion de l’épargne de la Stratégie nationale pour la littératie financière dans ma proposition. Mon objectif est de réduire le temps et l’énergie que nécessitent les décisions d’épargne afin qu’il soit plus facile pour les Canadiens à faible revenu de se constituer une épargne. Il y a beaucoup de processus à suivre pour les programmes d’épargne actuels, comme le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et le régime enregistré d’épargne- (REER). L’ouverture de ces comptes ne se fait pas en un claquement de doigts. Par exemple, j’ai dû me déplacer à la banque pour ouvrir mon CELI. Certaines personnes trouvent cela trop compliqué ou n’ont tout simplement pas le temps de réfléchir à leurs diverses options d’épargne. L’imprévisibilité du marché de l’emploi rend également très difficile la prise de décisions concernant l’épargne, en particulier pour les personnes travaillant sur une base saisonnière ou à la pige. Les gens s’inquiètent et se demandent ce qu’ils pourraient bien faire en cas d’urgence, s’ils avaient besoin de cet argent. Vous ne disposez pas d’un accès rapide à votre argent avec les programmes d’épargne traditionnels, et il y a des pénalités à payer pour retirer l’argent. Par exemple, un retrait REER comporte une incidence fiscale et vous fait perdre des droits de cotisation. Cette incertitude vient s’ajouter à la fatigue décisionnelle qui décourage les gens d’épargner.
Ma motivation :
La seule raison pour laquelle j’ai ouvert mon CELI, c’est parce que j’étudie l’administration des affaires. Mon professeur de finances m’a motivée à épargner. Il a dit : « Vous devriez vraiment commencer à épargner maintenant, même si vous pouvez juste investir 50 $ par année, car vous aurez 53 $ à la fin de l’année, ce qui est mieux que seulement 50 $. » Mais beaucoup de personnes n’ont pas d’éducation financière ou ne bénéficient pas de ce genre d’encouragement pour les aider à prendre des décisions financières. Je voulais mettre au point une solution qui aide les personnes n’ayant pas d’expérience en affaires à prendre cette décision initiale afin qu’elles puissent voir comment même un petit montant d’argent peut générer de l’intérêt.
Mon approche :
Je suis en train de terminer une mineure en économie, qui a vraiment façonné la façon dont j’ai abordé ma proposition. Dans quelques-uns de mes cours, nous avons examiné comment les décisions stratégiques peuvent influencer le comportement et avoir des répercussions disproportionnées sur certains groupes. J’ai commencé par explorer des ressources plus générales pour comprendre le fonctionnement des mécanismes de soutien financier du Canada, puis j’ai analysé plus en profondeur des documents examinés par des pairs qui portaient sur les réponses à des mécanismes d’épargne semblables, en me concentrant sur l’incidence sur les Canadiens à faible revenu. Je voulais surtout savoir si l’inscription par défaut à l’épargne, qui élimine le fardeau initial du choix, peut encourager les gens à investir davantage dans l’épargne. J’ai également examiné la recherche sur les incitatifs comportementaux, qui utilisent des encouragements subtils pour emmener les personnes à prendre de meilleures décisions financières.
Mon plus gros défi :
Ça a été difficile de concevoir une solution réaliste pour aider les Canadiens à faible revenu à faire fructifier leur épargne. Je voulais présenter une proposition qui n’était pas farfelue quant au montant que les personnes devraient verser et qui ne revenait pas à dire « vous devriez mettre tant d’argent chaque mois ». Ça a été aussi difficile d’élaborer une solution que les gouvernements et les banques voudraient vraiment mettre en œuvre, qui est faisable pour eux et qui ne nécessite pas trop de travail. Pour trouver une solution réaliste, j’ai examiné des recherches et des études sur les programmes existants comme les CELI et le REER mais aussi sur les programmes d’épargne dans d’autres pays comme la Nouvelle-Zélande, afin de pouvoir recommander une approche dont l’adoption serait quelque chose d’envisageable.
Ma solution :
Ce que je propose pour réduire le fardeau décisionnel lié à l’épargne est la création d’un programme d’inscription automatique intégré aux transferts de fonds existants du gouvernement du Canada, comme le crédit pour la taxe sur les produits et services/taxe de vente harmonisée (TPS/TVH), l’Allocation canadienne pour les travailleurs ou le soutien du revenu. Je propose qu’une petite partie de l’argent de la prestation ou du crédit—à peine 2 à 5 %— soit automatiquement redirigée vers un compte d’épargne sans frais et portant intérêt établi expressément pour ce programme. Cette approche réduirait les choix et les décisions entrant en jeu dans la constitution d’une épargne. Les participants auraient la possibilité de se désinscrire, mais comme il s’agit d’une étape supplémentaire, ils seraient plus susceptibles de laisser l’argent croître dans le compte. Étant donné que ma proposition vise les Canadiens à faible revenu, il est important que le montant redirigé soit suffisamment petit afin de ne pas nuire à leurs dépenses quotidiennes. Les participants auraient également un accès complet au compte, ce qui leur permettrait de retirer rapidement des fonds s’ils en ont besoin. Le fait de rediriger automatiquement l’argent tout en le rendant facilement accessible élimine le fardeau de la prise de décisions qui, on le sait, est souvent un obstacle à l’épargne.
Dernières réflexions :
Ma proposition ne vise pas seulement à réduire la fatigue décisionnelle qui se manifeste quand vient le temps de faire des choix en matière d’épargne, mais aussi à inspirer les gens. Le fait de voir un montant passer de 2 $ à 10 $ peut aider les personnes ayant des connaissances financières limitées à visualiser le pouvoir de l’épargne. Le fait de voir ce qui peut arriver à leur argent pourrait les inciter à commencer à réaliser des économies qui peuvent les aider à rembourser leurs dettes et à faire face à des urgences. Cela pourrait également les inciter à envisager d’autres options d’épargne, comme le CELI où ils peuvent investir des sommes plus importantes.
Lisez le meilleur article de premier cycle soumis dans le cadre de l’édition 2025 du concours national pour les étudiants (en anglais seulement).