Discours pour la ministre Bibeau, Fédération canadienne de l’agriculture - Assemblée générale annuelle
Discours
2 mars, 2022, 12 h 45
Merci, Mary.
Bonjour à toutes et à tous.
Bonjour aux producteurs, productrices et autres dirigeants de l’industrie de partout au pays.
Quel bonheur d’être réunis à nouveau – en personne.
Depuis près de 90 ans, la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) défend ardemment les producteurs et les productrices qui nourrissent le Canada et le monde.
Et cette voix est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais.
Mary, un merci tout particulier.
Je suis ravie de savoir que tes parents, John et Hazel, ont reçu l’Ordre du Canada pour leur apport significatif à l’agriculture et à notre pays.
Le thème de la conférence de la FCA, Trouver des solutions durables en période d’incertitude, témoigne certainement des défis que nous avons dû relever au cours des deux dernières années.
Comme nous le savons, avec la pandémie mondiale ainsi que les sécheresses et les feux de forêt dans l’Ouest canadien, les producteurs canadiens vivent des moments très difficiles.
Pendant ce court moment que nous passons ensemble aujourd’hui, je tiens à présenter les mesures prises par le gouvernement pour aider les producteurs et les productrices à surmonter ces difficultés.
En parallèle, j’aimerais aussi qu’on se penche sur le long terme.
En novembre dernier, les ministres de l’Agriculture de l’ensemble du Canada ont conclu la Déclaration de Guelph.
Celle-ci expose notre vision commune pour veiller à ce que le Canada demeure un chef de file mondial en matière d’agriculture et de production alimentaire innovantes et durables.
Comme vous le savez, ma vision de la durabilité comprend bien sûr la durabilité environnementale.
Mais elle comprend aussi la durabilité sur les plans social et économique.
J’entends par durabilité sociale l’attention que nous devons absolument porter à l’aspect humain de notre industrie.
La question de la main-d’œuvre est une partie importante de la lettre de mandat que m’a remise le premier ministre.
J’entends collaborer avec mes collègues du Cabinet ainsi qu’avec les gouvernements et l’industrie pour élaborer une stratégie en matière de main-d’œuvre agricole.
Nous comptons remédier aux pressions à court terme et proposer des solutions à long terme pour les producteurs et les transformateurs d’aliments.
J’encourage la FCA à prendre part à ce processus dans le cadre des efforts visant à établir une stratégie nationale de la main-d’œuvre pour le secteur.
Il doit s’agir d’un travail d’équipe!
Les travailleurs étrangers demeureront indispensables dans le secteur.
Je continuerai donc de travailler fort pour favoriser l’arrivée sûre et rapide des travailleurs étrangers temporaires, cette année comme dans l’avenir.
Les employeurs jouent aussi un rôle déterminant, notamment en offrant un milieu de travail concurrentiel.
La diversité offre quant à elle de grandes perspectives. Nous avons besoin de la contribution de chacun.
Aujourd’hui plus que jamais, les femmes assument des fonctions de leadership dans les exploitations, les laboratoires scientifiques ainsi que les organisations de l’industrie et du gouvernement.
Dans les derniers mois, nous avons accueilli une première femme à la tête de la Commission canadienne du lait, Jennifer Hayes, et une autre au poste de vétérinaire en chef du Canada, Mary-Jane Ireland.
Elles se joignent à des pionnières comme Jane Halford, à la présidence de Financement agricole Canada, et votre présidente, Mary Robinson.
On doit aussi faire de la place aux jeunes et aux autres groupes sous-représentés.
La semaine dernière, j’ai lancé un appel de candidatures pour recruter de nouveaux membres au sein du Conseil canadien de la jeunesse agricole.
Dans les deux dernières années, nous avons eu des discussions passionnées sur plusieurs dossiers importants pour le secteur, comme l’agriculture durable et la confiance du public.
Le Conseil donne la possibilité aux jeunes d’influencer les politiques et les programmes qui auront une incidence directe sur leur avenir dans le secteur, comme ils l’ont fait pour le programme Agri-Communication.
Nous cherchons en ce moment à recruter 14 jeunes pour siéger au Conseil. Si vous avez entre 18 et 30 ans, je vous invite à relever le défi!
Il faut aussi briser les tabous qui entourent la santé mentale. Avec les défis que vous avez à surmonter et la nature souvent solitaire de votre travail, je sais que vous vous sentez parfois à bout de force.
Je vous rappelle qu’il y a des ressources à votre disposition si vous n’allez pas bien. Être fort, c’est aussi demander de l’aide quand on en a besoin. Continuons à briser le tabou de la santé mentale.
En plus de l’aspect social, l’environnement est l’un des piliers centraux de la durabilité.
Avec les récentes inondations en Colombie-Britannique et les sécheresses graves dans l’Ouest canadien…
…nous devons apporter une aide rapide, et il ne fait aucun doute que nous devons redoubler d’efforts pour améliorer la résilience face aux effets des changements climatiques.
Nous savons que des producteurs de partout dans l’Ouest sont encore aux prises avec des défis immédiats.
C’est pourquoi nous avons travaillé avec les provinces pour verser plus d’un milliard de dollars dans le cadre d’Agri-relance et du programme d’aide financière en cas de catastrophe en vue de soutenir les producteurs touchés par les sécheresses et les inondations.
Mary, je tiens aussi à te remercier, toi et la FCA, pour avoir tendu la main à tes voisins démunis par l’entremise de l’initiative Hay West.
Je suis heureuse que notre gouvernement puisse fournir 4 millions de dollars pour aider la FCA à couvrir les coûts de transport du foin dans le cadre de ce programme.
Il est essentiel de réagir aux catastrophes dans l’immédiat, comme on le fait, mais nous devons aussi réfléchir à long terme.
Un environnement durable en agriculture, c’est l’affaire de tout le monde – y compris des gouvernements, des intervenants et de l’industrie.
C’est ce que demandent les consommateurs, ici et à l’étranger.
Partout au Canada, les producteurs et les productrices agricoles veillent à la santé de leurs sols, de notre eau et de notre biodiversité grâce à des pratiques comme :
- le labourage minimal;
- la rotation des pâturages;
- et la conservation des milieux humides.
Nous sommes là pour vous épauler dans ces efforts, qui sont essentiels à la lutte contre les changements climatiques.
Dans la dernière année, le gouvernement a lancé des programmes de plus d’un demi-milliard de dollars pour aider les producteurs à adopter des pratiques durables et à se procurer des technologies propres.
Cela comprend la 2e génération des Laboratoires vivants, qui est soutenue par un investissement fédéral additionnel de 185 millions de dollars sur 10 ans.
Les projets de recherche collaboratifs qui en découlent donnent déjà des résultats impressionnants partout au pays.
Par exemple, au Manitoba, la Première nation de Swan Lake travaille avec des chercheurs pour capter et stocker les eaux de ruissellement à la ferme et prévenir les pertes de nutriments.
Également, afin d’aider les producteurs à prendre des mesures immédiates pour réduire nos émissions de GES, nous avons mis sur pied le Fonds d’action à la ferme pour le climat.
La semaine dernière, j’ai annoncé le nom des 12 organisations agricoles de partout au pays qui vont administrer ce Fonds de 182,7 millions de dollars visant à offrir des incitatifs financiers directs pour l’adoption de meilleures pratiques comme :
- les cultures de couverture;
- la gestion des engrais;
- et le pâturage en rotation.
Atteindre la durabilité dans le secteur demande du temps, des ressources, de l’engagement et de l’ingéniosité…
… et – bien sûr – des ressources supplémentaires.
C’est pourquoi nous avons lancé le Programme des technologies propres en agriculture : afin d’aider les producteurs et les agroentreprises à investir dans les nouvelles technologies permettant de rehausser la durabilité environnementale et de réduire les émissions de GES.
Soixante projets ont déjà été approuvés partout au Canada à l’issue de la première vague du programme.
Des producteurs comme Bryce Wendland, un producteur de céréales de la Saskatchewan, ont reçu du financement pour installer de nouveaux séchoirs à grains à haute efficacité.
En Nouvelle-Écosse, la famille Bokma a pu installer de nouveaux panneaux solaires pour alimenter sa ferme laitière en électricité.
Dans les collectivités de partout au pays, nous soutenons les producteurs aujourd’hui…
…et travaillons ensemble pour préserver un secteur agricole fort et résilient pour les générations à venir.
Nous savons qu’un environnement sain et une économie forte vont de pair.
L’agriculture est un important moteur de notre économie et de nos régions rurales.
Malgré les défis de 2021, les producteurs canadiens ont travaillé d’arrache-pied pour veiller à ce que le secteur agricole demeure un puissant moteur économique pour le pays.
Les producteurs aident le Canada à reconstruire en mieux.
Et ils le font en aidant le pays à demeurer un chef de file mondial de l’agriculture durable et innovante.
De cette façon, les producteurs peuvent tirer profit des nouveaux débouchés qui s’offrent à eux sur le marché des aliments durables.
Chez nous, les producteurs et les productrices ont besoin de programmes de gestion des risques de l’entreprise (GRE) efficaces pour préserver la compétitivité et la croissance de leur exploitation.
Je sais que la GRE est l’une des priorités de la FCA.
Le profil de risque de l’agriculture canadienne a évolué, et nos programmes doivent refléter cette évolution.
Nous avons franchi un premier pas important en éliminant la limite de la marge de référence du programme Agri-stabilité.
Nous nous sommes aussi engagés à rétablir un taux d’indemnisation de 80 pour cent, avec l’appui des provinces.
En parallèle, nous nous concentrons sur une réforme à long terme des programmes de GRE.
De concert avec les ministres des provinces, nous entamons tout juste les consultations à propos du prochain cadre stratégique quinquennal pour l’agriculture, qui entrera en vigueur en 2023.
Ce processus de consultation nous permettra d’examiner les modifications à long terme à apporter aux programmes de GRE.
Si on demande aux producteurs de mener la relance de notre économie, on doit leur offrir des programmes de gestion des risques qui soient efficaces.
Nous nous sommes aussi engagés à verser près de 2,7 milliards de dollars pour aider les producteurs de lait, de volaille et d’œufs à composer avec les effets des accords commerciaux conclus avec l’Europe et la zone transpacifique.
Nous allons bientôt annoncer le programme pour les transformateurs de produits laitiers, de volaille et d’œufs, pour un montant total de 292,5 millions de dollars.
Comme promis, nous irons de l’avant avec des compensations pleines et équitables pour l’accord signé avec les États-Unis et le Mexique, et les termes seront connus dans la première année de notre mandat.
Tandis que nous envisageons un brillant avenir pour le secteur, nous savons que nous devrons d’abord surmonter des défis majeurs.
Je suis absolument déterminée à rétablir le commerce des pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard avec les États-Unis – et à soutenir nos producteurs.
Nous avons rétabli l’accès à Porto Rico, ce qui est un premier pas encourageant, et avons fourni 28 millions de dollars en soutien au réacheminement.
Néanmoins, ça fend le cœur de voir les producteurs contraints de détruire une partie des fruits de leur travail acharné.
Nous continuerons de renforcer notre système de gestion fondé sur la science et de travailler avec l’industrie pour nous assurer de la résilience du secteur et de la prospérité de nos producteurs.
Les maladies animales sont aussi surveillées de près. Une ferme avicole commerciale de la Nouvelle-Écosse a été touchée par la grippe aviaire, et nous ne sommes pas à l’abri de la peste porcine africaine.
En étroite collaboration avec les provinces et l’industrie, nous continuons de faire tout en notre pouvoir pour prévenir l’introduction de la maladie au Canada et pour nous préparer à une éventuelle éclosion. Les producteurs ont aussi la responsabilité d’appliquer des mesures phytosanitaires strictes.
Nous continuerons de nous employer à alléger les pressions qui pèsent sur la chaîne d’approvisionnement et l’accès aux aliments, puisque ces éléments sont la planche de salut de la croissance et de la prospérité des producteurs.
On s’attend à ce que l’invasion russe en Ukraine accentue les pressions sur notre chaîne d’approvisionnement et contribue à la hausse du prix mondial des céréales et des oléagineux, ce qui risque de compromettre la sécurité alimentaire dans certains pays du Moyen-Orient et d’Afrique.
En tant qu’exportateur net de denrées cultivées de base, le Canada pourrait jouer un rôle dans l’approvisionnement de ces régions, en fonction des stocks existants et de la demande.
D’un autre côté, on peut s’attendre à une hausse du coût des intrants, notamment l’énergie et les engrais. Nous continuons donc de suivre la situation de très près et de collaborer avec le secteur pour limiter les conséquences sur les producteurs.
Le mois dernier, le ministre des Transports a tenu un sommet sur la chaîne d’approvisionnement qui réunissait plusieurs ministres et intervenants concernés par la question.
Nous avons eu d’excellents échanges, et de bonnes idées ont émergé pour maintenir le flux de la chaîne d’approvisionnement.
De concert avec l’industrie, nous travaillons fort pour surmonter ces défis tout en positionnant le secteur pour un avenir prometteur.
Au cours des deux dernières années, les producteurs agricoles et les transformateurs canadiens ont su démontrer une résilience et une capacité d’adaptation inégalées devant des pressions immenses.
L’an dernier, en plein cœur de la pandémie, nos exportations de produits agricoles et d’aliments ont franchi un sommet sans précédent de plus de 82 milliards de dollars.
Nous avons donc déjà surpassé notre objectif de 75 milliards de dollars d’ici 2025.
C’est là le fruit du travail soutenu de nos producteurs et transformateurs d’aliments, en collaboration avec le gouvernement.
Comme je l’ai dit, les ministres de l’Agriculture du Canada commencent à définir le prochain cadre stratégique quinquennal pour l’agriculture.
Ce cadre aidera les producteurs agricoles et les transformateurs de produits agroalimentaires à s’établir en tête de file mondiale de l’agriculture durable et à garder une longueur d’avance sur la concurrence.
J’ai hâte de travailler avec la FCA pour garantir que le prochain cadre stratégique réponde aux priorités des producteurs et des productrices agricoles du Canada.
Encore une fois, un grand merci à Mary et à toute l’équipe.
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