Les Forces armées canadiennes « changent et s’améliorent »
Article / Le 14 mars 2022 / Numéro de projet : 22-0015
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Par Steve Fouchard, Affaires publiques de l’Armée
Oromocto (Nouveau-Brunswick) — Selon une militaire qui fait partie des Forces armées canadiennes (FAC) depuis longtemps, être une femme de couleur dans cette organisation comporte son lot de difficultés, mais les initiatives portant sur la diversité et l’inclusion ont des effets positifs.
« Le monde change », explique l’adjudante Avril Jno-Baptiste-Jones, membre du 4e Régiment d’appui du génie, situé à Oromocto, au Nouveau-Brunswick. « Le Canada change, et les FAC évoluent elles aussi pour le mieux ».
L’Adj Jno-Baptiste-Jones a partagé ses réflexions lors d’un récent épisode du balado de l’Armée canadienne. Elle a raconté que tout a commencé dès son instruction de base, alors que ses supérieurs ont utilisé un langage condescendant et ont même fait des blagues sur son teint foncé.
« Au départ, les choses ont été difficiles. Je doutais de moi. Cela m’a poussée à avoir de grands rêves, à continuer à aller de l’avant. »
Elle ajoute que les normes relatives à la tenue du jour n’étaient pas adaptées à ses cheveux naturels.
« Les cheveux naturels sont volumineux. Comme femmes noires avec des cheveux naturels, nous n’étions pas en mesure de respecter ces normes. Personne ne comprenait ce que cela signifiait pour nous. »
Toutefois, comme le souligne l’Adj Jno-Baptiste-Jones, la culture des FAC continue d’évoluer dans la bonne direction. Cette évolution touche notamment les normes vestimentaires et l’inclusivité en général.
« Nous avons fait des pas de géant dans ces domaines. Je crois que bien d’autres changements sont à venir. Il va y avoir des changements positifs en ce qui concerne notre inclusion. »
Parmi les mesures déjà en place visant à améliorer la diversité et l’inclusivité dans les FAC, on retrouve notamment :
- La création d’un Secrétariat de lutte contre le racisme des FAC et du ministère de la Défense nationale;
- La révision des normes relatives à la tenue pour les Autochtones et les membres des minorités visibles de l’Équipe de la Défense;
- L’Ordonnance de l’Armée canadienne 11‑82, qui ordonne à tous les membres de l’AC « d’agir de manière décisive pour éliminer le racisme, la discrimination et les comportements haineux et d’aider à lutter contre leur propagation »;
- La nomination de champions et de championnes de la diversité de genre et de l’inclusivité dans les opérations pour l’Équipe de la Défense;
- L’élaboration d’une stratégie globale sur la diversité et d’un plan d’action connexe visant à constituer une Équipe de la Défense qui comprend des gens venant d’un large éventail d’horizons culturels et linguistiques.
Femmes de couleur et pionnières
Les femmes ont été confrontées à de nombreux obstacles sur le chemin menant au service militaire depuis la création du Service infirmier canadien, en 1901. C’est dans cette unité que pour la première fois des femmes ont pu servir dans une capacité de la force régulière canadienne.
Les femmes de couleur étaient confrontées à un obstacle supplémentaire lié à la discrimination, mais quelques femmes ont ouvert la voie, permettant aux autres, telle l’Adj Jno-Baptiste-Jones, de suivre leurs traces.
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu’elle a tenté de s’enrôler la première fois, Minnie Eleanor Gray, une femme noire de la Nouvelle-Écosse, n’a pas été acceptée. Bien qu’on lui ait d’abord dit que ce rejet était justifié par le fait qu’elle avait les pieds plats, il est probable que sa race était l’un des facteurs.
Elle a été acceptée à sa deuxième tentative et a servi comme préposée aux bénéficiaires et accompagnatrice avec le Corps de cornemuses du Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC) en Angleterre, en France, aux Pays-Bas et en Belgique.
Après la guerre, la ville de Wolfville, en Nouvelle-Écosse, lui a rendu hommage en lui remettant un certificat « en reconnaissance de son esprit patriotique et de ses nobles sacrifices »
Les albums constitués par Mme Gray à l’époque font maintenant partie de la collection du Musée canadien de la guerre. Ils témoignent de sa grande volonté de servir.
Dans son journal, elle écrit « Quelle journée et quelle chance. Jamais je n’aurais espéré quelque chose d’aussi parfait que cela ».
Après la guerre, Mme Gray a utilisé ses talents pour travailler comme civile dans le domaine de la santé. Elle est décédée en 2005.
Marelene Clyke, une autre résidente de la Nouvelle-Écosse, est devenue la première femme noire de la province à s’enrôler comme réserviste lorsqu’elle s’est jointe au CWAC en 1951, à l’âge de 17 ans.
L’Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse lui a rendu hommage en 2017, en adoptant une motion visant à « féliciter Marlene Clyke et à la remercier pour son service et sa force, et d’être une source d’inspiration pour tous les Canadiens ». La motion a été adoptée à l’unanimité et les députés lui ont offert une ovation.
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