Notes d’allocution de Patrick Borbey Président de la Commission de la fonction publique du Canada concernant l’apprentissage par l’expérience et la préparation au marché du travail à l’intention des jeunes Canadiens Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées - Le 30 novembre 2017

Je vous remercie de me permettre de comparaître devant votre comité aujourd’hui alors que vous étudiez la question de l’apprentissage par l’expérience et de la préparation à l’emploi à l’intention des jeunes Canadiens. Je suis heureux d’être ici en compagnie de Roxanne Poitras, l’ambassadrice de la mobilisation des jeunes à la Commission de la fonction publique

En règle générale, les organisations dépêchent des cadres supérieurs pour comparaître devant les comités parlementaires. Je félicite le Comité d’avoir demandé à Roxanne de prendre part à la discussion aujourd’hui, parce qu’il est rare que de jeunes gens puissent avoir la chance d’avoir une telle expérience en début de carrière.

J’aimerais d’abord vous fournir quelques renseignements généraux à propos de la Commission de la fonction publique du Canada et des programmes de recrutement de la fonction publique du Canada. J’inviterai ensuite Roxanne à vous décrire brièvement son rôle à titre d’ambassadrice de la mobilisation des jeunes.

La Commission de la fonction publique a pour mandat de promouvoir et de protéger les nominations fondées sur le mérite et, en collaboration avec ses partenaires, de préserver l’impartialité politique de la fonction publique. Elle administre aussi des programmes centraux de recrutement au nom du Conseil du Trésor.

Les programmes de recrutement étudiant incluent :

·Le Programme fédéral d’expérience de travail étudiant (PFETE), qui a permis de recruter plus de 7 000 étudiants en 2015-2016

·Le Programme de recrutement postsecondaire et le Programme d'enseignement coopératif / d'internat (Coop), qui ont permis d’embaucher environ 4 500 personnes pendant la même période

·Le Programme des adjoints de recherche, qui a permis d’embaucher environ 400 personnes.

Les programmes de recrutement des diplômés à la fonction publique peuvent aussi présenter un intérêt pour les membres du Comité, car ils sont souvent utilisés par les jeunes Canadiens. Cela comprend :

·le programme de Recrutement postsecondaire

·le programme de Recrutement des leaders en politiques

Les critères d’admissibilité à ces programmes sont affichés sur le site Web emplois GC.  Ce sur quoi j’aimerais insister, c’est à quel point ces programmes sont importants pour l’avenir de la fonction publique fédérale.

Roxanne et moi sommes d’ailleurs les produits des programmes de recrutement étudiant du gouvernement. J’ai grandi dans une ville minière du nord de l’Ontario où le gouvernement n’était pas un employeur très important.

Je n’avais pas beaucoup pensé à faire carrière dans la fonction publique, mais j’ai présenté une demande d’emploi d’été pour étudiant, il y a déjà 35 ans de cela. C’était le début d’une carrière enrichissante tant dans les administrations centrales que dans les bureaux régionaux d’organisations de petite et de grande taille offrant une vaste gamme de services au public canadien.

À propos de la fonction publique                       

Le message que j’aimerais communiquer aux jeunes Canadiens est que la fonction publique du Canada a besoin de sang neuf. Nous devons absolument mener plus d’activités de recrutement externe et avons besoin d’embaucher plus de jeunes Canadiens.

Pour mettre les choses en contexte, je rappellerai que notre dernier Rapport annuel souligne que 12 % environ des fonctionnaires fédéraux étaient déjà admissibles à la retraite en 2015-2016, et que 25 % seront admissibles à la retraite dans les cinq prochaines années.

L’an dernier seulement, 32 % de nos annonces d’emploi visaient des postes ouverts au public. Si nous voulons embaucher une main-d’œuvre plus jeune et diversifiée, il faudra nous assurer qu’un plus grand pourcentage de nos annonces d’emploi sont ouvertes au public.

L’effectif actuel ne reflète pas le taux de disponibilité des jeunes de moins de 35 ans sur le marché du travail. À peine 21 % des fonctionnaires fédéraux ont moins de 35 ans, alors que le taux de représentation de ce groupe d’âge dans la population canadienne est d’environ 35 %. Les prévisions indiquent que le groupe désigné par l’expression « cohorte des milléniaux » représentera 75 % de la main-d’œuvre active au Canada d’ici 2028.

Embauche d’étudiants

Les jeunes Canadiens sont de toute évidence intéressés à joindre les rangs de la fonction publique fédérale, car le nombre de demandes d’emploi reçues est demeuré élevé en 2015‑2016. Près de 55 000 étudiants ont postulé un emploi et nous avons reçu plus de 53 000 candidatures pour les programmes de recrutement des diplômés. Il ne suffit pas de recevoir des demandes d’emploi cependant, il faudrait aussi qu’un plus grand nombre de ces demandes aboutissent à une offre d’embauche.

De par sa nature, l’embauche d’étudiants dépend directement des activités de  recrutement externe pour apporter de nouveaux talents à la fonction publique. Cela contribue aussi à une plus grande diversité car bien des étudiants embauchés en 2016‑2017 étaient issus des quatre groupes visés par l’équité en matière d’emploi :

·les autochtones – 4,8 %

·les personnes handicapées – 2,7 %

·les groupes de minorités  visibles – 19,7 %

·les femmes – 58,3 %

L’an dernier, la Commission de la fonction publique a apporté de nombreuses améliorations au processus de demande d’emploi pour les étudiants. En mettant l’accent sur l’expérience client des étudiants et des gestionnaires, nous avons réduit le temps requis pour remplir une demande d’emploi de 60 minutes à 6 minutes seulement. J’admets que cela n’a pas eu un impact considérable sur le nombre de demandes reçues, mais cela nous a permis de recevoir ces demandes bien plus tôt. Cela a aussi permis aux gestionnaires d’avoir accès aux demandes plus tôt et d’effectuer des nominations dans de meilleurs délais. Autre bonne nouvelle, nos répertoires de candidats sont désormais permanents, de sorte qu’il n’est plus nécessaire pour les étudiants de soumettre une nouvelle demande d’emploi chaque année. J’ai été agréablement surpris de constater que 32 % des étudiants qui ont soumis une demande d’emploi ont indiqué qu’ils faisaient partie d’un groupe de minorité visible.

La Commission de la fonction publique a aussi accru sa présence sur les campus.

Nous avons, par exemple, tenu 270 activités de liaison externe l’an dernier.

De plus, les sous-ministres ont un rôle clé à jouer en matière de recrutement postsecondaire. Chaque université travaille en partenariat avec un sous-ministre champion afin de renforcer les relations entre cette université et la fonction publique du Canada. Cette relation témoigne de l’engagement de la fonction publique en matière de recrutement.

Il est important de souligner que la fonction publique fédérale embauche plus d’étudiants inscrits aux programmes d’enseignement coopératif que tout autre employeur au pays, même si ce programme est insuffisamment utilisé à l’extérieur de la région de la capitale nationale. Le programme d’enseignement coopératif représente une excellente porte d’entrée pour entreprendre une carrière à la fonction publique.

Je crois sincèrement que la fonction publique fédérale a besoin d’embaucher un plus grand nombre de jeunes Canadiens, y compris des étudiants et des récents diplômés. Nous devons attirer du personnel qualifié et talentueux et les nommer à des postes au niveau d’entrée, afin de leur offrir ensuite la formation, l’encadrement et le mentorat dont ils auront besoin. Nous devons aussi leur laisser le temps d’assimiler le transfert du savoir organisationnel. Le renouvellement de l’effectif est indispensable pour nous assurer de maintenir la réputation mondiale de la fonction publique du Canada.

J’aimerais maintenant inviter Roxanne à expliquer son rôle à titre d’ambassadrice de la mobilisation des jeunes. Je me ferai ensuite un plaisir de répondre à vos questions.