Rapport du Conseil national des aînés sur le bénévolat chez les aînés et le vieillissement positif et actif
Aperçu du bénévolat chez les aînés canadiens
Le bénévolat est un aspect important de la vie au Canada et de notre économie. D'après l'Enquête nationale sur le don, le bénévolat et la participation (ENDBP) de 2007, près de 12,5 millions de Canadiens, soit 46 % de la population âgée de plus de 15 ans, ont fait du bénévolat en 2007, consacrant plus de 2,1 milliards d'heures au bénévolat, soit l'équivalent de près de 1,1 million d'emplois à temps plein.
Caractéristiques des aînés bénévoles
Il y a un certain nombre de caractéristiques sociales et économiques qui permettent de distinguer les personnes qui sont plus susceptibles de faire du bénévolat de celles qui le sont moins. L'un des facteurs ayant le plus d'influence sur le bénévolat au Canada est l'âge. En général, la probabilité de faire du bénévolat tend à diminuer avec l'âge, alors que le nombre d'heures de bénévolat tend à augmenter. En 2007, les aînés de 65 ans et plus étaient les moins susceptibles de faire du bénévolat (36 %), et les jeunes adultes de 15 à 24 ans étaient les plus susceptibles d'en faire (58 %). Malgré leur plus faible taux de bénévolat, les aînés de 65 ans et plus ont donné davantage d'heures en moyenne que les autres groupes d'âge, avec une moyenne de 218 heures par année, par rapport à une moyenne de 138 heures pour les 15 à 24 ans qui ont fait du bénévolat.
Taux de bénévolat et heures par groupe d'âge
Compte tenu de leur taux de participation élevé, les aînés sont plus susceptibles que les personnes d'autres groupes d'âge d'être parmi les meilleurs bénévoles qui sont définis comme étant les 25 % de personnes qui consacrent au moins 171 heures par année au bénévolat et représentent 78 % des heures de bénévolat.
Certaines caractéristiques augmentent la probabilité que les aînés fassent du bénévolat. En effet, des facteurs comme un niveau d'éducation plus élevé, la fréquentation plus régulière des services religieux et le fait d'avoir un véhicule et un permis de conduire sont tous des éléments qui augmentent cette probabilité.
Endroit où les aînés font du bénévolat et raisons pour lesquelles ils le font
En général, les aînés concentrent leurs activités de bénévolat dans plusieurs secteurs clés. En 2007, les aînés ont donné plus d'heures en moyenne à des organisations religieuses, à des hôpitaux et à des organismes de services sociaux que les autres groupes d'âge. Les aînés consacrent aussi beaucoup de temps à des tâches de bureau, aux soins de santé et au soutien, de même qu'à la sollicitation.
L'analyse de données de l'ENDBP de 2007 a révélé qu'un grand nombre d'aînés sont très motivés à faire du bénévolat pour des raisons civiques et personnelles, 95 % d'entre eux ayant répondu que le fait d'apporter une contribution à leur collectivité était la raison la plus importante pour laquelle ils ont décidé de faire du bénévolat. Le bénévolat encourage aussi les aînés à élargir leurs réseaux sociaux; 56 % des aînés plus âgés (75 ans et plus) et 52 % des aînés plus jeunes (65 à 74 ans) ont indiqué qu'ils faisaient du bénévolat parce que leurs amis en font, tandis que 58 % des aînés plus âgés et 55 % des jeunes font du bénévolat pour réseauter et rencontrer de nouvelles personnes. Un grand nombre d'aînés souhaitaient aussi mettre à profit leurs compétences et leur expérience, 83 % des aînés plus âgés (75 ans et plus) et 77 % des jeunes aînés (65 à 74 ans) ayant mentionné cette motivation.
Il convient toutefois de mentionner que ce ne sont pas tous les bénévoles qui considèrent leurs activités communautaires et familiales comme du bénévolat, et que certains considèrent plutôt ces activités comme étant normales pour un membre responsable ou utile d'une collectivité ou d'une famille. Cela pourrait aussi faire en sorte que certaines activités soient sous représentées dans les données et les études sur le bénévolat.
Avantages du bénévolat et obstacles à celui ci
En 2007, plus des deux tiers des bénévoles du Canada ont déclaré que le bénévolat leur avait apporté des aptitudes interpersonnelles, comme le fait de comprendre et de motiver les gens ou d'être capables de gérer des situations difficiles. Près de la moitié d'entre eux (45 %) ont dit avoir acquis des aptitudes de communication, 39 %, des compétences de gestion ou d'organisation, et 34 % ont dit avoir acquis de nouvelles connaissances sur des sujets précis, notamment la santé, les enjeux liés aux femmes ou à la politique, la justice pénale ou l'environnement.
En plus des compétences qui peuvent être acquises dans le cadre du bénévolat, celui ci a d'autres avantages qui facilitent le vieillissement positif et actif. Les études portent à croire que la diminution de l'activité sociale et la perte de réseaux sociaux peuvent contribuer à l'isolement et à la dépendance. La connectivité d'une collectivité provenant du bénévolat renforce les réseaux sociaux, améliore l'accès à l'information et au soutien et réduit la probabilité d'isolement. Le bénévolat est aussi lié à une meilleure qualité de vie, à davantage d'activité physique et à des taux de mortalité moins élevés. Il améliore le taux de satisfaction à l'égard de la vie et le bien être, favorise l'autonomie et la croissance personnelle et permet de se sentir utile en donnant aux personnes la possibilité d'apporter leur contribution à leur collectivité et à la société.
Malgré les niveaux élevés d'engagement des aînés, il y a un certain nombre d'obstacles qui limitent leur capacité de faire du bénévolat. Par exemple, d'après l'ENDBP de 2007, le manque de temps, l'incapacité de s'engager à long terme et la préférence pour les dons d'argent plutôt que de temps étaient trois des raisons les plus souvent données pour ne pas faire de bénévolat. Même si cela est vrai pour divers groupes d'âge, la recherche a montré que les aînés sont aussi confrontés à d'autres obstacles à la participation davantage liés à leur âge. Les problèmes de santé et les limitations physiques restreignent la capacité d'un grand nombre d'aînés de faire du bénévolat, 70 % des aînés plus âgés (75 ans et plus) et 57 % des jeunes aînés (65 à 74 ans) ayant mentionné cet obstacle en 2007.
Les aînés en tant que bénéficiaires des services bénévoles
Les aînés ne font pas que contribuer aux services bénévoles, ils bénéficient aussi de ces services. Un grand nombre d'aînés dépendent de programmes et de services bénévoles pour obtenir de l'aide et du soutien.
À mesure que les Canadiens vieillissent, ils passent de fournisseurs de services bénévoles à bénéficiaires de ces services. Environ 21 % des aînés reçoivent une aide informelle avec les tâches ménagères et extérieures et l'entretien de la maison. Près de 28 % d'entre eux sont les bénéficiaires d'un soutien affectif. Une autre tranche de 21 % reçoit de l'aide pour le transport ou les commissions, et environ 11 % ont droit à des enseignements, du mentorat ou des conseils pratiques. Les aînés fournissent aussi une aide directe et du soutien à d'autres aînés. Un aîné sur douze prend soin d'au moins un de ses contemporains dont les activités quotidiennes sont restreintes en raison d'une invalidité à long terme ou de limitations physiques.
Baby-boomers
En plus des aînés bénévoles, il est important d'examiner l'attitude des baby-boomers, la cohorte de 10 millions de ces Canadiens nés entre 1947 et 1966, à l'égard du bénévolat. Les baby-boomers quitteront le marché du travail en nombre record au cours des 15 prochaines années. Ils seront la cohorte d'aînés la plus importante, la mieux éduquée, la plus en santé, la plus mobile et la plus riche jamais vue.
Les baby-boomers présentent des caractéristiques uniques et ont des habitudes de bénévolat différentes de celles de la génération de leurs parents, ce qui fait que leur taux futur de bénévolat et leur comportement sont incertains. D'après l'ENDBP de 2007, les baby-boomers sont plus susceptibles de vouloir des expériences de bénévolat stimulantes qui répondent à des besoins et à des intérêts personnels et de chercher des occasions de diriger des projets
Les baby-boomers ont cerné un certain nombre d'obstacles précis qui limitent leur capacité de faire du bénévolat. D'après l'ENDBP de 2007, l'une des principales raisons qu'ils ont donnée pour expliquer le fait qu'ils ne font pas plus de bénévolat est le manque de temps, 77 % des jeunes baby-boomers (45 à 54 ans) et 68 % des baby-boomers âgés (55 à 64 ans) ayant mentionné cet obstacle.
On s'attend à ce qu'il y ait un vide au fur et à mesure que les aînés d'aujourd'hui vieillissent et qu'ils risquent de ne pas être en mesure de continuer à faire du bénévolat de la même façon ou au même rythme que par le passé. Dans l'avenir, le fait que les religions incitent les gens à faire du bénévolat pourrait ne pas avoir autant de succès parce que les baby-boomers sont moins susceptibles de faire du bénévolat par sens du devoir, par obligation ou par engagement religieux, par rapport aux aînés d'aujourd'hui. Le potentiel des baby-boomers de commencer à faire du bénévolat comme fournisseurs de soins de santé, commis comptables, travailleurs de bureau et administrateurs est aussi discutable. De plus, avec les difficultés liées à l'âge et aux problèmes de santé, les aînés actuels deviendront moins actifs comme bénévoles et commenceront à être des utilisateurs des services sans but lucratif. Il sera donc nécessaire de compter sur un plus grand nombre de bénévoles.
Pour résoudre ce problème, il est important de trouver des façons de soutenir les aînés actuels pour qu'ils continuent de faire du bénévolat. En même temps, les baby-boomers constituent une part particulièrement importante de bénévoles potentiels, et on se demande de plus en plus de quelle façon on peut encourager les baby-boomers à la retraite à faire du bénévolat.
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