Rapport du Conseil national des aînés sur le bénévolat chez les aînés et le vieillissement positif et actif
Mesures proposées : Vieillissement positif et actif
Perception du vieillissement et des aînés
Les participants ont mis l'accent sur le fait que le vieillissement constitue une préoccupation importante pour les aînés d'aujourd'hui de même qu'un obstacle au vieillissement positif et actif. Des attitudes âgistes, des préjugés et des stéréotypes répertoriés dans la société ont des conséquences sur la manière dont les personnes âgées se perçoivent. En adoptant des attitudes âgistes, les aînés risquent de manquer de confiance, de se percevoir comme un fardeau et de banaliser leurs propres compétences et contributions, ce qui pourrait empêcher les aînés de s'engager auprès des autres et les dissuader de chercher à vivre de nouvelles expériences, de rencontrer de nouvelles personnes et de demeurer en contact avec leur collectivité, autant de facteurs susceptibles d'avoir un effet négatif sur leur santé et leur bien être.
L'âgisme peut prendre diverses formes et doit être reconnu et réfuté de manière générale et plus précisément dans la vie communautaire. Le cadre de référence BIAS FREE, élaboré par des chercheurs canadiens et publié par le Global Forum for Health Research, est un outil pratique qui pourrait être appliqué en vue de cibler et de résoudre l'âgisme. Cet outil est déjà utilisé avec succès pour éliminer les obstacles au service attribuables au genre, aux incapacités, à l'âge (en ce qui concerne les enfants) et à d'autres préjugés de ce genre.
De plus, le Comité fédéral-provincial-territorial (FPT) des hauts fonctionnaires pour les ministres FPT responsables des aînés a complété Le guide sur les politiques relatives aux aînés : Un guide pour l'élaboration et l'évaluation des politiques et des programmes à l'intention des aînés, en 2009. Son objectif est d'aider les analystes de politiques et les planificateurs de programmes à tenir compte du point de vue des aînés, de la diversité de la population aînée, et des besoins et des enjeux auxquels sont confrontés les aînés aujourd'hui et auxquels ils seront confrontés à l'avenir.
Pour terminer, les participants ont encouragé l'élaboration de programmes visant à promouvoir des images positives du vieillissement de même qu'à soutenir des activités intergénérationnelles au sein des systèmes d'éducation provincial et territorial.
Mesures proposées
Élaborer et mettre en œuvre une campagne nationale visant à résoudre le problème de l'âgisme et à promouvoir des images positives du vieillissement.
Les participants de la plupart des tables rondes proposent la création d'une campagne de marketing social nationale visant à résoudre le problème de l'âgisme et à promouvoir le vieillissement positif et actif en :
- remettant en question les images et les stéréotypes négatifs des aînés;
- assurant la promotion d'images positives du vieillissement;
- fournissant des exemples de vieillissement positif;
- faisant la promotion de la contribution des aînés à la société;
- créant une culture qui respecte les Canadiens âgés.
Parmi les autres idées visant à accroître la sensibilisation envers l'âgisme et la promotion du vieillissement positif et actif, on trouve les suivantes :
- organiser une tournée de conférences et de programmation locale (TV et radio) sur ces enjeux;
- inciter les députés à envoyer un message sur le vieillissement en santé par l'entremise de leurs bulletins de circonscription;
- inclure une fiche d'information sur le « vieillissement en santé » avec les relevés mensuels de la Sécurité de la vieillesse.
Mesures proposées
Élaborer et présenter un outil pour des collectivités « sans âgisme » visant à cibler et à résoudre le problème de l'âgisme.
La diffusion de messages sociaux positifs concernant le vieillissement et les aînés peut être renforcée en formant les aînés et leur collectivité à utiliser cet outil pratique qui aide à reconnaître et à surmonter des préjugés particuliers nuisant au plein accès et à la participation. Le cadre de référence BIAS FREE est un outil qui pourrait être utilisé dans les collectivités de l'ensemble du Canada pour produire de l'information sur les formes que prend l'âgisme, et pour établir des stratégies efficaces visant à l'éliminer.
Principales caractéristiques favorisant le vieillissement positif et actif
Les caractéristiques suivantes sont mentionnées par les participants comme indispensables aux collectivités qui favorisent le vieillissement positif et actif.
Santé physique et mentale
Les participants soulignent l'importance de promouvoir la santé physique et mentale, et proposent d'accroître le soutien accordé aux programmes de promotion de la santé visant les aînés, notamment ceux qui encouragent une vie active et une saine alimentation, qui visent à prévenir des chutes, qui font la promotion de la vaccination contre la grippe et du dépistage de l'hypertension. Les participants signalent également l'importance de veiller à ce que les programmes de vie active promeuvent également la santé mentale positive, car il s'agit d'un élément important du vieillissement positif et actif. La possibilité de socialiser, de développer sa confiance en soi et de se sentir estimé de ses pairs est particulièrement importante à cet égard. Enfin, certains participants ont soutenu que le coût des activités de loisirs et de mise en forme était un obstacle à la participation à des initiatives visant à promouvoir la santé physique et la santé mentale.
Mesures proposées
Planifier et tenir une conférence nationale sur le mode de vie sain des aînés.
Comme les Canadiens de tous âges, les aînés ont avantage à adopter des modes de vie sains qui comprennent l'activité physique et une saine alimentation afin de rester en forme, conserver un poids santé et prévenir les blessures. Le gouvernement du Canada pourrait parrainer une conférence nationale sur le mode de vie sain des aînés. Cette conférence rassemblerait des chercheurs de pointe et des praticiens spécialisés dans la condition physique, la saine alimentation, la santé mentale positive et la prévention des blessures chez les aînés, en vue de faciliter la création de liens et d'échanger des pratiques exemplaires et des modèles prometteurs.
L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) pourrait aussi trouver et communiquer des stratégies qui ont fait leurs preuves ainsi que des ressources en vue de promouvoir un mode de vie sain et actif chez les aînés, notamment des stratégies pour prévenir les chutes et les blessures, et pour promouvoir l'activité physique et la santé mentale positive. Des modèles prometteurs en matière de promotion de la santé chez les aînés doivent également être mis à l'essai et évalués par l'entremise du leadership de l'ASPC en collaboration avec les provinces et les territoires, et dans la collectivité de la santé publique en général.
Les participants ont aussi mentionné l'importance de tenir des conférences semblables aux niveaux provincial, territorial et régional.
Mesures proposées
Offrir un crédit d'impôt pour la condition physique des aînés leur permettant de demander chaque année un certain montant pour les dépenses admissibles liées à la condition physique.
Les participants proposent la création d'un crédit d'impôt non remboursable qui permettrait aux aînés de demander un certain montant d'argent par année pour des dépenses admissibles liées à la condition physique. Inspiré du crédit d'impôt pour la condition physique des enfants offert par le gouvernement du Canada, qui encourage l'activité physique chez les enfants, ce crédit d'impôt pourrait aider les aînés à demeurer physiquement actifs, indépendants et engagés dans leur collectivité, améliorant du coup leur santé mentale et physique.
Création de liens sociaux et intergénérationnels
S'assurer que les aînés appartiennent à des réseaux sociaux et ne sont pas isolés constituent deux éléments fondamentaux à la promotion du vieillissement positif et actif chez les aînés. Les participants soulignent l'importance des programmes qui encouragent les aînés à conserver des liens sociaux et qui font la promotion de la participation communautaire. Parmi ces programmes on trouve notamment les clubs de l'amitié pour aînés, les centres communautaires et les établissements de loisir qui offrent des programmes appropriés et stimulants destinés aux aînés.
Les participants soutiennent également l'idée de créer des programmes qui rassemblent des personnes de différentes générations. Ces programmes sont mutuellement avantageux pour les aînés et les plus jeunes. Ils évitent l'isolement et offrent l'occasion aux aînés de partager leur expérience, leur sagesse et leurs connaissances pratiques avec les jeunes de leur collectivité, et d'apprendre en retour de nouvelles choses des jeunes. Ces programmes contribuent également à réduire les attitudes âgistes et à acquérir une meilleure compréhension du vieillissement. Un exemple de ce type de programmes est le projet soutenu par l'ASPC intitulé Liens entre les générations, qui comprend la création d'une trousse pédagogique visant les jeunes des quatrième et cinquième années en vue d'accroître leur sensibilisation et leur empathie à l'égard des mauvais traitements envers les aînés et de promouvoir les relations intergénérationnelles respectueuses.
Le gouvernement du Canada verse 28,1 millions de dollars par année au programme Nouveaux Horizons pour les aînés (PNHA) pour financer des projets qui permettent aux aînés de participer à des activités sociales, d'avoir une vie active et de contribuer à leur collectivité. Depuis sa création en 2004, le PNHA a financé plus de 6 000 projets dans des centaines de collectivités du Canada.
Les projets du PNHA se font en partenariat avec des organisations, des groupes communautaires et des Canadiens afin d'aborder des difficultés sociales complexes. La portée du PNHA a été bien démontrée, mais pourrait être élargie ou financée davantage à l'intérieur des collectivités pour aborder les priorités au moyen de partenariats multisectoriels permettant aux aînés d'apporter une contribution à leur famille, leur collectivité et leur économie à titre de ressources. Par exemple, un certain nombre de projets communautaires intergénérationnels ont déjà été financés. Ces projets font le pont entre les générations en encourageant les aînés à transmettre leurs compétences, leur expérience et leur sagesse à des personnes d'autres groupes d'âge.
Enfin, certains participants ont mentionné que même si du financement est offert chaque année pour de nouveaux projets, il y a peu de financement disponible pour le soutien continu des projets en cours. En conséquence, ils ont demandé que le PNHA examine la possibilité de fournir du financement durable à long terme aux organisations pour les aînés afin de maintenir les initiatives en cours.
Mesures proposées
Continuer de financer le programme Nouveaux Horizons pour les aînés.
Par l'entremise du PNHA, le gouvernement du Canada devrait continuer de fournir du financement pour des projets qui répondent aux besoins des collectivités et qui soutiennent les aînés, qui sont des atouts pour leur collectivité.
Des services de soins de santé efficaces et accessibles
Les participants ont fait remarquer que, pour que les personnes vieillissent positivement et activement, il est important qu'elles aient accès à des services de soins de santé efficaces, que ces services soient offerts à la maison, dans la collectivité ou dans un établissement de soins de santé. Les participants ont aussi mentionné que, au fur et à mesure que les gens vieillissent, ils peuvent passer à travers toute la gamme des soins à plusieurs reprises, et recevoir des soins à domicile, dans la collectivité et en établissement, comme dans des hôpitaux ou des établissements de soins de longue durée. Ces soins peuvent être fournis par des fournisseurs de soins rémunérés, comme des infirmières ou des thérapeutes, ou par des fournisseurs de soins non rémunérés, comme des membres de la famille ou des amis.
Étant donné que la prestation de soins de santé est principalement de responsabilité provinciale et territoriale, un certain nombre des enjeux, des difficultés et des mesures proposées qui suivent ne relèvent pas de la compétence du gouvernement fédéral. Toutefois, ils ont été inclus de manière à encourager les discussions entre les administrations qui travaillent ensemble pour répondre aux besoins des aînés en matière de soins.
Des aînés prenant soin d'autres aînés
En 1996, près de trois millions de Canadiens ont fourni bénévolement des soins à des membres de leur famille ou amis ayant des handicaps physiques, mentaux ou cognitifs. Un sous ensemble de pourvoyeurs de soins fournit des soins spécialement aux aînés, un phénomène qui devrait croître avec le vieillissement de la population. En 2007, 2,4 millions ou 72 % des bénéficiaires de soins étaient âgés de 65 ans et plus. En outre, un grand nombre des pourvoyeurs de soins sont eux mêmes des aînés; en 2006, des 4,1 millions d'aînés au Canada, 670 000 (16,5 %) fournissaient bénévolement une certaine forme de soins à un autre aîné.
Les circonstances dans lesquelles les familles doivent fournir des soins ont changé au cours des 30 dernières années. En raison du vieillissement de la population, de l'augmentation du nombre de cas d'invalidité, du nombre accru de femmes sur le marché du travail et de l'apparition de familles plus petites, moins traditionnelles et plus dispersées, combinés à une tendance vers la désinstitutionnalisation, on s'attend à ce que le nombre de membres de la famille qui offrent des soins augmentent dans l'avenir. Les soins sont souvent plus complexes et requis pendant de plus longues périodes. Par exemple, certains aînés disent qu'ils n'ont jamais de repos quand ils fournissent des soins à un époux ayant un problème de santé aussi invalidant que la maladie d'Alzheimer.
Les pourvoyeurs de soins sont une composante essentielle du continuum de soins et sont essentiels à la viabilité du système de soins de santé du Canada. En 2008, on a estimé que le coût du remplacement des pourvoyeurs de soins qui ont fourni des soins uniquement aux aînés s'élèverait chaque année à environ 25 milliards de dollars.
Bien que prendre soin des autres puisse être très valorisant, la prestation de soins intensifs ou à long terme peut pousser les pourvoyeurs de soins à faire des compromis relativement à leur santé et aussi à leur capacité de mener une vie équilibrée. La prestation de soins peut avoir des répercussions négatives sur la santé et le bien être d'une personne et peuvent entraîner la perte de sommeil, le manque d'activité physique, la négligence des soins de santé préventifs et l'isolement social ou l'exclusion. La prestation de soins à un membre de la famille peut causer des problèmes de santé, notamment des blessures au dos, des maux de tête et de l'hypertension. Le stress, l'épuisement professionnel et la dépression sont aussi des exemples de conséquences sur la santé mentale que subissent les aidants. De plus, les pourvoyeurs de soins doivent aussi faire face à une détérioration de leur situation économique (dépenses qu'ils doivent assumer eux mêmes, pertes de salaires, réduction des pensions) et à des conséquences sociales (exclusion, isolement) en raison de leur rôle de pourvoyeurs de soins.
La prestation de soins est en voie de devenir un enjeu de santé publique, et c'est pour régler ce problème que l'ASPC examine des options afin d'aider les intervenants communautaires en matière de santé à être plus sensibilisés aux besoins des aidants aînés et à y répondre. Les participants de la table ronde ont demandé que l'on examine plus attentivement la question des aidants naturels afin de mieux éclairer les prises de décision relativement aux politiques et aux programmes.
Mesures proposées
Élaborer et mettre en œuvre des outils et des ressources visant à cerner les risques auxquels s'exposent les aidants aînés et à promouvoir leur santé et leur bien être.
Le gouvernement fédéral pourrait faciliter l'élaboration et le partage d'outils pratiques permettant de cerner les risques pour la santé chez les aidants aînés. Ces ressources pourraient être partagées avec les intervenants communautaires en matière de santé et inclure des outils comme des questionnaires de sélection et du matériel visant l'éducation du public et des professionnels.
Soins communautaires et à domicile
Les participants soulignent le rôle important que jouent les soins communautaires et à domicile afin que les aînés puissent :
- bien vieillir dans l'endroit de leur choix;
- continuer à vivre dans leur maison;
- être indépendants;
- demeurer actifs.
Les participants font remarquer que les investissements actuels dans les soins de santé communautaires et à domicile sont fragmentés, d'où leur recommandation aux ordres de gouvernement d'y consacrer davantage de fonds et d'en assurer une meilleure coordination.
Les participants de plusieurs tables rondes citent comme exemple de réussite le Programme pour l'autonomie des anciens combattants (PAAC) du gouvernement du Canada et soulignent qu'il pourrait être élargi de manière à offrir le même niveau de soutien à tous les aînés du Canada. Le PAAC est un programme national fourni par Anciens Combattants Canada. Il a été créé en 1981 pour aider les anciens combattants admissibles et leurs principaux aidants à demeurer en santé et autonomes dans leur propre maison ou collectivité. Ce programme offre aux anciens combattants admissibles et à leurs principaux aidants naturels des services de santé et de soutien, ainsi que de soins à domicile, comme l'entretien du terrain, des services de soins personnels, de nutrition et d'entretien ménager.
Mesures proposées
Élaborer et mettre en œuvre un programme pour l'autonomie des aînés offrant un éventail de services semblable à celui offert dans le cadre du Programme pour l'autonomie des anciens combattants du gouvernement du Canada.
Favoriser l'autonomie des aînés dans leur maison et leur participation continue à la collectivité en élaborant et en mettant à l'essai un programme pour l'autonomie des aînés. Ce programme pourrait s'inspirer du Programme pour l'autonomie des anciens combattants afin d'offrir aux aînés à faible revenu de l'aide financière pour des services de soins professionnels à domicile. Ce nouveau programme pourrait fonctionner par demande et être complémentaire aux activités actuelles. Il pourrait également couvrir les coûts liés à l'entretien du terrain, à l'entretien ménager et au transport, sans toutefois remplacer les autres programmes fédéraux, provinciaux ou municipaux de services de soutien.
Le Programme de soins à domicile et en milieu communautaire des Premières nations et des Inuits du gouvernement du Canada aide les gens qui vivent dans des réserves et qui ont des maladies chroniques et sévères à recevoir les soins dont ils ont besoin à domicile ou au sein de leurs communautés. Les soins offerts dans ces milieux familiaux permettent aux membres des Premières nations et aux Inuits de demeurer près des personnes qui leur sont chères le plus longtemps possible et de conserver leur indépendance. Par le truchement du Programme d'aide à la vie autonome d'Affaires indiennes et du Nord Canada, le gouvernement du Canada met chaque année environ 83 millions de dollars à la disposition des Premières nations pour la prestation de services de soutien non médicaux, tels que les soins à domicile, le placement familial et les soins en établissement.
Soins de longue durée
Bien que le vieillissement à la maison soit considéré comme un idéal par la plupart des participants, ils indiquent toutefois que certains aînés devront choisir, ou choisiront librement, de résider dans des établissements de soins de longue durée. Ces aînés auront également besoin de soutien si l'on veut qu'ils vieillissent positivement et activement. Les participants soulignent que les établissements de soins de longue durée doivent offrir la possibilité aux résidents d'accéder à toute la gamme d'établissements communautaires propices au vieillissement actif et positif.
Pour protéger et aider les personnes qui vivent dans des établissements de soins de longue durée, les participants proposent également la création de conseils et de comités d'intérêt qui « ont à cœur le bien-être des personnes qui ne peuvent prendre soin d'elles mêmes ». En effet, la prévention des mauvais traitements envers les aînés est considérée comme un enjeu principal, car les mauvais traitements peuvent être infligés par un aidant, un fournisseur de services ou une autre personne en situation d'autorité ou de confiance. Les mauvais traitements peuvent se produire lorsqu'un aîné vit dans un établissement ou dans une résidence privée.
Services de soins de santé
L'accès aux services de soins de santé et la disponibilité de ceux-ci sont des questions qui soulèvent des préoccupations dans certaines des collectivités. L'accès limité aux médecins de famille qui offrent des soins primaires dans les collectivités nordiques et rurales a été établi comme un obstacle possible au vieillissement positif et actif.
Pour résoudre le problème d'accès aux services de soins de santé, les participants proposent que le gouvernement fédéral encourage activement le recrutement d'étudiants et de jeunes, par un programme incitatif ou une campagne de marketing, dans les domaines de la gériatrie et la gérontologie.
Mesures proposées
Collaboration fédérale, provinciale et territoriale en matière de soins de santé.
Collaborer avec les gouvernements des provinces et des territoires, qui sont les principaux responsables de la planification des ressources humaines en santé au sein de leur administration, afin d'aborder les difficultés liées à la prestation de services de soins de santé aux aînés canadiens.
Services multilingues adaptés à la culture
Les participants soulignent l'importance de s'assurer que les services offerts aux aînés dans la collectivité, à la maison ou dans un établissement de soins de longue durée sont offerts aux aînés de manière adaptée à leur culture et dans la langue de leur choix. Cela s'est avéré particulièrement important pour les aînés francophones qui vivent dans des collectivités anglophones. Les participants de la table ronde d'Iqaluit soulignent également l'importance de fournir des services en Inuktitut, ou en d'autres langues autochtones, et proposent que les fournisseurs de services offrent des services de traduction.
Moyens de transport accessibles
Les participants soulignent l'importance du transport pour obtenir des services qui favorisent le vieillissement positif et actif. Certains participants proposent des programmes de sécurité routière tandis que d'autres rappellent l'efficacité des programmes de transport en commun sans frais ou à frais réduits. Les participants soulignent également que les aînés habitant les régions rurales ou nordiques sont confrontés à des obstacles particuliers au transport, comme l'absence ou le manque de transport en commun.
Une des façons pour le gouvernement fédéral d'aider à répondre aux besoins en matière de transport des aînés est CanDRIVE (Canadian Driving Research Initiative for Vehicular Safety in the Elderly), une initiative qui soutient la recherche sur la santé des conducteurs, le système et l'environnement dans lesquels ils conduisent, ainsi que les options relatives à la formation d'appoint, au permis de conduire par étapes et à l'annulation du permis. Par l'entremise de l'ASPC, le gouvernement fédéral a également investi dans l'élaboration d'un Plan d'action national pour la prévention des blessures chez les conducteurs âgés, dont le but est d'aider les aînés à conserver leur capacité de conduire en toute sécurité aussi longtemps que possible et de leur permettre de continuer à participer aux occupations qui donnent un sens et un but à leur vie. Ce plan d'action cerne un certain nombre d'objectifs prioritaires, tels que faire la promotion de la prudence au volant et des options de déplacement pour les aînés et inciter les décideurs à faire avancer les questions de sécurité chez les conducteurs âgés.
Mesures proposées
Continuer d'investir dans la recherche sur les conducteurs âgés.
Continuer d'investir dans la recherche et d'autres initiatives, comme CanDRIVE et le Plan d'action national pour la prévention des blessures chez les conducteurs âgés, afin d'améliorer la santé, la sécurité et la qualité de vie des conducteurs âgés et de prolonger la durée pendant laquelle les conducteurs âgés peuvent conduire prudemment.
Communiquer efficacement avec les aînés au sujet des services mis à leur disposition
Les participants soulignent que la prestation de services est efficace uniquement si les groupes cibles auxquels ils s'adressent sont au courant de ces programmes. Il est nécessaire d'accroître la sensibilisation envers les renseignements sur les programmes et services communautaires offerts et d'améliorer l'accès à ceux ci à l'aide d'outils qui sont accessibles aux aînés.
Les participants indiquent que, bien que de plus en plus d'aînés aient accès à Internet, ce n'est pas le cas de tous, et qu'en conséquence, les communications devraient se faire dans une variété de médias, c'est à dire sous la forme d'imprimés en ligne (journaux, publipostage, revue) et de messages télévisés et radiophoniques. De même, les renseignements sur les programmes et les services pourraient ne pas atteindre les aînés ayant un faible niveau d'alphabétisation ou qui ne parlent ni ne lisent l'anglais ou le français. Aussi, étant donné que les collectivités prennent des mesures de rapprochement avec les aînés, on s'attend à ce que des occasions se présentent pour Service Canada et d'autres fournisseurs afin d'améliorer l'accès à l'information pour les aînés.
Mesures proposées
Poursuivre les efforts visant à mieux faire connaître les services, les prestations et les programmes offerts aux aînés par le gouvernement fédéral.
Promouvoir et peaufiner le site Web www.aines.gc.ca ainsi que le Guide des services pour les aînés du gouvernement fédéral afin d'aider les aînés et leur famille à accéder à l'information sur les programmes fédéraux.
Veiller à ce que les fournisseurs de services locaux, particulièrement ceux dans les collectivités rurales et éloignées et ceux qui travaillent avec des populations difficiles à joindre (p. ex. les personnes qui ont des difficultés liées à l'alphabétisation et les sans-abri) reçoivent de l'information à jour sur les programmes et services fédéraux en leur offrant de l'information sur les programmes et les services offerts aux aînés.
Un environnement sécuritaire où vivre
En plus de fournir des services aux aînés, les participants soulignent l'importance de vivre dans une collectivité sécuritaire et qui offre une protection efficace aux aînés. Pour veiller à ce que les aînés soient protégés des mauvais traitements et de l'exploitation, les participants mentionnent l'importance de la présence de défenseurs des aînés.
Le gouvernement du Canada prend des mesures concrètes pour mettre fin à la négligence et à toutes les formes (financière, physique, psychologique et sexuelle) de mauvais traitements dont sont victimes les aînés. En plus du lancement de la campagne nationale de sensibilisation intitulée Les mauvais traitements envers les aînés – Il est temps d'ouvrir les yeux, l'Initiative fédérale de lutte contre les mauvais traitements envers les aînés prévoit du financement pour aider les associations professionnelles, comme les organismes juridiques et de santé, à élaborer et à diffuser des renseignements sur les mauvais traitements infligés aux aînés. De plus, le PNHA comprend un volet de financement permanent destiné aux projets de sensibilisation aux mauvais traitements envers les aînés. Ces initiatives reflètent les conseils que le Conseil national des aînés a présentés au gouvernement fédéral dans le but de résoudre ce problème.
En novembre 2007, le Conseil national des aînés a présenté le Rapport du Conseil national des aînés sur les mauvais traitements envers les aînés au ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, au ministre de la Santé et au ministre d'État (Aînés). Après avoir mené des enquêtes et tenu des consultations importantes auprès des aînés, des fournisseurs de services, des professionnels, et des groupes communautaires et sociaux, le Conseil a rédigé un rapport qui comprenait des conseils sur des façons de sensibiliser les gens aux mauvais traitement envers les aînés et de lutter contre ceux-ci et fournissait un certain nombre d'exemples de mesures que le gouvernement fédéral pourrait prendre. Vous pouvez consulter le rapport au www.conseildesaines.gc.ca.
Sécurité du revenu
Les participants indiquent que les personnes ne peuvent pas vieillir positivement ou activement si elles vivent dans la pauvreté ou si elles ont un faible revenu.
Il est reconnu que le gouvernement du Canada joue un rôle important en contribuant à la sécurité financière des aînés. Depuis 1980, la proportion d'aînés canadiens qui vivent sous le seuil de la pauvreté a connu une baisse substantielle. Cela est dû en grande partie au système de revenu de retraite, qui comprend la Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG), et le Régime de pensions du Canada (RPC). En 2008-2009, le programme de la SV a fourni 33,4 milliards de dollars en prestations par année à 4,5 millions de bénéficiaires. Cela comprenait 7,5 milliards de dollars en paiements de SRG pour les aînés à faible revenu. La même année, le RPC a versé plus de 28,9 milliards de dollars de prestations à 4,4 millions de Canadiens. Le gouvernement fournit également une aide importante aux aînés à faible revenu sous la forme de mesures fiscales avantageuses. Certains participants proposent toutefois d'augmenter le montant des pensions gouvernementales comme la SV et le SRG.
En février 2009, le Conseil national des aînés a présenté un rapport intitulé Rapport du Conseil national des aînés sur la question du faible revenu chez les aînés au ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, au ministre de la Santé et au ministre d'État (Aînés). Le rapport décrivait les difficultés auxquelles les aînés à faible revenu sont confrontés et suggérait cinq domaines dans lesquels des mesures pourraient être prises par le gouvernement fédéral pour améliorer le bien être de ces aînés, à savoir : le revenu, le logement, le transport, la santé, la prestation de services et le versement de prestations. Vous pouvez consulter le rapport au www.conseildesaines.gc.ca.
Création de collectivités favorisant le vieillissement positif et actif
Les participants demandent une planification et une conception communautaires qui coordonnent et appuient le vieillissement positif et actif. Les participants des tables rondes soulignent le travail de l'OMS dans le cadre du projet des villes-amies des aînés et de l'Initiative des collectivités-amies des aînés du Canada, en indiquant qu'il s'agit d'une méthode efficace pour créer des collectivités propices au vieillissement positif et actif. Les projets de villes-amies des aînés profitent aux gens de tous âges, pas seulement aux aînés, et fournissent des lignes directrices à divers publics cibles sur la façon de créer des collectivités accessibles à tous. Les participants affirment que l'Initiative des villes-amies des aînés est particulièrement efficace à l'échelle locale, et qu'elle profite à tous les membres de la collectivité, fournit des directives sur l'environnement bâti et préconise une démarche holistique axée non seulement sur la santé, mais également sur l'inclusion sociale, le logement, le transport et d'autres facteurs essentiels au vieillissement positif et actif.
Les participants indiquent également que les aînés doivent participer à la conception et à la planification de leur collectivité.
Le gouvernement fédéral et les administrations provinciales et territoriales travaillent de concert à l'avancement et à la promotion de conditions favorables au vieillissement sain et actif. Le forum des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables des aînés a endossé le Guide mondial des villes-amies des aînés de l'OMS et a vu à l'élaboration du Guide de l'Initiative des collectivités rurales et éloignées amies des aînés. Le forum appuie désormais les efforts investis partout au Canada pour promouvoir des conditions favorables au vieillissement sain et actif.
Enfin, les participants font remarquer que l'activité entourant le vieillissement sain et actif est fragmentée. Le Canada compte un certain nombre de projets pilotes novateurs et fructueux pour promouvoir le vieillissement sain et actif, mais, faute d'être diffusée assez largement, l'information les concernant n'atteint pas la population en général.
Mesures proposées
S'appuyer sur les initiatives gouvernementales actuelles pour améliorer la conception de collectivités pour les aînés.
On recommande que le gouvernement du Canada continue d'encourager la mise en œuvre du modèle de collectivités-amies des aînés dans l'ensemble du Canada, qu'il examine l'adaptabilité du modèle aux résidents des collectivités des Premières nations et des Inuits, et qu'il favorise la participation d'autres ministères et organismes fédéraux à l'application du modèle en vue d'améliorer sa durabilité.
Recherche sur le vieillissement positif et actif
Les participants soulignent l'importance d'acquérir une compréhension globale des besoins évolutifs des aînés canadiens et, en raison de la population vieillissante, de la société canadienne en général.
L'Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ELCV) jouera un rôle particulièrement important dans l'acquisition de cet ensemble de connaissances. L'ELCV est la première étude exhaustive canadienne à grande échelle et à long terme qui permettra de recueillir régulièrement des renseignements pendant 20 ans sur les changements biologiques, médicaux, psychologiques, sociaux et économiques qui se produisent chez les participants à partir de la quarantaine. L'étape de mise en œuvre en cinq ans de l'ELCV est soutenue par le gouvernement du Canada par le truchement des Instituts de recherche en santé du Canada et de la Fondation canadienne pour l'innovation. Si l'on tient compte de l'importance des données et des recherches émanant de cette étude, le gouvernement du Canada devrait continuer à appuyer cette initiative de recherche.
En plus de l'ELCV, certains ministères et organismes fédéraux investissent dans la recherche liée au vieillissement positif et actif. Par exemple, Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) mène et commande des études sur un certain nombre de questions connexes, notamment les suivantes : sécurité financière des aînés, mauvais traitements envers les aînés, transition entre le travail et la retraite, sécurité du revenu à la retraite pour les aînés d'aujourd'hui et de demain, rendement futur du système de revenu de retraite, inclusion et bien-être des aînés immigrants. RHDCC procède aussi à des analyses, fixe des cadres stratégiques et définit des options et des stratégies en réaction aux nouveaux enjeux liés à la retraite et au vieillissement, entre autres le système de revenu de retraite, la transition entre le travail et la retraite et le vieillissement de la population.
L'ASPC participe à la recherche et au développement, et à la transmission des connaissances dans les domaines de la santé mentale et de la prévention des blessures et des chutes. L'étude de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) sur les aînés est conçue pour trouver de nouvelles façons de permettre aux aînés de rester dans leur maison (des aînés qui vieillissent à l'endroit de leur choix) de façon indépendante et sécuritaire, afin de cerner d'autres questions et solutions liées aux formes de logement actuelles, p. ex. logement avec bail à vie, et de déterminer les répercussions du vieillissement de la population canadienne sur les collectivités résidentielles et le logement. Beaucoup de recherches et d'expériences ont été faites sur des concepts de logement novateurs, notamment le logement universel, facile d'accès et adaptable, les maisons accueillantes pour les aînés, FlexHousingMC et les stratégies d'examen pour aider les gens qui souffrent de démence à continuer de vivre dans leur maison en sécurité.
Les participants ont aussi souligné l'importance de diffuser et d'appliquer ces recherches de façon à contribuer aux politiques et aux programmes. Le sous-comité de recherche du comité interministériel (CIM) sur les aînés est l'un des organes permettant de diffuser des recherches. Le sous-comité de recherche du CIM sur les aînés a pour objectif d'acquérir de nouvelles connaissances et de favoriser la collaboration entre les ministères sur des problèmes qui touchent les aînés et une population vieillissante, et de fournir les données probantes nécessaires pour soutenir les initiatives fédérales. Le comité compte des membres de divers organismes du gouvernement fédéral et se réunit régulièrement pour échanger de l'information, coordonner la recherche, cerner les lacunes en matière de connaissances, les besoins en données et les nouveaux enjeux et faciliter le passage de la recherche à la prise de mesures.
Mesures proposées
Continuer d'investir dans la recherche sur le vieillissement positif et actif.
Continuer d'investir dans la recherche portant sur le vieillissement positif et actif et trouver des façons d'améliorer la diffusion et l'application des recherches fédérales en vue d'élaborer des politiques et des programmes solides destinés aux aînés et qui s'appuient sur des données probantes.
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