Adopter des pratiques ESG : une stratégie gagnante pour les PME

Les PME qui intègrent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur stratégie d’affaires se positionnent avantageusement en matière de développement durable et en retirent de nombreux bénéfices.

Ces PME peuvent obtenir du financement ou de l’investissement plus facilement, attirer et retenir des travailleurs, améliorer leur image de marque et mieux gérer les risques. Autre avantage : elles répondent aux nouvelles exigences des grands donneurs d’ordres. Selon cette étude de la BDC publiée en mars 2023, l’intégration de l'ESG devient de plus en plus nécessaire pour décrocher des contrats auprès des grands donneurs d’ordres. 

Une main tient des dominos qui représentent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance

D’où vient l’ESG?

Le terme ESG a été créé en 2004 dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’Environnement afin de définir concrètement l’investissement responsable. Il s’agissait de prendre en compte la performance des entreprises dans les catégories environnementales, sociales et de gouvernance, au lieu de s’en tenir strictement aux bilans financiers.
Au fil des ans, l’approche ESG a gagné en popularité malgré les défis auxquels elle a été confrontée. Il reste toutefois des enjeux à surmonter, dont l’absence d’obligation de divulgation, le manque de normes universelles et de données fiables ainsi que les risques d’écoblanchiment.

Qu’est-ce que l’ESG?

Mais comment mesurer l’ESG? Quels sont les facteurs permettant d’analyser la performance d’une entreprise en la matière? Quels sont les indicateurs les plus couramment utilisés? L’ESG repose sur l’analyse d’un ensemble de critères qui s’appuient sur trois grands piliers : environnemental, social et économique.

On mesure les critères environnementaux à l’aide de données liées aux changements climatiques, comme les émissions de gaz à effet de serre, l'efficacité énergétique, la gestion de l'eau, le recyclage des déchets, l’impact sur la biodiversité, la déforestation et la pollution.

On analyse les critères sociaux à travers des données sur la sécurité et la santé des employés, les conditions de travail, la diversité, l'équité et l'inclusion, les conflits et les crises humanitaires, la satisfaction des clients et l'engagement des employés et des fournisseurs.

On évalue les critères de gouvernance par des données sur la manière dont l’entreprise est dirigée, administrée et contrôlée, la prévention de la corruption, la diversité du conseil d'administration, la rémunération des dirigeants, les pratiques en matière de cybersécurité et de confidentialité, les relations avec les actionnaires, la transparence de la rémunération des dirigeants et la structure de gestion.

La collecte des données en fonction des indicateurs établis et la communication de l’information aux différentes parties prenantes complètent la démarche. Le tout fait partie d’un cycle qui permet de mesurer les résultats et d’ajuster le tir en fonction des objectifs poursuivis.

Comment intégrer l’ESG?

L’intégration de l’ESG dans la stratégie d’entreprise est un processus progressif adapté à la réalité propre de la PME. Il n’y a pas un mode d’emploi unique, mais il faut généralement :
  • Déterminer les enjeux ESG importants pour les parties prenantes internes (dirigeants, employés, etc.) et externes (clients, fournisseurs, concurrents, etc.)
  • Se former et se sensibiliser aux concepts du développement durable et de l’ESG (matérialité, circularité, équité, diversité, inclusion), scénario de neutralité carbone, etc.);
  • Évaluer ses pratiques et sa maturité ESG; 
  • Établir des objectifs clairs et un plan d’action réaliste qui prennent en compte la région, le secteur d’activités, la taille de l’entreprise et sa position dans la chaîne d’approvisionnement.

Des ressources

Les PME n’ont pas toujours les ressources et l’expertise pour intégrer une démarche ESG. Pour certaines d’entre elles, les défis peuvent paraître insurmontables : priorités concurrentes, accès limité au financement, manque de visibilité médiatique, connaissance insuffisante des règles et des normes, etc.

Cependant, il existe de plus en plus de mesures pour leur venir en aide. Par exemple, en mai 2023 le milieu de la finance a lancé le Fonds Investi, un fonds d’investissement consacré à l’ESG et à la finance durable. La BDC et Investissement Québec offrent aussi des programmes de financement et d’accompagnement axés sur la transition ESG. De leur côté, L’International Sustainability Standards Board  et le Conseil canadien des normes d'information sur la durabilité déploient des efforts pour uniformiser et harmoniser les normes ESG. Les comptables professionnels agréés se préparent, pour leur part, à aider leurs clients à intégrer des rapports ESG dans leurs rapports financiers. Des cabinets d’experts-conseils (PwC, KPMG, EY, etc.) et des fournisseurs de solutions numériques (EcoVadis, Novisto, etc.) offrent également des services en la matière. D’ici peu, de plus en plus de ressources seront offertes aux PME.

DEC s’est d’ailleurs engagé à soutenir la transition verte des PME en encourageant l’adoption de pratiques qui tiennent compte des critères ESG. Il s’agit, en fait, de paver aujourd’hui la voie d’un avenir durable.  

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2025-01-31