Faire évoluer les attitudes et accroître la sensibilisation

Titre officiel : Loi fédérale en matière d’accessibilité - Rapport d’analyse technique

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Les moyens de faire évoluer les attitudes et d’accroître la sensibilisation à l’égard de l’accessibilité ont constitué un sujet important des consultations, en particulier des tables rondes thématiques, des séances publiques et du Forum national des jeunes. Ce sujet a par ailleurs suscité le plus grand nombre de réponses dans la consultation en ligne.

Les participants estimaient que l’évolution des attitudes et la sensibilisation étaient des sujets forts importants. Les consultations ont indiqué un consensus net et répandu sur le fait que l’évolution des attitudes et des perceptions à l’endroit des personnes handicapées constitue un élément essentiel à la réalisation de progrès tangibles et permanents, surtout au chapitre de l’emploi. L’un des intervenants a qualifié cet objectif de « changement culturel durable ».

Les participants ont formulé de nombreuses suggestions sur les approches, les outils et les méthodes pouvant servir à communiquer avec les Canadiens ainsi que sur l’information et les messages à transmettre à tous. Ces constatations et bien d’autres encore sont commentées dans la suite du rapport.

Consultation en ligne

Le premier thème général abordé dans le questionnaire en ligne était celui des attitudes et de la sensibilisation. Voici un extrait du préambule de quatre paragraphes de cette première section : « [L]a loi serait accompagnée de diverses initiatives ayant pour but de sensibiliser la population à l’importance et aux avantages de l’accessibilité et d’informer les Canadiens et les organisations quant à ce qu’elles peuvent faire, en général, pour améliorer l’accessibilité et éliminer les obstacles à cet égard ».

Question : Comment le gouvernement peut-il nous faire prendre conscience de nos attitudes à l’égard de l’accessibilité et nous amener à les modifier (à court et à long terme)?

Il y a eu 2 339 réponses à cette question.

Tel que l’indique la figure A, la suggestion la plus fréquente était que le gouvernement du Canada lance des campagnes de sensibilisation du public. Une analyse plus poussée a montré que les répondants appuyaient le recours à un large éventail de modes de communication – médias sociaux et numériques, télévision, publicité extérieure, etc. Pour ce qui est du contenu et du message, les deux suggestions les plus courantes étaient les suivantes.

Suggestion 1 : La sensibilisation en tant que concept clé. Cette suggestion procède de la conviction que les Canadiens doivent voir les personnes handicapées comme formant une partie intégrante et normalisée de la société canadienne et une facette de sa riche diversité plutôt que comme une part exceptionnelle ou marginale.

À cette fin, certains ont suggéré que l’on produise des vignettes « Une journée dans la vie », dont une présentant la ministre Qualtrough, ce qui aiderait à normaliser la participation des personnes handicapées dans le milieu de travail et à permettre aux gens de comprendre les difficultés que rencontrent les Canadiens handicapés.

« Nous devons privilégier l’inclusion, en particulier des personnes ayant une déficience intellectuelle. Actuellement, les personnes handicapées sont marginalisées et abandonnées à leur sort. L’inclusion fera reculer l’isolement social et valorisera la dignité des personnes handicapées, ET la société tirera profit des compétences, du savoir et de l’apport des personnes handicapées. »

– Anonyme [Traduction]

Suggestions 2 : Axer la sensibilisation sur les incapacités « invisibles » (maladie mentale, problèmes de santé chroniques, etc.).

« Il faut comprendre que l’incapacité peut se manifester chez des personnes qui, à tous égards, semblent en « parfaite santé ». »

– Anonyme [Traduction]

Une suggestion étroitement associée aux campagnes de sensibilisation du public consistait à promouvoir l’accessibilité au moyen de programmes pédagogiques. Elle soulignait l’importance d’engager le dialogue sur le handicap dès l’enfance, au moment où se forment les attitudes.

« On devrait lancer un programme pédagogique dès l’école primaire afin de normaliser les connaissances sur la diversité des capacités chez les enfants au fil de leur cheminement scolaire. »

posAbilities – Kalena Kavanaugh, gestionnaire en services d’emploi [Traduction]

L’analyse des sous-groupes indique que la suggestion de recourir à des programmes scolaires comme moyen de sensibilisation tendait à provenir davantage de répondants plus jeunes (18 à 34 ans) et de répondants ne s’étant pas déclarés comme personne handicapée.

Figure A : Comment le gouvernement peut-il nous faire prendre conscience de nos attitudes à l’égard de l’accessibilité et nous amener à les modifier (à court et à long terme)?
La Figure A montre les résultats à la question : « Quels sont les domaines pour lesquels l'amélioration de l'accessibilité est la plus importante? » Les résultats suivent la figure.

Description textuelle de la Figure A :

Réponses %
Lancer des campagnes de publicité ou de sensibilisation 44 %
Modifier ou créer les mesures législatives ou les réglements (y compris modifier la Constitution) 28 %
Créer des milieux de travail accessibles (y compris offrir de la formation à la sensibilité pour les employés) 15 %
Prêcher par l'exemple en ayant plus d'employés handicapés au sein du gouvernement (y compris des mentors et des décideurs) 14 %
Les programmes devraient promouvoir l'accessibilité et la participation dans les écoles 13 %
Exiger une application plus rigoureuse des exigences d'accessibilité 10 %
Travailler avec les employeurs de tous les secteurs pour créer plus d'occasions d'emploi 9 %
Rendre les services gouvernementaux plus accessibles (y compris la formation à la sensibilité des agents au service à la clientèle 8 %
Autre (par exemple, accroître le financement de programmes 1 %

De nombreux répondants ont principalement souligné la nécessité d’instaurer une loi et de garantir l’application des lois et des normes. Certains ont établi explicitement un lien entre leur suggestion et l’objectif d’évolution des attitudes et de sensibilisation (par exemple, par la promulgation d’une loi de premier plan semblable à l’Americans with Disabilities Act (ADA) et la promotion de la loi auprès du milieu des affaires). Toutefois, la plupart n’ont pas fait ce lien. Ils insistaient plutôt sur l’importance de se doter d’une loi plus efficace et de plus large portée (qui tient compte par exemple des incapacités « invisibles » et de l’importance des activités d’application).

« Il faut imputer des amendes pour que les entreprises commencent à rendre des comptes en matière d’accessibilité. »

– Kelly DeGruchy [Traduction]

Un troisième groupe de commentaires portait sur la sensibilisation et l’évolution des attitudes dans le milieu de travail.

  • Les suggestions de nombreux répondants visaient en particulier les organismes fédéraux et les organisations qui relèvent de la compétence fédérale, tandis que d’autres portaient sur le milieu de travail en général. Beaucoup ont indiqué qu’il fallait faire davantage au chapitre de la formation et de l’éducation, dans la fonction publique fédérale et dans d’autres contextes, pour que les milieux de travail deviennent plus accessibles et plus inclusifs (entre autres au moyen de mesures d’adaptation au travail).

« Il faut encourager l’inclusion au travail et sensibiliser les gestionnaires sur les mesures d’adaptation à l’intention des personnes handicapées. »

– Anonyme [Traduction]
  • Environ 10 % des commentaires indiquaient qu’un moyen efficace de sensibiliser les gens et de faire évoluer les attitudes, surtout chez les employeurs, serait que le gouvernement du Canada prêche par l’exemple :
    • en veillant à ce que tous les édifices, bureaux, installations, sites et applications Web, etc., qui relèvent de la compétence fédérale soient totalement accessibles;
    • en assurant un meilleur accès aux occasions et programmes d’emploi (par exemple en faisant la promotion de ces occasions et programmes auprès des personnes handicapées);
    • en recourant à des mesures incitatives, à des services d’aide et à des mesures législatives pour encourager les employeurs qui ne relèvent pas de la compétence fédérale à embaucher des personnes handicapées;
    • en faisant en sorte que davantage de personnes handicapées en viennent à occuper des postes de haut niveau ou de premier plan (par exemple, au sein de conseils d’administration et d’équipes de la haute direction).

« À court terme, le gouvernement pourrait prêcher par l’exemple et commencer à nommer des personnes handicapées à des charges publiques et à des postes de premier plan au sein de conseils et d’organismes. Cela montrerait que les personnes handicapées peuvent exercer les mêmes tâches et occuper les mêmes postes que tout autre Canadien. »

– Membre de l’Association canadienne des optométristes [Traduction]

Question : De quelle façon le gouvernement du Canada peut-il faire preuve de leadership en ce qui concerne l’amélioration de l’accessibilité et l’élimination des obstacles auxquels font face les Canadiens handicapés?

Il y a eu 2 339 réponses à cette question.

Dans l’ensemble, les Canadiens ont formulé diverses suggestions sur la manière dont le gouvernement du Canada pourrait faire preuve de leadership. Tel que le montre la figure B, la plupart des commentaires soulignaient que le meilleur moyen d’y arriver consistait à poser des gestes concrets (par opposition à de simples mesures d’encouragement), non seulement à titre de premier ordre de gouvernement au pays, mais aussi en tant qu’employeur et que fournisseur de services. L’une des opinions qui ressortaient des commentaires était que, si le gouvernement souhaitait prêcher par l’exemple, il lui faudrait d’abord faire un exercice d’introspection afin de vérifier que ses propres pratiques internes sont adéquates (c’est à dire comprendre au moins les rudiments du droit à l’accessibilité).

Figure B : De quelle façon le gouvernement du Canada peut-il faire preuve de leadership en ce qui concerne l’amélioration de l’accessibilité et l’élimination des obstacles auxquels font face les Canadiens handicapés?
La Figure B montre les résultats à la question : « De quelle façon le gouvernement du Canada peut-il faire preuve de leadership en ce qui concerne l’amélioration de l’accessibilité et l’élimination des obstacles auxquels font face les Canadiens handicapés? » Les résultats suivent la figure.

Description textuelle de la Figure B :

Réponses %
Adopter une loi (par exemple, une loi sur l'invalidité) 26 %
Tous les édifices, services et ressources du gouvernement devraient être totalement accessibles 26 %
Appuyer les personnes handicapées au moyen de ressources financières ou de programmes 23 %
Prêcher par l'exemple (par exemple, prendre des mesures concrètes, éliminer les obstacles, faire preuve de leadership en matière d'accessibilité) 17 %
Assurer l'application des lois et exigences en matière d'accessibilité et d'élimination de la discrimination  15 %
Prendre des mesures d'adaptation pour les PH dans les milieux de travail fédéraux 11 %
Lancer une campagne de sensibilisation 11 %
Faire de l'embauche de PH dans la fonction publique une priorité 9 %
Encourager le secteur privé à embaucher davantage de PH 8 %
Mettre à jour les codes du bâtiment 8 %
Consulter les PH et les organismes de défense des droits des PH, et collaborer avec eux 7 %
Autre 4 %

L’une des suggestions les plus courantes était de rendre les édifices, services et ressources du gouvernement du Canada entièrement accessibles. Beaucoup de participants ont noté que, en dépit des progrès réalisés au fil des ans, il y avait encore bon nombre d’obstacles, dont certains sont d’ordre matériel et d’autres sont liés à l’accès aux services.

« Le gouvernement du Canada peut faire preuve de leadership et améliorer l’accessibilité en rendant tous les édifices fédéraux totalement accessibles aux personnes handicapées, quelle que soit la nature de ce handicap. »

– Anonyme [Traduction]

Certains ont fait remarquer que, selon la nature du handicap, les obstacles peuvent varier sensiblement d’une personne à l’autre. Or le fait de rendre un lieu ou un service accessible à certaines personnes, voire à la plupart des personnes, ne signifie pas forcément qu’il est accessible à tous.

Dans le même ordre d’idée, 23 % des commentaires indiquaient que le gouvernement du Canada devrait aider les personnes handicapées au moyen de ressources financières ou de programmes (par exemple, aide au revenu, logement). Ces mesures et d’autres encore, comme l’embauche prioritaire de personnes handicapées dans la fonction publique fédérale, étaient perçues par beaucoup comme étant de première importance pour que le gouvernement du Canada puisse prêcher par l’exemple de façon à la fois efficace et crédible. Certains répondants, entre autres des fonctionnaires fédéraux, ont mentionné que le gouvernement du Canada devait en faire davantage pour garantir que des mesures d’adaptation systématiques sont prises dans ses lieux de travail et que ces lieux sont exempts de toute forme de discrimination et d’intimidation.

Un autre thème important qui ressort des commentaires reçus en ligne ainsi que de l’ensemble des consultations était le souhait, par bon nombre des participants, que l’on établisse une loi s’inspirant généralement du modèle de l’Americans with Disabilities Act (ADA), ou peut être même que l’on adopte une modification constitutionnelle.

« Il faut promulguer une « loi sur les Canadiens handicapés » et la rendre exécutoire! Il doit aussi y avoir des normes universelles applicables à tous les espaces publics et à toutes les nouvelles constructions résidentielles (à tout le moins des normes minimales de visibilité). »

– Emily Silva [Traduction]

On espère qu’une loi cadre de premier plan aurait les effets suivants :

  • avoir pour effet pratique de prévenir l’ajout d’obstacles, particulièrement en regard de l’emploi
  • accroître la cohérence et la clarté des lois et aux règlements actuels qui, de l’avis de beaucoup de participants, forment un ensemble confus qui permet difficilement aux personnes handicapées de connaître leurs droits et encore moins de les faire valoir, et aux employeurs, propriétaires et autres intervenants de comprendre leurs obligations
  • contribuer à une sensibilisation accrue à l’échelle du Canada (et par delà nos frontières) et préserver la dignité des personnes handicapées

Question : Pouvez-vous donner des exemples de modèles collaboratifs ayant mené à la définition d’attentes communes de même qu’à un changement de culture au sein d’une organisation en ce qui a trait à l’accessibilité?

Cette question a donné lieu à 1 622 réponses, dont la moitié environ ont été « non », « je ne sais pas » ou « je ne comprends pas la question ». L’analyse des réponses par sous groupe montre que les représentants d’organismes étaient beaucoup plus enclins à fournir des exemples que les autres répondants.

Il s’agissait presque toujours d’exemples uniques. Nous avons aussi constaté que, parmi les gens qui mentionnaient ou décrivaient des exemples valables de « modèles collaboratifs », très peu précisaient la manière dont ces exemples avaient « mené à la définition d’attentes communes et à un changement de culture au sein d’une organisation à l’égard de l’accessibilité ».

Il convient aussi de noter que, dans bon nombre de cas, les répondants se contentaient d’indiquer le nom d’un ou de plusieurs organismes au lieu de décrire un modèle.

  • « La Fondation Rick Hansen travaille à promouvoir l’accessibilité en Colombie Britannique. – Anonyme [Traduction]
  • Tim Horton’s. – Anonyme [Traduction]
  • La Neil Squire Society. – Anonyme [Traduction]
  • L’Université Mount Royal. – Craig Baskett
  • L’AODA Alliance et l’organisme Canada sans Barrières constituent de bonnes sources d’information au sujet des besoins de toutes les personnes handicapées et leur apportent un fort soutien. J’appuie sans réserve leurs initiatives et leurs propositions. » – Anonyme [Traduction]
Figure C : Pouvez-vous donner des exemples de modèles collaboratifs ayant mené à la définition d’attentes communes de même qu’à un changement de culture au sein d’une organisation en ce qui a trait à l’accessibilité?
La Figure C montre les résultats à la question : « Pouvez-vous donner des exemples de modèles collaboratifs ayant mené à la définition d’attentes communes de même qu’à un changement de culture au sein d’une organisation en ce qui a trait à l’accessibilité? » Les résultats suivent la figure.

Description textuelle de la Figure C :

Réponses Series 1
Autre 10 %
Je ne comprends pas la question 3 %
Exemples de collaboration avec des PH 3 %
Exemples de technologies d'assistance ou d'élimination d'obstacles physiques 3 %
Exemples de partenariats avec le secteur public, le secteur privé ou des ONG 4 %
Exemples d'organismes ou de programmes du secteur privé 9 %
Exemples d'organismes ou de programmes non gouvernementaux 14 %
Exemples d'organismes ou de programmes du secteur public 18 %
Non 36 %

Il a été compliqué de regrouper les nombreux exemples fournis dans un petit nombre de catégories. L’approche la plus efficiente et la plus pratique a été de classer les réponses en fonction du principal type d’organisme concerné (par exemple, secteur public, secteur privé et secteur bénévole). Tel que le montre la figure C, les descriptions portaient le plus souvent sur des modèles conçus ou mis en application par le secteur public ou le secteur bénévole, ce qui était suivi des initiatives du secteur privé. Voici des exemples de chaque catégorie.

a) Exemples/modèles – Secteur public

« La ville de Calgary a un site Web sur le logement accessible. On y trouve des solutions de logement avec assistance pour les personnes handicapées. J’aimerais qu’un tel service soit disponible dans toutes les villes canadiennes. De plus, le site http://www.visitability.org/ offre une plateforme destinée aux maisons dans le but de les rendre accessibles pour davantage de personnes à mobilité réduite. Dès que sont apportées des modifications tant matérielles que juridiques, les gens tendent à être plus ouverts, ce qui entraîne un changement de culture durable. L’éducation et la sensibilisation sont essentielles. »

– Kirstin Gowda [Traduction]

« [La province de la] Colombie Britannique offre plusieurs exemples qui incarnent l’inclusion. Son programme « HomeShare » et ses modalités de financement individualisées permettent aux personnes handicapées de s’intégrer à leur collectivité et d’obtenir du soutien comme personnes à part entière. Il s’agit d’un modèle inclusif qui devrait être repris par toutes les provinces. »

Anonyme [Traduction]

b) Exemples/modèles – Secteur bénévole

« Vie autonome Canada et ses centres travaillent en collaboration avec des personnes, des organisations, des entreprises et des municipalités afin de sensibiliser les gens et d’instaurer des changements durables allant dans le sens de pratiques inclusives. »

– Anonyme [Traduction]

c) Exemples/modèles – Secteur privé

« Je vis dans le secteur Wellington Ouest de la ville d’Ottawa. On y a conçu un programme de dépannage similaire aux projets « Stop the Gap » à Toronto, où des bénévoles et des entreprises locales bâtissent des rampes pour permettre aux personnes à mobilité réduite d’avoir accès à ces entreprises. C’est une très belle initiative. »

– Anonyme [Traduction]

« Mark Wafer, propriétaire d’un restaurant Tim Horton’s, fournit un excellent exemple de la manière dont l’embauche de personnes handicapées peut transformer une perception culturelle. Sa détermination à valoriser et à respecter les personnes ayant des capacités différentes est un modèle efficace dont devraient s’inspirer les entreprises et les autres employeurs. Cela est véritablement remarquable. »

– Anonyme [Traduction]

« J’ai déjà travaillé pour une banque canadienne qui faisait la promotion de l’accessibilité parce que c’était la bonne chose à faire, parce que c’était rentable, et parce que nous voulions nous conformer aux normes internationales en matière d’accessibilité numérique (WCAG2). La LAPHO a aussi été utile à cet égard. Aux États Unis, l’ADA et l’article 508 [de la Rehabilitation Act] sont en vigueur depuis déjà longtemps. Le Canada doit se doter d’une loi fédérale. »

– Anonyme [Traduction]

Séances publiques

Les 18 séances publiques tenues aux quatre coins du Canada ont accordé une importance particulière à la question de savoir comment appuyer la sensibilisation et l’évolution des attitudes.

a) Sensibiliser le public grâce au système d’éducation

Bien que l’éducation ne relève pas de la compétence fédérale, l’idée ayant fait l’objet du plus grand nombre de discussions portait sur le recours au système d’éducation pour sensibiliser les gens et faire évoluer les attitudes; des suggestions en ce sens ont été formulées dans plus de la moitié des séances publiques, et particulièrement à Whitehorse et à Halifax.

Dans l’ensemble, on estimait que le meilleur moyen de favoriser la compréhension et l’acceptation était d’éduquer à la fois les enseignants et les élèves pour qu’ils aient une idée de ce que cela signifie, d’une part, de vivre avec un handicap, et d’autre part de prendre des mesures d’adaptation. Les participants réunis à Whitehorse ont soutenu que l’éducation de la population canadienne constituait la première étape en vue d’instaurer une société totalement inclusive et déclaré : « nous devons éduquer le public canadien afin qu’il comprenne en quoi un aménagement judicieux du cadre de vie peut changer des vies » [Traduction]. Les participants ont aussi convenu que le dialogue à ce sujet devait s’amorcer dès le plus jeune âge possible (éducation de la petite enfance).

b) Sensibilisation au sein du milieu de travail et sensibilisation des employeurs

Une autre idée, particulièrement populaire aux séances de Whitehorse, de Halifax, d’Iqaluit et d’Ottawa, consistait à sensibiliser les personnes handicapées elles-mêmes à propos de leurs droits, et notamment à les informer de la manière de revendiquer ces droits (par exemple, dans les cas d’une personne victime de discrimination en matière d’emploi ou de logement). Les participants ont décrit les lacunes de connaissances au sein de la société canadienne, parmi les employeurs ainsi qu’à l’intérieur même de la communauté des personnes handicapées. Pour combler ces lacunes, les participants aux séances de Thunder Bay et de Charlottetown prônaient des efforts de sensibilisation des employeurs sur l’apport potentiel des personnes handicapées à leur milieu de travail et sur le droit de ces personnes à des mesures d’adaptation appropriées.

Les participants aux séances de Toronto et de Regina ont exprimé des préoccupations à propos des obstacles à l’emploi découlant d’attitudes à l’endroit des personnes ayant une déficience intellectuelle. Ils ont souligné combien il était important « d’offrir aux personnes ayant une déficience intellectuelle des possibilités de trouver un emploi adapté afin qu’elles puissent avoir une vie productive » [Traduction]. Les campagnes de sensibilisation du public étaient considérées comme étant un élément nécessaire de toute stratégie visant à résoudre ce problème, car « les obstacles que rencontrent les personnes ayant une déficience intellectuelle procèdent des attitudes, comme dans le cas d’un employeur qui n’embauche pas une personne même si un emploi adapté peut donner de bons résultats » [Traduction].

c) Autres moyens de sensibilisation possibles

Outre l’éducation et les milieux de travail au Canada, beaucoup de participants aux séances étaient d’avis que l’un des meilleurs moyens de sensibiliser les gens consistait à lancer des campagnes permettant aux personnes handicapées de parler de leur situation, et aussi de veiller à ce que les personnes handicapées soient bien représentées dans les médias et dans le monde des arts. L’un des membres du public assistant à la séance d’Edmonton a indiqué que « la diffusion des Jeux paralympiques à la télévision correspondait à un infime pourcentage de la couverture des Jeux olympiques. Une plus grande couverture des Jeux paralympiques aiderait à normaliser les enjeux propres aux personnes handicapées. » [Traduction] Certains participants ont aussi mentionné l’importance qu’il y ait plus de personnes handicapées travaillant dans le service au public, en donnant comme exemples Tim Horton’s au Canada et Walgreen aux États Unis.

Dans un peu moins de la moitié des séances, il a été question de l’importance de modifier le vocabulaire employé comme moyen de faire évoluer les attitudes. Depuis les campagnes de sensibilisation du public jusqu’aux formulaires gouvernementaux en passant par le libellé des lois, on recommandait fortement de mettre l’accent sur l’accessibilité et sur l’inclusivité, plutôt que sur le handicap : « Les personnes qui remplissent les formulaires à l’intention des personnes handicapées au Yukon sont tenues de préciser et de confirmer leurs handicaps, les choses qu’ils ne peuvent faire et les éléments qui contribuent à leur isolement plutôt que leurs capacités » [Traduction]. Les participants à la séance de Thunder Bay ont rappelé ce qui suit.

« Le vocabulaire employé pour intituler une loi peut avoir d’importantes connotations. On peut penser par exemple au projet de loi déposé au Manitoba et dont le titre est Loi en matière d’accessibilité pour les Manitobains. On devrait appeler la loi fédérale Loi en matière d’accessibilité et d’inclusion. » [Traduction]

Lors de quatre séances, les participants ont lancé l’idée de normaliser les interactions avec les personnes handicapées, en ne se limitant pas aux aspects conventionnels comme l’accessibilité aux toilettes et aux trottoirs. Comme l’ont déclaré des participants de Whitehorse, la conversation porte déjà davantage sur l’accessibilité et la pleine participation pour tous que sur les mesures d’adaptation pour les personnes handicapées.

« Un Canada accessible deviendra une réalité avec la prochaine génération. Par exemple, les enfants d’aujourd’hui sont plus prêts à inclure les enfants handicapés. Il ne faut pas inclure les gens à contrecœur ou parce que c’est obligatoire. Le gouvernement doit travailler avec enthousiasme pour rendre nos institutions plus accessibles. Un tel leadership social engendrera des conditions propices au changement. » [Traduction]

Les participants aux séances de Thunder Bay, Vancouver et Toronto ont souligné la nécessité de mener une campagne de sensibilisation du public au sujet du traitement approprié des animaux d’assistance, entre autres parce que les politiques et les procédures en vigueur à l’heure actuelle varient passablement entre elles.

« Il faut établir clairement que les personnes handicapées ont le droit d’être accompagnées d’un animal d’assistance à l’école et dans leur lieu de travail. Les personnes handicapées ne devraient pas avoir à se battre pour faire reconnaître ce droit. Ce serait un peu comme devoir lutter pour pouvoir utiliser un fauteuil roulant. » [Traduction]

Certaines suggestions relatives à la sensibilisation ont été formulées seulement lors de quelques séances :

  • Les participants aux séances de Halifax et d’Iqaluit ont insisté sur l'importance d'avoir plus de personnes handicapées qui exercent des rôles et qui occupent des postes de premier plan, ce qui servirait à promouvoir la normalisation et l’inclusivité. Voici une remarque entendue à Halifax.
« La cécité et les déficiences visuelles sont une réalité qui doit faire partie du quotidien de tout un chacun. Les personnes handicapées devraient occuper des postes d’avant plan afin de sensibiliser les gens sur la valeur de leur apport. Il doit y avoir davantage de personnes malentendantes dans des postes de haut rang et dans le domaine de l’éducation afin d’abattre les obstacles. » [Traduction]
  • Les participants à la séance tenue à Victoria ont demandé la mise en place d’un processus de consultation permanente faisant appel à différentes plateformes, entre autres les médias sociaux, pour que tous les Canadiens puissent y prendre part.
  • À Whitehorse, les participants ont proposé que l’on mette à contribution les campagnes de sensibilisation et de promotion déjà en vigueur, et que l’on envisage une vaste action (par exemple, en s’inspirant de la campagne ParticipAction).

d) Le rôle de leadership du gouvernement du Canada

En réponse à la question de savoir comment le gouvernement du Canada pourrait exercer un leadership, il y a eu consensus sur la nécessité d’améliorer les communications et l’harmonisation entre les différents ordres de gouvernement, les organismes de réglementation, les organisations externes et la population en général.

Lors de toutes les séances publiques, les participants ont parlé du manque de normalisation d’une province à l’autre et des cohérences dans les règlements, les services et le financement : « Les gens éprouvent beaucoup d’angoisse parce qu’ils doivent chercher les meilleures politiques et les meilleurs services au Canada, car le délai entre le moment du diagnostic et le début des traitements thérapeutiques varie beaucoup d’un endroit à l’autre au pays. » [Traduction] Certains participants à Regina ont indiqué que l’accès aux services gouvernementaux variait également : « En ce qui concerne la plupart des institutions publiques et des services gouvernementaux, les mesures d’adaptation pour les personnes utilisant des dispositifs de communication ou d’aide à la mobilité sont inexistantes. » [Traduction] Les participants réunis à Toronto ont déclaré que « l’accès immédiat à un service d’interprétation en ASL est nécessaire afin que les personnes malentendantes puissent obtenir des services et occuper un emploi. Les administrations publiques n’ont pas offert un tel accès de façon adéquate, en dépit de la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies. » [Traduction]

Dans plus de la moitié des séances publiques, les participants ont dit espérer que le gouvernement du Canada pave la voie pour le secteur privé grâce à ses politiques d’approvisionnement, à ses pratiques d’embauche, aux prestations d’invalidité et à la formation offerte à ses employés. Par exemple, à Regina, des participants pensaient que le gouvernement devrait s’efforcer d’instaurer l’équité en matière d’emploi pour les personnes handicapées au moyen « de lois, politiques et mesures incitatives, [et] de l’embauche avec discrimination positive dans les ministères et organismes fédéraux [et] de subventions salariales ». [Traduction]

Outre les prestations pour les technologies d’assistance pour les fonctionnaires fédéraux, les participants à la moitié des séances publiques ont indiqué que le gouvernement du Canada devrait aider à garantir un accès abordable à de telles technologies à toutes les personnes handicapées. À Calgary, des participants ont déclaré que cela pourrait se faire en accordant « des allégements fiscaux plus généreux pour les technologies (par exemple, tablettes) utilisées à titre d’appareils d’assistance » [Traduction]. Les participants de Toronto ont proposé pour leur part que le gouvernement du Canada serve de modèle en montrant aux autres ordres de gouvernement comment promouvoir l’accessibilité au moyen des politiques d’approvisionnement : « Les technologies d’assistance sont un autre élément que l’on pourrait prendre en compte dans le cadre des approvisionnements fédéraux, en se servant du pouvoir d’achat de l’administration fédérale comme levier pour influer sur les modes d’approvisionnement utilisés par les autres ordres de gouvernement. On pourrait tenir compte de l’accessibilité dans la conception des systèmes acquis par les entreprises (gestion du contenu, interaction avec les consommateurs), de sorte que les personnes handicapées puissent utiliser les formulaires, etc. Les personnes handicapées devraient prendre part à l’évaluation de ces types de technologies ». [Traduction]

Lors du tiers des séances publiques, et notamment à Whitehorse, Regina, Halifax, Montréal, Victoria et Toronto, il a été suggéré d’assortir systématiquement le financement gouvernemental d’exigences d’accessibilité, pour « encourager les provinces et contribuer à l’amélioration de l’accessibilité dans les domaines et secteurs qui relèvent de la compétence provinciale en mettant à profit leur pouvoir d’investissement et de financement de programmes [...] » [Traduction]

Il y a eu un appui exprimé à l’égard d’autres idées sur les formes que pourrait prendre le leadership du gouvernement du Canada lors des séances où ce thème a été abordé, par exemple :

  • demander au gouvernement du Canada de signer le Protocole facultatif de la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies, afin d’établir une norme d’universalité et d’inclusivité pour les Canadiennes et les Canadiens;
  • financer des campagnes communautaires qui, selon certaines personnes, gagnent du terrain;
  • financer des activités sportives et récréatives accessibles, dans une proportion au moins égale à celle du financement gouvernemental d’autres activités;
  • exhorter les administrations publiques à nommer des champions de l’accessibilité dans des organismes clés et à embaucher des personnes handicapées à titre de spécialistes en vue de mieux comprendre les obstacles à l’accès ou de mener des audits de l’accessibilité. « Il faut embaucher des personnes handicapées, c’est à dire des personnes qui connaissent bien les obstacles, pour contribuer à fournir des renseignements et des services aux autres ». [Traduction]

Forum national des jeunes

a) Sensibiliser grâce à l’éducation

Tout comme les personnes ayant pris part aux séances publiques, les participants au Forum national des jeunes tenu à Ottawa appuyaient le recours au système d’éducation pour sensibiliser le public et pour recentrer le discours public de manière à l’axer sur l’accès et sur la participation plutôt que sur le handicap.

b) Sensibilisation au sein du milieu de travail et sensibilisation des employeurs

La suggestion la plus fréquemment exprimée après celle portant sur l’éducation avait trait à l’emploi. Plus précisément, on a déclaré que le gouvernement du Canada devait servir de modèle, et qu’il devait adopter une loi pouvant aider à normaliser la présence des personnes handicapées dans tous les secteurs de l’économie, y compris le secteur privé. On a indiqué également que les personnes handicapées devaient être mieux informées de leurs droits et de la façon de les faire respecter.

Des recommandations plus précises ont été formulées lors du Forum national des jeunes, par exemple :

  • accorder plus d’attention aux handicaps invisibles – offrir une formation aux fournisseurs de services au sujet des handicaps invisibles; sensibiliser les enseignants de tous niveaux sur les handicaps, et notamment les handicaps invisibles, ainsi que sur les mesures d’adaptation et les aides à l’apprentissage;
  • accroître la sensibilisation – adopter un système fondé sur les droits – passer d’une simple satisfaction des besoins de base à une amélioration de la qualité de vie et de la participation;
  • tenir compte de l’importance des identités intersectionnelles (par exemple, interrelations entre le handicap et l’âge, l’origine ethnique, le sexe et l’orientation sexuelle);
  • offrir aux fonctionnaires une formation en matière de service à la clientèle;
  • veiller à ce que les personnes handicapées soient bien représentées dans les médias – représentation positive/modèles à suivre;
  • créer des pôles d’information à l’intention des employeurs qui veulent en savoir plus sur les enjeux propres à l’accessibilité et aux personnes handicapées.

c) Le rôle de leadership du gouvernement du Canada

Les participants au Forum national des jeunes ont aussi demandé que le gouvernement du Canada fasse preuve de leadership en normalisant ses programmes et services à l’échelle du pays, en finançant des initiatives populaires régionales et en servant de modèle en matière de politique d’accessibilité. Ils préconisaient également « l’élaboration de programmes coopératifs pour les étudiants dans les organismes fédéraux et les entreprises sous contrôle fédéral » [Traduction], en soulignant l’absence de telles possibilités ailleurs sur le marché du travail.

Tables rondes thématiques

a) Sensibiliser le public grâce au système d’éducation

Chacune des neuf tables rondes tenues partout au pays a abordé un aspect stratégique bien précis, mais les participants ont aussi mentionné différents enjeux de nature plus générale. Ces discussions de plus large portée ont abouti à des consensus lors de sept des neuf tables rondes. Les participants ont soutenu que l’éducation publique constituait le meilleur moyen d’améliorer de façon significative et durable les attitudes sociétales. Un participant à Ottawa a déclaré : « l’objectif à long terme est d’amorcer un dialogue dès l’école primaire pour faire évoluer les attitudes à l’égard des personnes handicapées et leur place dans la population active. Les enfants grandiront en étant bien informés et en acceptant les personnes handicapées. » [Traduction]

b) Autres approches de sensibilisation

Si l’éducation était de loin l’approche de sensibilisation la plus souvent privilégiée, d’autres suggestions ont été mentionnées lors de multiples discussions en table ronde telles que les suivantes.

  • La nécessité de faire évoluer les perceptions du public afin que les mesures d’adaptation à l’intention des personnes handicapées cessent d’être perçues comme quelque chose d’exceptionnel ou marginal et s’inscrivent plutôt spontanément dans une philosophie d’ouverture et d’inclusion.
  • L’amélioration de l’efficacité et de la portée des campagnes de sensibilisation du public grâce à un large éventail de plateformes, à la consultation de multiples groupes et collectivités ainsi qu’à la préparation de messages personnalisés (par exemple, des messages distincts à l’intention des enfants, des personnes handicapées, des dirigeants communautaires, des entreprises, des syndicats et des médias). Bref, il faut tenir compte de la diversité des publics cibles, s’y adapter et apprendre de ces derniers (par exemple, les valeurs familiales et l’inclusivité propres aux communautés autochtones).
  • Une participation importante des personnes handicapées à l’élaboration des stratégies et des campagnes de sensibilisation.
  • Le perfectionnement des talents et des compétences en leadership chez les jeunes handicapés, ce qui contribuera à l’inclusion et à la visibilité, et donc à l’évolution des attitudes et à la sensibilisation accrue de la population. À titre d’exemple, si de jeunes handicapés sont encouragés à devenir artistes, journalistes et acteurs, ces jeunes occuperont une plus grande place dans les médias, et cette visibilité accrue fera évoluer les attitudes et les perceptions.
  • La nécessité de faire preuve d’audace et de vision à long terme : « Il faut combiner les initiatives communautaires et à d’audacieuses et vastes campagnes de sensibilisation (du genre ParticipAction) pour engendrer une transformation sociale. Il faut envisager les choses sur un horizon de 10 ans pour faire évoluer la façon de penser des gens. » [Traduction] On a aussi évoqué l’idée d’une déclaration sans équivoque et fortement médiatisée des premiers ministres du Canada et des provinces et territoires en faveur d’un Canada accessible.
  • La mesure de la réussite (en utilisant des paramètres de référence et de mesure permettant de déterminer l’évolution des attitudes des Canadiens à l’endroit de l’accessibilité et des personnes handicapées).
  • La nécessité de sensibiliser les personnes handicapées à leurs droits et aux recours à leur disposition.
  • Une campagne de sensibilisation ponctuelle à l’échelle nationale ne constitue pas l’approche la plus efficace. Une approche ciblée et progressive aurait plus d’effet; elle ferait appel aux médias sociaux et transmettrait un message précis élaboré en collaboration avec des personnes handicapées et des représentants de chaque public cible.
  • Un changement de culture requiert une stratégie axée sur l’action – il faut s’éloigner des expériences héroïques et des témoignages inspirants de personnes handicapées au profit de messages, de politiques et de pratiques favorisant un changement durable.
  • Il faut rétablir la Semaine nationale pour l’intégration des personnes handicapées à l’échelle du pays afin de célébrer les réalisations, de renforcer les messages et de présenter des arguments en faveur de l’accessibilité et de l’inclusion.
  • Il faut désigner des champions du changement à tous les échelons (haute direction et collectivités), pour appuyer la mise en œuvre de la loi.

c) Le rôle de leadership du gouvernement du Canada

Les participants ont été presque unanimes à enjoindre le gouvernement du Canada à améliorer la communication entre les administrations publiques provinciales, territoriales et municipales, et de promouvoir et d’appuyer l’élaboration d’un cadre stratégique unifié en matière d’accessibilité. Des participants de Montréal et de Winnipeg ont fait écho à cette suggestion en notant qu’il n’était pas inhabituel d’observer des divergences entre les politiques établies par différents ordres de gouvernement, ce qui cause de la confusion, de la consternation et des difficultés; prenons, par exemple, le « délai entre le moment où les prestations de maladie du Programme d’assurance emploi cessent d’être versées et celui où les prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada commencent à l’être. » [Traduction]

Lors de la plupart des discussions en table ronde, les personnes invitées ont demandé que le financement fédéral soit conditionnel au respect de normes en matière d’accessibilité. Cela était perçu non seulement comme une méthode permettant d’étendre la portée éventuelle de mesures législatives à toutes les entreprises privées recevant des fonds fédéraux, mais comme un moyen d’influer sur les administrations provinciales et municipales : « Utilisez les achats et les dépenses du gouvernement fédéral pour susciter l’adhésion des autres ordres de gouvernement. » [Traduction]

Lors de cinq des tables rondes, on a recommandé que le gouvernement serve de modèle à suivre pour tous les autres employeurs canadiens (au chapitre des politiques d’approvisionnement, des pratiques d’embauche, des technologies d’assistance, des prestations d’invalidité, de la formation des employés, etc.) ainsi que pour tous les autres fournisseurs de services.

À Montréal, Ottawa, Winnipeg et Toronto, les participants ont recommandé que le gouvernement fasse preuve de leadership en s’inspirant de l’expérience et de l’expertise de personnes handicapées durant le processus décisionnel, surtout en regard des lois, politiques et programmes en matière d’accessibilité.

Beaucoup de participants aux tables rondes ont proposé collectivement que le gouvernement du Canada établisse un bureau, une commission ou une autre entité indépendante et apolitique, dotée de pouvoirs et de ressources suffisants, dont le mandat consisterait à surveiller la conformité à la loi en matière d’accessibilité à l’échelle du pays et les progrès à cet égard, ainsi qu’à faire rapport sur le sujet. Les activités de cette entité devraient être en phase avec l’article 33 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies, et les personnes handicapées devraient jouer un rôle important dans sa création et son fonctionnement.

Une autre recommandation souvent entendue à propos du leadership pouvant être exercé par le gouvernement du Canada consistait à financer des projets communautaires pour éliminer les obstacles. L’idée de nommer des champions de l’accessibilité dans les ministères et organismes a été formulée par des participants à Ottawa, Winnipeg et Moncton.

d) Détermination de modèles de collaboration

Aucune suggestion sur les modèles de collaboration à l’appui du changement de culture formulée durant une table ronde n’a été répétée à une autre table ronde. Voici des exemples de modèles évoqués par des participants.

  • Lors de la table ronde tenue à St. John’s, il a été question de la manière dont Telus a travaillé de concert avec des intervenants et des experts conseils pour élaborer des normes d’accessibilité, vérifier la conformité de ses produits et services existants, faire rapport sur les résultats de cette vérification et prendre des mesures en conséquence. On a mentionné que cette approche pourrait probablement servir à définir des normes dans la plupart des industries.
  • À Moncton, des participants ont suggéré une approche visant à nommer des ambassadeurs ou des champions handicapés en tant que conseillers dans les organisations. Ils ont indiqué que cette approche avait donné de bons résultats chez Rogers Communications.
  • « Marine Atlantique a obtenu de bons résultats en faisant participer ses employés handicapés à des activités de formation de formation à la sensibilité. Bien que cette approche soit sans doute peu contraignante sur le plan juridique, elle peut néanmoins donner des résultats. » [Traduction]

Présentations des parties prenantes

a) Accroître la sensibilisation grâce à l’éducation

En phase avec les opinions exprimées par les participants aux consultations, la suggestion la plus courante pour appuyer la sensibilisation était d’incorporer cette dimension au système d’éducation. On estimait que ce dernier offrait un levier de changement culturel durable et des occasions de réduire l’isolement social que vivent les personnes handicapées. L’exemple suivant, proposé par Canada sans Barrières, illustre ces deux points : « Au Manitoba, les enfants malentendants sont souvent isolés lorsqu’ils sont intégrés à des classes régulières dans les écoles. Il serait important que l’ensemble des personnes dans les écoles puissent apprendre l’ASL afin d’avoir un moyen de communiquer avec les enfants malentendants. » [Traduction]

b) Autres approches de sensibilisation

Une autre recommandation fréquente était de lancer des campagnes de sensibilisation sociale soutenues à l’aide des médias classiques et des nouveaux médias pour sensibiliser et informer le public sur les avantages d’un Canada pleinement accessible. Par exemple, un représentant du Centre Vecova a demandé instamment qu’une « campagne sociale permanente soit lancée pour sensibiliser et informer [les Canadiens] sur les tenants et les aboutissants de la loi, la manière dont elle peut être mise en application et son incidence sur les citoyens. » [Traduction]

Dans un certain nombre de présentations, on préconisait des campagnes massives dans les médias pour sensibiliser le public sur les incapacités « invisibles » et de la manière dont l’accessibilité et l’inclusivité pouvaient aider à réduire l’isolement social des personnes ayant une telle incapacité.

La coalition Chaque Canadien compte a suggéré que l’on organise des événements à haute visibilité : « La ministre et le premier ministre devraient tenir des rencontres publiques avec un éventail de personnes handicapées et leurs aidants afin de discuter de leurs préoccupations et des solutions envisagées par le gouvernement ». [Traduction]

c) Le rôle de leadership du gouvernement du Canada

Différentes organisations, dont la coalition Chaque Canadien compte, ainsi que plusieurs groupes de défense des droits et organisations syndicales comme UNIFOR et le Syndicat des Métallos, souhaitent que le gouvernement du Canada fasse preuve de leadership en assujettissant le financement et les subventions qu’il accorde ainsi que ses activités d’approvisionnement au respect des exigences en matière d’accessibilité. UNIFOR a indiqué ce qui suit : « Le fait d’exiger des entités désirant faire affaire avec l’administration fédérale qu’elles incluent des dispositions d’accessibilité sans entrave à leurs projets, à leurs services et à leur culture organisationnelle serait un autre signe de la détermination du gouvernement à être un chef de file de la transformation. » [Traduction]

Plusieurs organisations demandent que le gouvernement soit exemplaire en nommant des champions de l’accessibilité dans des organismes clés et en menant des examens périodiques de la loi, en tenant compte des commentaires des parties prenantes.

Des intervenants représentant différentes institutions gouvernementales et d’autres entités, comme la Fédération canadienne des municipalités (FCM), ont dit souhaiter que le gouvernement du Canada souligne et soutienne publiquement les réussites locales et communautaires. La FCM a indiqué que les municipalités « remplissent déjà un rôle crucial dans la prestation de services accessibles à l’échelle communautaire. Ces efforts de première ligne devraient être reconnus et soutenus par les mesures législatives et programmes des autres ordres de gouvernement ». [Traduction]

Les intervenants qui défendent les intérêts de l’industrie n’ont pas traité directement des méthodes de sensibilisation, mais beaucoup ont déclaré qu’ils prépareraient une réponse plus détaillée concernant plusieurs enjeux après les consultations prévues auprès des représentants gouvernementaux à l’été de 2017.

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