2010 RFPH - Chapitre 2 : Santé

La santé et les incapacités sont inextricablement liées : les problèmes de santé peuvent causer des incapacités et les incapacités peuvent causer des problèmes de santé. L’accès à des services de santé est un enjeu important pour les Canadiens, que ceux-ci aient des incapacités ou non. De nombreuses personnes handicapées ont des besoins accrus en services de santé, et il est important de reconnaître ces besoins afin que tous aient accès à des services de santé de même étendue et de même qualité.

Puisque le rapport d’une personne à son incapacité est unique à cette personne, il est essentiel de reconnaître que la nécessité de services de santé variera grandement d’une personne handicapée à une autre. Le présent chapitre met l’accent sur la compréhension de l’importante relation entre la gravité de l’incapacité et trois aspects des services de santé, soit la consultation de différents types de professionnels de la santé, la prise de médicaments et l’utilisation d’aides, d’appareils et d’accessoires médicaux.

Sujets

Professionnels de la santé

L’accès aux professionnels de la santé Note de bas de page 10 dont une personne a besoin est un important pilier d’un système de santé accessible. Comme bon nombre de personnes handicapées ont des besoins accrus en services de santé, il est important de comprendre la mesure dans laquelle elles ont recours aux professionnels de la santé et les types d’obstacles auxquels elles peuvent faire face.

Consultations de professionnels de la santé

Les médecins, notamment les médecins de famille et les spécialistes, sont le type de professionnels de la santé que les personnes handicapées consultent le plus souvent; 88,0 p. 100 des adultes handicapés ont consulté un médecin au moins une fois au cours de l’année 2005-2006 Note de bas de page 11 , et 32,3 p. 100 de ces personnes ont consulté un médecin au moins une fois par mois. Plus de la moitié des adultes ayant une incapacité grave ont vu un médecin au moins une fois par mois. La fréquence des consultations d’un médecin chez les personnes handicapées en 2005-2006 se trouve dans le graphique 2.1.

Graphique 2.1 : Fréquence des consultations de médecins en 2005-2006, selon la gravité de l’incapacité des adultes (%)

Une description textuelle du graphique 2.1 est disponible ci-dessous
Description textuelle du graphique 2.1

Ce graphique à bandes verticales illustre la fréquence des consultations de médecins de 2005 à 2006, selon la gravité de l’incapacité des adultes (pourcentage).

Le graphique est divisé en cinq sections représentant chacune un degré de gravité de l’incapacité. L’axe horizontal indique la gravité, allant de légère à très grave. Sur cet axe se trouvent, de gauche à droite, les catégories suivantes :

  • Légère
  • Moyenne
  • Grave
  • Très grave
  • Total

L’axe vertical est exprimé en pourcentage et augmente par intervalles de 10, allant de 0 à 100.

Chez les personnes ayant une incapacité légère, 1,3 p. 100 a consulté un médecin au moins une fois par semaine, 16,7 p. 100 ont consulté un médecin au moins une fois par mois et 63,4 p. 100 ont consulté un médecin moins d’une fois par mois.

Chez les personnes ayant une incapacité moyenne, 2,4 p. 100 ont consulté un médecin au moins une fois par semaine, 27,5 p. 100 ont consulté un médecin au moins une fois par mois et 58,7 p. 100 ont consulté un médecin moins d’une fois par mois.

Chez les personnes ayant une incapacité grave, 5,1 p. 100 ont consulté un médecin au moins une fois par semaine, 39,0 p. 100 ont consulté un médecin au moins une fois par mois et 49,1 p. 100 ont consulté un médecin moins d’une fois par mois.

Chez les personnes ayant une incapacité très grave, 9,0 p. 100 ont consulté un médecin au moins une fois par semaine, 43,7 p. 100 ont consulté un médecin au moins une fois par mois et 41,6 p. 100 ont consulté un médecin moins d’une fois par mois.

Au total, 3,6 p. 100 des adultes handicapés ont consulté un médecin au moins une fois par semaine, 28,7 p. 100 ont consulté un médecin au moins une fois par mois et 55,7 p. 100 ont consulté un médecin moins d’une fois par mois.

Source: Statistique Canada, Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006.

En plus de la gravité de l’incapacité, le sexe et l’âge influent aussi sur le recours aux soins de santé. Les femmes handicapées sont légèrement plus susceptibles que les hommes handicapés d’avoir consulté un médecin en 2005-2006 (90,1 p. 100 par rapport à 85,4 p. 100). À mesure que l’âge avance, la probabilité d’avoir consulté un médecin croît également : 75,2 p. 100 des jeunes adultes handicapés ont vu un médecin, comparativement à 91,2 p. 100 des aînés.

Les personnes handicapées nécessitent aussi les services d’autres professionnels de la santé. Le tableau 2.2 montre le pourcentage de tous les adultes handicapés qui ont consulté d’autres types de professionnels de la santé au moins une fois au cours de l’année 2005-2006.

Tableau 2.2 : Consultation par des adultes handicapés de différentes catégories de professionnels de la santé à au moins une occasion en 2005-2006 (%)
Catégories de professionnels de la santé Pourcentage
Physiothérapeutes ou ergothérapeutes 20,3
Chiropraticiens 13,8
Massothérapeutes 12,6
Psychologues, travailleurs sociaux ou conseillers 11,9
Audiologistes ou orthophonistes  8,0
Description textuelle du tableau 2.2

Ce tableau décrit les catégories de professionnels de la santé consultées par les adultes handicapés par pourcentage.

Une proportion de 20,3 p. 100 des adultes handicapés ont consulté des physiothérapeutes ou des ergothérapeutes de 2005 à 2006.

Une proportion de 13,8 p. 100 ont consulté des chiropraticiens de 2005 à 2006.

Une proportion de 12,6 p. 100 ont consulté des massothérapeutes de 2005 à 2006.

Une proportion de 11,9 p. 100 ont consulté des psychologues, des travailleurs sociaux ou des conseillers de 2005 à 2006.

Une proportion de 8,0 p. 100 ont consulté des audiologistes ou des orthophonistes de 2005 à 2006.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006.

Il y a des liens évidents entre le type d’incapacité et la catégorie du professionnel de la santé consulté. Par exemple, 18,4 p. 100 des adultes ayant une déficience auditive ont consulté un audiologiste ou un orthophoniste en 2005-2006, comparativement à 3,5 p. 100 des adultes handicapés qui n’avaient pas une telle déficience et à 8,0 p. 100 de l’ensemble des personnes handicapées. De même, 43,0 p. 100 des adultes ayant des problèmes de santé mentale ont consulté un psychologue, un travailleur social ou un conseiller, comparativement à 6,9 p. 100 des adultes handicapés qui n’avaient pas de tels problèmes et à 11,9 p. 100 de l’ensemble des personnes handicapées.

Les enfants handicapés ont eux aussi des besoins en matière de soins de santé. Toutefois, alors que 88 p. 100 des adultes handicapés ont consulté un médecin de famille ou un médecin généraliste au moins une fois en 2005-2006, seulement 77,3 p. 100 des enfants handicapés en ont fait autant. Parmi les autres types courants de professionnels de la santé consultés, on compte les pédiatres, les orthophonistes et les médecins spécialistes, comme les cardiologues et les neurologues.

Frais associés à la consultation de professionnels de la santé

Bien que bon nombre des Canadiens bénéficient d’un régime d’assurance‑maladie remboursant au moins une partie de leurs dépenses liées à la santé, les frais sont toujours une réalité : 24,3 p. 100 des adultes canadiens handicapés qui ont consulté un professionnel de la santé au moins une fois au cours de l’année 2005-2006 ont dû payer des frais pour ces consultations. Parmi les adultes handicapés qui on dû payer des frais de consultation de professionnels de la santé, le montant moyen était de 642,58 $. Les jeunes adultes handicapés en âge de travailler sont plus susceptibles de payer des coûts que les aînés handicapés (29,3 p. 100 par rapport à 20,2 p. 100).

Parmi ceux qui ont payé des frais, il existe un lien important entre la gravité de l’incapacité et le montant des frais, comme le montre le tableau 2.3. Les adultes ayant une incapacité grave ou très grave dépensent environ 40 p. 100 de plus en moyenne pour les consultations de professionnels de la santé que ceux qui ont une incapacité légère ou moyenne.

Tableau 2.3 : Frais moyens pour les consultations de professionnels de la santé en 2005-2006 selon la gravité de l’incapacité des adultes qui ont payé des frais ($)
Gravité de l’incapacité Frais moyens
Légère et moyenne 550,15
Grave et très grave 766,70
Total 642,58
Description textuelle du tableau 2.3

Ce tableau décrit (selon la gravité de l’incapacité) les frais moyens engagés en 2005-2006 selon la gravité de l’incapacité des adultes qui ont payé des frais.

Pour les personnes ayant une incapacité légère ou moyenne, les frais moyens engagés en 2005‑2006 ont été de 550,15 dollars.

Pour les personnes ayant une incapacité grave ou très grave, les frais moyens engagés en 2005‑2006 ont été de 766,70 dollars.

Le total des frais moyens engagés pour les adultes handicapés en 2005-2006 a été de 642,58 dollars.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006.

Besoins en soins de santé non satisfaits

En 2005-2006, 14,8 p. 100 des adultes handicapés ont eu besoin de soins de santé ou de services sociaux en raison de leur état, mais n’ont pu les obtenir. Il existe une forte corrélation entre la gravité de l’incapacité et ces besoins non satisfaits. Des adultes ayant une incapacité très grave, 30,0 p. 100 ont des besoins en soins de santé non satisfaits, comparativement à 7,0 p. 100 de ceux ayant une incapacité légère. Les jeunes adultes sont également davantage susceptibles d’avoir des besoins non satisfaits : 21,6 p. 100 des jeunes adultes handicapés en âge de travailler ont des besoins non satisfaits, comparativement à 8,9 p. 100 des aînés handicapés.

Comme il a été mentionné ci-dessus, les adultes handicapés défraient des coûts substantiels liés à la consultation de professionnels de la santé. Il n’est pas surprenant que les obstacles liés aux coûts, comme le fait que la consultation de professionnels de la santé est trop coûteuse ou non couverte par les assurances, soient les plus courants, quelle que soit la gravité de l’incapacité. Les adultes ayant une incapacité grave et très grave sont plus susceptibles de ne pas savoir comment et où obtenir les soins de santé dont ils ont besoin que ceux qui ont une incapacité plus légère. Le graphique 2.4 indique les raisons pour lesquelles les adultes handicapés ont des besoins en soins de santé et en services sociaux non satisfaits.

Graphique 2.4 : Raisons de la non-satisfaction des besoins en soins de santé et en services sociaux, selon la gravité de l’incapacité chez les adultes, 2006 (%)

Une description textuelle du graphique 2.4 est disponible ci-dessous
Description textuelle du graphique 2.4

Ce graphique à bandes verticales illustre les raisons de la non-satisfaction des besoins en soins de santé et en services sociaux, selon la gravité de l’incapacité chez les adultes (pourcentage)

Le graphique est divisé en cinq sections, dont chacune représente le pourcentage de besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux pour chacune des trois catégories suivantes : incapacité légère ou moyenne, incapacité grave ou très grave et total. L’axe horizontal comporte cinq sections (de gauche à droite) :

  • Ne sont pas offerts dans la région
  • Ne sont pas couverts par les assurances
  • Sont trop chers
  • Ne sait pas où/comment obtenir des services
  • État qui n’est pas assez grave

L’axe vertical est exprimé en pourcentage et augmente par intervalles de 5, allant de 0 à 50.

Dans la section de la raison « Ne sont pas offerts dans la région », 14,6 p. 100 des adultes ayant une incapacité légère ou moyenne avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Une proportion de 16,7 p. 100 des adultes ayant une incapacité grave ou très grave avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Le pourcentage total d’adultes ayant des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux en raison du fait que ces services n’étaient pas offerts dans leur région était de 15,9 p. 100.

Dans la section de la raison « Ne sont pas couverts par les assurances », 35,3 p. 100 des adultes ayant une incapacité légère ou moyenne avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Une proportion de 32,7 p. 100 des adultes ayant une incapacité grave ou très grave avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Le pourcentage total d’adultes ayant des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux en raison d’une couverture insuffisante par les assurances était de 33,7 p. 100.

Dans la section de la raison « Sont trop chers », 46,3 p. 100 des adultes ayant une incapacité légère ou moyenne avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Une proportion de 47,4 p. 100 des adultes ayant une incapacité grave ou très grave avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Le pourcentage total d’adultes ayant des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux en raison du coût trop élevé de ces services était de 47,0 p. 100.

Dans la section de la raison « Ne sait pas où/comment obtenir des services », 14,6 p. 100 des adultes ayant une incapacité légère ou moyenne avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Une proportion de 25,7 p. 100 des adultes ayant une incapacité grave ou très grave avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Le pourcentage total d’adultes ayant des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux en raison du fait qu’ils ne savaient pas où ou comment obtenir ces services était de 21,5 p. 100.

Dans la section de la raison « État qui n’est pas assez grave », 13,0 p. 100 des adultes ayant une incapacité légère ou moyenne avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Une proportion de 8,7 p. 100 des adultes ayant une incapacité grave ou très grave avaient des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux. Le pourcentage total d’adultes ayant des besoins non satisfaits en soins de santé et en services sociaux en raison du fait que leur état n’était pas assez grave était de 10,3 p. 100.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006.

Médicaments

Les médicaments Note de bas de page 12 peuvent être considérés comme une aide pour les personnes handicapées. De même que les lunettes ou les lentilles cornéennes permettent aux personnes qui ont une déficience visuelle d’accomplir leurs activités quotidiennes, la médication permet aux personnes ayant une incapacité ayant trait à la douleur, une agilité réduite ou des problèmes de santé mentale de réduire les obstacles auxquels elles font face en raison de leur situation.

Prise de médicaments

Un total de 82,2 p. 100 des adultes handicapés prennent des médicaments régulièrement Note de bas de page 13 . Pour la grande majorité de ces personnes (93,7 p. 100), certains des médicaments pris régulièrement sont des médicaments sur ordonnance.

La prise régulière de médicaments est liée à la gravité de l’incapacité. Bien que la prise régulière de médicaments soit commune à tous les degrés de gravité, elle est particulièrement élevée pour les adultes ayant une incapacité grave (89,0 p. 100) ou très grave (93,1 p. 100), comme le montre le graphique 2.5.

Graphique 2.5 : Prise régulière de médicaments, selon la gravité de l’incapacité chez les adultes, 2006 (%)

Une description textuelle du graphique 2.5 est disponible ci-dessous
Description textuelle du graphique 2.5

Ce graphique à bandes verticales illustre la prise régulière de médicaments, selon la gravité de l’incapacité chez les adultes, en 2006.

Le graphique est divisé en cinq sections représentant chacune un degré de gravité de l’incapacité. L’axe horizontal comporte les catégories suivantes :

  • Légère
  • Moyenne
  • Grave
  • Très grave
  • Total

L’axe vertical est exprimé en pourcentage et augmente par intervalles de 10, allant de 0 à 100.

Une proportion de 73,1 p. 100 des adultes ayant une incapacité légère ont indiqué une prise régulière de médicaments.

Une proportion de 82,3 p. 100 des adultes ayant une incapacité moyenne ont indiqué une prise régulière de médicaments.

Une proportion de 89,0 p. 100 des adultes ayant une incapacité grave ont indiqué une prise régulière de médicaments.

Une proportion de 93,1 p. 100 des adultes ayant une incapacité très grave ont indiqué une prise régulière de médicaments.

Le pourcentage total d’adultes handicapés qui prenaient régulièrement des médicaments était de 82,2 p. 100.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006.

La prise régulière de médicaments croît avec l’âge. Près de la moitié (49,4 p. 100) des jeunes handicapés prennent régulièrement des médicaments, comparativement à 72,3 p. 100 des jeunes adultes en âge de travailler, à 86,2 p. 100 des adultes plus âgés en âge de travailler et à 92,1 p. 100 des aînés.

De ceux qui prennent des médicaments régulièrement, les aînés sont plus susceptibles de prendre des médicaments sur ordonnance que les jeunes et les jeunes adultes en âge de travailler (96,8 p. 100 par rapport à 89,2 p. 100). La prise de médicaments sans ordonnance est constante dans tous les groupes d’âge, avec environ 60 p. 100 des personnes qui prennent des médicaments sans ordonnance au moins une fois par semaine.

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de prendre régulièrement des médicaments, sur ordonnance ou non : 85,7 p. 100 des femmes handicapées prennent des médicaments au moins une fois par semaine, comparativement à 78,0 p. 100 des hommes.

Environ 48,7 p. 100 des enfants handicapés prennent régulièrement des médicaments sur ordonnance ou sans ordonnance. Dans le cas des enfants ayant une incapacité grave ou très grave, ce taux est de 57,1 p. 100. Chez les enfants, l’âge n’influe pas sur la prise de médicaments : les jeunes enfants et les enfants plus âgés ayant une incapacité sont tout aussi susceptibles de prendre des médicaments au moins une fois par semaine.

Frais associés aux médicaments

Environ 68,5 p. 100 des adultes handicapés qui prennent régulièrement des médicaments défraient des coûts pour obtenir leurs médicaments. Ce pourcentage est constant dans les différents degrés de gravité de l’incapacité et, dans une mesure moindre, dans les différents groupes d’âge. Le seul groupe d’âge qui varie de façon importante est celui des jeunes adultes, dont 51,5 p. 100 doivent payer leurs médicaments de leur poche. Les adultes plus âgés en âge de travailler ont la moyenne la plus élevée de frais; parmi ceux qui doivent payer leurs médicaments de leur poche, le coût moyen est de 809,53 $.

Le montant moyen des frais varie beaucoup selon la gravité de l’incapacité. Le graphique 2.6 révèle que les coûts moyens payés par les personnes ayant une incapacité très grave pour obtenir des médicaments sur ordonnance ou sans ordonnance sont presque deux fois plus élevés que ceux payés par les personnes ayant une incapacité légère.

Graphique 2.6 : Coûts moyens des médicaments pris régulièrement, selon la gravité de l’incapacité des adultes qui avaient des frais à acquitter, 2006 ($)

Une description textuelle du graphique 2.6 est disponible ci-dessous
Description textuelle du graphique 2.6

Ce graphique à bandes verticales illustre les coûts moyens des médicaments pris régulièrement, selon la gravité de l’incapacité des adultes qui avaient des frais à acquitter, en 2006.

Le graphique est divisé en cinq sections représentant chacune un degré de gravité de l’incapacité. L’axe horizontal comporte les catégories suivantes :

  • Légère
  • Moyenne
  • Grave
  • Très grave
  • Total

L’axe vertical est exprimé en dollars déboursés (coûts moyens) et augmente par intervalles de 200 dollars, allant de 0 à 1 200 dollars.

Pour les adultes ayant une incapacité légère, les coûts moyens des médicaments pris régulièrement étaient de 512,68 dollars.

Pour les adultes ayant une incapacité moyenne, les coûts moyens des médicaments pris régulièrement étaient de 608,87 dollars.

Pour les adultes ayant une incapacité grave, les coûts moyens des médicaments pris régulièrement étaient de 736,80 dollars.

Pour les adultes ayant une incapacité légère, les coûts moyens des médicaments pris régulièrement étaient de 947,07 dollars.

Le total des coûts moyens des médicaments pris régulièrement par les adultes handicapés était de 672,29 dollars.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006.

Près de 4 parents d’enfants handicapés sur 10 (37,3 p. 100) doivent payer les coûts des médicaments sur ordonnance ou sans ordonnance que prend régulièrement leur enfant. Dans le cas des parents qui avaient des frais à acquitter en 2005-2006, les coûts moyens étaient de 541,31.

Bon nombre des personnes handicapées ont accès à des ressources qui les aident à payer leurs médicaments. Deux sources courantes de remboursement sont les programmes d’aide sociale et les régimes de soins de santé privés. Le tableau 2.7 montre les coûts moyens des médicaments, selon les sources de remboursement offertes.

Tableau 2.7 : Coûts moyens des médicaments pris régulièrement, selon la source de remboursement, pour les adultes handicapés, 2006 ($)
Source de remboursement Coûts moyens
Aucune source de remboursement 670,22
Sources gouvernementales seulement 597,25
Régime d’assurance maladie privé 760,12
Description textuelle du tableau 2.7

Ce tableau décrit les coûts moyens selon la source de remboursement pour les adultes handicapés.

Pour les personnes qui n'avaient pas de source de remboursement, les coûts moyens étaient de 670,22 dollars.

Pour les personnes dont la seule source de remboursement était le gouvernement, les coûts moyens étaient de 597,25 dollars.

Pour les personnes qui avaient une assurance-maladie privée, les coûts moyens étaient de 760,12 dollars.

Source :Statistique Canada, Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006.

Fait intéressant, les personnes ayant un régime d’assurance‑maladie privé ont des coûts moyens plus élevés que celles qui ne bénéficient d’aucune source de remboursement. Habituellement, les régimes d’assurance‑maladie privés sont offerts par l’employeur, ce qui pourrait expliquer que les personnes qui ne bénéficient d’aucune source de remboursement renoncent aux médicaments parce qu’elles n’ont pas les moyens de les payer.

Besoins en médicaments non satisfaits

Dans l’ensemble, 527 690 adultes handicapés n’ont pas pu se procurer des médicaments ou ont dû en prendre moins en raison de leur coût au moins une fois au cours de l’année 2005-2006; cela représente environ 12,9 p. 100 des adultes handicapés. Chez les personnes ayant une incapacité très grave, ce pourcentage est de 23,8 p. 100.

Les besoins non satisfaits varient selon le sexe et l’âge. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’avoir des besoins en médicaments non satisfaits en raison des coûts (15,3 p. 100 par rapport à 10,0 p. 100). Les jeunes adultes en âge de travailler ont le pourcentage le plus élevé de besoins en médicaments non satisfaits en raison des coûts (20,3 p. 100). De plus, 7 430 enfants handicapés (3,7 p. 100) ont des besoins en médicaments non satisfaits. Dans plus des deux tiers de ces cas, les coûts constituent le principal obstacle.

Aides, appareils et accessoires médicaux

Certaines personnes handicapées ont besoin d’aides, d’appareils et d’accessoires médicaux Note de bas de page 14 comme conséquence directe de leur état. Ces aides comprennent les aides respiratoires, les aides au soulagement de la douleur, les aides pour diabétiques et les dispositifs de soutien abdominal, dorsal ou cervical.

Aides respiratoires

Environ 68 940 adultes et 6 070 enfants handicapés utilisent des aides respiratoires comme un aérosol-doseur ou un inhalateur; cela représente 1,7 p. 100 de l’ensemble des personnes handicapées. Parmi les adultes ayant une incapacité très grave, 2,8 p. 100 utilisent une aide respiratoire. Les hommes handicapés sont légèrement plus susceptibles d’utiliser une aide respiratoire que les femmes (1,9 p. 100 par rapport à 1,4 p. 100).

Dans le cas des adultes qui utilisent des aides respiratoires, le système de santé ou un programme gouvernemental constituent la source de financement la plus fréquente : dans 40,9 p. 100 des cas, l’une de ces sources défraie la majeure partie des coûts de l’aide ou de l’appareil, tandis que l’utilisateur ou la famille de l’utilisateur paie ces coûts dans 30,4 p. 100 des cas et les compagnies d’assurance dans 22,6 p. 100 des cas.

De plus, 6 570 adultes et 670 enfants handicapés ont besoin d’une aide respiratoire, mais n’en ont pas; cela représente 0,2 p. 100 des personnes handicapées au Canada.

Aides au soulagement de la douleur

Un petit nombre (19 270) d’adultes handicapés (0,5 p. 100) utilisent une aide de traitement de la douleur, comme un NSTC Note de bas de page 15 . Près de la moitié des utilisateurs d’appareils de traitement de la douleur ont une incapacité très grave. Les appareils de traitement de la douleur sont plus couramment utilisés par les adultes handicapés en âge de travailler (0,6 p. 100) que par les aînés handicapés (0,2 p. 100). Les hommes et les femmes sont tout aussi susceptibles d’utiliser des aides de traitement de la douleur.

Dans 57,9 p. 100 des cas, les utilisateurs ou leur famille paient la majeure partie des coûts de l’aide de traitement de la douleur. De plus, 11 580 adultes handicapés ont besoin d’une aide de traitement de la douleur, mais n’en ont pas; 73,2 p. 100 des personnes dont les besoins à cet égard ne sont pas satisfaits sont des femmes et 52,8 p. 100 sont de jeunes adultes en âge de travailler.

Aides pour diabétiques

Environ 59 210 Canadiens handicapés utilisent des aides pour diabétiques, comme des glucomètres ou des aiguilles. Ce nombre représente environ 1,4 p. 100 des adultes handicapés. Ce pourcentage est similaire pour les différents groupes d’âge, le sexe et, dans une moindre mesure, la gravité de l’incapacité.

Pour 43,4 p. 100 des aides pour diabétiques achetées pour des adultes handicapés, l’utilisateur ou sa famille assume la majeure partie des coûts. Dans 21,8 p. 100 des cas, un programme gouvernemental en paie la majeure partie et dans 18,3 p. 100 des cas, une compagnie d’assurance verse la plus grande contribution. Le système de santé est le principal contributeur dans 8,7 p. 100 des cas.

Dispositifs de soutien abdominal, dorsal ou cervical

Environ 64 630 adultes et 850 enfants handicapés (1,5 p. 100 de l’ensemble des personnes handicapées) utilisent des dispositifs de soutien abdominal, dorsal ou cervical, comme des coussins ergonomiques ou des ceintures de soutien lombaire. Chez les personnes ayant une incapacité très grave, cette proportion est de 2,6 p 100. L’utilisation de ce type d’aide est plus courante chez les jeunes et les jeunes adultes en âge de travailler, chez qui l’utilisation de ce type d’aide représente aussi 2,6 p. 100. Pour 85,2 p. 100 des adultes handicapés qui utilisent ce type d’aide, l’utilisateur ou sa famille assume la majeure partie des coûts.

Conclusion

Permettre que toutes les personnes, handicapées ou non, aient accès aux services de santé dont elles ont besoin est une partie importante de la santé et du bien-être de notre société. Tout le monde aura besoin du soutien de professionnels de la santé à un moment ou l’autre de sa vie. Toutefois, les statistiques présentées dans le présent chapitre révèlent que certaines personnes handicapées ne reçoivent pas les soins de santé dont elles ont besoin en raison de certains obstacles, notamment les coûts et le manque de renseignements. Les coûts constituent aussi le plus grand obstacle empêchant les personnes handicapées d’obtenir les médicaments et les autres aides médicales dont elles ont besoin. Les besoins non satisfaits en matière de santé ont de lourdes conséquences : une mauvaise santé peut nuire aux études, au travail et à la capacité de répondre à ses besoins essentiels quotidiens. Il est utile de comprendre les raisons pour lesquelles ces besoins ne sont pas satisfaits afin qu’on puisse mettre en place le soutien approprié en matière de santé et qu’ainsi les personnes handicapées aient les mêmes possibilités que les autres de participer pleinement à la société.

Pleins feux sur les programmes : Fonds pour l’accessibilité

Dans le budget de 2007, le gouvernement du Canada a annoncé la création du Fonds pour l’accessibilité, d’un montant de 45 millions de dollars réparti sur trois ans, afin d’aider les collectivités à financer des projets visant à améliorer l’accessibilité pour les personnes handicapées. Le budget de 2010 s’appuie sur le succès de ce programme pour accroître le Fonds et accorder 45 millions de dollars supplémentaires répartis sur trois autres années afin de supprimer les obstacles auxquels sont confrontés les Canadiens handicapés. De plus, il étend le Fonds aux contributions à l’appui de projets de moyenne envergure, ce qui aidera les collectivités à entreprendre des projets de réaménagement ou à établir des partenariats pour se doter de nouvelles installations.

Dans le cadre du volet Projets de petite envergure du Fonds, des subventions pourraient être accordées afin de soutenir les projets qui améliorent l’environnement bâti grâce à la rénovation, à la construction et au réaménagement d’immeubles, à la modification de véhicules à l’usage de la collectivité et à l’accès aux technologies de l’information et de communication.

Le Fonds a pour but de soutenir les projets communautaires de partout au Canada qui améliorent l’accessibilité et permettent aux Canadiens, quelle que soit leur capacité physique, de participer et de contribuer à leur collectivité et à l’économie.

En 2009, le Fonds a financé 163 projets dans l’ensemble du Canada. Pour connaître la marche à suivre pour faire une demande d’aide financière ou pour obtenir de plus amples renseignements sur ce programme, composer sans frais le 1-866‑268‑2502.

Pleins feux sur le portail bilingue en ligne de la Société Alzheimer du Canada

Depuis 1978, la Société Alzheimer offre des soins, du soutien et des renseignements aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et à leur famille. En 2009, le Fonds a versé une subvention de 50 000 $ au portail bilingue en ligne de la Société Alzheimer du Canada afin de soutenir les activités visant à rendre les technologies de l’information et de communication plus accessibles. Le portail fournira aux Canadiens de partout au pays un accès à des renseignements sur la maladie d’Alzheimer et sur les programmes locaux. La Société Alzheimer estime qu’environ 500 000 Canadiens sont actuellement atteints de la maladie d’Alzheimer, et on s’attend à ce que ce nombre augmente de jusqu’à 50 p. 100 d’ici 5 ans.

Grâce au remaniement du contenu et à une nouvelle conception, le site répondra aux normes et aux lignes directrices en matière d’accessibilité pour les sites Web. Le site Web ainsi créé sera un portail convivial pour son groupe cible, soit les aînés et les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démences connexes. Le portail sera plus facile d’utilisation grâce à une conception améliorée et offrira un contenu enrichi fondé sur les commentaires des utilisateurs. Certaines des améliorations de la conception faciliteront l’accès à des renseignements importants en matière de santé pour les personnes daltoniennes, qui utilisent des lunettes bifocales, qui ont des troubles déficitaires de l’attention ou d’autres déficiences cognitives ou qui ont des problèmes liés à la motricité fine. Le site Web de la Société Alzheimer du Canada se trouve au www.alzheimer.ca.

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