Discours à l’intention de L’honorable Steven Guilbeault, Ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Prononcé devant le Canadian Club

Discours

Le mercredi 9 mars 2022

Introduction

Bonjour à tous,

Je tiens à remercier les organisateurs du Canadian Club de m’avoir invité à prendre la parole aujourd’hui.

Et merci à tous de vous joindre à moi.

Je constate que Navdeep Bains et Lisa Raitt, anciens ministres du cabinet, sont ici aujourd’hui et qu’il y a donc une vie après la politique. Je tiens aussi à saluer mon amie et ma collègue Julie Dabrusin, députée de Toronto–Danford.

C’est agréable de participer à nouveau à un événement en personne.

Et il est toujours bon d’être à Toronto.

Je tiens tout d’abord à souligner que nous sommes ici aujourd’hui sur le territoire traditionnel des Hurons-Wendat, des Anishnaabeg et des Haudenosaunee, et plus précisément sur le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de Credit visé par un traité.

La crise climatique

Certaines personnes me connaissent comme le type qui a escaladé la tour du CN.

C’est vrai. Je l’ai fait… pour attirer l’attention sur les ambitions climatiques du Canada dans le cadre du Protocole de Kyoto.

C’était il y a plus de 20 ans, et heureusement, l’époque où je devais escalader la plus haute structure du Canada pour attirer l’attention sur les changements climatiques est révolue. Cependant, être élu reste un peu un numéro de haute voltige. Beaucoup d’entre vous ont probablement vu la satire environnementale Don’t Look Up. Eh bien, depuis celle-ci, ma devise demeure : ne regardez pas en bas!

Mais plus sérieusement…

En tant que société, nous avons dépassé le besoin de convaincre les gens que les changements climatiques sont réels.

Les gens peuvent le voir de leurs propres yeux.

Et nous ne nous contentons pas de nous demander si les changements climatiques pourraient modifier notre mode de vie.

C’est déjà le cas.

Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) de novembre dernier, nous avons largement dépassé les discussions sur les raisons pour lesquelles nous ne devrions pas prendre des mesures ambitieuses.

La science est depuis longtemps claire quant à la cause. C’est la pollution par le carbone.

Chaque année, dans le monde, les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère sont de 47 552 millions de tonnes (mégatonnes pour les plus férus d’entre vous).

Ces émissions resteront là de quelques années à quelques milliers d’années. Elles réchauffent notre climat à un rythme rapide. Nous savons que c’est vrai.

Des phénomènes météorologiques extrêmes que l’on ne voyait qu’une fois tous les cent ans se produisent désormais régulièrement.

Au Canada, les dommages causés par les phénomènes météorologiques extrêmes ont coûté à l’économie environ 31 milliards de dollars au cours des 40 dernières années.

De nombreux centres urbains comme Toronto ont une forte concentration de bâtiments et de routes en béton, et ne sont pas équipés de systèmes de drainage permettant de gérer les fortes pluies ou les crues soudaines.

Une inondation survenue à Toronto en 2018 a coûté plus de 80 millions de dollars en dommages.

Cela a aussi un coût pour notre santé. Les décès liés à la chaleur et les problèmes de santé dus à la pollution sont de plus en plus fréquents au Canada et dans le monde entier.

Partout, les gouvernements reconnaissent la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre; et de le faire rapidement.

Le Canada a ses propres objectifs ambitieux : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 à 45 p. 100 par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030, et atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Les Canadiens veulent participer à notre effort national de lutte contre les changements climatiques. Ils agissent quotidiennement en tant qu’individus et en tant que membres de collectivités locales.

Ils cherchent à faire partie de la solution.

Les consommateurs se préoccupent de plus en plus de la quantité de contenu recyclé d’un produit ou de l’empreinte carbone de ce dernier.

Regardez autour de vous. Dans tous les secteurs économiques, dans tous les segments de la société, les gens ne se demandent déjà plus pourquoi ils devraient se soucier de l’environnement, mais comment – à ce moment charnière de l’histoire – ils peuvent changer les choses.

Un environnement sain et une économie saine vont de pair

Mon passé de militant est bien connu.

Greenpeace. Équiterre.

J’ai été actif dans le domaine de l’environnement pendant toute ma vie adulte.

Ce que vous ne savez peut-être pas de mon histoire, c’est que pendant dix ans, j’ai également travaillé comme conseiller pour des sociétés telles que Deloitte et des fonds canadiens de capital de risque, en me spécialisant dans les technologies respectueuses du climat et durables.

Ayant vu la situation sous tous ses angles, je comprends la valeur de la construction de ponts et de partenariats.

Aujourd’hui, je m’adresse à vous à titre de ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada. Je représente un gouvernement qui voit que l’environnement et l’économie vont de pair.

Il ne s’agit pas d’une phrase que nous avons simplement inventée, parce que nous pensions qu’elle ferait vendre la protection de l’environnement aux investisseurs de Bay Street.

Dans toutes les facettes de la société, on reconnaît qu’un avenir propre est le seul avenir possible – et qu’une économie propre offre d’excellentes possibilités à ceux qui sont prêts à prendre les rênes.

D’ici 2025, la contribution des technologies propres au produit intérieur brut du Canada devrait passer de 26,7 milliards de dollars en 2016 à près de 80 milliards de dollars.

Et cette année, l’activité mondiale dans le domaine des technologies propres devrait dépasser les 2,5 mille milliards de dollars.

Les marchés agissent déjà. L’argent futé va aux acteurs avant-gardistes.

Nous sommes arrivés à un point où les investisseurs et les gens d’affaires, les producteurs et les consommateurs, ont l’intelligence, le désir et les plans pour transformer ce défi environnemental mondial en avantage économique.

Nous avons l’occasion d’agir.

Nous tous ici présents – gouvernement, industrie, population autochtone et société civile – pouvons agir ensemble pour créer les conditions nécessaires à la réussite grâce à des signaux clairs relatifs au marché et aux politiques, qui aideront à mobiliser les capitaux et la main-d’œuvre vers une économie véritablement durable.

Franchement, nous sommes un peu en retard.

Nos principaux concurrents aux États-Unis, en Europe et dans d’autres pays vont déjà dans cette direction. Et ils avancent vite.

De nombreux secteurs industriels trouvent des moyens d’exercer leurs activités de manière plus propre, avec moins d’émissions.

De nouvelles industries apparaissent pour répondre à la demande du public en biens et services plus propres.

À des degrés divers, les gouvernements soutiennent et récompensent ces acteurs du marché tournés vers l’avenir.

Une grande évolution du marché est en cours, et le Canada a maintenant le choix de prendre la tête ou de rester à la traîne.

Ou, pour présenter cet argument en raisonnant à l’envers : avec le conflit en Europe qui remodèle les chaînes d’approvisionnement énergétique mondiales, avec des événements météorologiques extrêmes et dévastateurs comme les inondations et les glissements de terrain en Colombie-Britannique, avec le Canada qui se réchauffe deux fois plus que la moyenne mondiale – quelqu’un croit-il vraiment que nous pouvons simplement continuer à faire comme si de rien n’était?

J’ai parlé de la raison pour laquelle nous devons agir. Parce que le coût de l’inaction est trop élevé. Parce que les occasions que nous allons manquer si nous ne prenons pas la tête sont trop importantes.

Parlons maintenant de la voie à suivre pour construire une économie saine et un environnement sain.

Plan de réduction des émissions (PRE)

Dans les prochaines semaines, le gouvernement du Canada présentera le tout premier plan de réduction des émissions dans le cadre de la loi sur la carboneutralité récemment adoptée.

Il ne s’agira pas d’un grand monument figé pour l’éternité.

Il s’agira plutôt de la première étape critique d’une obligation légale permanente de présenter ce type de plan au Parlement pour chacun des jalons importants, quel que soit le parti au pouvoir.

Ce plan de réduction des émissions nous fournira une feuille de route pour atteindre notre objectif qui est de réduire nos émissions de 40 à 45 p. 100 par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030.

Cela peut paraître décourageant, mais laissez-moi vous dire pourquoi je sais que nous pouvons y arriver.

Notre plan mettra en évidence les possibilités d’innovation et d’investissement qui permettront de réaliser les réductions requises dans l’ensemble de l’économie.

Transport

Dans le domaine des transports, nous travaillons en étroite collaboration avec le secteur de l’automobile afin de passer à un marché où toutes les nouvelles voitures vendues au Canada seront des véhicules zéro émission d’ici 2035.

Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et d’autres pays prennent des mesures très énergiques en matière de développement des véhicules zéro émission.

Des entreprises comme Ford, Stellantis et GM ont déjà annoncé des plans pour un avenir vers l’électrique.

Des pays comme la Norvège et la Suède, des États comme la Californie et des provinces comme la Colombie-Britannique et le Québec réalisent rapidement des progrès sur ce front.

Les obstacles auxquels nous sommes habitués avec les voitures électriques s’effritent rapidement.

Citons comme exemple leur prix : le prix des véhicules électriques devrait correspondre à celui des modèles à essence d’ici trois à quatre ans.

De plus, nous avons mis en place un programme visant à rendre ces véhicules plus abordables pour les Canadiens; plus de 125 000 personnes en ont déjà profité.

Leur autonomie : la technologie des batteries s’améliore de manière exponentielle.

Et depuis 2015, nous avons investi un montant sans précédent de 1 milliard de dollars afin de rendre les véhicules électriques plus abordables et les bornes de recharge plus accessibles pour les Canadiens.

Les investissements effectués jusqu’à présent dans l’infrastructure de recharge permettront de mettre en place plus de 25 000 nouvelles bornes de recharge d’un océan à l’autre.

Les voitures électriques ne se limiteront désormais plus aux petites voitures. Vous pouvez commander une camionnette entièrement électrique, comme la populaire Ford F-150, qui devrait percer le marché plus tard cette année.

Il n’est pas étonnant que les voitures électriques battent des records de vente partout dans le monde.

Ces ventes mondiales ont plus que doublé en 2021, malgré les difficultés associées à la chaîne d’approvisionnement.

Les ventes de voitures électriques en une seule semaine égalent maintenant les ventes pour toute l’année 2012.

Le secteur des transports est le deuxième émetteur en importance au Canada et la source d’environ un quart de nos émissions de gaz à effet de serre; l’électrification des nouveaux véhicules contribuera largement à réduire ces émissions.

Électricité

Les sources d’électricité propres font partie intégrante d’une flotte de véhicules électriques.

Notre pays bénéficie déjà de l’un des réseaux énergétiques les plus propres au monde puisque plus de 80 p. 100 de l’électricité utilisée par les Canadiens provient de sources non émettrices, comme l’hydroélectricité et l’énergie éolienne.

La mise en place d’un réseau de distribution d’énergie entièrement propre signifiera non seulement l’accès à un air pur, mais aussi à de grands débouchés sur le marché dans le domaine des énergies propres et des investissements dans des technologies propres.

Nous avons déjà accompli des progrès dans la réduction des émissions en éliminant progressivement l’électricité produite par le charbon. Nous le faisons tout en assurant une transition équitable vers des emplois durables pour les travailleurs du charbon et leurs collectivités.

Et certaines entreprises surfent déjà sur la vague de l’innovation technologique pour faire de l’énergie propre non seulement une réalité, mais aussi une occasion d’investissement intéressante.

J’étais particulièrement heureux de voir ce qui suit :

- le projet d’énergie solaire Travers, en Alberta, qui prévoit la transformation de 3 300 acres de terrain au moyen de 1,3 million de panneaux solaires;

- et le projet d’Oneida Energy Storage, le plus grand projet accumulateur d’énergie par batterie au monde, mis en œuvre ici même dans le comté de Haldimand, en Ontario.

Dans un récent rapport décrivant ses priorités pour atteindre les objectifs de carboneutralité, le Conseil canadien des affaires a fait de l’expansion du réseau électrique à faible émission de carbone sa deuxième recommandation.

L’utilisation d’électricité propre servant à alimenter notre secteur des transports, à chauffer nos bâtiments et à générer nos processus de fabrication et industriels est largement reconnue comme une voie essentielle qui nous mènera à une économie carboneutre d’ici le milieu du siècle.

Bien sûr, créer une économie propre signifie aussi intégrer le potentiel des technologies émergentes comme l’intelligence artificielle.

Le Canada dispose d’un atout de taille en matière d’intelligence artificielle pouvant être exploité pour la décarbonisation, notamment grâce à l’agriculture de précision et à l’intégration dans la fabrication des véhicules.

Nous savons que les partenariats seront essentiels à tous les échelons du gouvernement, et entre les secteurs économiques et les collectivités.

La boucle de l’Atlantique proposée est un exemple de collaboration interprovinciale qui suscite les plus grands intérêts. Il s’agirait d’acheminer l’énergie hydroélectrique du Québec et du Labrador vers le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse.

Ce sont des projets nationaux ambitieux mais réalisables.

Industrie

Les grandes industries émettrices sont les premières à dire qu’elles reconnaissent que l’objectif de carboneutralité est la voie de l’avenir.

Depuis le pétrole et le gaz jusqu’à l’étape de fabrication, les entreprises investissent dans les innovations en matière de technologies propres.

Les technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone représentent une très bonne occasion de capter les émissions avant qu’elles ne soient rejetées dans l’atmosphère par les industries.

Ces technologies permettent de comprimer le carbone capté sous forme solide pour le stocker dans les profondeurs de la terre ou le transformer en de nouveaux produits.

Prenons l’exemple de la cimenterie CO2MENT à Richmond, en Colombie-Britannique.

L’entreprise utilise ce que l’on appelle une « unité de captage » pour acheminer la pollution atmosphérique à travers des filtres rotatifs qui éliminent le carbone de l’atmosphère et le réutilisent dans la fabrication de béton durci au CO2, stockant ainsi les émissions de manière permanente.

Le Canada fait partie des leaders mondiaux dans cette industrie naissante du captage, de l’utilisation et du stockage du carbone.

Nous nous classons au quatrième rang quant au nombre de brevets de captage, d’utilisation et de stockage du carbone accordés, derrière les États-Unis, la Chine et l’Union européenne.

Et même si cette technologie en est encore balbutiante, elle emploie des milliers de Canadiens.

Il existe, dans le secteur de l’agriculture, de nouvelles technologies transformatrices qui permettent de produire du biogaz à partir de déchets agricoles et de fumier, ainsi que des technologies numériques que les agriculteurs utilisent plus fréquemment pour mesurer et appliquer avec précision les engrais sur leurs cultures.

En 2019, Aliments Maple Leaf est devenue la première grande entreprise alimentaire carboneutre au monde et l’une des trois entreprises de protéines animales au monde à se fixer des objectifs fondés sur la science conformes à l’Accord de Paris.

Le virage vert des marchés

Ces innovations et occasions ne sont qu’un début.

Elles démontrent qu’il est bon de s’arrêter pour penser aux mesures à prendre en faveur du climat et aux possibilités économiques qui les accompagnent.

Les marchés au Canada et partout dans le monde vont dans ce sens.

Les consommateurs vont dans ce sens.

Les entreprises ont la possibilité de s’engager dans cette voie.

Comme le rapporte la Banque Royale du Canada, il n’a jamais été aussi facile d’accéder à des capitaux pour des projets verts. Les entreprises canadiennes ont mobilisé 38 milliards de dollars en financement vert entre 2010 et 2020, un rythme qui ne fera qu’augmenter à mesure que s’intensifie la pression pour atteindre notre objectif d’émissions pour 2030.

En tant que gouvernement, notre objectif est de créer les conditions nécessaires au succès du marché, tout en atteignant nos objectifs de réduction des émissions. En d’autres termes, nous mettons l’accent sur une économie saine et un environnement sain.

Depuis 2016, le gouvernement a engagé plus de 100 milliards de dollars dans l’action climatique et la protection de l’environnement.

Mais les gouvernements ne peuvent à eux seuls financer la transition vers une croissance propre.

La poursuite et le renforcement des investissements du secteur privé, ainsi qu’un marché de la finance durable, fort et dynamique, sont essentiels à la réussite à long terme.

Obligations vertes

Il y a quelques jours à peine, ma collègue, la ministre Freeland, et moi-même avons publié le cadre canadien relatif à l’émission d’obligations vertes fédérales.

Les obligations vertes donnent aux investisseurs la possibilité de soutenir les mesures climatiques et environnementales du Canada, tout en profitant des nouvelles possibilités de marché.

Elles constituent un élément important de l’approche économique du gouvernement du Canada visant à soutenir la transition du pays vers la carboneutralité.

Ces obligations offriront des possibilités sûres et sécurisées aux investisseurs qui cherchent à accroître leur portefeuille de produits respectueux du climat.

En mai 2021, le Canada a lancé le Conseil d’action en matière de finance durable, afin de réunir l’expertise financière des secteurs public et privé. Le conseil soutient la croissance d’un marché canadien de la finance durable, fort et performant.

Six des plus grandes banques canadiennes ont déjà rejoint l’alliance bancaire Net Zero, sous l’égide de la Glasgow Financial Alliance for Net-Zero (GFANZ).

Présidée par l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, l’alliance est composée de 450 institutions financières de premier plan de 45 pays. Elle représente plus de 130 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion.

Le Canada se joint maintenant à un certain nombre d’autres pays, de provinces canadiennes et de sociétés pour établir un cadre pour les obligations vertes afin de guider notre nouveau programme d’obligations vertes et de promouvoir davantage le marché de la finance durable.

Le gouvernement vise une émission inaugurale de 5 milliards de dollars dans les semaines à venir.

Ces mesures constituent un élément crucial de notre stratégie de mobilisation des capitaux en vue d’une économie véritablement durable.

Elles soutiennent les investissements gouvernementaux dans les infrastructures vertes, l’énergie éolienne et solaire, la conservation de la nature et d’autres initiatives environnementales.

Possibilités de financement et d’investissement verts

Comme vous le savez, le défi climatique mondial représente une occasion considérable.

Le temps est venu de construire une économie plus propre, plus durable et plus inclusive.

Au cours de la prochaine décennie seulement, le monde investira des milliers de milliards de dollars dans l’économie propre.

Certains des plus grands gestionnaires d’actifs au monde, tels que BlackRock, HSBC, JP Morgan, Goldman Sachs et la Caisse de dépôt et placement du Québec, prennent déjà des mesures sérieuses pour lutter contre les changements climatiques.

L’Agence internationale de l’énergie a estimé que jusqu’à 50 p. 100 des technologies nécessaires pour parvenir à la carboneutralité d’ici 2050 n’en sont actuellement qu’aux premiers stades de développement.

C’est pourquoi un plan de réduction des émissions permanent et établi par la loi – une feuille de route – est si important.

Cela nous aide à gérer les occasions et les obstacles qui nous attendent.

Comme de plus en plus de pays s’engagent à atteindre la carboneutralité, la demande en technologies à émission zéro va augmenter.

Les innovateurs canadiens bénéficient déjà d’une reconnaissance internationale pour leur leadership.

Treize entreprises canadiennes ont été nommées dans l’édition 2022 de la liste Global Cleantech 100, une collection prestigieuse des entreprises de technologies propres les plus innovantes et prometteuses du secteur privé du monde entier.

Cette année, comme en 2021, le Canada compte plus d’entreprises sur cette liste que tout autre pays, à l’exception des États-Unis.

Mais nous devons aller plus loin. Et ce faisant, nos actions doivent également être inclusives.

Selon une étude du McKinsey Global Institute, si la participation des femmes à l’économie était la même que celle des hommes, elles pourraient ajouter jusqu’à 28 mille milliards de dollars au produit intérieur brut mondial annuel en 2025.

Dans le budget de 2021, nous avons inclus des mesures visant à améliorer la participation économique des femmes et des groupes sous-représentés, notamment 33 millions de dollars sur trois ans pour soutenir le Défi 50-30 – un appel à l’action lancé aux entreprises de tout le Canada pour accroître la représentation diversifiée au sein des conseils d’administration et de la haute direction.

Nos mesures doivent également intégrer l’égalité des genres et une représentation diversifiée.

L’Ukraine et l’Europe

Avant de conclure, je voudrais évoquer la situation de l’Ukraine en Europe.

Le Canada condamne fermement l’invasion injustifiable et non provoquée de l’Ukraine par le président Poutine.

Nous sommes solidaires de nos alliés pour soutenir les Ukrainiens qui subissent les attaques brutales du président Poutine, et pour faire respecter l’ordre international fondé sur des règles.

Les prix mondiaux du pétrole s’envolent en raison de ce conflit et la question de la sécurité énergétique en Europe est au centre des préoccupations.

Dans le contexte de l’agression de la Russie contre l’Ukraine, nous évaluons activement les autres mesures que nous pourrions prendre avec nos partenaires. Toutes les options sont envisagées.

Que nous disent nos alliés?

Lors d’un récent sommet international sur l’énergie, les nations européennes ont réagi à la crise en exprimant le désir d’accélérer leur transition des combustibles fossiles vers des sources d’énergie propres.

C’est là que le Canada peut vraiment aider.

Comme l’a déclaré la présidente de la Commission européenne au début du mois, « c’est notre passage aux énergies renouvelables et à l’hydrogène qui nous rendra véritablement indépendants… Chaque kilowattheure d’électricité produit par l’Europe à partir de l’énergie solaire, éolienne, hydraulique ou de la biomasse réduit notre dépendance vis-à-vis du gaz russe et d’autres sources d’énergie ».

Le Canada occupe une position unique pour aider l’Europe et le monde à sécuriser cette nouvelle économie de l’énergie propre.

Nous sommes déjà des chefs de file des technologies non émettrices et nous disposons des matières premières nécessaires pour les construire, notamment des minéraux essentiels.

Nous sommes l’un des dix premiers producteurs d’hydrogène au monde et pouvons être un grand exportateur de technologies de l’hydrogène.

Le Canada peut être un moteur de la croissance verte dont l’Europe et le monde ont besoin.

Conclusion

La transition vers un avenir propre est imminente.

Tous les signes sont là.

Les changements climatiques modifieront-ils notre façon de vivre, de travailler et de penser?

C’est déjà le cas.

Aujourd’hui, il existe un large consensus sur le fait que les changements climatiques sont réels et que la transition vers un avenir durable et propre est déjà en cours.

Le plan de réduction des émissions que le gouvernement présentera favorisera la prévisibilité pour les industries et les investisseurs.

C’est ambitieux, mais si l’on considère tous les aspects que je viens d’exposer, c’est réalisable.

Il ouvrira la voie aux Canadiens pour qu’ils travaillent ensemble, afin de relever le plus grand défi de notre génération.

Il est temps de reconnaître qu’il ne peut y avoir d’économie sans environnement.

Il est temps de faire face à l’avenir, car il est déjà là.

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2022-03-11