Discours de l’honorable Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, dans le cadre de la conférence GLOBExCHANGE de 2025 – Renforcer notre économie par l’action climatique
Discours
Le 11 février 2025 – Toronto (Ontario)
Le discours prononcé fait foi. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique sur les communications du gouvernement du Canada.
Merci pour cette chaleureuse présentation.
Bonjour à tous et à toutes,
Je tiens tout d’abord à souligner que nous sommes ici réunis sur des terres visées par des traités, sur le territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de la Credit.
Je suis honoré de me trouver sur ces terres, et j’aimerais rendre hommage à l’héritage de cette Première Nation et de tous les peuples autochtones du Canada.
J’avais hâte de me réunir ici avec vous pour la conférence GLOBExCHANGE.
Je me souviens d’avoir été ici il y a deux ans, lorsque nous avons parlé de l’avenir de la finance au service de l’action climatique et de la détermination de notre gouvernement.
C’est incroyable d’être à nouveau dans cette salle avec vous tous. Chacun de vous êtes des leaders qui font une énorme différence pour la lutte aux changements climatiques à votre manière et à votre échelle.
Cette rencontre rassemble des participants des quatre coins du pays — presque toutes les provinces et tous les territoires sont représentés aujourd’hui.
Certains d’entre vous développent les technologies propres qui seront au cœur de notre avenir énergétique.
Certains travaillent à rendre les entreprises plus durables.
Certains sont en première ligne pour aider vos collectivités à s’adapter aux répercussions de la crise climatique.
Des moments comme celui-ci, où les gens se rassemblent dans un objectif précis, permettent de réaliser de véritables progrès.
Comme vous le savez, notre pays est actuellement engagé dans des discussions très importantes au sujet de notre avenir économique et des répercussions sur nos communautés.
Et soyons clairs : les choix que nous faisons aujourd’hui façonneront le Canada de demain.
Comme bon nombre d’entre vous, je crois que le Canada est le meilleur pays au monde.
Bien sûr, je pense aux extraordinaires richesses naturelles dont regorge notre pays, notamment aux montagnes, aux plaines, aux forêts boréales, à la toundra, aux lacs et aux glaciers qui s’étendent d’un océan à l’autre. Mais au-delà de tout, ce sont les Canadiens eux-mêmes qui font du Canada le meilleur endroit au monde.
En tant que Canadiens, nous sommes débrouillards. Nous travaillons fort. Et nous ne reculons devant aucun défi.
C’est pourquoi le gouvernement actuel en a fait plus que tout autre pour lutter contre les changements climatiques.
- Le plan du Canada fonctionne : nos émissions ont atteint leur plus bas niveau en 27 ans.
- Tout cela, pendant que notre économie continue de croître, que les salaires augmentent et que davantage de bons emplois sont créés — comme les 76 000 emplois canadiens créés en janvier.
Construire une économie forte et durable n’est pas une tâche facile — cela exige des actions audacieuses, fondées sur des données et sur la conviction qu’une économie en croissance et un environnement sain sont indissociables.
Nous en sommes conscients, et c’est pourquoi nous avons réalisé de véritables progrès :
- Nous avons lancé le tout premier plan national pour le climat.
- Nous avons imposé un prix sur la pollution pour que les pollueurs industriels cessent de polluer sans en payer le prix et pour stimuler l’innovation.
- Nous avons réalisé des investissements historiques de plus de 120 milliards de dollars grâce aux crédits d’impôt à l’investissement dans l’économie propre, aux programmes de financement et aux fonds d’infrastructure pour améliorer le transport en commun et soutenir les projets d’adaptation aux changements climatiques.
- Nous avons adopté des lois qui tiennent les gouvernements responsables d’atteindre des objectifs dans le domaine du climat et du perfectionnement de la main-d’œuvre.
- Nous avons empêché de nombreux plastiques à usage unique néfastes de polluer nos rivières et nos océans.
- Nous avons mis en place des normes et des réglementations pour stimuler l’innovation dans les secteurs de l’énergie, de l’électricité, du méthane, des déchets et d’autres domaines.
- Nous avons aidé des centaines de milliers de propriétaires à rendre leur maison plus écoénergétique et à économiser de l’argent grâce aux les véhicules électriques.
- Nous sommes passés de 1 % à 15 % d’océans protégés et avons conservé plus qu’un demi-million d’hectares de terres.
Et grâce à ce travail, les émissions diminuent. Les emplois verts bien rémunérés et les salaires augmentent. Et le Canada est maintenant un chef de file.
Le secteur des technologies propres est l’un des secteurs qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada, avec plus de 350 000 emplois verts créés en 2023.
Mais notre gouvernement ne pourrait pas y arriver seul. Les partenariats avec le secteur privé et des organisations comme la vôtre sont essentiels si nous voulons que le Canada soit un leader au 21e siècle.
Bien que nous ayons fait d’énormes progrès, nous sommes à un moment charnière et nous ne pouvons pas nous permettre de ralentir le rythme.
Ce serait imprudent d’un point de vue économique, d’autant plus que le paysage énergétique mondial évolue rapidement.
Nous devons veiller à ce que le Canada saisisse les occasions offertes par une économie à faibles émissions de carbone, sinon nous risquons d’accumuler un retard.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande en combustibles fossiles a atteint un sommet au cours de la présente décennie, et les investissements dans l’énergie propre montent en flèche. Les chiffres ne mentent pas : en 2024, le monde a investi presque deux fois plus dans l’énergie propre que dans les combustibles fossiles. Le monde évolue.
Le Canada a la possibilité d’être un partenaire et fournisseur fiable de technologies et de ressources propres pour le monde entier — notamment en matière de minéraux critiques — qui sont à la base de l’économie à faibles émissions de carbone. Il n’y a pas de transition énergétique possible sans minéraux critiques : pas de batteries, pas de voitures électriques, pas d’éoliennes et pas de panneaux solaires. Et le Canada abrite 34 types différents de ces minéraux et métaux.
Notre réseau est déjà propre à plus de 80 %, en plus d’être l’un des plus puissants au monde. Avec notre récent plan pour l’avenir énergétique du Canada, nous misons sur cet avantage.
Et nous mettons également à profit notre solide position commerciale. Qu’il s’agisse du secteur de l’hydrogène, du nucléaire ou d’autres sources d’énergie, le Canada aide ses alliés et ses partenaires du monde entier à renforcer leur sécurité énergétique et à soutenir la transition énergétique mondiale tout en bâtissant des économies fortes et résilientes.
Je dois avouer qu’il m’arrive souvent d’espérer que tout le monde comprenne qu’en luttant contre les changements climatiques, nous bâtissons également une économie forte, résiliente et durable. Et le coût des changements climatiques n’est pas qu’un concept théorique — il est bien réel.
L’an dernier, des communautés en Alberta, en Colombie-Britannique et aux Territoires du Nord-Ouest ont été confrontées à des feux de forêt dévastateurs qui ont causé d’importants dommages à nos forêts, à nos maisons et à nos entreprises.
Le Bureau d’assurance estime à plus de 8 milliards de dollars les pertes assurées pour 2024. Chaque année, nous dépensons environ 1 milliard de dollars pour lutter contre les feux de forêt, et ce montant ne fait qu’augmenter. Quant à lui, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a clairement indiqué que le coût de l’inaction se mesure en dollars, en pertes de vies humaines et en dommages irréversibles dans les collectivités en raison des feux de forêt, des inondations et des sécheresses. Si nous attendons avant d’agir, le prix que nous payons — tant sur le plan économique qu’environnemental — ne fera qu’augmenter.
Les Canadiens savent que nous devons travailler sans relâche pour bâtir une économie forte, souveraine et durable adaptée aux réalités du 21e siècle.
Ils comprennent que nous devons savoir patiner là où la rondelle rebondira.
C’est ce que je constate lorsque je parle aux syndicats du Canada, aux innovateurs en technologies propres et aux leaders autochtones.
Et j’ai hâte d’échanger demain avec des élus municipaux de partout au pays sur l’importance de relever ce défi.
Il n’y a aucune bonne raison de s’opposer aux investissements sensés, qu’il s’agisse d’équipements de lutte contre les incendies ou d’infrastructure électrique, ou même de notre projet de loi visant à créer des dizaines de milliers de bons emplois grâce à un développement économique fondé sur les éoliennes extracôtières au Canada atlantique.
L’opposition à de tels investissements ne fait pas que saper le leadership du Canada dans le domaine de l’environnement.
C’est une attaque contre les travailleurs de l’automobile, les électriciens, les entreprises du secteur de l’énergie solaire, les pompiers, les agriculteurs, et j’en passe. C’est une attaque contre l’avenir économique du Canada.
En tant que ministre de l’Environnement, j’ai entendu haut et fort ce que les Canadiens de tout le pays ont exprimé quant à ce qu’ils veulent bâtir :
- Un Canada où l’énergie est plus abordable et plus propre.
- Un avenir où nous ne dépendons pas autant des minéraux critiques des puissances étrangères.
- Un avenir où les travailleurs canadiens — ingénieurs, ouvriers spécialisés, innovateurs en technologie — mènent le monde dans le domaine de l’énergie propre.
- Un avenir où les peuples autochtones jouent un rôle de premier plan dans l’édification d’une économie propre et la conservation des écosystèmes inestimables du Canada.
- Et une Équipe Canada qui trouve des moyens de relever les défis et de défendre notre peuple et notre pays — parce que non, le Canada n’est pas brisé.
La meilleure façon de protéger le Canada pour les générations à venir et de bâtir une économie forte dans un avenir sobre en carbone, c’est de travailler ensemble — et de faire front commun — pour atteindre nos objectifs.
Donc, j’aimerais vous lancer le défi suivant : défendez le Canada et notre place dans l’avenir.
Investissez ici. Bâtissez ici. Innovez ici.
Parce que chaque décision que nous prenons en ce moment — chaque investissement, chaque innovation, chaque effort pour adopter une stratégie plus sensée — détermine le pays dont nos enfants hériteront dans 10, 20 ou 50 ans.
Et si nous travaillons ensemble, si nous refusons de ralentir le rythme, nous ne nous contenterons pas de suivre l’évolution du monde. Nous serons aux commandes.
Sur ce, je tiens à remercier encore une fois Elizabeth Gamble et les gens de GLOBE d’avoir organisé cette rencontre à un moment aussi crucial.
Vive le Canada! Merci!