Cible de réduction des émissions du Canada pour 2035
Principales conclusions de l’évaluation environnementale et économique stratégique (EEES) réalisée pour la cible de réduction des émissions du Canada pour 2035.
En 2021, la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité (la Loi) a reçu la sanction royale, inscrivant dans la loi l'objectif du Canada d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050. La Loi introduit un certain nombre de mécanismes d'établissement de rapports et de reddition de comptes afin de garantir la transparence du gouvernement vis-à-vis des parties prenantes, des partenaires et des Canadiens, alors qu'il trace la voie vers la carboneutralité d'ici 2050. Il s'agit notamment d'établir des cibles nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) tous les cinq ans jusqu'en 2050, dix ans à l'avance. Chaque cible nécessite un plan de réduction des émissions qui décrit les mesures et les stratégies à mettre en œuvre pour atteindre la cible. Ces plans doivent être publiés au moins cinq ans avant l'année cible correspondante.
La cible de réduction des émissions pour 2035 récemment annoncée visera à réduire les émissions de 45 à 50 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2035. Cette cible s’appuie sur la cible actuelle du Canada pour 2030, qui vise à réduire les émissions de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005. C’est une cible responsable et ambitieuse qui garde le Canada sur la voie vers une économie forte et carboneutre. Elle a également été élaborée sur la base des meilleures données scientifiques disponibles, les connaissances autochtones, les engagements internationaux en matière de changements climatiques, les consultations auprès des provinces et des territoires, et les avis d’experts. Elle orientera la prochaine décennie d’action climatique au Canada, tout en tenant compte des besoins de la population canadienne et de l’économie.
Cette nouvelle cible envoie un signal clair quant au rythme et à l'ampleur de l'ambition que le Canada espère atteindre au cours des dix prochaines années, ce qui influencera indirectement les réductions d'émissions. Les mesures et les stratégies permettant d'atteindre la cible n'ont pas été incluses dans l'annonce de la cible, de sorte qu'il n'y a pas de réductions d'émissions directement attribuées à son établissement. Les mesures et stratégies spécifiques seront publiées dans le cadre du Plan de réduction des émissions pour 2035 d'ici décembre 2029, comme l'exige la Loi. Puisque la cible en est une pour l'ensemble de l'économie, elle n'est assortie d'aucune mesure particulière ni d'aucun calendrier pour le suivi des émissions par secteur spécifique.
La cible de 2035 peut également soutenir indirectement la nature et la biodiversité. Bien qu'aucune mesure ne soit associée à cette cible, le fait de prendre des mesures d'atténuation aux changements climatiques plus ambitieuses, et donc de réduire l'intensité des impacts des changements climatiques sur l'environnement, peut avoir des effets positifs sur la nature et la biodiversité. La réduction des émissions de GES contribuera à préserver les écosystèmes dont dépendent les espèces sauvages en limitant et en ralentissant les changements de température, les régimes de précipitations et la disponibilité des sources de nourriture. Comme le souligne le Rapport de 2019 sur le climat changeant du Canada, la réduction des émissions de GES est essentielle pour : atténuer les impacts futurs liés à l'augmentation de la température des océans, qui contribuerait autrement à la fonte de la glace de la mer et aux changements dans les mouvements de chaleur et de nutriments ; ralentir la tendance à l'évolution de la chimie des océans, y compris l'augmentation de l'acidification des océans et la diminution des concentrations d'oxygène ; réduire les impacts nocifs sur les écosystèmes et la vie marine qui résultent de ces changements ; et limiter l'élévation du niveau de la mer, qui peut provoquer l'érosion côtière et des événements de niveau d'eau élevé plus importants.
L'établissement de la cible de réduction des émissions du Canada pour 2035 contribue aussi directement à l'objectif 13 de la Stratégie fédérale de développement durable 2022-2026 (SFDD), qui consiste à « prendre des mesures relatives aux changements climatiques et leurs impacts» et à contribuer à l’atteinte de la carboneutralité d'ici 2050. Bien qu'aucune mesure ou stratégie ne soit associée à cette proposition, la définition d'une cible plus ambitieuse signalera la nécessité d'adopter des politiques plus ambitieuses pour réduire les émissions. Nombre de ces politiques devront viser à modifier l'utilisation de l'énergie, l'efficacité des matériaux, l'utilisation des matériaux, la production de déchets, l'efficacité énergétique, etc. En outre, une action plus ambitieuse contre les changements climatiques peut contribuer à ralentir la propagation des maladies qui affectent la faune et la flore sauvages, soutenant ainsi l'objectif 15 de la SFDD : protéger et rétablir les espèces, conserver la biodiversité du Canada.
La réduction des émissions peut avoir des effets positifs sur la santé humaine. L'amélioration de la qualité de l'eau et de l'air et la réduction des maladies chroniques sont quelques-uns des bienfaits liés à la santé les plus connus de la réduction des émissions. L'atténuation des changements climatiques peut également contribuer à réduire les effets de l'augmentation des températures sur les êtres humains, tels que les coups de chaleur, la déshydratation et l'épuisement dû à la chaleur. Les effets des phénomènes météorologiques extrêmes peuvent entraîner la mort, des blessures et des problèmes de santé mentale tels que l'anxiété, la dépression et le stress post-traumatique, et la réduction des émissions peut contribuer à atténuer ces effets.
En outre, la cible de réduction des émissions pour 2035 devrait indirectement avoir un impact positif sur les peuples autochtones, en réduisant les émissions de GES du Canada et donc en limitant les impacts des changements climatiques sur les terres et les territoires traditionnels. Cela est d'autant plus important que les peuples autochtones sont affectés de manière disproportionnée par les effets des changements climatiques. Par exemple, alors que le climat canadien se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, le Nord se réchauffe trois fois plus vite que le reste du monde. Les changements climatiques ont un impact sur la glace, la neige et le pergélisol, ce qui menace les systèmes sociaux, culturels, économiques et de santé des Inuit. Ils réduisent également l'accès à la nourriture traditionnelle des Inuit, augmentent les dangers et la mortalité liés à la chasse sur la glace et accroissent l'insécurité alimentaire. Les effets négatifs de l'augmentation rapide des températures sur les eaux, les saisons, la biodiversité et les pratiques traditionnelles touchent également les Premières Nations et les Métis, entraînant des changements irréversibles liés au transfert des connaissances, à la santé et aux moyens de subsistance traditionnels. La réduction des émissions à long terme et l’atteinte de la carboneutralité d'ici à 2050 contribueront à réduire les effets des changements climatiques sur les Premières Nations, les Inuit et les Métis. Les peuples autochtones devront être inclus dans la transition vers la carboneutralité afin de s'assurer qu'elle englobe leurs réalités et leurs expériences vécues en matière de changements climatiques, mais aussi afin qu'ils bénéficient de la transition.
Conformément aux orientations de la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale et économique stratégique, l’évaluation environnementale et économique stratégique de cette proposition ne comprenait pas d’analyse économique stratégique étant donné la nature et la portée de la proposition.
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