Service météorologique du Canada : Comparution devant le Comité permanent de l’environnement et du développement durable - 4 novembre 2020
Inondations et sécheresses
Q. Quels sont certains des investissements du gouvernement du Canada liés aux inondations et aux sécheresses au Canada?
En 2018, le gouvernement a investi 89,7 millions de dollars sur cinq ans pour moderniser les services de surveillance de l’eau au Canada. Grâce à ces investissements, il aide les Canadiens à continuer d’obtenir les informations les plus récentes et les plus précises possibles sur les débits et les niveaux d’eau des cours d’eau et des lacs du pays. Ces investissements contribuent à accroître la résilience et à soutenir la préparation aux situations d’urgence, notamment en fournissant des données et des renseignements sur l’eau aux organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux afin de leur offrir un plus grand préavis pour agir et atténuer les incidences des catastrophes extrêmes liées à l’eau.
En 2019, le gouvernement du Canada a investi 162 millions de dollars sur cinq ans, avec 9,2 millions de dollars par année par la suite, pour améliorer la gestion des urgences au pays, notamment dans les collectivités autochtones. Cet investissement comprenait 4,9 millions de dollars sur cinq ans pour permettre à ECCC d’améliorer la capacité du Canada à prévoir les inondations côtières et à développer des systèmes d’alerte rapide. Il comprenait également 1,5 million de dollars sur cinq ans pour une initiative conjointe avec Ressources naturelles Canada (RNCan) visant à rassembler les meilleures pratiques hydrologiques et hydrauliques pour la cartographie des plaines inondables.
La lettre de mandat d’ECCC demandait de collaborer avec Ressources naturelles Canada (RNCan) et les provinces et territoires, pour compléter toutes les cartes des zones inondables au Canada, offrant ainsi aux Canadiens les informations dont ils ont besoin pour se prémunir des risques d’inondation.
Q. Comment ECCC contribue à la gestion des inondations au Canada?
Les Services hydrologiques nationaux d’ECCC, qui font partie du Service météorologique du Canada (SMC), mesurent les débits et les niveaux d’eau des cours d’eau et des Grands Lacs partout au pays pour aider à la prévision des inondations menée par les organismes provinciaux, territoriaux et les offices de conservation de la nature.
En outre, ECCC renforce les capacités de prévision des débits dans tout le Canada et fournit actuellement un soutien à la prévision aux Grands Lacs.
Le SMC fournit également des prévisions météorologiques en temps opportun (quantités des précipitations, températures et autres facteurs influant sur les niveaux d’eau) afin d’appuyer les organismes de prévision des inondations.
Q. Quelle proportion des inondations est causée par les changements climatiques?
Les changements mondiaux dans les événements de précipitations extrêmes susceptibles de provoquer des inondations concordent avec ce que les climatologues anticipent comme conséquence du réchauffement climatique.
Les changements climatiques influent la fréquence, la durée et l’intensité de nombreux dangers et désastres liés au climat, comme les inondations, mais aussi les feux de forêt, les sécheresses et les événements météorologiques extrêmes.
La science établit un lien entre les changements climatiques et des risques accrus d’inondations, de pluies fortes et d’ouragans plus puissants, et les Canadiens commencent à ressentir ces extrêmes.
Il n’est pas encore possible d’établir un lien entre des phénomènes météorologiques précis et les changements climatiques. Cela dit, il est clair qu’il y a un nombre croissant d’épisodes climatiques extrêmes, y compris des sécheresses et des inondations.
Le gouvernement du Canada a inauguré le Centre canadien des services climatiques (CCSC) pour que les Canadiens aient accès aux renseignements et à l’aide dont ils ont besoin pour comprendre les conséquences des changements climatiques et s’y préparer. Grâce au CCSC, les Canadiens peuvent prendre conscience de l’évolution du climat là où ils vivent et travaillent d’une manière simple à comprendre et à appliquer.
Q. Comment le gouvernement du Canada prévoit-t-il faire face au risque d’inondation pour les résidents et les collectivités autour du lac Ontario?
Le niveau d’eau du lac Ontario est géré par la Commission mixte internationale (CMI), un organisme indépendant établi par un traité bilatéral. Le gouvernement du Canada fait confiance à la CMI.
Pour régulariser les niveaux d’eau, la CMI a élaboré le « Plan 2014 » fondé sur plus de 15 ans d’études scientifiques, de négociations et de consultations avec les intervenants du bassin du lac Ontario. Ce plan devrait offrir des avantages environnementaux à long terme à l’écosystème du lac, tout en tenant compte des changements climatiques.
Pour réduire le risque d’inondation au printemps 2020, la CMI a rejeté de l’eau au débit maximum possible afin d’équilibrer les répercussions sur les intérêts en amont et en aval, y compris les collectivités et les résidents riverains, la navigation et l’hydroélectricité.
La CMI a confirmé qu’elle continuera à rejeter de l’eau au débit maximum possible tout au long du printemps et au début de l’été.
ECCC a conclu un protocole d’entente avec la CMI afin de fournir un soutien technique et d’ingénierie aux offices des eaux de la CMI, y compris l’office des eaux des Grands Lacs. Le personnel d’ECCC participe aux offices des eaux, fournit une expertise pour des études ciblées et produit des prévisions de débit pour le système Saint‑Laurent - lac Ontario. ECCC fournit également des données sur le niveau et le débit des rivières et des Grands Lacs à la CMI ainsi qu’aux organismes provinciaux pour les aider à prévoir les inondations.
Radiométéo
Q. Pourquoi votre ministère prévoit-il de mettre fin au service de Radiométéo alors qu’il est si important pour la sécurité des passionnés de la mer et de la vie en plein air?
La Radiométéo est reconnue comme un élément important de l’ensemble des canaux de diffusion utilisés par mon ministère pour fournir des renseignements et des alertes météorologiques pour la sécurité des Canadiens.
Alors que les Canadiens se tournent de plus en plus vers les technologies numériques telles que les applications mobiles pour répondre à leurs besoins d’information, les services traditionnels comme Radiométéo - qui émet sur les fréquences radio VHF – demeurent importants dans les zones rurales et côtières.
Mon ministère consulte actuellement les Canadiens dans plusieurs régions du pays afin de comprendre et de répondre aux préoccupations qui ont été soulevées concernant le service Radiométéo. Ils veulent savoir dans quelle mesure le service reste pertinent dans ces régions où de nombreuses options de service existent.
S’il est confirmé que dans certaines régions, ce service n’est plus très populaire, certains émetteurs pourraient être mis hors service. Les économies réalisées grâce à la réduction des réseaux seraient redirigées vers l’amélioration des services Web numériques et des applications mobiles.
Aucune décision finale n’a été prise concernant la mise hors service d’un émetteur Radiométéo.
Réponses et données complémentaires
Il existe environ 230 émetteurs de Radiométéo VHF de faible puissance au Canada, installés aussi bien au sommet de la Tour CN à Toronto qu’à Haida Gwaii en Colombie-Britannique, en passant par Saint Anthony dans la péninsule Great Northern à Terre-Neuve, et à Pond Inlet et Pangnirtung sur l’île d’Ellesmere au Nunavut.
Les coûts d’exploitation annuels de la Radiométéo s’élèvent à environ 3,5 millions de dollars, soit beaucoup plus que les coûts d’exploitation de tous les autres canaux de diffusion météorologiques d’ECCC, y compris le très populaire site Web Meteo.gc.ca.