Sommaire d’évaluation de l’initiative du bassin du lac Winnipeg
Aperçu du programme
- Le lac Winnipeg est le 10e plus grand lac d’eau douce au monde. Il est alimenté par un vaste bassin d’une superficie de 960 000 kilomètres carrés s’étendant sur quatre provinces et quatre états américains. Au cours des années, la qualité de l’eau s’est détériorée en raison de quantités excessives d’éléments nutritifs provenant de sources multiples. L’Initiative du bassin du lac Winnipeg (IBLW) vise à contribuer au rétablissement de la santé écologique du lac Winnipeg, à réduire la pollution par des sources telles que l’agriculture, l’industrie et les eaux usées, et à améliorer la qualité de l’eau aux fins de la pêche et des activités récréatives.
- Le programme a d’abord été lancé en 2008 avec un financement de 18 millions de dollars sur cinq ans. Le programme a été renouvelé en 2012 pour une deuxième phase de cinq ans, avec un financement supplémentaire de 18 millions de dollars.
- Les activités du programme d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) sont organisées selon trois grands piliers :
- Science : vise à combler les principales lacunes en matière de connaissances, ainsi qu’à rechercher des façons de contrôler et de mesurer les résultats et d’évaluer l’efficacité des efforts pour nettoyer le lac.
- Intendance – le Fonds d’intendance du bassin du lac Winnipeg (FIBLW) : accorde des fonds aux groupes communautaires et aux intervenants pour les projets à frais partagés qui ont pour but de réduire les charges d’éléments nutritifs. Depuis 2012, 48 projets totalisant approximativement 4,4 millions de dollars ont été approuvés.
- Partenariats transfrontaliers : couvre la collaboration avec les autres gouvernements (autorités provinciales, étatiques et fédérales) et les organisations du bassin versant, y compris la collaboration avec la province du Manitoba ainsi que les conseils nationaux et internationaux de gestion de l’eau.

Description longue
L’image représente une carte de l’ouest du Canada, démontrant les provinces de l’Alberta, le Saskatchewan, le Manitoba et l’ouest de l’Ontario, ainsi que les états du Montana, le North Dakota et le Minnesota des États-Unis en lumières vertes. Les régions bleues représentent les plans d’eau, avec la Baie d’Hudson dans la zone supérieure à la droite de l’image. Une zone orange représente le bassin hydrographique du lac Winnipeg qui s’étend du sud de l’Alberta, le nord du Montana, à travers la moitié sud du Saskatchewan et du Manitoba, et dans le nord-est du North Dakota et le nord-ouest du Minnesota.
Dans le coin supérieur à la droite de l’image, il y a une version plus petite de la même image, représentant le Canada au complet avec le bassin hydrographique du lac Winnipeg démontré en orange.
Conclusions de l’évaluation
- Le bassin du lac Winnipeg est un bassin versant important et complexe qui présente des difficultés importantes en matière de qualité de l’eau liées aux quantités excessives d’éléments nutritifs qui ont des répercussions négatives sur l’écosystème et l’économie. Il faut s’attaquer à ces enjeux et mieux comprendre les nouveaux enjeux qui ont une incidence sur la qualité de l’eau du lac et leur réponse aux différentes interventions.
- La qualité de l’eau est un domaine de responsabilité fédérale, provinciale et territoriale partagée. L’apport d’ECCC au lac Winnipeg est conforme à la nature transfrontalière du bassin et son importance nationale en tant que vaste plan d’eau douce essentiel.
- Les activités scientifiques d’ECCC ont contribué à l’élaboration et à l’application de la modélisation prédictive d’éléments nutritifs dans le bassin du lac Winnipeg pour appuyer le travail de la province du Manitoba visant à comprendre les différents scénarios de réduction optimale des éléments nutritifs dans les principaux affluents. Des progrès sont réalisés par rapport à l’amélioration de la compréhension des stratégies de réduction des éléments nutritifs dans le bassin, mais davantage de preuves sont nécessaires pour déterminer les mesures qui auront le plus d’impact et améliorer la diffusion des résultats de recherche et des données sur la qualité de l’eau.
- Le FIBLW est bien connu parmi les groupes d’intervenants concernés par le bassin du lac Winnipeg et la demande de financement pour réaliser des projets de haute qualité est forte. Des mesures sont en place pour accorder le financement en priorité aux projets qui, d’après les connaissances disponibles, pourraient avoir le plus d’impact. Les estimations des réductions totales de phosphore découlant des projets financés par le FIBLW sont considérablement plus importantes pour la deuxième phase du programme que pour la première phase et sont en voie d’atteindre les objectifs du programme. Il convient toutefois de noter que le niveau de réduction des éléments nutritifs découlant de ces projets est extrêmement faible par rapport aux charges estimées totales de phosphore, avec des réductions totales assurées sur cinq ans estimées à moins de 1 % des charges annuelles d’éléments nutritifs entrant dans le lac.
- Le leadership et la participation d’ECCC à l’IBLW ont favorisé un niveau élevé de collaboration et de coordination parmi les intervenants qui contribuaient à chacun des trois piliers du programme. L’IBLW dirige différentes structures de gouvernance ou y prend part, et les rôles et responsabilités des différents intervenants sont clairs.
- Les groupes autochtones commencent à peine à s’investir dans les structures de gouvernance dans le bassin, mais il est possible d’en faire davantage pour assurer leur participation constante et coordonnée dans ces forums, ainsi que dans la réalisation des projets du FIBLW.
- En ce qui concerne les résultats à long terme, il n’y a pas suffisamment de données disponibles pour évaluer la santé écologique du lac Winnipeg, en grande partie parce que l’élaboration des indicateurs de l’état du lac en est encore aux premiers stades et a été retardée par rapport aux échéances cibles établies par le Manitoba et ECCC. De manière générale, on reconnaît toutefois que l’intégrité écologique du lac et du bassin ne s’est pas considérablement améliorée à cause des efforts à ce jour et de l’incidence de facteurs, notamment des espèces envahissantes, des phénomènes météorologiques ou des inondations saisonnières liés aux changements climatiques ainsi que de la recirculation des éléments nutritifs relâchés par les sédiments du lac.
- L’IBLW est un programme bien géré qui a recours à un certain nombre de pratiques qui contribuent à son efficacité. Dans l’ensemble, les demandeurs de financement sont satisfaits de la manière dont ECCC exécute le programme.
- Un cadre de mesure du rendement a été élaboré, est rempli avec diligence et est utilisé pour surveiller et orienter la prise de décisions liées au programme. Toutefois, dans le contexte des activités actuelles, le modèle logique du programme ne reflète pas une progression réaliste, du court terme aux résultats finaux, susceptible d’aboutir à la restauration de la santé écologique du lac
Recommandations
- Concentrer les efforts sur l’élargissement de la base de connaissances et l’amélioration de la diffusion auprès des intervenants en ce qui concerne : i) les pratiques de gestion des éléments nutritifs susceptibles d’avoir le plus d’incidence; et ii) l’incidence de facteurs émergents comme les espèces envahissantes, les changements climatiques et le cyclage des éléments nutritifs.
- Examiner la conception du programme et les résultats escomptés pour s’assurer de leur cohérence et démontrer que les activités du programme contribuent de façon raisonnable à la réalisation des résultats définitifs.
- Intensifier les efforts pour mobiliser les groupes et les communautés autochtones dans les activités d’intendance et de partenariat.
- Soutenir et poursuivre les premiers efforts visant à élaborer des indicateurs de l’état du lac avec la province du Manitoba.
À propos de l’évaluation
- L’évaluation a été réalisée par la Direction générale de la vérification et de l’évaluation d’ECCC de janvier à décembre 2016.
- Les méthodes de collecte de données suivantes ont été utilisées pour répondre aux problèmes et aux questions dans le cadre de l’évaluation : un examen de documents, trente entrevues menées auprès d’intervenants internes et externes, un examen des rapports finaux de projets financés par le programme qui avaient été achevés en date du 31 mars 2016 (vingt-neuf au total), un sondage en ligne mené auprès des demandeurs de financement, y compris ceux qui ont reçu des fonds et ceux qui n’en ont pas reçu, ainsi que trois études de cas.
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