Premier rapport biennal de transparence du Canada en vertu de l’Accord de Paris (2024) – sommaire exécutif
Message du ministre
Alors que l'année 2024 tire à sa fin, je présente le premier Rapport biennal de transparence du Canada, produit en vertu de l'Accord de Paris. Ce rapport souligne l'importance du chemin parcouru par le Canada en matière d'action climatique. Bien que bon nombre des efforts déployés par le Canada au cours des neuf dernières années afin de réduire les émissions aient donné de bons résultats, nous gardons à l'esprit qu'il ne sera toutefois pas facile d'atteindre nos objectifs. Ce rapport fait état de notre engagement envers la transparence, la responsabilité et la collaboration alors que nous poursuivons notre parcours visant à relever le défi urgent de la lutte contre les changements climatiques.
Depuis l'adoption en 2015 de l'Accord de Paris par des pays partout dans le monde, le Canada a pris des mesures audacieuses afin de réduire les émissions, de s'adapter aux répercussions des changements climatiques et de jeter les bases d'une économie à faibles émissions de carbone. Nos cibles visant à réduire les émissions de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030 et à atteindre la carboneutralité d'ici 2050 sont appuyées par l'un des plans climatiques les plus complets au monde, intitulé le Plan de réduction des émissions pour 2030. Après la publication du Plan en 2022, nous avons aussi publié la Stratégie nationale d'adaptation du Canada en 2023. Plus tôt ce mois-ci, nous avons annoncé notre cible pour 2035, soit la réduction des émissions de 45 à 50 % par rapport aux niveaux de 2005.
Comme ses partenaires internationaux, le Canada a travaillé avec diligence afin de réduire ses émissions et limiter ainsi le réchauffement de la planète. Le gouvernement du Canada dispose de plus de 140 mesures climatiques afin d'appuyer la réduction des émissions. Les provinces, les territoires, les collectivités et les industries du Canada prennent également des mesures afin de réduire les émissions et de soutenir la transition du Canada vers un avenir à faibles émissions de carbone. Bien qu'il y ait encore du travail à accomplir, notre plan fonctionne bien.
Ce rapport souligne nos progrès à ce jour, notamment la mise en œuvre de mesures comme la tarification de la pollution, le plafonnement proposé de la pollution par les GES provenant du secteur pétrolier et gazier, la norme sur la disponibilité des véhicules électriques, ainsi que plus de 60 milliards de dollars d'investissements dans la production d'électricité propre abordable et fiable dans le cadre du Règlement sur l'électricité propre récemment publié. Ce rapport démontre également le leadership dont fait preuve le Canada alors qu'il appuie les efforts déployés à l'échelle mondiale, y compris le respect de son engagement de financement climatique de 5,3 milliards de dollars pour aider d'autres pays à lutter contre les changements climatiques.
Grâce à nos efforts collectifs, nous en voyons désormais les résultats, dont une réduction des émissions dans de nombreux secteurs. Bien que nous soyons encore sur la bonne voie pour dépasser notre cible précédente de 30 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2030, nous avons encore du travail à accomplir pour atteindre notre cible revue à la hausse pour 2030 de 40 à 45 % sous les niveaux d'émissions de 2005. Notre nouvelle cible d'ici 2035 vise à placer le Canada dans une bonne position pour atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Des défis subsistent toutefois : l'absence d'action climatique urgente de la part de certains secteurs industriels a annulé les réductions d'émissions réalisées ailleurs, réduisant ainsi à néant une grande partie des efforts déployés en vue de réduire les émissions dans l'ensemble du pays.
Les récentes catastrophes naturelles ainsi que les phénomènes météorologiques extrêmes nous rappellent durement l'importance de prendre des mesures, et les répercussions des changements climatiques continuent de se faire sentir partout au Canada. Les phénomènes climatiques peuvent entraîner une augmentation des émissions, comme le démontre la sécheresse dans les Prairies canadiennes en 2021, qui a contribué à une augmentation en 2022. Le Canada a également établi un nouveau record pour les pertes assurées en 2024 en raison de phénomènes tels que les inondations, la grêle et les feux de forêt, qui ont entraîné des pertes totalisant plus de 8 milliards de dollars, au cours de ce qui était une deuxième année de records de chaleur.
L'adaptation et la résilience n'ont jamais été aussi importantes. Malgré les efforts déployés en vue de réduire les émissions, les changements climatiques sont à nos portes et nous devons nous préparer à ce que nous traversons aujourd'hui et à ce qui nous attend dans l'avenir. Ce rapport comprend notre deuxième Communication sur l'adaptation du Canada à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui démontre l'engagement de notre pays à l'égard de la transparence ainsi que notre ambition en matière d'adaptation. Cela fait suite à notre première Communication sur l'adaptation en 2021, qui a été soumise à la CCNUCC avant la publication de la version définitive de la Stratégie nationale d'adaptation du Canada.
Notre parcours est loin d'être terminé, et le présent rapport illustre la nécessité pour le Canada de respecter ses obligations internationales et à poursuivre sa collaboration avec ses partenaires au pays et dans le monde entier. Malgré les fluctuations d'une année à l'autre entre des phénomènes tels qu'une sécheresse réduisant la capacité d'absorber le carbone et les risques présentés par les prévisions spéculatives de production d'énergie du secteur pétrolier et gazier, la trajectoire globale des réductions importantes par rapport aux émissions projetées du Canada est claire. Les mesures que nous prenons aujourd'hui jettent présentement les bases d'un avenir durable, résilient et inclusif, non seulement pour toute la population canadienne, mais aussi pour le reste du monde.
Alors que nous nous tournons vers l'avenir, il est impératif que nous prenions les mesures nécessaires dès aujourd'hui afin de préserver notre avenir à tous. Cela exige un effort collectif de la part de tout le monde au Canada, y compris tous les ordres de gouvernement et tous les secteurs de l'industrie.
Ce n'est qu'ensemble que nous serons en mesure de réaliser les réductions d'émissions nécessaires en vue de créer un avenir plus sain et plus durable.
Chapitre 1 : Introduction et résumé
Le Canada a signé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1992 et a fixé sa première cible nationale en matière d'émissions en 2000. Malgré ces engagements et d'autres, les émissions au Canada ont continué à augmenter. Alors que les émissions ont atteint un pic en 2007, les projections de 2015 indiquaient que ce sommet serait temporaire. Les émissions du Canada devaient atteindre un nouveau pic en 2020, puis continuer à augmenter. En 2016, le Canada a ratifié l'Accord de Paris et a soumis en 2021 une cible nationale renforcée de réduction de ses émissions pour 2030. Toujours en 2021, le Canada a adopté la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, qui inscrit les engagements internationaux du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques dans la législation nationale. En 2024, conformément à la Loi, le Canada a fixé sa cible pour 2035. La contribution déterminée au niveau national (CDN) du Canada pour 2035 sera présentée dans les premiers mois de 2025.
Le Canada a réussi à infléchir sa trajectoire en matière d'émissions; il est désormais systématiquement en dessous des niveaux d'émissions de 2005 et s'oriente vers des réductions d'émissions significatives d'ici à 2030. L'intensité carbone de l'économie canadienne a également diminué de 31 % comparativement à 2005, grâce aux améliorations en matière d'efficacité énergétique, à la décarbonisation du réseau électrique et aux changements structurels de l'économie. Le Canada prend des mesures qui réduisent les émissions et ouvrent la voie à la carboneutralité d'ici 2050, notamment le plafond des émissions provenant du pétrole et du gaz, le règlement sur les combustibles propres, le règlement sur l'électricité propre, le soutien au développement et à l'adoption de technologies propres et les mesures de tarification du carbone telles que la redevance sur les combustibles et le système de tarification fondé sur le rendement (STFR). Par ailleurs, le Canada continue de rechercher des possibilités de réduire ses émissions, d'assurer un avenir prospère à faibles émissions de carbone pour les Canadiennes et Canadiens et de soutenir la lutte contre les changements climatiques dans le monde entier.
Figure 1-1 : Chronologie des engagements du Canada en matière de changements climatiques
1992
- Le Canada ratifie la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
1998
- Le Canada signe le Protocole de Kyoto
2000
- Le Canada s'engage à réduire ses émissions de GES de 65 Mt par année de 2008 à 2012
2002
- Le Canada s'engage à réduire ses émissions de GES de 240 Mt par rapport aux niveaux prévus pour 2010
- Le Canada ratifie officiellement le Protocole de Kyoto
2005
- Le Protocole de Kyoto entre en vigueur, engageant le Canada à réduire, entre 2008 et 2012, ses émissions de 6 % en moyenne par rapport aux niveaux de 1990
2007
- Le Canada s'engage à réduire ses émissions de 20 % sous les niveaux de 2006, d'ici 2020
- Le Canada s'engage à réduire ses émissions de 60-70 % d'ici 2050
2009
- Les dirigeants du G8 fixent un objectif à long terme visant à réduire les émissions mondiales de 50 % d'ici à 2050 (année de référence non précisée)
2010
- Le Canada s'engage à réduire ses émissions de 17 % sous les niveaux de 2005 d'ici à 2020 dans le cadre de l'Accord de Copenhague
2011
- Le ministre de l'Environnement annonce le retrait officiel du Canada du protocole de Kyoto
2015
- Le Canada présente sa contribution déterminée au niveau national (CDN) et s'engage à réduire ses émissions de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici à 2030
2016
- Le Canada réaffirme sa CDN et signe l'Accord de Paris
2021
- Le Canada porte sa CDN à 40-45 % de réduction par rapport aux niveaux de 2005 d'ici à 2030
- La Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité consacre dans la législation les cibles du Canada, à savoir 40-45 % en dessous des niveaux de 2005 d'ici à 2030 et la carboneutralité d'ici à 2050
2022
- Le Plan de réduction des émissions pour 2030 est publié et fixe l'objectif provisoire de réduction des émissions de GES du Canada pour 2026, à savoir 20 % en dessous des niveaux de 2005
2024
- Le Canada fixe une cible pour 2035 de 45-50 % de réduction par rapport aux niveaux de 2005, conformément aux exigences de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité
Le Canada a le plaisir de présenter son premier rapport biennal de transparence en vertu de l'Accord de Paris. Le Canada a préparé ce rapport conformément aux modalités, aux procédures et aux lignes directrices du cadre de transparence renforcé.
L'introduction et le résumé qui suivent donnent un aperçu des progrès réalisés par le Canada en matière de réduction des émissions et de mise en place des conditions d'un avenir à faibles émissions de carbone.
1.1 Situation nationale et dispositions institutionnelles
Le Canada est une fédération au vaste territoire qui se compose d'un gouvernement fédéral central, de dix gouvernements provinciaux et de trois gouvernements territoriaux. La Constitution canadienne et la convention attribuent des pouvoirs différents à chaque niveau de gouvernement. La protection de l'environnement, qui n'est pas spécifiquement abordée dans la Constitution, représente un domaine de responsabilité partagée.
Aussi, la Constitution reconnaît et affirme les droits ancestraux et issus de traités des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Le gouvernement du Canada reconnaît que le leadership des peuples autochtones est essentiel pour que le Canada atteigne ses objectifs climatiques et s'engage à travailler en collaboration pour faire progresser l'action climatique fondée sur les distinctions et l'autodétermination.
La situation géographique, démographique et économique unique du Canada influe sur son profil d'émissions de gaz à effet de serre (GES). Bien que le Canada ait une population relativement peu nombreuse, il possède l'une des plus grandes masses terrestres du monde, dont la majeure partie est située dans la moitié nord de l'hémisphère nord, ce qui entraîne une augmentation des émissions dues au transport des personnes et des marchandises. Bien que le Canada soit souvent associé à un climat froid, ses conditions climatiques varient énormément d'un endroit à l'autre. La plupart des régions fortement habitées connaissent des saisons distinctes, avec des étés très chauds, qui peuvent dépasser 40 °C, et des hivers très froids, souvent inférieurs à ‑30 °C et parfois beaucoup plus bas. Les besoins en matière de chauffage et de refroidissement des bâtiments ont une incidence importante sur la consommation d'énergie qui est plus élevée, ce qui entraîne davantage d'émissions de gaz à effet de serre.
Le profil d'émissions du Canada est également influencé par son économie. En 2023, le Canada était la 10e économie mondiale avec un PIB de 2,1 milliers de milliards de dollars. Sur la base du PIB par habitant, le Canada se classe au 26e rang mondial. Si tous les pays sont confrontés à des défis qui leur sont propres en matière de décarbonisation, le Canada doit quant à lui composer avec une structure socio-économique unique en son genre par rapport à d'autres économies avancées, ce qui crée des conditions moins favorables à une réduction rapide des émissions. En raison de la présence d'industries à forte intensité de carbone, le Canada est également l'un des deux seuls pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui exportent plus de GES qu'il n'en importe, puisque jusqu'à 40 % des GES nationaux sont générés par la demande étrangère, soit environ trois fois plus que les États‑Unis. L'économie canadienne est grandement dépendante des ressources naturelles (19,2 % du PIB nominal en 2022, y compris, mais sans s'y limiter, les ressources fossiles), dont les revenus sont plus de 20 fois supérieurs à la moyenne du G7 et quatre fois supérieurs à ceux des États-Unis. Le Canada est à la fois un grand producteur et un grand exportateur d'énergie. En 2022, les exportations canadiennes d'énergie s'élevaient à 240,5 milliards de dollars, soit 33 % du total des exportations canadiennes de marchandises. Le secteur de la production de biens, qui représentait 26 % du PIB du Canada en 2023, est dominé par les industries de la fabrication, de la construction, de l'extraction minière, de l'exploitation en carrière et de l'extraction de pétrole et de gaz. Ces industries à forte intensité d'émissions contribuent de manière significative aux émissions globales du Canada. Contrairement à la plupart des pays de l'OCDE, le Canada dispose d'un réseau électrique très largement propre et ne peut pas compter sur la décarbonisation de sa production d'électricité – la mesure d'atténuation la moins coûteuse et la moins perturbatrice – pour contribuer à une grande partie de ses réductions d'émissions.
Ces facteurs exacerbent les coûts de transition à court terme et les risques de fuite de carbone, tout en exposant l'économie canadienne à de plus grandes vulnérabilités, telles que la baisse de la demande et de la valeur des produits de base à forte intensité de carbone (la fuite de carbone désigne un processus par lequel les réductions d'émissions au Canada pourraient être compensées par une augmentation des émissions dans d'autres pays où les normes environnementales sont moins strictes). Les fuites de carbone sont non seulement associées à une baisse de la capacité concurrentielle et une évasion des capitaux, mais elles compromettent d'autant les bénéfices pour le climat. Si les fuites de carbone sont faibles à l'échelle de l'économie, les secteurs à forte intensité d'émissions et exposés aux échanges commerciaux (FIEEEC) qui sont particulièrement vulnérables aux fuites de carbone représentent une part importante des émissions annuelles du Canada, notamment la fabrication de ciment, de chaux, de produits chimiques, de fer, d'acier, d'aluminium et de gaz industriels, tout comme les secteurs du pétrole et gaz et des pâtes et papiers. Ces industries représentent également plus de 35 % des exportations canadiennes, dont la plupart sont destinées aux États-Unis. Cependant, les ressources naturelles abondantes du Canada, sa main-d'œuvre qualifiée et son environnement commercial concurrentiel offrent également des possibilités de croissance de son industrie des technologies propres et de son économie à faibles émissions de carbone, notamment dans le domaine des carburants propres, des solutions fondées sur la nature, du développement de minéraux critiques et de la production de batteries, afin de soutenir non seulement l'avenir carboneutre du Canada, mais aussi celui du monde entier. Le climat du Canada se réchauffe de plus en plus depuis plusieurs années, les régions nordiques étant les plus touchées. Le pays connaît de nombreux phénomènes climatiques extrêmes tels que des sécheresses, des vagues de chaleur, des feux de forêt, des inondations et des orages violents, des événements qui se produisent de plus en plus fréquemment et avec une intensité de plus en plus élevée. En conséquence, le coût des catastrophes associées augmente : 2024 a été l'année la plus coûteuse de l'histoire du Canada en termes de pertes assurées, alors que quatre événements météorologiques se sont produits sur une période de deux mois seulement entraînant plus de 8 milliards de dollars de pertes assurées.
Le gouvernement du Canada reconnaît la nécessité de prendre des mesures de lutte contre les changements climatiques ambitieuses. En 2021, le gouvernement du Canada a promulgué la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, qui impose aux gouvernements actuels et futurs de planifier, d'établir des rapports et de corriger le tir pour parvenir à la carboneutralité d'ici 2050. La Loi engage le Canada à atteindre sa contribution déterminée au niveau national pour 2030 dans le cadre de l'Accord de Paris, soit des émissions de 40 à 45 % inférieures à celles de 2005, ainsi qu'à fixer des cibles nationales de réduction des émissions de GES tous les cinq ans à partir de 2030, l'objectif étant d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
En 2022, le Canada a publié son Plan de réduction des émissions pour 2030. Ce plan constitue une feuille de route ambitieuse et réalisable qui décrit, secteur par secteur, la voie à suivre pour que le Canada atteigne sa cible de réduction des émissions de 2030 et la carboneutralité d'ici à 2050. En 2023, le premier rapport d'étape du plan a été publié. Le rapport fait le point sur les progrès accomplis vers l'atteinte des cibles de réduction des émissions du Canada ainsi que sur la mise en œuvre des mesures et stratégies fédérales et des principales mesures et accords de coopération avec les provinces et les territoires. En vertu de la législation, le prochain rapport d'étape du Plan de réduction des émissions pour 2030 doit être achevé d'ici la fin de l'année 2025. Conformément à la loi, le Canada était également tenu d'établir une cible pour 2035. En décembre 2024, le Canada a annoncé sa cible pour 2035 de 45 à 50 % de réduction par rapport aux niveaux de 2005. Le Canada soumettra sa contribution déterminée au niveau national pour 2035 au début de l'année 2025.
1.2 Mise en œuvre et réalisation de la contribution déterminée au niveau national du Canada
En présentant en 2021 une contribution déterminée au niveau national (CDN) revue à la hausse, le Canada s'est engagé à réduire ses émissions de GES de l'ensemble de son économie d'au moins 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030. Pour mesurer les progrès du Canada vers l'atteinte de sa CDN, les émissions du Canada en 2030 et les émissions au cours des années précédant 2030 correspondront à ses émissions nationales totales (à l'exclusion de l'ATCATF) plus la contribution comptable de l'ATCATF. Le Canada évaluera officiellement l'atteinte de sa CDN à l'aide du RIN publié avant 2032.
En mai 2024, le Canada a publié son Rapport d'inventaire national 2024, détaillant les émissions du Canada jusqu'en 2022 inclusivement. Avec ce rapport, le Canada publie en outre des estimations actualisées de la contribution comptable de l'ATCATF, aussi jusqu'en 2022 inclusivement.
En 2022, les émissions totales de GES du Canada (à l'exclusion de l'ATCATF) s'élevaient à 708 Mt d'éq. CO2, soit une diminution de 54 Mt (‑7,1 %) par rapport à 2005 et une augmentation de 9,3 Mt (1,3 %) par rapport à 2021, tout en restant inférieures de 44 Mt (‑5,9 %) par rapport au niveau d'émissions antérieur à la pandémie (soit 2019). Avec l'ajout de la contribution comptable de l'ATCATF, les émissions de GES du Canada en 2022 étaient de 720 Mt d'éq. CO2, soit une diminution de 41 Mt (‑5,5 %) par rapport à 2005, et une augmentation de 50 Mt par rapport à 2021, tout en restant 6,7 Mt sous le niveau d'émissions antérieur à la pandémie (soit 2019).
Alors que la contribution comptable de l'ATCATF est généralement un crédit net (puits) pour le Canada, la contribution comptable a représenté un débit net (source) en 2022. Cela s'explique principalement par un changement important d'une année dans le secteur de l'ATCATF en raison d'une baisse importante de l'apport de carbone provenant de la production végétale en 2021, et ce, en raison de la sécheresse dans les prairies canadiennes qui a entraîné une forte augmentation des émissions des terres cultivées. Cette tendance ne devrait pas se poursuivre et la contribution comptable de l'ATCATF devrait redevenir un crédit net en 2023.
Figure 1‑2 : Contribution comptable passée et projetée de l'ATCATF (ce qui comprend l'effet prévu des solutions climatiques fondées sur la nature [SCFN] et des mesures agricoles pour la période de 2030 à 2040), en Mt d'éq. CO2
![Figure 1 2 : Contribution comptable passée et projetée de l’ATCATF (ce qui comprend l’effet prévu des solutions climatiques fondées sur la nature [SCFN] et des mesures agricoles pour la période de 2030 à 2040), en Mt d’éq. CO2](/content/canadasite/fr/environnement-changement-climatique/services/changements-climatiques/emissions-gaz-effet-serre/premier-rapport-biennal-transparence-accord-paris-2024-sommaire-executif/_jcr_content/par/mwsadaptiveimage/image.img.jpg/1734965731038.jpg)
Description longue
Ce graphique est un diagramme linéaire qui présente la contribution comptable passée et projetée de l'affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie. Le diagramme inclut l'effet prévu des solutions climatiques fondées sur la nature et des mesures agricoles pour la période de 2030 à 2040. L'axe horizontal affiche des dates allant de 2005 à 2040. L'axe vertical indique la contribution en tant que débit (source d'émissions) ou crédit (puits d'émissions) en mégatonnes d'équivalent CO2. Les données de 1990 à 2022 sont historiques. Les données de 2023 à 2040 sont des projections.
Année | Contribution comptable de l'ATCATF |
---|---|
1990 | 26.9 |
1991 | 20.4 |
1992 | 22.2 |
1993 | 30.8 |
1994 | 15.0 |
1995 | 13.7 |
1996 | 14.8 |
1997 | 10.9 |
1998 | 15.4 |
1999 | 8.1 |
2000 | 4.6 |
2001 | 9.6 |
2002 | 27.4 |
2003 | 30.6 |
2004 | 0.1 |
2005 | 0.0 |
2006 | -2.8 |
2007 | 3.1 |
2008 | 2.3 |
2009 | -13.9 |
2010 | 10.0 |
2011 | 17.3 |
2012 | 0.9 |
2013 | -3.1 |
2014 | -28.2 |
2015 | 4.2 |
2016 | -9.3 |
2017 | -18.7 |
2018 | -16.3 |
2019 | -25.5 |
2020 | -19.8 |
2021 | -29.0 |
2022 | 12.0 |
2023 | -44 |
2024 | -29 |
2025 | -29 |
2026 | -28 |
2027 | -28 |
2028 | -28 |
2029 | -28 |
2030 | -28 |
2031 | -29 |
2032 | -29 |
2033 | -28 |
2034 | -31 |
2035 | -31 |
2036 | -30 |
2037 | -29 |
2038 | -30 |
2039 | -31 |
2040 | -30 |
Les émissions par secteur sont présentées à la Figure 1‑3.
Figure 1‑3 : Répartition des émissions du Canada selon les secteurs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (2022)

Description longue
Ce graphique est un diagramme circulaire qui présente les émissions historiques du Canada par secteur du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat pour l'année 2022. Les six secteurs présentés sont, en ordre décroissant d'importance : Énergie - Sources de combustion fixes, avec 306 Mt d'éq. CO2 (43 %); Énergie - Transports, avec 196 Mt d'éq. CO2 (28 %); Énergie - Sources fugitives, avec 75 Mt d'éq. CO2 (11 %); Agriculture, avec 56 Mt d'éq. CO2 (7,9 %); Procédés industriels et utilisation des produits, avec 51 Mt d'éq. CO2 (7,3 %); et Déchets, avec 23 Mt d'éq. CO2 (3,3 %). Les émissions totales du Canada s'élevaient à 708 millions de tonnes d'équivalent CO2.
Secteur du GIEC | Émissions en 2022 (Mt d'éq. CO2) | % du total |
---|---|---|
Énergie: Sources de combustion fixes | 306 | 43 % |
Énergie: Transports | 196 | 28 % |
Énergie: Sources fugitives | 75 | 11 % |
Agriculture | 56 | 7.9 % |
Procédés industriels et utilisation des produits | 51 | 7.3 % |
Déchets | 23 | 3.3 % |
Outre l'obligation de déclarer les émissions selon les catégories de GES du GIEC, il est aussi utile de répartir les émissions par secteur économique afin d'analyser les tendances et les politiques économiques (voir la Figure 1-4). Dans l'ensemble, les tendances des émissions de GES dans les secteurs économiques du Canada sont conformes à celles établies pour les secteurs du GIEC. Les secteurs économiques Pétrole et gaz, Agriculture et Bâtiments ont enregistré des augmentations d'émissions de 21 Mt (11 %), 4,6 Mt (7,0 %) et 3,9 Mt (4,5 %), respectivement, depuis 2005. Ces augmentations ont été plus que compensées par les réductions d'émissions dans les secteurs Électricité (‑69 Mt ou ‑59 %), Industrie lourde (‑10 Mt ou ‑11 %) et Déchets et autres (‑4,3 Mt ou ‑7,8 %). Depuis 2005, les émissions du secteur Transports ont généralement augmenté, avec une baisse importante en 2020. En 2022, les émissions du secteur des transports sont désormais semblables à celles de 2005.
Figure 1‑4 : Répartition des émissions du Canada par secteur économique (2022)

Description longue
Ce graphique est un diagramme circulaire qui présente les émissions historiques du Canada par secteur économique en 2022. Les secteurs présentés sont, en ordre décroissant d'importance : Pétrole et gaz, avec 217 Mt d'éq CO2 (31 %); Transports, avec 156 Mt d'éq CO2 (22 %); Bâtiments, avec 89 Mt d'éq CO2 (12 %); Industrie lourde, avec 78 Mt d'éq CO2 (11 %); Agriculture, avec 70 Mt d'éq CO2 (10 %); et Déchets et autres, avec 51 Mt d'éq CO2 (7 %). Les émissions totales du Canada s'élevaient à 708 millions de tonnes d'équivalent CO2.
Secteur économique | Émissions en 2022 (Mt d'éq. CO2) | % du total |
---|---|---|
Pétrole et gaz | 217 | 31 % |
Transports | 156 | 22 % |
Bâtiments | 89 | 12 % |
Industrie lourde | 78 | 11 % |
Agriculture | 70 | 10 % |
Déchets et autres | 51 | 7 % |
Les émissions du Canada devraient continuer à diminuer au fil de la mise en œuvre des politiques et des mesures dans l'ensemble du pays. Dans ce rapport, le Canada fournit des projections des émissions actualisées qui vont pour la première fois jusqu'en 2040.
Le Canada a réalisé des progrès substantiels et durables en matière de réduction de ses émissions depuis l'établissement en 2016 du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques avec les provinces et les territoires. Les projections des émissions sont mises à jour chaque année pour tenir compte des nouvelles mesures et de l'évolution des conditions de l'économie nationale et mondiale, ainsi que pour intégrer les émissions historiques du RIN le plus récent. Les données sous-jacentes et la méthodologie d'estimation des émissions sont également révisées au fil du temps, conformément au principe d'amélioration continue.
D'après les données du dernier RIN du Canada et les projections présentées dans ce rapport, les émissions de GES du Canada ont atteint leur maximum en 2007. Il s'agit d'une réalisation importante étant donné qu'en 2015, selon le Deuxième rapport biennal du Canada à la CCNUCC, les émissions du Canada devaient être supérieures de 2,2 % par rapport au niveau de 2005 en 2020 et continuer à augmenter pour atteindre 9 % au-dessus du niveau de 2005 d'ici 2030. Les résultats historiques des émissions pour 2022, qui comprennent une augmentation notable des émissions due à un événement climatique (en l'occurrence, une sécheresse), soulignent non seulement l'importance de prendre des mesures de lutte contre les changements climatiques, mais aussi les risques qu'un climat changeant puisse à son tour entraîner une augmentation des émissions. Malgré cette situation, le Canada continue de réduire ses émissions et est en bonne voie pour dépasser la cible climatique précédente de 30 % de réduction par rapport au niveau de 2005 d'ici 2030, tout en reconnaissant que des efforts supplémentaires seront nécessaires pour atteindre sa cible pour 2030.
Figure 1‑5 : Trajectoire des émissions projetées par le Canada

Description longue
Ce graphique est un diagramme linéaire qui présente les émissions historiques et la trajectoire des émissions projetées du Canada, de 2005 à 2040. Les trois lignes de données représentent : les projections de 2015 du Deuxième rapport biennal, les projections de 2024 et les projections de 2024 avec les solutions climatiques fondées sur la nature (SCFN) et les mesures agricoles. Le graphique indique également l'objectif provisoire du Canada pour 2026 (20 % sous les niveaux de 2005, ou 609 Mt), ainsi que la cible d'émissions précédente (30 % sous les niveaux de 2005) et la cible actuelle (40 à 45 % sous les niveaux de 2005) pour 2030. Les données de 1990 à 2022 sont historiques. Les données de 2023 à 2040 sont des projections.
Année | Projections de 2015 (Deuxième rapport biennal) (Mt) | Projections de 2024 (Mt) | Projections de 2023 avec SCFN et les mesures agricoles (Mt) |
---|---|---|---|
2005 | 749 | 761 | |
2006 | 740 | 754 | |
2007 | 761 | 780 | |
2008 | 741 | 762 | |
2009 | 699 | 702 | |
2010 | 707 | 738 | |
2011 | 709 | 756 | |
2012 | 715 | 745 | |
2013 | 726 | 748 | |
2014 | 727 | 722 | |
2015 | 736 | 750 | |
2016 | 748 | 722 | |
2017 | 755 | 723 | |
2018 | 761 | 736 | |
2019 | 764 | 726 | |
2020 | 768 | 667 | |
2021 | 770 | 669 | |
2022 | 774 | 720 | |
2023 | 783 | 638 | |
2024 | 789 | 658 | |
2025 | 793 | 642 | |
2026 | 798 | 628 | |
2027 | 801 | 597 | |
2028 | 807 | 565 | |
2029 | 812 | 541 | |
2030 | 815 | 514 | 502 |
2031 | 505 | 492 | |
2032 | 498 | 486 | |
2033 | 492 | 480 | |
2034 | 485 | 473 | |
2035 | 470 | 458 | |
2036 | 464 | 451 | |
2037 | 458 | 446 | |
2038 | 451 | 439 | |
2039 | 446 | 434 | |
2040 | 444 | 431 |
Figure 1‑6 : Progression des émissions projetées du Canada en 2030 (Mt d’éq. CO2)

Description longue
Ce graphique est un diagramme à bandes qui illustre l'évolution des émissions prévues du Canada en 2030 en mégatonnes (Mt) au fil des plans et rapports successifs. Les sept éléments présentés, par ordre chronologique, sont les suivants : avant les plans climatiques du Canada (Deuxième rapport biennal) (2015), avec une augmentation prévue de 9 % des émissions; le Cadre pancanadien (2016), avec une diminution de 19 %; le Plan climatique renforcé (2020), avec une diminution de 31 %; le PRÉ pour 2030 (2022), avec une diminution de 36 %; le Cinquième rapport biennal (2022), avec une diminution de 34 %; le Rapport d'étape 2023 (2023), avec une diminution de 36 %, et le Premier rapport biennal de transparence (RBT1) (2024), avec une diminution de 34 %.
Rapport (année) | Émissions de 2005 (Mt) | Émissions de 2030 (Mt) | Changement (%) |
---|---|---|---|
Avant les plans climatiques du Canada (Deuxième rapport biennal) (2015) | 749 | 815 | +9 % |
Cadre Pancanadien (2016) | 730 | 588 | -19 % |
Plan climatique renforcé (2020) | 730 | 503 | -31 % |
PRÉ pour 2030 (2022) | 739 | 470 | -36 % |
Cinquième rapport biennal (2022) | 741 | 491 | -34 % |
Rapport d'étape 2023 (2023) | 732 | 467 | -36 % |
RBT1 (mesures additionnelles) (2024) | 761 | 502 | -34 % |
Le Canada représente environ 1,4 % des émissions mondiales de GES, ce qui le place au 12e rang des pays émetteursNote de bas de page 1. Bien que le Canada soit l'un des plus gros émetteurs par habitant, les émissions par habitant ont diminué depuis 2005, passant de 24 t d'éq. CO2/hab. à 18 t d'éq. CO2/hab. en 2022Note de bas de page 2. Depuis 2005, l'économie du Canada a progressé plus rapidement que ses émissions de gaz à effet de serre. En conséquence, l'intensité des émissions pour l'ensemble de l'économie (GES par PIB) a diminué de 30 %. Bien que la pandémie de COVID‑19 ait sans aucun doute entraîné des répercussions sur les émissions des années récentes, la baisse continue de l'intensité des émissions au fil du temps peut être attribuée à des facteurs comme le remplacement des carburants, l'augmentation de l'efficacité et la modernisation des procédés industriels.
Figure 1‑7 : Émissions canadiennes de GES et tendance indexée de l'intensité des émissions, à l'exclusion du secteur de l'affectation des terres, du changement d'affectation des terres et de la foresterie, des SCFN et de l'agriculture, scénario AMS, 1990 à 2040

Description longue
Ce graphique est un diagramme linéaire qui présente deux mesures : les émissions de GES du Canada et la tendance indexée de l'intensité des émissions (kt d'équivalent CO2 par million de dollar de 2017), selon le scénario avec mesures additionnelles. Ceci exclut le secteur de l'affectation des terres, du changement d'affectation des terres et de la foresterie, les solutions climatiques fondées sur la nature, et les mesures agricoles. L'axe horizontal affiche des dates allant de 1990 à 2040. L'axe vertical indique les émissions de GES. Les données de 1990 à 2022 sont historiques. Les données de 2023 à 2040 sont des projections.
Année | Émissions de GES | Intensité des émissions |
---|---|---|
1990 | 588.6028116 | 0.52 |
1991 | 582.0312215 | 0.53 |
1992 | 599.2426551 | 0.54 |
1993 | 601.7436572 | 0.53 |
1994 | 621.9341172 | 0.53 |
1995 | 639.0687479 | 0.53 |
1996 | 660.7639948 | 0.54 |
1997 | 676.393203 | 0.53 |
1998 | 682.4348294 | 0.51 |
1999 | 694.5169422 | 0.49 |
2000 | 719.4637112 | 0.49 |
2001 | 710.1718358 | 0.47 |
2002 | 715.4897711 | 0.46 |
2003 | 734.1405466 | 0.46 |
2004 | 736.7254679 | 0.45 |
2005 | 761.4916162 | 0.44 |
2006 | 756.7696186 | 0.42 |
2007 | 776.5211525 | 0.42 |
2008 | 759.5733956 | 0.41 |
2009 | 716.1347197 | 0.4 |
2010 | 728.5165713 | 0.39 |
2011 | 738.3222143 | 0.39 |
2012 | 743.8554602 | 0.38 |
2013 | 750.9701532 | 0.38 |
2014 | 749.7062958 | 0.37 |
2015 | 745.7161238 | 0.36 |
2016 | 731.323035 | 0.35 |
2017 | 742.0101347 | 0.35 |
2018 | 752.630502 | 0.34 |
2019 | 752.024572 | 0.34 |
2020 | 686.361953 | 0.32 |
2021 | 698.4411243 | 0.31 |
2022 | 707.7665923 | 0.3 |
2023 | 682.2836923 | 0.29 |
2024 | 687.1954759 | 0.29 |
2025 | 671.1657562 | 0.28 |
2026 | 656.3838245 | 0.26 |
2027 | 625.0595895 | 0.25 |
2028 | 592.9126963 | 0.23 |
2029 | 569.5555273 | 0.21 |
2030 | 542.4181647 | 0.2 |
2031 | 533.8196236 | 0.19 |
2032 | 527.4697978 | 0.19 |
2033 | 520.7826809 | 0.18 |
2034 | 515.8698575 | 0.18 |
2035 | 501.1510846 | 0.17 |
2036 | 493.3882823 | 0.16 |
2037 | 487.5964689 | 0.16 |
2038 | 480.9772006 | 0.15 |
2039 | 476.9676675 | 0.15 |
2040 | 473.2397619 | 0.15 |
L'ensemble de l'économie canadienne a un rôle à jouer dans la réduction des émissions et les responsabilités en matière d'action climatique sont partagées entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires. Ce rapport fait le point sur 148 mesures fédérales et 300 mesures provinciales et territoriales, démontrant la profondeur et l'ampleur des actions entreprises par les divers gouvernements du Canada dans la lutte contre les changements climatiques. Ces mesures contribuent à la réduction des émissions, directement et indirectement, et à la mise en place des conditions nécessaires à un avenir prospère et à faibles émissions de carbone pour le Canada.
1.3 Effets des changements climatiques et adaptation
Même si la réduction des émissions peut contribuer à atténuer les effets ou la gravité des changements climatiques dans l'avenir, le climat du Canada subit déjà des changements irréversibles qui ont des conséquences pour les générations actuelles et futures dans tout le pays. Les changements climatiques accroissent la fréquence et l'intensité de divers phénomènes météorologiques et climatiques graves à l'échelle nationale; si le réchauffement climatique se poursuit, cela exacerbera les risques de tels événements. En outre, des changements à évolution lente, tels que le dégel du pergélisol et l'élévation du niveau de la mer, transforment les paysages et les littoraux, touchant directement les communautés, les moyens de subsistance et les identités.
La Stratégie nationale d’adaptation du Canada a été élaborée en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que les administrations municipales, des partenaires autochtones, des organisations du secteur privé, des organismes non gouvernementaux, des experts en adaptation et des jeunes. Elle présente une vision commune d'un Canada résilient face aux changements climatiques et offre la possibilité d'intensifier les actions en cours et de faire progresser de nouvelles initiatives et le leadership sur la base de priorités communes et de la collaboration.
La stratégie s'appuie sur les principaux effets et risques climatiques identifiés dans le cadre du processus d'évaluation nationale Le Canada dans un climat en changement, le rapport 2019 Les principaux risques des changements climatiques pour le Canada du Conseil des académies canadiennes ainsi que les systèmes de connaissances autochtones. Elle vise à guider l'action de l'ensemble de la société pour obtenir des résultats en matière d'adaptation dans cinq systèmes interconnectés :
- Réduire les répercussions des catastrophes causées par les changement climatiques;
- Améliorer la santé et le bien-être;
- Protéger et restaurer la nature et la biodiversité;
- Construire et entretenir des infrastructures résilientes;
- Soutenir l'économie et les travailleurs.
Renforcer la résilience climatique est un défi à long terme qui nécessite une action ambitieuse et soutenue. La Stratégie nationale d'adaptation se veut itérative en fonction de l'évolution des risques climatiques et des besoins et priorités en matière d'adaptation.
La Stratégie est étayée par un ensemble de principes directeurs destinés à orienter et à éclairer les décisions sur la manière dont les mesures d'adaptation sont conçues et mises en œuvre. La manière dont le Canada atteint ses buts et objectifs est aussi prise en compte. Ces principes directeurs sont les suivants :
- Respecter les compétences des gouvernements et faire respecter les droits des peuples autochtones;
- Faire progresser l'équité ainsi que la justice climatique et environnementale;
- Prendre des mesures proactives, fondées sur les risques, pour réduire les effets du climat avant qu'ils ne se produisent;
- Maximiser les avantages et éviter la maladaptation.
Toutes les mesures prises par les gouvernements, les organisations privées et à but non lucratif et les particuliers dans l'ensemble du pays soutiennent collectivement l'amélioration de la résilience aux effets des changements climatiques dans l'ensemble du Canada. Les Premières Nations, les Inuits et les Métis sont déjà à l'avant-plan des efforts d'adaptation au climat. Ils élaborent des stratégies et des mesures en matière de changements climatiques pour établir une vision à long terme d'adaptation de leurs communautés et de leurs régions.
Les chapitres 3 et 4 du présent rapport constituent également la deuxième communication du Canada sur l'adaptation dans le cadre de l'Accord de Paris.
1.4 Soutien financier, technologique et au renforcement des capacités
Les changements climatiques représentent un défi mondial qui nécessite des solutions mondiales. Les pays en développement, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables, sont les plus durement touchés par les changements climatiques. Nombre d'entre eux manquent de capacités pour atténuer les conséquences des changements climatiques et y faire face, comme les intempéries, les sécheresses et les inondations. Des investissements financiers transformateurs sont nécessaires pour aider les communautés du monde entier à mieux composer avec les changements climatiques et à s'adapter à leurs conséquences néfastes. Le financement international de la lutte contre les changements climatiques joue un rôle essentiel à cet égard.
Le Canada s'est engagé à soutenir les pays à revenu faible et intermédiaire touchés par les changements climatiques dans leur transition vers un développement durable, à faibles émissions de carbone, résilient aux changements climatiques, respectueux de la nature et inclusif. Cet engagement se traduit par une aide financière, mais aussi un soutien en matière de technologies et de renforcement des capacités pour aider les pays en développement à atténuer les changements climatiques, à s'y adapter et à protéger les personnes les plus vulnérables de leurs effets. Ce soutien se concentre sur le développement de sources d'énergie propres et fiables et sur le renforcement de la résilience dans leur lutte pour s'adapter aux effets des changements climatiques.
Entre 2021 et 2022, le Canada a fourni et mobilisé plus de 3,39 milliards de dollars en financement climatique pour soutenir les pays en développement dans leur transition vers des économies à faibles émissions de carbone et résilientes aux changements climatiques. Ce soutien, qui provient de diverses sources, comprend les engagements financiers internationaux du Canada en matière de climat, ainsi que d'autres mesures d'aide aux pays en développement en lien avec le climat.
Figure 1‑8 : Financement total du Canada pour le climat en 2021 et 2022, par source (en millions de dollars)

Description longue
Ce graphique est un diagramme circulaire qui montre le financement total du Canada pour le climat en 2021 et 2022, par source, en millions de dollars.
Montant en millions de dollars | Source |
---|---|
1 712,32 | Engagement du gouvernement du Canada en matière de financement de la lutte contre les changements climatiques |
287,78 | Aide internationale avec une composante climatique (y compris l'aide provinciale/municipale) |
341,09 | Soutien pertinent pour le climat par l'intermédiaire d'Exportation et développement Canada |
774,66 | Part des contributions de base aux banques multilatérales de développement consacrée au climat |
63,26 | Soutien pertinent pour le climat par l'intermédiaire de FinDev Canada |
206,77 | Financement privé mobilisé |
S'appuyant sur son précédent engagement en matière de financement climatique de 2,65 milliards de dollars (2015 à 2021), le Canada a annoncé en 2021 son engagement en matière de financement climatique de 5,3 milliards de dollars sur cinq ans (2021 à 2026). Cet engagement se déploie dans quatre domaines thématiques principaux qui orientent les programmes : la transition vers une énergie propre et l'élimination progressive du charbon, l'agriculture et les systèmes alimentaires intelligents face au climat, les solutions fondées sur la nature et la biodiversité ainsi que la gouvernance climatique.
Outre ces domaines thématiques, l'engagement financier du Canada en faveur du climat s'élevant à 5,3 milliards de dollars vise les cibles politiques suivantes : 40 % des fonds seront consacrés à l'adaptation afin d'aider les pays en développement à renforcer leur résilience face aux effets des changements climatiques, au moins 20 % des fonds seront consacrés à des projets qui mettent en œuvre des solutions climatiques fondées sur la nature et à des projets qui apportent des avantages connexes en matière de biodiversité et 80 % des projets intégreront des considérations relatives à l'égalité des genres, conformément à la politique d'aide internationale féministe du Canada.
En 2021 et 2022, le Canada a fourni un total de 1,61 milliard de dollars en soutien financier bilatéral pour le climat. Ces fonds ont été octroyés à 87 pays en développement dans des zones géographiques très diverses. Le Canada a également fourni du financement pour le climat par divers canaux multilatéraux. Ces canaux comprennent le Fonds vert pour le climat, le plus grand fonds international pour le climat au monde, qui vise à aider les pays en développement à prendre des mesures climatiques, ainsi que le Fonds pour l'environnement mondial, grâce auquel le Canada peut aider les pays en développement à mettre en œuvre des accords multilatéraux sur l'environnement et à établir des priorités portant entre autres sur la biodiversité, la dégradation des sols et l'aménagement durable des forêts.
Détails de la page
- Date de modification :