Projections des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques : 2019

Depuis 2011, Environnement et Changement climatique Canada publie annuellement les projections des émissions de gaz à effet de serre (GES). Tous les deux ans, les projections sont incluses dans la présentation biennale du Canada à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. La mise à jour de 2019 des projections d’émissions sera publiée dans le cadre du quatrième rapport biennal du Canada et présentée à la Convention-cadre d’ici le 1 janvier 2020. Ce rapport comprend également des projections concernant les émissions des principaux polluants atmosphériques.

Le rapport prévoit une diminution globale des émissions de gaz à effet de serre du Canada au cours des 11 prochaines années. Un large éventail de politiques, de programmes et d’investissements mis en œuvre depuis 2016 dans le cadre du plan climatique du Canada, le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, ont permis d’enregistrer la plus forte amélioration des perspectives des émissions du pays depuis le début de la production de rapports.

Le graphique ci-dessous résume les projections d’émissions de GES selon deux scénarios différents, le scénario de référence et le scénario avec mesures supplémentaires, et les compare aux projections du scénario de référence de 2015 que le gouvernement a présentées dans le deuxième rapport biennal du Canada en 2015, soit la dernière année avant l’établissement du Cadre pancanadien. Conformément aux directives de la CCNUCC, dans le Quatrième rapport biennal, le scénario de référence est appelé scénario « avec mesures » et le scénario avec mesures supplémentaires est appelé scénario « avec mesures supplémentaires ».

Graphique 1 : Projections des gaz à effet de serre du Canada de 2019

Description longue
Projections de gaz à effet de serre (GES) du Canada 2019 (Valeurs en Mt éq. CO2)
Année RIN 2019 Scénario de référence 2015 (RB2) Scénario de référence 2019 (RB4) Scénario avec mesures supplémentaires 2019 (RB4) Avec ATCATF Cible de 2030
2005 730 - - - - -
2006 721 - - - - -
2007 744 - - - - -
2008 723 - - - - -
2009 682 - - - - -
2010 693 - - - - -
2011 703 - - - - -
2012 711 - - - - -
2013 722 - - - - -
2014 723 727 - - - -
2015 722 735 - - - -
2016 708 747 - - - -
2017 716 754 - - - -
2018 - 760 723 723 - -
2019 - 763 720 720 - -
2020 - 766 705 693 - -
2021 - 769 694 680 - -
2022 - 773 684 665 - -
2023 - 782 673 649 - -
2024 - 788 670 641 - -
2025 - 791 674 638 - -
2026 - 797 676 635 - -
2027 - 799 676 627 - -
2028 - 805 676 621 - -
2029 - 811 676 611 - -
2030 - 815 673 603 588 511

Le scénario de référence de 2019 projette les émissions de gaz à effet de serre en fonction des politiques et des mesures fédérales, provinciales et territoriales qui étaient en vigueur en septembre 2019. Cette projection suppose que les gouvernements ne prendront pas de mesures supplémentaires pour le climat à partir de septembre 2019. Selon ce scénario, les émissions seraient de 673 millions de tonnes en 2030, soit une amélioration de 28 millions de tonnes par rapport aux projections de 2018.

Le scénario avec mesures supplémentaires de 2019 tient compte de toutes les politiques et mesures fédérales, provinciales et territoriales du scénario de référence, ainsi que de celles qui ont été annoncées, mais pas encore entièrement mises en œuvre en date de septembre 2019. Un exemple d’une telle mesure serait la Norme sur les combustibles propres, qui est en cours d’élaboration, mais n’est pas encore mise en œuvre. Dans le scénario avec mesures supplémentaires, les émissions seraient de 603 millions de tonnes en 2030.

Le rapport comprend également un scénario avec avancées technologiques. Il s’agit d’un scénario exploratoire qui comprend des hypothèses plus optimistes sur l’adoption des technologies propres dans un certain nombre de secteurs. Selon ce scénario, les émissions seraient inférieures de 13 millions de tonnes en 2030 à celles du scénario avec mesures supplémentaires.

Certaines activités de foresterie et d’utilisation des terres, dont la gestion durable des forêts et la conservation des zones naturelles, peuvent aider à réduire les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. La contribution du secteur de l’affectation des terres, du changement de l’affectation des terres et de la foresterie (ATCATF) devrait réduire les émissions du Canada de 15 millions de tonnes supplémentaires d’ici 2030, ce qui portera le total à 588 millions de tonnes. Ce chiffre est inférieur de 227 millions de tonnes aux projections du rapport biennal de 2015. Le gouvernement fédéral s’est récemment engagé à mettre en œuvre des solutions climatiques axées sur la nature, notamment au moyen de la conservation de 25 p. 100 des terres et de 25 p. 100 des océans du Canada d’ici 2025 et de la plantation de deux milliards d’arbres d’ici 2030.

Cette projection de 588 millions de tonnes d’ici 2030 est inférieure de 4 millions de tonnes à la prévision de l’année dernière, qui était de 592 millions de tonnes. Ces progrès sont attribuables principalement aux mesures mises en œuvre en 2019, comme la tarification de la pollution par le carbone, le Programme d’innovation énergétique, le plan CleanBC et les projets élaborés avec les provinces et les territoires dans le cadre du Défi pour une économie à faibles émissions de carbone. Les réductions d’émissions dues à l’inclusion de ces nouvelles mesures sont partiellement compensées par une contribution de comptabilisation plus faible du secteur de l’ATCATF, soit 15 millions de tonnes au lieu des 24 millions de tonnes de l’année dernière. La contribution du secteur de l’ATCATF est régulièrement mise à jour pour tenir compte des améliorations de la qualité des données et de la méthodologie. Dans ce cas, la variation de l’estimation est principalement attribuable à une meilleure représentation des effets de l’infestation par le dendroctone du pin ponderosa en Colombie-Britannique au début des années 2000 et aux nouvelles données du recensement concernant l’agriculture. En raison des révisions méthodologiques apportées aux émissions du Canada en 2005, l’objectif du Canada en matière de gaz à effet de serre pour 2030, qui est de 30 p. 100 inférieur aux niveaux de 2005, a été révisé à la baisse, passant de 513 millions de tonnes l’an dernier à 511 millions de tonnes. En termes de progrès globaux vers l’objectif, cela signifie que les réductions futures requises pour atteindre l’objectif de 2030 ont diminué de 2 millions de tonnes, à 77 millions de tonnes selon les projections actuelles, contre 79 millions de tonnes l’année dernière.

Environnement et Changement climatique Canada s’attend à ce que les projections sur les émissions de gaz à effet de serre continuent de diminuer vers l’objectif de 2030. Les estimations actuelles ne tiennent pas encore pleinement compte des réductions futures liées à l’infrastructure verte, aux technologies propres et à l’innovation. De plus, les nouveaux engagements, indiqués dans les lettres de mandat des ministres en décembre 2019, ne sont pas encore inclus dans les projections de 2019. Il s’agit notamment des efforts visant à accroître la production d’électricité propre, des bâtiments et des collectivités plus écologiques, l’électrification des transports et des solutions climatiques axées sur la nature. Au fur et à mesure que les politiques visant à remplir ces engagements seront élaborées et que des initiatives seront mises en œuvre, elles seront incluses dans le rapport annuel du Canada sur la modélisation des émissions. Les réductions réelles des émissions découlant de ces engagements dépendront des détails de la conception des futures politiques et mesures, notamment de la façon dont elles interagiront entre elles et avec les autres mesures existantes. Toutefois, nous savons qu’elles peuvent donner lieu à d’importantes réductions des gaz à effet de serre.

Par exemple, les projections d’émissions de gaz à effet de serre du Canada pour 2019 indiquent qu’une adoption plus rapide que prévu d’un ensemble de technologies propres pourrait réduire les émissions de 13 millions de tonnes en 2030. En outre, si des rénovations écoénergétiques étaient effectuées chaque année dans 2 p. 100 supplémentaires des bâtiments résidentiels, et si ces économies réduisaient les émissions de 10 à 15 p. 100 en moyenne, nous pourrions réduire les émissions d’environ 1,2 million de tonnes en 2030. Enfin, un rapport de Navius indique que si la totalité des ventes de véhicules légers neufs étaient des véhicules à zéro émission d’ici 2030, cela se traduirait par une réduction d’environ 10 millions de tonnes en 2030. L’électrification de tous les parcs d’autobus et de trains de transport en commun existants et nouveaux pourrait permettre de réaliser des réductions supplémentaires de 1,5 million de tonnes.

Le graphique ci-dessous illustre la baisse prévue des émissions du pays alors que des mesures généralisées prendront effet dans tous les secteurs, ce qui reflète l’ampleur et la profondeur du plan climatique du Canada.

Graphique 2 : Progrès vers l’objectif d’émissions du Canada en 2030 (2015 à 2019)

Description longue
Progrès vers la cible d'émissions de 2030 du Canada (2015 à 2019)
Élément Mt éq. CO2
Point de départ (BR2) 815
Bâtiments -47
Pétrole et Gaz -43
Électricité -40
Industrie Lourde -27
Transports -23
Déchets et autres -17
Agriculture -2
Crédits WCI -13
ATCATF -15
Réductions futures -77
Cible 511

Réductions futures:

  • Efforts pour augmenter l'électricité propre, des bâtiments et des communautés plus verts, l'électrification des transports et des solutions climatiques axées sur la nature.   
  • Adoption de technologies propres plus importante que prévu; un scénario possible est mis en évidence dans le Scénario avec avancées technologiques.

Comment le Canada réduit ses émissions

Le plan climatique du Canada décrit plus de 50 mesures concrètes pour réduire la pollution par le carbone, aider les Canadiens à s’adapter et à devenir plus résilients aux répercussions des changements climatiques et favoriser des solutions technologiques propres.

Depuis son adoption en 2016, d’importants progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre du Cadre pancanadien. Par exemple, le gouvernement du Canada a :

L’élaboration du Cadre pancanadien n’était qu’un début. La science indique qu’il faut aller plus loin. Par conséquent, le gouvernement du Canada a récemment annoncé son intention de dépasser l’objectif de 2030 que le Canada s’est fixé dans le cadre de l’Accord de Paris et de commencer à travailler afin que le Canada puisse atteindre la cible de zéro émission nette d’ici 2050.

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