Tendances en matière d'émissions au Canada, 2014 : annexe 3
Annexe 3 : Autres scénarios en matière d’émissions
Les projections en matière d’émissions dépendent de plusieurs variables relatives à l’économie et à l’énergie, ce qui les rend sujettes à l’incertitude. Il vaut donc mieux concevoir ces projections comme un éventail de résultats plausibles. Il est impossible de prévoir avec certitude l’évolution des technologies et le rythme d’extraction des ressources. Ces principales incertitudes sont normalement prises en compte par l’étude de différents scénarios. L’analyse de sensibilité présentée ici est axée sur deux principales incertitudes : la croissance économique future et l’évolution des prix et de la production du pétrole et du gaz naturel.
Dans le tableau A.9, les résultats produits par ces différents scénarios en matière d’émissions sont présentés indépendamment les uns des autres et en les combinant de diverses façons. Ces scénarios permettent d’étudier l’interaction des marchés de l’énergie et de la croissance économique ainsi que leurs effets sur les émissions, en fonction d’une série d’hypothèses.
Dans un scénario construit selon l’hypothèse des prix du pétrole et du gaz supérieurs de 29 % à ceux du scénario de référence, en 2020, et d’une croissance annuelle attendue du PIB, entre 2012 et 2020, de 2,7 % (par rapport à 2,2 % dans le scénario de référence), les émissions pourraient atteindre 781 Mt d’éq. CO2, en excluant le secteur de l’ATCATF, en 2020.Note de bas de page 24 À l’inverse, dans un scénario postulant une croissance plus lente du PIB (croissance moyenne de 1,5 % entre 2012 et 2020) et des prix mondiaux du pétrole et du gaz plus bas (inférieurs de 29 % à ceux du scénario de référence en 2020), les émissions pourraient ne pas dépasser 716 Mt d’éq. CO2, en excluant la contribution du secteur de l’ATCATF, en 2020.
Hypothèses
Hypothèse | Bas |
Référence |
Élevé |
---|---|---|---|
Taux de croissance annuel moyen du PIB | 1,5 % | 2,2 % | 2,7 % |
Taux de croissance annuel moyen de la population | 0,8 % | 1,1 % | 1,3 % |
Les valeurs extrêmes de croissance du PIB ont été obtenues en appliquant au cadre de référence macroéconomique du modèle les hypothèses, de l’Annual Energy Outlook 2013 de l’Energy Information Agency des États-Unis, sur la vitesse de croissance économique, de la population et de la productivité. On a également appliqué des hypothèses de croissance démographique lente et rapide au Canada, fondées sur les résultats tirés des projections de croissance démographique de Statistique Canada pour 2010. Les taux de croissance du PIB rapide et lent ont ensuite été résolus de manière endogène dans le modèle.
Les prix et la production du pétrole et du gaz pour tous les scénarios sont fondés sur des projections de l’Office national de l’énergie. Dans le scénario de référence, la croissance projetée du prix mondial du pétrole passerait de 96 $/baril en dollars canadiens réels de 2012 en 2012 à 102 $/baril en 2020. On prévoit aussi une augmentation du prix du gaz naturel dans le scénario de référence, à 4,72 $/GJ en 2020, comparativement à 2,63 $/GJ en 2012.
Hypothèse | Bas | Référence |
Élevé |
---|---|---|---|
Prix du pétrole brut : WTI ($ CA/baril en 2012) | 72 | 102 | 132 |
Prix du pétrole brut : pétrole lourd d’Alberta ($ CA/baril en 2012)Footnotea | 57 | 81 | 104 |
Production de pétrole brut (1 000 barils/jour) | 4 188 | 4 721 | 5 282 |
Prix du gaz naturel : Henry Hub ($ CA/GJ en 2012) | 3,30 | 4,72 | 6,04 |
Production brute de gaz naturel (miliards de pieds cubes) | 3 611 | 4 861 | 5 781 |
Selon le scénario de prix élevés, le prix du pétrole est de 132 $ CA (2012)/baril et le prix du gaz naturel est de 6,04 $/GJ d'ici 2020. La production de pétrole brut et celle de gaz naturel augmentent (de 11 % et de 19 % en 2020, respectivement) avec le scénario des prix élevés, relativement à la prévision de base. Ce scénario est utilisé seul et en combinaison avec diverses hypothèses de croissance du PIB.
On inclut également un scénario de prix bas, selon lequel le prix mondial du pétrole baisse à 72 $ CA (2012)/baril d'ici 2020; le prix du gaz naturel augmente plus lentement à 3,30 $/GJ en 2020. La production de pétrole brut et de gaz naturel subissent une baisse relative de 11 % et de 26 % respectivement, avec le scénario de prix bas. Ce scénario est aussi combiné avec diverses hypothèses de croissance du PIB.
Ces prix bas et élevés du pétrole et du gaz naturel ont été fournis par l’Office national de l’énergie et représentent l’écart probable des prix de l’énergie utilisés dans son analyse.
La figure A.4 illustre l’effet de différentes combinaisons d’hypothèses sur les prix et la croissance du PIB sur les émissions canadiennes de GES jusqu’en 2020.
Les émissions de GES dans le scénario de croissance rapide du PIB sont supérieures de 7 % environ en 2020, par rapport aux niveaux de 2012. Avec la progression de l’activité économique, la hausse inévitable de la demande d’énergie s’accompagnera d’une augmentation correspondante des émissions. En revanche, les émissions devraient être beaucoup plus faibles si l’économie canadienne croît plus lentement. Quand on combine une croissance économique rapide et des prix du pétrole et du gaz élevés, les émissions pourraient être supérieures de 10 % aux niveaux de 2012, d'ici 2020. La croissance prévue de l’économie est le principal facteur déterminant de l’augmentation prévue des émissions. Tout changement survenant dans cette trajectoire viendrait modifier les projections relatives aux émissions futures. Le tableau A.11 quantifie les résultats de tout l’éventail des émissions illustré à la figure A.4.
La croissance des émissions devrait ralentir avec l’augmentation des prix de l’énergie, étant donné que les consommateurs seront davantage motivés à faire des choix plus efficients. L’augmentation des prix entraîne, cependant, l’augmentation de la production dans le secteur du pétrole et du gaz, ce qui, en règle générale, contrebalance cet effet. Les émissions du secteur du pétrole et du gaz dans le scénario des prix mondiaux élevés du pétrole et du gaz augmentent de 52 Mt de 2012 à 2020, tandis qu’elles ne s’élèvent que de 4 Mt dans le scénario des prix bas.
L’écart des émissions totales projetées pour tous les scénarios s’élargit quand on prolonge les projections dans l’avenir. Selon les hypothèses relatives à la croissance du PIB canadien et à l’évolution des prix et de la production du pétrole et du gaz naturel, l’écart atteindra environ 65 Mt en 2020.
Scénarios | 2020 | Variation entre 2005 et 2020 |
---|---|---|
Croissance lente du PIB | 724 | -12 |
Croissance rapide du PIB | 779 | 43 |
Prix mondiaux du pétrole et du gaz bas | 745 | 9 |
Prix mondiaux du pétrole et du gaz élevés | 755 | 19 |
Croissance lente du PIB, prix mondiaux du pétrole et du gaz bas | 716 | -20 |
Croissance lente du PIB, prix mondiaux du pétrole et du gaz élevés | 747 | 11 |
Croissance rapide du PIB, prix mondiaux du pétrole et du gaz bas | 771 | 35 |
Croissance rapide du PIB, prix mondiaux du pétrole et du gaz élevés | 781 | 45 |
Référence | 746 | 10 |
Écart des émissions | 716 à 781 | -20 à 45 |
Figure A.4 : Projections des émissions de GES selon l’éventail complet d’hypothèses économiques alternatives (excluant le secteur de l’ATCATF)
Description textuelle de la Figure A.4
La figure A.4 est un graphique linéaire qui montre neuf séries chronologiques pour la période 2012-2020. Chaque ligne représente un scénario des émissions de GES projetées selon des hypothèses économiques concernant deux facteurs déterminants des émissions, soit le PIB et les prix de l’énergie. Les hypothèses pour le PIB sont croissance lente ou croissance rapide du PIB. Les hypothèses pour les prix de l’énergie (pétrole brut et gaz naturel) sont prix bas ou prix élevé. À chaque hypothèse et combinaison d’hypothèses correspond une projection représentée par une ligne sur le graphique. Le graphique présente huit lignes correspondant à ces scénarios et une ligne qui représente les émissions de GES projetées pour le scénario de référence. Chaque ligne commence à 699 Mt en 2012. Le scénario de croissance rapide du PIB et de prix de l’énergie élevés donne les émissions les plus élevées : celles-ci atteignent un sommet à 781 Mt en 2020. Le scénario de croissance rapide du PIB vient au deuxième rang des émissions les plus élevées, atteignant un sommet à 779 Mt en 2020. Au troisième rang, les émissions pour le scénario de croissance rapide du PIB et de bas prix de l’énergie atteignent un sommet à 771 Mt en 2020. Au quatrième rang, les émissions pour le scénario de prix de l’énergie élevés atteignent un sommet à 755 Mt en 2020. Au cinquième rang, les émissions pour le scénario de croissance lente du PIB et de prix de l’énergie élevés atteignent un sommet à 747 Mt en 2020. Au sixième rang, les émissions pour le scénario de référence atteignent un sommet à 747 Mt en 2020. Au septième rang (troisième ligne à partir du bas), les émissions pour le scénario de bas prix de l’énergie atteignent un sommet à 745 Mt en 2020. Au huitième rang (deuxième ligne à partir du bas), les émissions pour le scénario de croissance lente du PIB atteignent un sommet à 724 Mt en 2020. Les plus faibles émissions sont projetées pour le scénario de croissance lente du PIB et de bas prix de l’énergie : elles atteignent un sommet à 716 Mt en 2019, puis demeurent à 716 Mt en 2020.
Détails de la page
- Date de modification :