Bulletin trimestriel des impacts liés au climat et aperçu saisonnier pour la région du golfe du Maine : mars 2016

Région du golfe du Maine, mars 2016

Phénomènes importants dans le golfe du Maine - pour décembre 2015 à février 2016

Des facteurs atmosphériques comme El Niño et l’oscillation arctique ont joué un rôle dans le temps doux et orageux de la région cet hiver. La région a subi de nombreuses tempêtes importantes, dont les quatre plus puissantes décrites ci-dessous. Il y a eu deux trajectoires de tempête principales : une trajectoire au large près du Massachusetts et de la Nouvelle-Écosse, et une trajectoire au nord-ouest du Maine et du Nouveau-Brunswick.

Phénomènes importants dans le golfe du Maine - pour décembre 2015 à février 2016
Description longue pour la carte des phénomènes importants

La carte de la région du golfe du Maine, incluant la région est du Massachusetts, le New Hampshire, le Maine, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et les régions maritimes environnantes, souligne les phénomènes importants qui sont survenus au cours de l’hiver de 2016. Les points saillants suivants ont été relevés :

  • Beaucoup de sites ont connu le mois de décembre le plus doux jamais inscrit. Avec des températures supérieures à la normale en janvier ainsi qu’en février, certains sites ont aussi inscrit un record pour l’hiver le plus doux.
  • Plusieurs tempêtes importantes ont entraîné de fortes précipitations, des vents violents et des inondations dans la région durant l’hiver.
  • Les températures à la surface de la mer dans le golfe du Maine sont demeurées au-dessus de la normale pendant l’hiver.

Aperçu du climat des régions - pour décembre 2015 à février 2016

Température

Écart par rapport à la normale

Temperature Departure from Normal

Description longue de la carte des écarts de température par rapport à la normale

Carte des écarts de température par rapport à la normale pour la région du golfe du Maine calculés sous forme de moyenne pour décembre 2015, et janvier et février 2016. La carte illustre que lorsqu’on établit la moyenne pour les trois mois d’hiver, la plupart des régions des États du golfe du Maine ont connu des températures entre 3 °C et 4 °C au-dessus de la normale. Certaines petites régions présentaient des anomalies plus fortes, soit entre 4 °C et 5 °C au-dessus de la normale, y compris l’extrême nord du Maine, le centre du Maine et le nord du New Hampshire. Le nord-ouest du Nouveau-Brunswick et des parties du nord et de l’est intérieur de la Nouvelle-Écosse étaient de 4 °C à 5 °C au-dessus de la normale. La plupart des autres régions des trois provinces des Maritimes ont enregistré des températures de 3 °C à 4 °C au-dessus de la normale. Les exceptions étaient une partie du sud-est du Nouveau-Brunswick, la région de Cape Chignecto de la Nouvelle-Écosse, et l’est du Cap-Breton, avec des températures de 2 °C à 3 °C au-dessus de la normale.

Toute la région a connu un mois de décembre très doux. Les températures étaient jusqu’à 6 °C (11 °F) au-dessus de la normale. Dans trois États, on a inscrit un record pour le mois de décembre le plus doux, comme dans plusieurs sites. Toute la région a connu des températures douces encore en janvier, avec des températures allant jusqu’à 5 °C (9 °F) au-dessus de la normale. Le nord du Nouveau-Brunswick et le Maine ont connu les températures les plus douces. En février, à l’exception d’une courte poussée d'air arctique, les températures sont demeurées au-dessus de la normale. La majorité des régions étaient de 1 °C (2 °F) à 5 °C (9 °F) au-dessus de la normale, les points les plus chauds se trouvant dans le nord de la Nouvelle-Écosse et dans l’est de l’Île-du-Prince-Édouard. L’hiver (moyenne calculée sur décembre, janvier et février) a été plus doux dans toute la région, avec des températures de 2 °C (4 °F) à 5 °C (9 °F) au-dessus de la normale. Les trois États ont connu leur hiver le plus doux jamais enregistré, tout comme plusieurs sites comme Caribou, au Maine, Concord, au New Hampshire ainsi que Fredericton et Moncton,au Nouveau-Brunswick.

Précipitations

Pourcentage de la normale

Carte des écarts de température par rapport à la normale
Anomalies de température à la surface de la mer selon la période de 1985 à 2014. Anomalies moyennes de température de la surface de la mer tirées des données du radiomètre perfectionné à très haute résolution de la NOAA. Source : School of Marine Sciences (École des sciences marines) de l’Université du Maineet NERACOOS.

Description longue de la carte des précipitations comme pourcentage de la normale

La carte des précipitations totales en tant que pourcentage des précipitations normales établit la moyenne pour les mois de décembre 2015, et de janvier et février 2016, pour la région du golfe du Maine. Le nord et le centre du New Hampshire, la région de Cape Cod au Massachussetts, une bonne partie du Maine, le Nouveau-Brunswick, l’ouest de l’Île-du-Prince-Édouard et des parties de la Nouvelle-Écosse ont reçu des précipitations au-dessus de la normale, entre 110 % et 175 % de la normale. Des parties du nord du Maine et « Downeast Maine » en ont reçu entre 175 % et 200 % de la normale. Des quantités près de la normale sont indiquées du sud du New Hampshire, de l’est du Massachusetts, de l’est de l’Île-du-Prince-Édouard, des parties nord du Cap Breton et des parties de la moitié sud de la Nouvelle-Écosse.

En décembre, les précipitations variaient entre 110 % et 200 % de la normale pour la majorité de la région. Certaines régions de l’ouest du Maine ont connu des quantités de précipitations au-dessus de 200 % de la normale, alors que certaines parties du Cap Breton, en Nouvelle-Écosse, en ont vu moins, soit de 75 % à 90 % de la normale. Janvier était plus sec, la majeure partie de la région ayant connu entre 50 % à 90 % des précipitations normales. Quelques endroits au Nouveau-Brunswick ont connu entre 25 % et 50 % des précipitations normales, alors que Cape Cod au Massachusetts et des parties du sud du Maine ont vu entre 110 % et 150 % de la normale. De nombreuses tempêtes ont entraîné des précipitations plus élevées que la normale dans la plupart des régions en février. Les précipitations variaient généralement de 125 % à plus de 200 % de la normale, le nord du Maine et le Nouveau-Brunswick étant les régions les plus pluvieuses. Les précipitations de l’hiver variaient de près de la normale à 175 % de la normale.

Les normales des températures et des précipitations s’appuient sur la période de 1981 à 2010. Données sur les précipitations océaniques et canadiennes : Analyse des précipitations canadiennes.

Données sur les précipitations aux États-Unis : Données interpolées des stations.

Température à la surface de la mer

Écart par rapport à la normale

Écart par rapport à la normale

Description longue de la carte des écarts de température de la surface de la mer par rapport à la normale

Carte des écarts de température de la surface de la mer par rapport à la moyenne normale pour les mois de décembre 2015 et de janvier et février 2016, qui couvre la baie de Fundy, le golfe du Maine et les eaux au sud de la Nouvelle-Écosse. Toute la région a connu des températures au-dessus de la normale qui sont d’ailleurs illustrées en rouge. Les descriptions détaillées des endroits où se trouvent les anomalies de températures sont incluses dans le texte principal.

Les anomalies des températures à la surface de la mer pendant l’hiver, dans le golfe du Maine, étaient considérablement plus douces que la moyenne à long terme des températures hivernales pour l’ensemble de la région à l’étude. Les températures au-dessus des zones côtières du Maine, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse étaient de 0,5 °C (1 °F) à 1,0 °C (2 °F) au-dessus de la normale. Au large du Massachusetts, les températures étaient de 2 °C (4 °F) au-dessus de la normale. Les températures étaient de 1,0 °C (2 °F) à 2,0 °C (4 °F) plus douces que la normale au-dessus des bassins profonds au centre du golfe du Maine et sur tout le plateau néo-écossais. Ces anomalies de températures douces continuent une période d’océan de surface doux dans toute la région qui a commencé en septembre 2015.

Impacts régionaux - de décembre 2015 à février 2016

Carte des précipitations comme pourcentage de la normale

Un embâcle au milieu de février a causé une inondation le long de la rivière Kennebec, à Augusta, au Maine. Le débâclage sur la partie inférieure de la rivière a eu lieu plus tôt que la normale. Crédit photo : U.S. Geological Survey

Description longue de l’image d’un embâcle sur la rivière Kennebec à Augusta, au Maine.

L’image de la rivière Kennebec, à Augusta, au Maine, indique de la glace brisée et enchevêtrée couvrant presque toute la rivière, d’une rive à l’autre, y compris sous deux ponts en arrière-plan. On peut apercevoir des sections étroites d’eaux ouvertes le long de la rive du côté gauche de la rivière.

Hiver doux

Les températures douces pendant l’hiver ont eu de nombreux impacts. Certains terrains de golf des États-Unis ont connu une hausse de leur chiffre d’affaires en décembre, alors que quelques terrains des Maritimes ont ouvert plus tôt que d’habitude au printemps. Les chiffres d’affaires ont diminué pour les installations de loisirs d’hiver et les détaillants d’équipement d’hiver. En fait, plusieurs stations de ski ont ouvert tard ou avaient un nombre restreint de pistes ouvertes. L’Auto Road du Mont Washington, au New Hampshire, a été ouvert pour les visites guidées en voiture à la fin de décembre pour la première fois en (au moins) 35 ans. Aux États-Unis, le temps doux a permis de récolter certaines cultures tard en décembre, mais a causé la floraison précoce d’autres plantes. Les températures douces ont aussi provoqué la coulée de la sève d’érable, menant à un début précoce de la production du sirop. En début de février, le développement de la glace autour de l’Île-du-Prince-Édouard accusait un retard d’environ trois semaines par rapport à la normale, ce qui était favorable pour le transport maritime. Les patinoires extérieures de Charlottetown et de Stratford, à l’Île-du-Prince-Édouard, ont été fermées au début de février, alors qu’une seule des huit patinoires de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, était ouverte. Les températures supérieures à la normale ont laissé beaucoup de lacs et de cours d’eau dégelés ou avec des conditions de glaces dangereuses. Plusieurs tournois de pêche ont été annulés ou reportés au New Hampshire et au Maine. La glace sur la rivière Saint John, à Fredericton, s’est débâclée le 21 février, le deuxième débâclage le plus précoce depuis 1825. Dans trois États, les services des transports ont effectué des travaux routiers et poursuivi des projets de construction plus tard dans la saison, en plus des économies réalisées pour le déneigement, le carburant et les coûts personnels. Les coûts de chauffage résidentiel étaient aussi plus bas, en partie en raison des températures douces.  

Chute de neige saisonnière

Temperature Departure from Normal

Pourcentage de chutes de neige normales pour l’hiver (accumulations de décembre à février)

Description longue de la carte du total de la chute de neige saisonnière comme pourcentage de la normale.

La carte illustre le total de la chute de neige (calculé sur trois mois, de décembre 2015 à février 2016) comme pourcentage des quantités de neige totales pour ces trois mois, pour la région du golfe du Maine. Les renseignements détaillés sont donnés dans le texte.

La chute de neige en décembre a varié de moins de 75 % de la normale au Massachusetts, au New Hampshire et dans le sud du Maine à plus de 150 % de la normale dans certaines parties du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard. À la fin de décembre, la moyenne de la neige au sol dans les Maritimes était près de la normale ou au-dessus de celle-ci. La chute de neige en janvier était entre 25 % et 90 % de la normale pour la majeure partie de la Nouvelle-Angleterre, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard. Cependant, Cape Cod, au Massachusetts, et une bonne partie de la Nouvelle-Écosse ont connu une chute de neige de plus de 125 % de la normale. La neige au sol à la fin de janvier était inférieure à la normale au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard, mais au-dessus de la normale en Nouvelle-Écosse. En février, la côte de la Nouvelle-Angleterre et une bonne partie des Maritimes ont connu des chutes de neige de plus de 110 % de la normale, alors que les régions intérieures de la Nouvelle-Angleterre en ont connu moins de 90 % de la normale. Même si la chute de neige était supérieure à la normale, elle n’est pas demeurée au sol très longtemps en raison des températures douces. Dans les maritimes, la neige au sol à la fin de février était inférieure à la normale. La chute de neige en hiver a varié entre 50 % et 90 % de la normale pour la majeure partie de la Nouvelle-Angleterre. Au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard, la chute de neige allait de 75 % à 125 % de la normale.

Aperçu régional - pour le printemps 2016

El Niño

Graphique des prévisions probabilistes d’ENSO
Description longue du graphique des prévisions probabilistes d’ENSO

Le graphique illustre les prévisions probabilistes ENSO (El Nino oscillation australe) publiées en consensus au début de mars par le Climate Prediction Center des États-Unis et l’International Research Institute for Climate and Society. Les graphiques à barres de la probabilité de conditions El Nino, sur des intervalles de trois mois pour 2016, indiquent de très fortes probabilités (près de 100 %) d’El Nino au tout début de l’année, diminuant graduellement à moins de 50 % pour la période de mai, juin et juillet et à moins de 10 % d’ici l’automne. Les graphiques à barres de la probabilité de conditions neutres sont très bas dans les premiers mois, et augmentent vers la fin du printemps et le début de l’été à près de 50 %, puis diminuent ensuite graduellement. La probabilité de conditions La Nina augmente au cours de l’été à plus de 50 % pour les mois de l’automne. Les probabilités climatologiques des trois conditions sont aussi indiquées. Selon la climatologie, la probabilité de conditions neutres est la plus forte (au-dessus de 50 %) durant la majorité de l’année, diminuant à 40 % ou moins à l’automne. Les probabilités climatologiques d’El Nino et de La Nina sont inférieures, de 20 % à 30 % pour une bonne partie de l’année, passant à plus de 30 % d’ici la fin de l’année.

Même si les températures de la surface de la mer dans l’Océan Pacifique équatorial ont atteint un sommet à la fin de 2015, les observations atmosphériques et océaniques effectuées en février ont indiqué que le fort phénomène El Niño se poursuit. Les conditions et les impacts d‘El Niño s’affaibliront au cours du printemps, avec une transition à des conditions El Niño-oscillation australe (ENSO) neutres d’ici le début de l’été. Un El Niño est souvent suivi de La Niña. La majorité des modèles informatiques indiquent qu’une transition vers La Niña pourrait survenir d’ici l’hiver de 2016-2017. (Graphique ci-dessus gracieuseté de : International Research Institute for Climate and Society/NOAA).

Possibilité d’inondation printanière

La possibilité d’inondation par les rivières au cours du printemps est près ou inférieure à la normale pour la majorité de la Nouvelle-Angleterre. Au milieu de mars, les niveaux des rivières et l’humidité du sol étaient près ou au-dessus de la normale, mais le manteau neigeux et l’équivalent en eau de la neige étaient inférieurs à la normale. Dans le nord-ouest du Maine, où le manteau neigeux et la glace de la rivière ont persisté, la possibilité d’inondation par les rivières et d’embâcles est près ou au-dessus de la normale. Des pluies très abondantes peuvent causer des inondations à n'importe quel temps de l’année, même là où il y a peu de neige au sol.

Températures et précipitations

Environment Canada Temperature map
Probability of above-normal (A)

Probabilité de températures au-dessus de la normale (A)

Carte d’Environnement et Changements climatiques Canada (ci-dessus à gauche) générée le 29 février.

Description longue de la carte de probabilité de températures au-dessus de la normale générée par Environnement et Changements climatiques Canada

La carte illustre la probabilité de températures au-dessus de la normale pour les mois de mars à mai. La probabilité est supérieure à 50 % pour les Maritimes. Les probabilités sont supérieures à 50 % pour le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, augmentant vers le sud à plus de 80 % pour la Nouvelle-Écosse et l’est de l’Île-du-Prince-Édouard.

U.S. Climate Prediction Center Temperature map

Carte du Climate Prediction Center des États-Unis générée le 18 février.

Description longue de la carte de probabilité de températures au-dessus de la normale générée par le Climate Prediction Center des États-Unis

La carte illustre la probabilité de températures au-dessus de la normale pour les mois de mars à mai. La probabilité est supérieure à 50 % pour tous les États du golfe du Maine.

Carte produite le 17 mars par la NOAA.

Description longue de la carte de possibilité d’inondation printanière

La carte couvre les États de la Nouvelle-Angleterre. Elle indique que le risque de dépasser les niveaux d’inondation des rivières n’existe que pour la partie nord-est du Maine.

Pour le mois de mars jusqu’en mai, le Climate Prediction Center de la NOAA et Environnement et Changement climatique Canada prévoient tous les deux une possibilité accrue de températures au-dessus de la normale pour toute la région du golfe du Maine. Les deux groupes prédisent des possibilités égales de précipitations sous, près ou au-dessus de la normale dans la région pour le printemps.

Partenaires de la région du golfe du Maine

Personnes-ressources

NOAA :
Ellen Mecray
Samantha Borisoff

Environnement et Changement climatique Canada :
1-800-668-6767 (au Canada seulement)
819-997-2800 (des frais interurbains s'appliqueront)

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