Situation des populations d’oiseaux migrateurs considérés comme gibiers au Canada en 2017
Rapport du SCF sur la réglementation concernant les oiseaux migrateurs numéro 49: sommaires novembre 2017
Description longue
Le Timbre sur la conservation des habitats fauniques du Canada, intitulé Tranquillité au bord de l'eau - Bernaches du Canada.
© Une œuvre de la peintre animalier Angela Lorensen résidente de l'Ontario.
Page couverture
Le Timbre sur la conservation des habitats fauniques du Canada, intitulé Tranquillité au bord de l'eau - Bernaches du Canada est une œuvre du peintre animalier canadien Angela Lorenzen de l’Ontario.
Par l'intermédiaire d'un partenariat avec Environnement et Changement climatique Canada, Habitat faunique Canada reçoit les recettes provenant de la vente du Timbre sur la conservation des habitats fauniques du Canada, lequel est acheté principalement par les chasseurs de sauvagine pour valider leur permis de chasse aux oiseaux migrateurs considérés comme gibier. Le Timbre sur la conservation est aussi vendu aux collectionneurs de timbres et de lithographies, ainsi qu'à toutes les personnes qui désirent contribuer à la conservation des habitats. Habitat faunique Canada a octroyé 1 500 subventions totalisant environ 50 million de dollars depuis les débuts du programme en 1985. En 2015-2016, le programme du Timbre sur la conservation des habitats fauniques du Canada a accordé 39 subventions à 29 organisations pour un total approximatif de 1,4 millions de dollar. Cela a permis en retour de recueillir des fonds supplémentaires de 5,37 millions de dollars auprès de partenaires pour ces projets, et d'assurer ainsi la conservation, la restauration et l'amélioration de près de 24 500 acres d'habitat faunique dans l'ensemble du Canada.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur Habitat faunique Canada ou sur le programme Timbre et lithographie sur la conservation des habitats fauniques, veuillez communiquer avec Habitat faunique Canada au 613 722 2090 (dans la région d'Ottawa) ou sans frais au 1-800-669-7919, ou encore consulter le site : Habitat faunique Canada.
Sommaires
Arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus)
Jusque dans les années 1990, l’écologie de l’Arlequin plongeur était peu connue en Amérique du Nord. Cependant, des activités de recherche ont amélioré les connaissances sur l’espèce, notamment en ce qui concerne sa répartition et les menaces pesant sur elle. Aux fins de gestion, l’Arlequin plongeur se divise en deux populations distinctes en Amérique du Nord : la population de l’Ouest, présente le long de la côte du Pacifique, et la population de l’Est, dont les effectifs sont bien plus réduits. La population de l’Ouest semble stable, et on estime qu’elle compte entre 150 000 et 250 000 individus. Elle fait l’objet d’une chasse qui est sujette à une réglementation stricte. Les informations actuelles colligées sur la chasse indiquent que seulement une centaine d’Arlequins plongeurs sont pris chaque année au Canada. La population de l’Est a connu une baisse dans les années 1980, sans doute à cause d’une chasse excessive. En 2003, la population de l’Est a été inscrite comme espèce « préoccupante » en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada. La population a augmenté, atteignant environ 6 800 individus au milieu des années 2000, en partie grâce à l’interdiction de la chasse de cette espèce dans l’est du Canada depuis 1990.
Bécasse d’Amérique (Scolopax minor)
Il existe deux unités de gestion pour la Bécasse d’Amérique : la population du Centre, dont les individus se reproduisent au Manitoba et en Ontario, et la population de l’Est, qui compte des oiseaux se reproduisant au Québec et dans les Provinces maritimes. Les deux populations semblent avoir connu une baisse modérée de leurs effectifs par rapport au niveau du début des années 1970. L’une des raisons possibles de ce déclin est la perte d’habitats d’hivernage et de reproduction. La Bécasse d’Amérique est un oiseau migrateur gibier populaire au Canada, et encore plus aux États-Unis. Cependant, le nombre de prises a diminué depuis les années 1970 au Canada et aux États-Unis. Cette tendance s’est prolongée au cours de la dernière décennie, et ce plus particulièrement aux États-Unis.
Bécassine de Wilson (Gallinago delicata)
La Bécassine de Wilson compte parmi les oiseaux de rivage les plus abondants et les plus répandus en Amérique du Nord. Cependant, en raison de sa nature discrète, il est difficile d’effectuer un suivi de sa population. Cette dernière semble néanmoins avoir légèrement augmenté depuis la fin des années 1960 et le début des années 1970. L’espèce est peu chassée au Canada et aux États-Unis, et le niveau de prises a diminué petit à petit dans les deux pays depuis la fin des années 1970. Il semble toutefois s’être stabilisé au cours des dix dernières années.
Bernache cravant (Branta bernicla)
Les Bernaches cravants se reproduisent dans l’Arctique. Il existe quatre populations distinctes de Bernaches cravants reconnues en Amérique du Nord : la Bernache cravant de l’Atlantique, la Bernache cravant de l’Est de l’Extrême-Arctique, la Bernache cravants noire et la Bernache cravant de l’Ouest de l’Extrême-Arctique. Entre 2012 et 2016, la taille moyenne de la population de l’Atlantique a été estimée à environ 200 000 bernaches. L’effectif de la population de l’Est de l’Extrême-Arctique est estimé à partir des décomptes réalisés dans les aires d’hivernage; l’estimation de 2013 était d’environ 35 000 oiseaux. La population de Bernaches cravants noires et la population de Bernaches cravants de l’Ouest de l’Extrême-Arctique sont estimées durant les relevés d’hiver, où il est difficile de distinguer les deux sous-populations. Les estimations des deux populations combinées indiquent que le nombre d’oiseaux est stable depuis les années 1960 et tourne autour de 150 000 bernaches en 2017. Les prises de Bernaches cravants de l’Atlantique ont lieu principalement aux États-Unis. Les prises combinées aux fins de subsistance de la Bernache cravant de l’Atlantique et de la Bernache cravant de l’Est de l’Extrême-Arctique ne représentent probablement que quelques milliers d’oiseaux chaque année au Canada. En Colombie-Britannique, la Bernache cravant noire et la Bernache cravant de l’Ouest de l’Extrême-Arctique font l’objet d’une chasse courte et tardive établie en 1977 et qui vise à réduire les prises dans la population reproductrice locale de Bernaches cravants et d’accroître la prise d’oiseaux qui hivernent dans la région.
Bernache de Hutchins (Branta hutchinsii)
En 2004, l’American Ornithologists’ Union a distingué deux espèces de bernaches au sein d’une seule espèce que l’on appelait précédemment Bernache du Canada : la Bernache du Canada et la Bernache de Hutchins. Au Canada, la population de Bernaches de Hutchins du centre du continent inclut toutes les Bernaches de Hutchins qui nichent à la limite nordique des forêts dans l’écozone de l’Arctique; ces bernaches migrent principalement par les provinces des Prairies et hivernent en majorité dans les voies migratoires du Centre et du Mississippi. La taille de la population du centre du continent a augmenté considérablement depuis les années 1970 et les estimations de population réalisées via l’estimateur de Lincoln indiquent qu’il y avait environ 3.2 millions d’adultes dans la population entre 2012-2016.
Bernache du Canada (Branta canadensis)
Les Bernaches du Canada sont regroupées en différentes populations aux fins de gestion, en fonction de leurs aires de reproduction et d’hivernage. La plupart des populations qui se reproduisent dans les régions subarctiques sont stables depuis le début des années 2000. Cependant, les populations qui se reproduisent dans les régions tempérées ont augmenté très rapidement, au point qu’elles engendrent des conflits avec la population humaine. Certaines bernaches causent des dommages aux récoltes agricoles et peuvent représenter un danger dans certains endroits (p. ex. aéroports). Afin d’atténuer ces problèmes, la chasse à la Bernache du Canada qui se reproduit dans les régions tempérées a été graduellement libéralisée ces 30 dernières années. D’autres pratiques de gestion, telles que le secouement des œufs, la prévention de la nidification et l’aménagement des paysages servent également à contrôler la population. Au Canada, les prises de Bernaches du Canada sont en augmentation constante depuis les années 1970.
Canard Branchu (Aix sponsa)
Le Canard branchu est une espèce discrète qui niche dans les cavités des arbres et que l’on trouve habituellement dans les marécages, les marais et les habitats riverains du sud du Canada. Le canard branchu niche principalement dans les provinces de l’est, notamment en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. L’espèce niche également dans l’ouest, mais les populations reproductrices de cette région sont de faibles tailles et sont dispersées dans une vaste aire de répartition qui s’étend du sud de la Colombie-Britannique à l’extrême sud-ouest de l’Alberta. Menacées d’extinction par le passé, les populations de Canards branchus sont à présent stables ou en augmentation au Canada. Du fait du rétablissement de sa population, le Canard branchu est actuellement une des espèces de canard les plus abondantes dans le sud de l’Ontario et dans le sud du Québec. Le Canard branchu est une espèce recherchée par les chasseurs au Canada, et 68 000 individus en moyenne ont été pris chaque année au Canada au cours des dix dernières années. Les niveaux de prises ont diminué par rapport aux niveaux des années 1970 et 1980, mais se sont stabilisés au cours des dix dernières années.
Canard chipeau (Mareca strepera)
Le Canard chipeau est une espèce commune au Canada bien que son aire de reproduction principale se trouve dans les Prairies. La population a augmenté de façon significative après une période de sécheresse prolongée dans les prairies dans les années 1980. Elle a doublé depuis les années 1990, principalement en raison de l’augmentation de la quantité de milieux humides. Les prises ont été relativement stables ces 30 dernières années, malgré l’augmentation de la population. Au Canada, la grande majorité des prises de Canards chipeaux a lieu dans les provinces des Prairies, et le nombre de prises au Canada est minime par rapport aux prises réalisées aux États-Unis.
Canard colvert (Anas platyrhynchos)
Le Canard colvert est l’espèce de canard la plus abondante au Canada et celle dont l’aire de répartition est la plus vaste au pays. Les provinces des Prairies accueillent le plus grand nombre de Canards colverts. Depuis plusieurs décennies, l’aire de répartition du Canard colvert s’est étendue vers l’est, et l’espèce est maintenant bien établie dans les Maritimes. Toutefois, les Canards colverts demeurent rares à Terre-Neuve-et-Labrador. Leur population a augmenté depuis les périodes de sécheresse des années 1980 dans les prairies. Le taux de prises de Canards colverts a diminué dans les années 1970 et 1980, mais s’est stabilisé depuis. L’espèce reste cependant l’espèce de canard la plus chassée au pays.
Canard d’Amérique (Mareca americana)
L’aire de reproduction du Canard d’Amérique est centralisée dans l’ouest du Canada. Après avoir connu d’importantes baisses dans les années 1980, en raison notamment de périodes de sécheresse prolongées dans les prairies, les effectifs du Canard d’Amérique montrent désormais une tendance à la hausse. Les populations dans les Prairies canadiennes et la forêt boréale de l’ouest du pays en particulier sont en augmentation. Ailleurs au Canada, où l’espèce est moins abondante, la population est demeurée relativement stable ou a légèrement diminué. Les prises de cette espèce au Canada sont restées plutôt stables depuis les années 1980.
Canard noir (Anas rubripes)
Le Canard noir niche principalement dans l’est de l’Amérique du Nord. Historiquement, le Canard noir a été l’une des espèces de canard les plus abondantes dans cette région. Sa population a toutefois diminué depuis le milieu du siècle dernier, particulièrement dans la voie migratoire du Mississippi. On croit que ce déclin pourrait s’expliquer par les modifications apportées à son habitat de reproduction et d’hivernage, la compétition et l’hybridation avec le Canard colvert, et la chasse excessive. La population de Canards noirs s’est stabilisée depuis les années 1990. Les prises de Canards noirs ont peu évolué au Canada depuis l’an 2000, et le Canard noir reste l’une des espèces de sauvagines les plus recherchées par les chasseurs au Canada et aux États-Unis.
Canard pilet (Anas acuta)
Le Canard pilet est présent dans tout le pays, et le cœur de son aire de reproduction se situe dans la région des cuvettes des Prairies de l’Ouest canadien. Les estimations annuelles du succès de nidification et de la productivité du Canard pilet sont étroitement liées aux quantités de précipitations dans les Prairies : des périodes de sécheresse prolongée ont entraîné un déclin significatif de la population. Depuis 1990, la population augmente lentement, mais n’est pas encore totalement rétablie. Les prises de Canards pilets sont demeurées relativement stables au Canada depuis 1990.
Canards souchet (Spatula clypeata)
Au Canada, l’aire de reproduction principale du Canard souchet se trouve dans la région des cuvettes des Prairies et dans les forêts-parcs de la Saskatchewan, de l’Alberta et du Manitoba. La population continentale montre des signes de croissance importante depuis les années 1990, après une période de déclin dû à la sécheresse dans les Prairies dans les années 1980. Malgré une augmentation de la population, les prises de Canards souchets sont demeurées relativement stables au Canada.
Cygne siffleur (Cygnus columbianus)
Le Cygne siffleur est le plus abondant et le plus répandu des deux espèces de cygnes indigènes en Amérique du Nord. Le Cygne siffleur est classé en deux populations distinctes aux fins de gestion : la population de l’Est et la population de l’Ouest. Les deux populations sont définies à partir du lieu de leurs sites d’hivernage principaux situés respectivement le long des côtes de l’Atlantique et du Pacifique. La population de l’Est semble avoir augmenté légèrement au cours des dix dernières années, tandis que la population de l’Ouest semble stable. La population de l’Est a été par le passé légèrement plus importante que la population de l’Ouest. Leurs effectifs ont été en moyenne de 100 000 et de 85 000 individus, respectivement, au cours des dix dernières années. La chasse au Cygne siffleur est légale et réglementée de façon très stricte aux États-Unis, mais elle est interdite au Canada.
Cygne trompette (Cygnus buccinator)
Il existe trois populations de Cygnes trompettes en Amérique du Nord : la population de la côte du Pacifique, la population des Rocheuses et la population de l’Intérieur. La population de la côte du Pacifique se reproduit principalement en Alaska, mais également au Yukon et dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique. La population des Rocheuses se reproduit principalement en Alberta, le nord-ouest de la Colombie-Britannique, dans l’ouest de la Saskatchewan, dans le sud du Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. La population de l’Intérieur se reproduit principalement en Ontario, mais un faible nombre d’individus s’est établi dans l’est de la Saskatchewan et au Manitoba. Les trois populations ont atteint ou dépassé leurs objectifs de populations et sont en augmentation. La chasse au Cygne trompette est interdite aux États-Unis et au Canada.
Eider à duvet (Somateria mollissima)
On retrouve l’Eider à duvet dans les habitats marins des régions côtières arctiques et subarctiques, et l’espèce présente une distribution circumpolaire qui couvre la Russie, l’Alaska, le Canada et le Groenland. L’espèce passe la totalité de son cycle vital dans un environnement marin; elle niche en grandes colonies, principalement sur des îles marines, et forme de grands groupes près des côtes en dehors de la saison de reproduction. Dans l’ensemble de l’aire de répartition mondiale, on compte quatre sous-espèces d’Eider à duvet. Pour l’Eider à duvet tout comme pour la plupart des autres espèces de canards de mer, l’éloignement des aires de reproduction et d’hivernage et l’absence d’inventaires réguliers des populations font en sorte que les estimations des effectifs et les tendances des populations pour ces populations d’oiseaux sont en général peu fiables. Dans l’Arctique canadien, l’Eider à duvet est chassé par les Autochtones aux fins de subsistance (adultes, œufs et duvet). L’Eider à duvet est aussi chassé à des fins récréatives, et son duvet est récupéré à des fins commerciales. Dans certaines régions, les données suggèrent que les populations ont subi un déclin substantiel et que la chasse doit faire l’objet d’un suivi méticuleux pour s’assurer qu’elle reste une activité durable. Les prises de cette espèce au Canada ont considérablement varié depuis les années 1990, bien que l’on constate une diminution graduelle du taux de prises.
Eider à tête grise (Somateria spectabilis)
L’aire de répartition de l’Eider à tête grise est circumpolaire. L’espèce fait partie des canards de mer qui nichent le plus au nord. Il existe deux populations d’Eiders à tête grise : la population de l’Ouest de l’Arctique et la population de l’Est de l’Arctique. Les données pour ces deux populations sont limitées, mais les deux populations semblent être en déclin dans certains secteurs ou stable localement. L’Eider à tête grise est chassé par les Autochtones à des fins de subsistance au Canada, au Groenland, en Alaska et en Russie, ce qui représente la majorité des prises de l’espèce. Peu de données existent sur les tendances des populations et les prises par la chasse.
Érismature rousse (Oxyura jamaicensis)
L’Érismature rousse n’est pas une espèce abondante au Canada. Environ 86 % de sa population reproductrice canadienne se trouve dans la région des cuvettes des Prairies du Canada. Les effectifs de l’Érismature rousse sont stables ou en augmentation dans la majeure partie de son aire de reproduction en Amérique du Nord. Au Canada, l’espèce ne constitue pas une importante espèce d’oiseau gibier. Le nombre de prises est estimé à environ 1 500 individus par année au cours des dix dernières années.
Foulque d’Amérique (Fulica americana)
L’aire de reproduction de la Foulque d’Amérique s’étend de la Colombie-Britannique à l’Ontario, et l’on retrouve l’espèce en forte densité dans les provinces des Prairies. On estime qu’au début du XXe siècle, la disparition de milieux humides et la chasse excessive ont entraîné un important déclin de la population. Cette dernière s’est cependant rétablie depuis, et la tendance actuelle est à la hausse. Au Canada, la chasse à la Foulque d’Amérique a diminué au fil des ans, contrairement aux États-Unis, où les prises sont restées relativement constantes.
Fuligule à collier (Aythya collaris)
Le Fuligule à collier est un canard plongeur commun qui niche au travers de la forêt boréale du Canada. Son aire de répartition s’étend du sud du Yukon jusqu’à Terre-Neuve. Sa population augmente de manière constante dans les provinces des Prairies depuis les années 1990, alors qu’elle demeure stable dans l’est du Canada. Bien que la chasse au Fuligule à collier ait diminué au cours des 20 dernières années au Canada, l’espèce demeure parmi les espèces les plus récoltées. La récolte au Canada est toutefois inférieure à la récolte qui a lieu aux États-Unis.
Fuligule à dos blanc (Aythya valisineria)
Le Fuligule à dos blanc se reproduit principalement dans les provinces des Prairies, mais l’aire de répartition de l’espèce s’étend jusqu’aux prairies des États-Unis au sud et jusqu’aux Territoires du Nord-Ouest au nord. Le Fuligule à dos blanc est l’une des espèces de sauvagines les moins abondantes au Canada. Sa population est toutefois en hausse depuis le début des années 1990. Les fluctuations de la population sont fortement corrélées aux cycles de sécheresse des Prairies. Depuis 2001, la plupart des prises de Fuligules à dos blanc ont été faites dans les provinces des Prairies, mais par le passé les prises en Ontario représentaient presque la moitié des prises de l’espèce au Canada.
Fuligule à tête rouge (Aythya americana)
Le Fuligule à tête rouge se reproduit exclusivement en Amérique du Nord, principalement dans la région des Prairies. La population continentale est à la hausse et s’est très bien remise de la période de sécheresse des années 1980. La grande majorité des prises s’effectue aux États-Unis, où les niveaux de prises sont en augmentation depuis les années 1970. Au Canada, les niveaux de prises sont faibles par rapport à ceux d’autres espèces de canards, et ont atteint en moyenne environ 23 000 individus par an au cours des dix dernières années.
Fuligule milouinan (Aythya marila) et Petit Fuligule (Aythya affinis)
Le Fuligule milouinan et le Petit Fuligule sont étroitement liés et sont d’apparence identique, ce qui peut les rendre difficiles à distinguer. En Amérique du Nord, la conservation des populations de Fuligules milouinans et de Petits Fuligules est devenue un sujet de préoccupation à la suite des baisses d’effectifs par rapport aux niveaux observés dans les années 1970. Les populations ne sont pas encore totalement rétablies, et des recherches sont en cours pour en comprendre la cause.
Le Fuligule milouinan est la plus grande des deux espèces et est largement présent dans l’ensemble des régions arctiques et subarctiques. Le Petit Fuligule, qui est plus petit, est le canard plongeur le plus abondant et le plus répandu en Amérique du Nord. Il se reproduit principalement dans la forêt boréale de l’ouest et dans les régions des forêts-parcs des Prairies, mais il niche également dans l’est du pays, à des densités plus faibles.
Le Petit Fuligule représente une proportion plus importante de la population combinée de Fuligules milouinans et de Petits Fuligules. Il s’agit également de l’espèce la plus chassée des deux, à hauteur de deux tiers des prises combinées au Canada. Les prises de Fuligules milouinans et de Petits Fuligules au Canada ont considérablement diminué depuis les années 1970 et semblent s’être stabilisées entre 50 000 et 75 000 individus depuis le début des années 2000.
Gallinule d’Amérique (Gallinula galeata)
La Gallinule d’Amérique est un oiseau des marais discret que l’on trouve principalement dans le sud de l’Ontario et le sud-ouest du Québec. On trouve également quelques individus dans l’est du Nouveau-Brunswick et dans l’ouest de la Nouvelle-Écosse. On ne possède pas d’estimation de la population pour l’ensemble du Canada, mais les données pour l’Ontario indiquent un important déclin. Ainsi, en 2012, le Service canadien de la faune, en partenariat avec le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, a lancé un projet pilote de baguage de la gallinule dans la province. L’espèce a été classée comme espèce prioritaire en Ontario, dans le but de résorber le déclin de sa population. Aucune estimation annuelle des prises de Gallinules d’Amérique n’est disponible au Canada, mais le nombre de prises est vraisemblablement faible.
Garrot à œil d’or (Bucephala clangula)
En Amérique du Nord, le Garrot à œil d’or niche dans les cavités d’arbres de la forêt boréale au Canada et en Alaska. Au cours des vingt dernières années, les effectifs de la population de l’Ouest du Canada sont restés stables ou ont présenté une tendance à la baisse, alors qu’une hausse constante avait été observée entre les années 1960 et 1990. Pendant la même période, la tendance de la population de l’Est du Canada est demeurée stable. Les prises de Garrots à œil d’or ont diminué depuis la fin des années 1980, et sont pour la plupart réalisées dans l’est du Canada.
Garrot d’Islande (Bucephala islandica)
Au Canada, on trouve deux populations de Garrots d’Islande géographiquement isolées : une petite population dans l’est du pays et une population bien plus importante à l’ouest. La population de l’Est a été inscrite, en 2003, comme « espèce préoccupante » en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Par conséquent, la limite maximale de prises a été restreinte à un individu par jour, tel qu’il est recommandé dans le plan de gestion de l’espèce. La population de l’Ouest est restée stable au cours des 20 dernières années. Il n’est pas possible d’estimer précisément les prises de Garrots d’Islande au Canada en raison de la répartition localisée de l’espèce et du faible nombre de chasseurs échantillonnés par l’Enquête nationale sur les prises dans la région où se retrouve la population de l’Est.
Grand Harle (Mergus merganser)
Le Grand Harle est la plus grande des trois espèces de harles d’Amérique du Nord. Il se reproduit dans l’ensemble du Canada, partout où les arbres sont assez gros pour offrir des cavités de nidification. Les effectifs et les tendances de la population de Grands Harles ne sont pas connus avec précision, puisque bon nombre de relevés aériens ne permettent pas de distinguer le Grand Harle du Harle huppé, dont les aires de reproduction se chevauchent. Une partie importante de l’aire de reproduction du Grand Harle, à savoir la forêt boréale, n’est pas couverte adéquatement par les relevés de sauvagine actuels. Toutefois, les trois espèces peuvent être identifiées précisément lors des relevés par parcelles effectués par hélicoptère, comme ceux qui sont menés dans l’est du Canada. La population de l’est du Canada semble stable depuis le début des relevés, dans les années 1990. Dans l’ensemble, l’espèce n’est pas beaucoup prisée par les chasseurs. Les prises de Grands Harles ont diminué depuis la fin des années 1980, et sont pour la plupart réalisées dans l’est du Canada.
Grande Oie des neiges (Anser caerulescens atlantica)
La Grande Oie des neiges se reproduit dans l’est de l’Extrême-Arctique du Canada. La plus importante colonie nicheuse se trouve sur l’île Bylot, au Nunavut. Pendant la migration, la totalité de la population fait une halte dans les marais et les terres agricoles du sud du Québec, et une petite partie de la population a commencé récemment à migrer à travers l’est de l’Ontario et le nord du Nouveau-Brunswick. La population de Grandes Oies des neiges a connu une augmentation exceptionnelle, passant de quelques milliers d’individus dans les années 1930 à un million d’individus en 1999. La Grande Oie des neiges a été désignée « espèce surabondante » et fait l’objet de mesures de conservation spéciales visant à contrôler la taille de sa population. Les règlements de chasse ont été libéralisés et une saison spéciale de conservation au printemps a été ouverte en 1998 au Québec et en 2012 dans le sud-est de l’Ontario. Depuis la mise en place de mesures de conservation spéciales, la population est demeurée relativement stable et se situe entre 700 000 et un million d’individus par an. Les prises de Grandes Oies des neiges ont augmenté depuis la fin des années 1980 et ont plus que doublé depuis l’adoption de mesures spéciales de conservation au Canada et aux États-Unis.
Grue du Canada (Antigone canadensis)
Trois populations de Grues du Canada se reproduisent au Canada, soit la population de la vallée Centrale, la population du centre du continent et la population de l’Est. La population de la vallée centrale se reproduit principalement en Californie, mais son aire de répartition s'étend à la vallée du bas Fraser et au nord de l'île de Vancouver en Colombie-Britannique. La population du centre du continent, qui est la population la plus abondante, est présente dans tout le Canada, de l’est de la Colombie-Britannique à l’ouest de l’Ontario, jusque dans le sud des Prairies et le nord du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest. Ses effectifs sont stables et supérieurs à l’objectif du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine. La population de l’Est, quant à elle, niche dans l’est de l’Ontario, autour des Grands Lacs, aussi loin au nord que la baie James, ainsi que dans l’ouest et le centre du Québec. Ses effectifs affichent une tendance à la hausse à long terme et sont supérieurs à l’objectif fixé. Au Canada, la chasse de cette espèce est autorisée uniquement au Manitoba, en Saskatchewan et au Yukon. Le nombre de prises varie, mais augmente légèrement au fil des ans.
Guillemot marmette (Uria aalge) et Guillemot de Brünnich (Uria lomvia)
Il existe deux espèces de guillemots : le Guillemot marmette (Uria aalge) et le Guillemot de Brünnich (Uria lomvia). Au Canada, les deux espèces sont plus abondantes sur la côte de l’Atlantique. Un faible nombre de Guillemots marmettes se reproduisant également en Colombie-Britannique et un faible nombre de Guillemots de Brünnich se reproduisant dans l’ouest de l’Arctique. Les effectifs des deux espèces ont été considérablement réduits au siècle dernier en raison des dérangements causés par l’homme, de la chasse excessive, de la pollution par les hydrocarbures et, probablement, du développement de la pêche commerciale. Les guillemots sont chassés par les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador ainsi que par les peuples autochtones. Les résidents de Terre-Neuve ont obtenu les droits de chasse au guillemot peu après l’entrée de la province dans la Confédération, en 1949. Les niveaux de prises ont diminué de façon importante à la suite de la mise en œuvre de règlements sur la chasse en 1994, mais ils ont augmenté considérablement depuis. Environ 120 000 Guillemots ont été récoltés à Terre-Neuve en 2006, la récolte la plus abondante depuis que le suivi des prises a débuté en 2010.
Harelde de kakawi (Clangula hyemalis)
L’aire de répartition du Harelde kakawi est circumpolaire. En Amérique du Nord, les couples se reproduisent à de faibles densités dans les régions arctiques et subarctiques. Les oiseaux vivent dans les eaux marines côtières, souvent loin au large, durant la majorité de l'année. En dépit de signes de déclin à long terme, le Harelde kakawi demeure le canard de mer de l’Arctique le plus abondant en Amérique du Nord. Sa population semble relativement stable depuis le début des années 1990. Le Harelde kakawi n’est pas une espèce couramment recherchée par les chasseurs sportifs au Canada. On pense toutefois qu’il s’agit d’une espèce importante pour la chasse de subsistance des Autochtones.
Harle couronné (Lophodytes cucullatus)
Le Harle couronné est la plus petite des trois espèces de harles et la seule que l’on retrouve exclusivement en Amérique du Nord. Le Harle couronné se reproduit principalement dans l’est du Canada. Les plus grandes densités d’individus se retrouvent dans le sud de l’Ontario, dans la région des Grands Lacs, et au Québec. L’espèce est également présente dans le sud-est de la Saskatchewan, dans le sud du Manitoba, et dans les Maritimes. Les effectifs et la situation de la population sont difficiles à déterminer avec précision en raison de la nature discrète de l’espèce, de son association avec des milieux humides boisés et de son habitude de nicher dans les cavités des arbres. De plus, il est difficile de détecter le Harle couronné lors des relevés aériens en avion, et une partie importante de son aire de reproduction, dans la forêt boréale, n’est pas couverte par les relevés. Dans l’ensemble, cette espèce n’est pas beaucoup prisée par les chasseurs. Toutefois, le Harle couronné est la plus chassée des trois espèces de harles. Le nombre de prises au Canada a légèrement diminué depuis les années 1970, atteignant environ 11 000 individus récoltés par année au cours des dix dernières années.
Harle huppé (Mergus serrator)
L’aire de répartition du Harle huppé en Amérique du Nord est vaste. On sait que l’espèce se reproduit à des latitudes élevées pouvant atteindre 75° de latitude Nord. On pense qu’il s’agit de l’un des canards de mer les moins abondants au Canada, mais les effectifs et la situation de la population sont difficiles à déterminer avec précision en raison de la nature discrète de l’espèce, de l’éloignement de certaines parties de son aire de reproduction et de son habitude de nicher dans les cavités des arbres. Les tendances à court et à long terme des populations de l’espèce semblent être à la hausse. Dans l’ensemble, les harles ne font pas l’objet d’une chasse intensive, et le Harle huppé est la moins chassée des trois espèces de harles.
Macreuses
Les trois espèces de macreuses qui nichent au Canada sont la Macreuse noire (Melanitta americana), la Macreuse à front blanc (M. perspicillata) et la Macreuse brune (M. fusca). Les données sur les macreuses sont moins nombreuses que celles concernant tout autre groupe de canards de mer, mais, des trois espèces, c’est la Macreuse brune qui est la mieux connue. Des études conduites au cours des dernières années ont permis de mieux comprendre l’écologie des macreuses au cours des périodes de reproduction, de mue et d’hivernage, mais il n’existe actuellement aucun inventaire fournissant d’estimations de la taille et des tendances des populations fiables. On sait que les populations des trois espèces de macreuses présentes dans l’ouest du Canada sont demeurées stables au cours des 20 dernières années, et qu’elles ont diminué par rapport aux effectifs des années 1960. Des données supplémentaires sont nécessaires pour mieux évaluer l’état des populations de macreuses au Canada. Dans l’ensemble, les macreuses ne font pas l’objet d’une chasse importante, et leurs niveaux de prises ont été en moyenne inférieurs à 7 000 individus par an au cours des dix dernières années.
Oie de Ross (Anser rossii)
L’Oie de Ross niche principalement dans la région de la baie de la Reine-Maud, dans le centre de l’Arctique canadien. Toutefois, de plus en plus d’individus se reproduisent le long de la côte ouest de la baie d’Hudson, ainsi que sur les îles de Baffin et Southampton. L’aire d’hivernage de l’espèce, originalement en Californie, c’est également agrandi vers l’est. Bien que l’Oie de Ross fût considérée comme une espèce rare au début du siècle dernier, sa population est en augmentation constante depuis les années 1960 et le taux d’accroissement de la population et parmi les plus élevés pour les espèces d’oies et de bernache qui nichent dans l’Arctique. L’Oie de Ross a été désignée « espèce surabondante » dans le milieu du continent des États-Unis en 1999, et dans l’ouest du Canada en 2014. Les estimations de population via la méthode de Lincoln estiment la population à environ 1.9 million d’adultes entre 2012 et 2016. Les prises d’Oies de Ross au Canada et aux États-Unis ont augmenté lentement des années 1960 aux années 1980, puis plus rapidement au cours des années 1990.
Oie rieuse (Anser albifrons)
L’aire de répartition de l’Oie rieuse est l’une des plus vastes de toutes les oies au monde. En Amérique du Nord, l’espèce se reproduit dans l’Arctique, de l’Alaska à la côte ouest de la baie d’Hudson. Les Oies rieuses qui se reproduisent au Canada appartiennent à la population du centre du continent. Les effectifs de la population ont considérablement augmenté depuis les années 1970. Les estimations de population de Lincoln indiquent que la population a atteint 2.3 millions d’adultes en moyenne entre 2012 et 2016. La plupart des Oies rieuses de la population du centre du continent migrent en passant par l’Alberta et la Saskatchewan à l’automne, où elles sont principalement chassées au Canada. L’ensemble des prises du Canada et des États-Unis a plus que doublé depuis les années 1970.
Petit garrot (Bucephala albeola)
Le Petit Garrot est le plus petit canard de mer d’Amérique du Nord. Il niche dans les cavités des arbres. L’espèce est présente d’un océan à l’autre, mais elle est plus abondante dans l’ouest du Canada. Dans l’ensemble, la population continentale est en hausse depuis les années 1960. Depuis l’an 2000, les prises de Petits Garrots sont demeurées relativement stables au Canada, mais elles sont largement inférieures aux niveaux historiques des années 1970.
Petite Oie des neiges (Anser caerulescens caerulescens)
La Petite Oie des neiges niche en colonies allant de quelques centaines à un million d’oiseaux dans les zones côtières et intérieures de l’Arctique. On distingue trois populations de Petites Oies des neiges qui nichent ou migrent à travers le Canada : la population du centre du continent, la population de l’ouest de l’Arctique et la population de l’île Wrangel. Le nombre de Petites Oies des neiges du centre du continent a augmenté de façon exceptionnelle passant de deux millions à plus de douze millions d’adultes au cours des dix dernières années. Cette population a été désignée « espèce surabondante » en 1999 et des mesures de conservation ont été appliquées depuis afin d’augmenter le nombre de prises afin de contrôler la taille et la croissance de cette population. La population de l’ouest de l’Arctique a aussi augmenté de façon significative, passant d’environ 300 000 adultes dans les années 1970 à plus de 1,2 million d’adultes en 2016. En 2014, la population de l’ouest de l’Arctique a également été désignée « espèce surabondante », et des mesures de conservation spéciales ont été prises en Alberta et dans les Territoires du Nord-Ouest pour contrôler la population. Au cours des dernières années, les prises de Petites Oies des neiges ont légèrement augmenté par rapport aux niveaux de prises des années 1970. Toutefois, malgré la mise en œuvre de mesures de conservation spéciales le nombre de prises semble s’être stabilisé au cours des dix dernières années.
Pigeon à queue barrée (Patagioenas fasciata)
Au Canada, le Pigeon à queue barrée se trouve exclusivement dans les habitats boisés de la côte du sud de la Colombie-Britannique. La population de l’espèce connaît un déclin important depuis les années 1970 qui est en partie attribuable à une chasse excessive et à la perte d’habitat. Les prises ont été très limitées au Canada au cours des 20 dernières années, conformément au plan de gestion de l’espèce. Le Pigeon à queue barrée a été désigné « espèce préoccupante » et inscrit, en 2011, à la liste des espèces en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril.
Râles
Il y a deux espèces de râles qui sont chassées au Canada : le Râle de Virginie (Rallus limicola) et la Marouette de Caroline (Porzana carolina). Les râles sont des oiseaux de marais discrets qui se reproduisent et se reposent dans de nombreux milieux humides du Canada. La plupart du temps, ils se cachent dans une végétation dense et émergente, ce qui complique le suivi des populations et les activités de chasse. La population de Râles de Virginie au Canada semble être en augmentation tandis que la population de Marouettes de Caroline semble quant à elle stable. La chasse de ces deux espèces est autorisée en Ontario et au Yukon, mais elle semble peu importante.
Sarcelle à ailes bleues (Spatula discors)
L’aire de reproduction principale de la Sarcelle à ailes bleues est située dans la région des cuvettes des Prairies, mais l’espèce est distribuée dans l’ensemble du Canada. La population est en augmentation depuis le début des années 1990 dans l’ouest du pays. Toutefois, le nombre de couples reproducteurs dans le sud de l’Ontario et du Québec a connu une baisse importante entre le début des années 1970 et le milieu des années 1990 continue de diminuer lentement au cours des vingt dernières années. On estime que le développement agricole et la destruction de l’habitat de la Sarcelle dans l’est du Canada pourraient être à l’origine de ce déclin. Par conséquent, des règlements de chasse plus restrictifs ont été mis en œuvre au Québec. Dans l’ensemble du pays, les prises sont restées relativement stables depuis les années 1980. Toutefois, le nombre de prises de Sarcelles à ailes bleues au Canada est moins élevé que celui des Sarcelles d’hiver.
Sarcelle d’hiver (Anas crecca)
La Sarcelle d’hiver est une espèce largement répandue et relativement abondante au Canada. Contrairement à de nombreux autres canards barboteurs, l’aire de reproduction principale de cette espèce ne se trouve pas dans la région des cuvettes des Prairies, mais dans la forêt boréale. Dans l’ouest du Canada, la population de Sarcelles d’hiver a augmenté constamment depuis le début des années 1990, alors que dans l’est, elle est demeurée relativement stable au cours de la même période. Le niveau de prises a diminué graduellement depuis les années 1970, en particulier au cours des dix dernières années. Néanmoins, de toutes les espèces de canards, la Sarcelle d’hiver est l’espèce la plus chassée au Canada après le Canard colvert et le Canard noir. La plupart des prises canadiennes ont lieu en Ontario et au Québec. Les prises au Canada ne représentent qu’une fraction des prises réalisées aux États-Unis.
Tourterelle triste (Zenaida macroura)
La Tourterelle triste est l’un des oiseaux migrateurs considérés comme gibier les plus communs et les plus chassés en Amérique du Nord. C’est également l’une des espèces d’oiseaux les plus abondants et les plus répandus. Elle niche souvent dans les milieux urbains et ruraux du sud du Canada. Dans l’est du pays, on retrouve les plus fortes densités de tourterelles nicheuses dans la région inférieure des Grands Lacs et dans la plaine du Saint-Laurent en Ontario et au Québec. Dans l’ouest, les plus fortes densités de tourterelles nicheuses sont observées dans la région des cuvettes des Prairies du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta. Un suivi de l’espèce est mené au Canada grâce au Relevé des oiseaux nicheurs (RON), dont les résultats indiquent que la population a nettement augmenté depuis 1970, avant de se stabiliser au cours de la dernière décennie. Une saison de chasse annuelle à la Tourterelle triste a lieu en Colombie-Britannique depuis 1960, mais les niveaux de prises ne représentent qu’une petite partie des niveaux historiques. Une saison de chasse a été ouverte en Ontario en 2013 et au Québec en 2016.
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