Préserver les forêts caroliniennes de l'Ontario : préserver les espèces d'oiseaux chanteurs en péril : chapitre 9


Lignes directrices en matière de gestion pour les espèces d'oiseaux chanteurs forestiers en péril

Le guide de gestion des terres donne également des lignes directrices bien précises pour chaque espèce, notamment pour les espèces en péril. Ces lignes directrices permettront d'atténuer les risques de perturbation ou de destruction de l'habitat de ces espèces en péril.

Pour le Moucherolle vert, il faut mettre l'accent sur la conservation de grandes parcelles de forêts (au moins 25 hectares, de préférence des parcelles de forêt plus grandes que 100 hectares), composées d'arbres mûrs où les perturbations internes sont peu nombreuses ainsi que sur la préservation du couvert forestier dans les habitats que représentent les forêts marécageuses riveraines. L'environnement très fragmenté et la rareté des grandes forêts matures dans le sud de l'Ontario restreignent les populations. Le fait de rétablir et de préserver les grandes forêts matures permet non seulement d'offrir un bon habitat pour la reproduction, mais permet aussi d'atténuer les effets observés près des lisières (p. ex. la prédation et le parasitisme), d'augmenter la taille de la population et de favoriser l'expansion de l'aire de répartition. Le Moucherolle vert supporte une récolte sélective à coupe faible, mais on pense que même l'exploitation modérée dans les terrains décime des populations pendant des années, voire des décennies avant que l'habitat ne soit de nouveau convenable pour l'espèce.

La Paruline azurée est devenue un indicateur de forêts matures à feuilles caduques en bon état. L'espèce ne supporte pas vraiment les perturbations importantes de l'habitat. Elle se reproduit dans des sites aménagés pour la production du sirop d'érable. Elle profite de la protection que représentent les forêts matures ou les milieux sauvages et des efforts d'aménagement centrés sur la production du bois de haute qualité, car elle dépend des grands arbres au gros diamètre qui forment l'ensemble du couvert forestier. Ces pratiques favorisent des cycles plus longs, une structure opposée à la structure équienne, une diversité verticale et de hauts couverts végétaux. Parmi les pratiques qui ne sont pas appropriées pour la conservation ou le rétablissement de l'habitat de la Paruline azurée figurent l'écrémage, la coupe à diamètre limite, les pratiques pour une forêt équienne qui suppriment tous les grands arbres ou la plupart d'entre eux. La pratique soigneusement appliquée de la coupe sélective d'un groupe peut être une bonne pratique, car la Paruline azurée dépend des petites ouvertures dans le couvert et des clairières. Elle privilégie toutefois les arbres comme le chêne et le caryer qui sont des arbres qui supportent un ombrage modéré, mais qui ont cependant besoin de lumière pour se régénérer et croître.

La Paruline à capuchon migre vers les ouvertures des terrains boisés entre une et cinq années après qu'elles ont été créées. Elle y reste s'il y a un habitat arbustif convenable pour la reproduction. Par conséquent, les pratiques de la sélection d'un seul arbre et de la récolte sélective par groupe d'arbres de grande échelle (de préférence les parcelles de forêt plus grandes que 100 hectares) et les forêts matures profiteront à l'espèce si l'on favorise les sous-bois denses et la croissance des arbustes. Seront également habités les plantations aménagées de conifères adultes ayant des ouvertures dans le couvert ainsi que des arbres mûrs à feuilles caduques des sous-bois de faible hauteur. Malgré sa sensibilité aux perturbations, la Paruline à capuchon n'a besoin que de petites ouvertures. Elle niche bien mieux dans les creux des chablis que dans les creux créés par l'exploitation forestière intensive. Il faut donc mettre l'accent sur la conservation de grandes parcelles de forêts composées d'arbres mûrs afin de remédier aux dégâts causés et à la fragmentation des terrains boisés dans le sud de l'Ontario. Étant donné que la Paruline à capuchon est sensible à la superficie, les mesures qui seront prises pour agrandir et relier les forêts existantes permettront d'accroître davantage les populations de l'espèce et de favoriser l'expansion de son aire de répartition.

La Paruline hochequeue est également sensible à la superficie. Elle a besoin de grandes parcelles (de préférence des parcelles de forêt plus grandes que 100 hectares) contiguës de forêt constituée d'arbres mûrs ou anciens et d'habitats ombragés le long des rivières ou des ruisseaux. L'espèce supporte une récolte sélective à coupe faible, mais étant donné qu'elle est rare, il faut faire en sorte de conserver un grand nombre d'arbres (en particulier les grands arbres) et de s'abstenir de faire de l'exploitation forestière ou d'autres activités qui favorisent l'envasement et font augmenter la température de l'eau des ruisseaux là où se trouve l'espèce.

Sur les cinq espèces passées en revue dans le présent document, la Paruline orangée est la plus sensible aux activités d'aménagement des forêts. Elle se développe dans les forêts matures où aucun abattage n'est effectué. L'espèce est un cavernicole spécialiste occupant les cavités déjà creusées et construisant son nid pratiquement à l'abri des mousses poussant dans l'ombre. Elle est sensible à toute forme d'aménagement des forêts. Il est recommandé de conserver intactes les grandes forêts marécageuses composées d'arbres mûrs, en particulier là où la présence de l'espèce a été observée. On pense qu'augmenter l'étendue des habitats forestiers marécageux dans le sud de l'Ontario et améliorer la connexion entre eux profiteront à cette espèce ainsi qu'aux nombreuses autres espèces sauvages.

Il est possible d'obtenir le guide de gestion des terres complet ainsi que d'autres renseignements sur la gestion des terrains boisés dans le sud de l'Ontario auprès du ministère des Richesses naturelles de l'Ontario ou du LandOwner Resource Centre, 3889, Rideau Valley Drive, Manotick (Ontario) K4M 1A5, courriel : info@lrconline.com.

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