Stratégie de conservation des oiseaux pour la région 14 au Québec

- Version abrégée -

Octobre 2013

Stratégie de conservation des oiseaux pour la région de conservation des oiseaux 14 de la région du Québec : Forêt septentrionale de l'Atlantique (Version abrégée) Octobre 2013

La version abrégée de la stratégie disponible ici contient un résumé des résultats, mais ne comprend pas une analyse des besoins de conservation par habitat, une discussion sur les problèmes de conservation généralisés, ou l'identification des besoins en matière de recherche et de surveillance.

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Préface

Environnement et Changement climatique Canada a dirigé l’élaboration de stratégies pour la conservation de tous les oiseaux dans chacune des régions de conservation des oiseaux (RCO) situées sur le territoire canadien, en ébauchant de nouvelles stratégies qui, avec les stratégies déjà existantes, ont été intégrées à un cadre global de conservation de toutes les espèces aviaires. Ces stratégies intégrées de conservation de tous les oiseaux serviront d’assise à la mise en œuvre des programmes de conservation de l’avifaune au Canada, en plus d’orienter le soutien apporté par le Canada aux mesures de conservation déployées dans les autres pays importants pour les oiseaux migrateurs du Canada. La contribution des partenaires de conservation d’Environnement et Changement climatique Canada aux stratégies est tout aussi essentielle que leur collaboration à la mise en œuvre des recommandations contenues dans les stratégies.

Pour assurer l’emploi d’une méthode uniforme dans toutes les RCO, Environnement et Changement climatique Canada a établi des normes nationales pour la conception des stratégies. Les stratégies de conservation des oiseaux serviront de toile de fond à l’établissement, pour chaque RCO, de plans de mise en œuvre qui s’appuieront sur les programmes actuellement exécutés sous l’égide des plans conjoints ou d’autres mécanismes de partenariat. Les propriétaires fonciers, y compris les Autochtones, seront consultés avant la mise en œuvre des stratégies.

Les objectifs de conservation et les mesures recommandées dans les stratégies de conservation constitueront le fondement biologique qui soutiendra la formulation des lignes directrices et des pratiques de gestion bénéfiques favorisant l’observation des règlements d’application de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs.

Remerciements

Véronique Connolly, Stéphane Légaré, Benoît Audet et François Fournier sont les principaux auteurs du présent document, qui s’appuie sur des modèles élaborés par Alaine Camfield, Judith Kennedy et Elsie Krebs, avec l’aide des planificateurs des RCO dans chacune des régions du Service canadien de la faune au Canada. Un travail de cette envergure ne pourrait être accompli sans l’apport d’autres collègues qui ont fourni ou validé l’information technique, commenté les versions antérieures de la stratégie et soutenu le processus de planification. Nous tenons à remercier les personnes suivantes : Matthieu Allard, Yves Aubry, Luc Bélanger, Martine Benoît, Daniel Bordage, Pierre Brousseau, Vincent Carignan, Richard Cotter, Marie-France Dalcourt, Emmanuel Dalpé-Charron, Bruno Drolet, Gilles Falardeau, Patricia Houle, Benoît Jobin, Sandra Labrecque, Claudie Latendresse, Josée Lefebvre, Christine Lepage, Jean-François Rail et François Shaffer.

Stratégie de conservation des oiseaux pour la région de conservation des oiseaux 14 de la région du Québec : Forêt septentrionale de l'Atlantique

Carte des régions de conservation des oiseaux du Canada montrant la RCO 14 Qc : Forêt septentrionale de l'Atlantique. Voir description longue ci-dessous.

Description longue pour la carte :

Carte des régions de conservation des oiseaux (RCO) du Canada, avec la RCO 14 Qc mise en évidence. La carte englobe le Canada, l'Alaska, le Groenland et le nord des États-Unis. Les 12 RCO canadiennes y sont identifiées par des couleurs différentes, mais leur emplacement exact et leur superficie sont indiscernables, sauf dans le cas de la RCO 14 Qc.

La RCO 14 Qc comprend la Gaspésie, les îles de la Madeleine et la quasi-totalité du sud-est du Québec.

La légende suivante apparaît dans le coin supérieur droit de la carte : « Régions de conservation des oiseaux du Canada. RCO 14-Qc - Forêt septentrionale de l'Atlantique » et inclut les logos d'Environnement et Changement climatique Canada et du gouvernement du Canada.

Sommaire

La portion québécoise de la région de conservation des oiseaux de la forêt septentrionale de l’Atlantique (RCO 14-Qc) correspond sensiblement à l’écorégion des Appalaches et s’étend sur une superficie de 129 186 km2. La région présente un relief accidenté qui est composé de collines et de montagnes entrecoupées de plateaux et de grandes vallées. La portion terrestre de la RCO 14-Qc est majoritairement recouverte de forêts qui sont en grande partie des forêts mixtes, puis en moins grande importance des forêts de conifères. Les zones agricoles occupent une place d’une certaine importance dans la portion méridionale de la région et dans les zones les moins accidentées du reste de la RCO. La portion aquatique de la RCO 14-Qc est dominée par l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent et inclut plusieurs rivières et quelques grands lacs. Les habitats côtiers présents dans cette RCO représentent des sites de nidification pour certaines espèces d’oiseaux aquatiques, en plus de constituer des aires de repos pour plusieurs espèces d’oiseaux de rivage lors de la migration. Le milieu marin de la RCO 14-Qc comprend aussi des îles avec des falaises escarpées où nichent diverses espèces d’oiseaux de mer.

Suite à une évaluation des 256 espèces d’oiseaux présentes dans la RCO 14-Qc, 100 espèces ont été identifiées comme étant prioritaires dans cette RCO. La liste prioritaire inclut des espèces des quatre groupes d’oiseaux dont 52 % sont des oiseaux terrestres, 22 % sont des oiseaux aquatiques, 15 % sont des oiseaux de rivage et 11 % sont des espèces de sauvagine. On compte parmi celles-ci 28 espèces possédant un statut d’espèces en péril, que ce soit au niveau provincial et/ou au niveau national. Les espèces prioritaires utilisent 11 types d’habitats dans la RCO 14-Qc et les plus fréquentés sont les zones côtières (37 % des espèces prioritaires), les milieux humides (34 %), les forêts mixtes (23 %), les forêts de conifères (22 %), les forêts feuillues (14 %) ainsi que les zones cultivées et aménagées (14 %).

Sur la base de sa tendance de population, chaque espèce prioritaire s’est vue assignée un objectif de population. L’objectif de maintenir les populations à leur niveau actuel est celui qui a été attitré au plus grand nombre d’espèces prioritaires de la RCO 14-Qc (35 % des espèces prioritaires), tandis que celui d’évaluer/maintenir les populations fut assigné à 19 % des espèces. Pour la grande majorité des espèces possédant un de ces deux objectifs, de meilleures données sur les tendances de population s’avèrent nécessaires. Un objectif de rétablissement a été attitré à 20 % des espèces (toutes des espèces en péril) et des objectifs d’augmentation des populations ont été assignés à 26 % des espèces prioritaires. Globalement, c’est donc 46 % des espèces prioritaires identifiées dans la RCO 14-Qc qui sont associées à un objectif visant un accroissement de leurs populations, une situation qui reflète l’ampleur des menaces affectant les populations d’oiseaux présentes dans cette RCO.

Une évaluation des menaces affectant les espèces prioritaires dans les différents habitats de la RCO 14-Qc qu’elles utilisent a permis de révéler de nombreux enjeux de conservation pour cette RCO. Les menaces de grande ampleur incluent la perte et la dégradation des habitats causées par les activités agricoles et forestières, la présence d’espèces envahissantes (indigènes ou non), et les changements climatiques et le temps violent. Le manque d’information sur les paramètres biologiques ou démographiques des espèces prioritaires et la présence d’espèces en péril dont les programmes de rétablissement ou les plans de gestion ne sont pas encore finalisés ont aussi été considérés comme des enjeux de conservation importants puisqu’ils concernent ensemble 76 % des espèces prioritaires. Les habitats les plus sévèrement affectés par les menaces présentes dans la RCO 14-Qc incluent les milieux humides, les zones côtières et les zones cultivées et aménagées.

Des objectifs de conservation ont été établis en vue de contrer les menaces et de fournir les renseignements manquants sur les espèces prioritaires. Dans la RCO 14-Qc, les objectifs de conservation visent principalement à assurer des habitats adéquats pour les espèces prioritaires, ce qui se traduit entre autres par veiller à ce que les politiques et les pratiques en lien avec l’utilisation des ressources et du territoire conservent ou améliorent l’habitat des oiseaux. Un autre important objectif de conservation est d’améliorer la surveillance des populations d’oiseaux afin de combler le présent manque d’information sur l’écologie et la démographie de la majorité des espèces prioritaires de cette RCO.

Dans le but d’atteindre les objectifs de conservation établis, des mesures de conservation ont été recommandées pour les espèces prioritaires de la RCO 14-Qc. Une grande partie des mesures recommandées se rapporte à la surveillance des populations et inclut des activités sur le terrain telles l’augmentation de la couverture du Relevé des oiseaux nicheurs, la réalisation d’inventaires particuliers aux espèces, l’amélioration du programme de surveillance des migrations, l’actualisation des programmes de baguage et d’inventaire de la sauvagine, le développement d’un programme de surveillance des oiseaux de rivage durant la migration automnale et l’optimisation du suivi des oiseaux de mer. Une autre importante proportion des mesures recommandées consiste à la protection de sites et concerne plus particulièrement les milieux humides. Ces mesures incluent ainsi la protection d’une variété de milieux humides par l’attribution d’un statut légal de conservation ou par l’intendance, l’adoption par les municipalités de plans d’urbanisme protégeant les milieux humides, et la protection de haltes migratoires pour les oiseaux de rivage.

Les oiseaux migrateurs fréquentant la RCO 14-Qc font également face à des menaces dont l’analyse se prête moins bien à la méthodologie standardisée utilisée dans la présente stratégie. Ces menaces incluent des problématiques généralisées qui ne s’appliquent parfois pas à un habitat particulier (par exemple : collisions avec les structures anthropiques, pollution atmosphérique, changements climatiques), des besoins en recherche et surveillance des populations, de même que des menaces affectant les oiseaux migrateurs lorsque ceux-ci sont à l’extérieur du Canada. Un aperçu de ces enjeux, des espèces affectées et des actions de conservation suggérées est également présenté.

Introduction : Stratégies de conservation des oiseaux

Contexte

Le présent document fait partie d’une série de stratégies régionales de conservation des oiseaux qu’Environnement et Changement climatique Canada a préparées pour toutes les régions du pays. Ces stratégies répondent au besoin qu’a Environnement et Changement climatique Canada d’établir des priorités de conservation des oiseaux qui soient intégrées et clairement formulées, afin de soutenir la mise en oeuvre du programme canadien sur les oiseaux migrateurs, tant au pays qu’à l’échelle internationale. Cette série de stratégies prend appui sur les plans de conservation déjà établis pour les quatre groupes d’oiseaux (sauvagine Note de bas de page 1, oiseaux aquatiques Note de bas de page2, oiseaux de rivage Note de bas de page3 et oiseaux terrestres Note de bas de page4) dans la plupart des régions du Canada, et sur des plans nationaux et continentaux, et inclut les oiseaux qui relèvent des mandats provinciaux et territoriaux. De plus, ces nouvelles stratégies uniformisent les méthodes employées partout au Canada, en plus de combler des lacunes, puisque les plans régionaux précédents ne couvrent pas toutes les régions du Canada ni tous les groupes d’oiseaux.

Ces stratégies présentent un recueil des interventions requises selon le principe général préconisant l’atteinte des niveaux de population établis à partir de données scientifiques, principe promu par les quatre principales initiatives de conservation des oiseaux. Ces niveaux de population ne correspondent pas nécessairement aux populations minimales viables ou durables, mais sont représentatifs de l’état de l’habitat ou du paysage à une époque antérieure aux chutes démographiques importantes qu’ont connues récemment de nombreuses espèces, de sources connues ou inconnues. Les menaces dégagées dans ces stratégies ont été établies à partir de l’information scientifique actuellement disponible et d’avis d’experts. Les objectifs et les mesures de conservation correspondants vont contribuer à stabiliser les populations aux niveaux souhaités.

Les stratégies s’appliquant aux RCO ne sont pas des documents hautement directifs. En général, les praticiens devront consulter des sources d’information complémentaires à l’échelle locale afin d’obtenir suffisamment de détails pour pouvoir appliquer les recommandations des stratégies. Des outils comme des pratiques de gestion bénéfiques permettront aussi d’orienter la mise en œuvre des stratégies. Les partenaires qui souhaitent contribuer à mettre en œuvre ces stratégies, comme les participants aux plans conjoints pour l’habitat établis dans le cadre du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS), connaissent bien le type de planification détaillée de la mise en œuvre nécessaire pour coordonner et accomplir le travail de terrain.

Structure de la stratégie

La Section 1 de la stratégie, ci-dessous, contient de l’information générale sur la RCO et la sous-région, avec un survol des six éléments Note de bas de page5 qui résument l’état de la conservation des oiseaux à l’échelle de la sous-région. La Section 2 de la version complète de la stratégie fournit des renseignements plus détaillés sur les menaces, les objectifs et les mesures à prendre pour des regroupements d’espèces prioritaires, constitués selon chacun des grands types d’habitats de la sous-région. La Section 3, aussi partie de la version complète de la stratégie présente d’autres problématiques généralisées liées à la conservation qui ne s’appliquent pas à un habitat en particulier ou qui n’ont pas été pris en compte lors de l’évaluation des menaces pour une espèce donnée, et traite des besoins en matière de recherche et de surveillance, de même que des menaces affectant les oiseaux migrateurs lorsqu’ils sont à l’extérieur du Canada. L’approche et la méthodologie sont résumées dans les annexes de la version complète, mais sont exposées plus en détail dans un document distinct (Kennedy et coll., 2012). Une base de données nationale contient toute l’information sous-jacente résumée dans la présente stratégie (disponible auprès d’Environnement et Changement climatique Canada).

Caractéristiques de la région de conservation des oiseaux 14-Qc

La région de conservation des oiseaux de la forêt septentrionale de l’Atlantique (RCO 14) est délimitée au sud-ouest par la région des Adirondacks dans l’état de New-York, englobe la Nouvelle- Angleterre, puis couvre une partie de l’est du Québec et l’ensemble du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse. La portion québécoise de la RCO 14 (RCO 14-Qc) correspond sensiblement à l’écorégion des Appalaches (Groupe de travail sur la stratification écologique, 1996) et occupe une bande au sud du Saint-Laurent qui s’étend sur 129 186 km2 depuis la Gaspésie jusqu’à la frontière des États-Unis, juste à l’est du lac Champlain (figure 1). La RCO 14-Qc inclut la majeure partie du moyen estuaire, la portion sud de l’estuaire maritime, ainsi qu’une partie du golfe du Saint-Laurent. Elle comprend également les Îles-de-la-Madeleine.

Environnement physique

Topographie

La RCO 14-Qc présente un relief accidenté qui est composé de collines et de montagnes entrecoupées de plateaux et de grandes vallées (Li et Ducruc, 1999). L’altitude de cette région passe du niveau de la mer à un peu plus de 1 200 m. Les plus hauts sommets incluent le mont Mégantic (1 105 m), le mont Albert (1 181 m), le mont Gosford (1 192 m) et le mont Jacques-Cartier (1268 m; Ressources naturelles Canada, 2013), qui est le point le plus élevé du sud du Québec.

Hydrographie et hydrologie

L’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, ainsi que les rivières Saint-François, Chaudière et Matapédia constituent le principal réseau hydrographique de la RCO 14-Qc. D’autres rivières importantes incluent les rivières Etchemin, Kamouraska, Rimouski et Bonaventure. La RCO 14-Qc comprend peu de lacs, mais certains d’entre eux sont relativement grands : par exemple, les lacs Memphrémagog (95,3 km2), Saint-François (47, 1 km2), Aylmer (31, 1 km2), Témiscouata (66,8 km2) et Matapédia (38 km2; Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs 2002).

Climat

Le climat de la RCO 14-Qc varie selon la latitude et l’altitude, passant de modéré dans le sud-ouest à rigoureux sur les hauts sommets de l’est de la région. La température moyenne annuelle est d’environ 3,5 °C, alors que la moyenne estivale est de 14,5 °C et la moyenne hivernale de -8 °C. Les précipitations annuelles moyennes varient entre 900 mm et 1 300 mm. Dans les monts Chic-Chocs, où se trouvent les plus hauts sommets de la sous-région les précipitations peuvent dépasser 1 300 mm et les températures sont plus froides (Groupe de travail sur la stratification écologique, 1996).

Figure 1. Couverture terrestre de la RCO 14-Qc : Forêt septentrionale de l'Atlantique.

Carte de la couverture terrestre de la RCO 14 Qc. Les différents types d'habitat dans la RCO 14 Qc sont identifiés par des couleurs différentes. Voir description longue ci-dessous.

Description longue pour la figure 1

Carte de la couverture terrestre de la RCO 14 Qc. La carte englobe le sud-est du Québec, le golfe du Saint-Laurent, les provinces Maritimes et le Maine. Les frontières des RCO adjacentes sont délimitées.

La RCO 14 Qc comprend la Gaspésie, les îles de la Madeleine et la quasi-totalité du sud-est du Québec.

Les différents types d'habitat qui existent dans la région de conservation des oiseaux sont représentés sur la carte, et sont expliquées dans la légende bilingue suivante (qui apparaît à droite de la carte) :

  • Coniferous/conifères
  • Deciduous/feuillus
  • Mixedwood/forêt mixte
  • Shrubs and early successional/arbustes et régénération
  • Herbaceous/herbacées
  • Cultivated and managed areas/zone cultivées et aménagées
  • Lichens and mosses/lichens et mousses
  • Wetlands/terres humides
  • Alpine/alpin
  • Snow and ice/neige et glace
  • Bare areas/denude
  • Urban/urbain
  • Water bodies /plans d'eau
  • Riparian/riverain
  • Coastal/côtier

Le reste du texte de la légende comprend les sources d'information pour la carte (p. ex. Couverture du sol circa 2000 (CIT, 2009)), la projection de la carte (p. ex. UTM 9 (NAD 1983)) et il y a une représentation visuelle de l'échelle de la carte.

Cette légende précise également les sources d'information ainsi que l'échelle et la projection de la carte. Dans la RCO 14 Qc, les types d'habitat les plus courants sont les forêts de conifères dans l'est et les forêts de feuillus et les forêts mixtes dans le sud-ouest.

Occupation du sol

La majorité du territoire de la RCO 14-Qc est recouverte de forêts qui sont en grande partie mixtes (figure 1; Li et Ducruc, 1999). Le relief accidenté et les sols relativement pauvres de cette RCO ont contribué à limiter la pratique de l’agriculture à la portion méridionale de la région, ainsi qu’aux basses-terres, plateaux et fonds de vallées du reste de la RCO. Les zones cultivées et aménagées occupent ainsi près de 10 % du territoire de la RCO 14-Qc. Les zones urbaines représentent près de 2 % du territoire, tandis que les milieux humides n’en représentent que 1 %. Les terres situées dans la portion sud-ouest de la sous-région sont presque toutes de tenure privée, tandis que celles situées dans la portion nord-est sont majoritairement de tenure publique (Drolet et coll., 2010). Les principales activités humaines dans cette sous-RCO sont l'exploitation forestière, l'agriculture et les activités récréotouristiques (Groupe de travail sur la stratification écologique, 1996).

Environnement biologique

Végétation

La RCO 14-Qc est représentée par trois sous-zones de végétation qui se succèdent du sud-ouest vers le nord-est de la région dans l’ordre suivant : celle de la forêt décidue, celle de la forêt mélangée (ou mixte) et celle de la forêt boréale continue (Ministère des Ressources naturelles, 2013).

À l’intérieur de la sous-zone de la forêt décidue, on retrouve d’une part le domaine bioclimatique de l’érablière à tilleul, qui est caractérisé par une flore diversifiée incluant plusieurs espèces à la limite septentrionale de leur aire de répartition. L’érable à sucre y est l’espèce dominante et on y note la présence du tilleul d'Amérique, du frêne d'Amérique, de l'ostryer de Virginie et du noyer cendré. On retrouve aussi dans la sous-zone de la forêt décidue le domaine bioclimatique de l’érablière à bouleau jaune. Ce dernier arbore une flore moins diversifiée et inclut plusieurs espèces boréales. Les espèces compagnes à l’érable à sucre incluent le bouleau jaune, le hêtre à grandes feuilles, le chêne rouge et la pruche du Canada. Le chablis est l'un des principaux éléments de la dynamique forestière dans cette sous-zone.

Dans l’est de la RCO 14-Qc, on trouve la sous-zone de la forêt mélangée qui est constituée du domaine de la sapinière à bouleau jaune et qui représente une zone de transition entre la forêt décidue et la forêt boréale. Ce domaine est caractérisé par des peuplements mélangés de bouleaux jaunes et de conifères, comme le sapin baumier, l'épinette blanche et le thuya. Les principaux facteurs de la dynamique forestière dans cette sous-zone sont les épidémies de tordeuses des bourgeons de l'épinette et les feux.

La sous-zone de la forêt boréale continue couvre une grande partie de l’extrémité est de la RCO 14-Qc et est représentée par le domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau blanc. Ce dernier est caractérisé par des peuplements de sapins et d'épinettes blanches, mélangés à des bouleaux blancs sur les sites mésiques, tandis que les sites moins favorables incluent l'épinette noire, le pin gris et le mélèze, accompagnés de bouleaux blancs ou de peupliers faux tremble. Les épidémies de tordeuses des bourgeons de l'épinette et les feux sont les principaux éléments de la dynamique forestière de ce domaine.

Faune

La RCO 14-Qc arbore une importante diversité d’espèces animales. Les espèces de mammifères abondantes ou représentatives de la région incluent le cerf de Virginie, l’orignal, l’ours noir, le lynx du Canada, le pékan et le raton-laveur (Li et Ducruc, 1999). On trouve dans l’est de la sous-région, en Gaspésie, une population isolée de caribou des bois (écotype montagnard), une espèce désignée menacée au Québec et en voie de disparition au Canada (Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, 2013; Registre public des espèces en péril, 2012). On note dans la partie maritime de la RCO 14-Qc la présence de mammifères marins qui sont en péril au Canada : la baleine noire et le rorqual bleu, deux espèces en voie de disparition ; le béluga, une espèce menacée autant au Québec qu’au Canada; et le rorqual commun, une espèce préoccupante. La RCO 14-Qc compte également des espèces de mammifères susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables au Québec, comme par exemple la musaraigne de Gaspé, la pipistrelle de l’Est et la chauve-souris cendrée.

La RCO 14-Qc compte plusieurs espèces d’amphibiens et reptiles. On y trouve, entre autres, la tortue des bois, la tortue luth et la salamandre pourpre, des espèces en péril tant au Québec qu’au Canada, ainsi que la grenouille des marais et la salamandre sombre du Nord, deux espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables au Québec.

La RCO 14-Qc arbore une faune ichthyenne très diversifiée. Les espèces de poissons représentatives incluent le saumon atlantique, l’omble de fontaine, la morue franche, le hareng de l’Atlantique, le sébaste atlantique et le maquereau bleu (Li et Ducruc, 1999; Pêches et Océans Canada, 2013). Le fouille-roche gris, l’éperlan arc-en-ciel et l’alose savoureuse, trois espèces vulnérables au Québec, sont aussi présents dans la RCO 14-Qc.

La RCO 14-Qc comprend une variété d’habitats terrestres et aquatiques qui sont utilisés par une grande diversité d’oiseaux nicheurs et migrateurs. Les espèces représentatives de la forêt décidue incluent la Gélinotte huppée, le Pic maculé, la Grive des bois, la Grive fauve, la Paruline flamboyante, la Paruline bleue et le Cardinal à poitrine rose. On retrouve dans la forêt mélangée des espèces communes aux forêts décidue et boréale, ainsi que des espèces particulièrement bien adaptées aux peuplements mixtes, comme la Paruline du Canada, la Paruline à gorge noire et la Paruline à gorge orangée. Les espèces caractéristiques de la forêt boréale incluent le Tétras du Canada, le Pic à dos noir, la Mésange à tête brune, la Grive de Bicknell, la Paruline tigrée, la Paruline rayée et le Durbec des sapins. On retrouve dans les milieux agricoles des espèces champêtres comme le Goglu des prés, la Sturnelle des prés, le Bruant des prés et le Bruant vespéral. Parmi les espèces associées aux milieux humides, on compte le Plongeon huard, le Canard noir, le Garrot à œil d’or, le Fuligule à collier, la Sarcelle d’hiver et le Grand Harle. Les habitats côtiers représentent des sites de nidification pour des espèces comme la Sterne pierregarin et le Pluvier siffleur, en plus de constituer des aires de repos pour de nombreuses espèces d’oiseaux de rivage (par exemple, le Pluvier argenté, le Pluvier semipalmé, le Tournepierre à collier et le Bécasseau à croupion blanc) lors de la migration. On trouve aussi dans le milieu marin de la RCO 14-Qc plusieurs îles avec des falaises escarpées où nichent des oiseaux de mer tels que le Fou de Bassan, la Mouette tridactyle, le Petit pingouin, le Guillemot marmette et le Guillemot à miroir. Parmi ces dernières figure l’île Bonaventure qui héberge la plus grande colonie de Fous de Bassan en Amérique du Nord avec près de 50 000 couples nicheurs (J.-F. Rail, comm. pers.). En période de migration et d’hivernage, les eaux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent comprises dans la RCO 14-Qc sont utilisées par plusieurs espèces de sauvagine comme l’Eider à duvet, le Harelde kakawi, la Macreuse à bec jaune, la Macreuse à front blanc, le Garrot d’Islande (population de l’Est) et le Harle huppé. Enfin, la RCO 14-Qc héberge des espèces dont la répartition au Québec est très limitée, comme par exemple la Paruline à ailes dorées, le Bruant de Nelson, le Pipit d’Amérique et l’Arlequin plongeur (population de l’est).

Environnement humain

La RCO 14-Qc compte environ 780 000 habitants, représentant ainsi 10 % de la population du Québec (adapté de Statistique Canada, 2012). Les principales villes sont Sherbrooke (154 601 habitants), Rimouski (46 860), Saint-Georges (31 173), Thetford Mines (25 709) et Gaspé (15 163). La population autochtone de la RCO 14-Qc est d’environ 2 900 habitants qui sont répartis dans trois communautés Micmacs situées dans l’est de la région : Listuguj, Gesgapegiag et Gespeg (Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, 2010; Statistique Canada, 2010).

Aires protégées et désignées

Près de 4 % du territoire de la RCO 14-Qc est représenté par des aires protégées (figure 2). On y trouve l’entièreté de sept parcs nationaux québécois (responsabilité du Ministère du Développement durable, de l’Environnement de la Faune et des Parcs) et d’un parc national du Canada (responsabilité de Parcs Canada), totalisant une superficie de 1 323 km2. Il s’agit des parcs nationaux du Mont-Orford, du Mont-Mégantic, de Frontenac, du Bic, de la Gaspésie, de Miguasha et de l’île Bonaventure-et-du-Rocher-Percé et du parc national du Canada de Forillon. De plus, cette sous-région de conservation inclut 28 % (343 km2) du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent (responsabilité conjointe de Parcs Canada et du Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs).

La RCO 14-Qc comprend quatre des huit réserves nationales de faune (responsabilité d’Environnement et Changement climatique Canada) que compte le Québec (figure 2). Ce sont les réserves nationales de faune des îles de l’Estuaire, de la pointe de l’Est, de Pointe-au-Père et de la baie de l’Isle-Verte (cette dernière fait partie du site Ramsar Baie de l'Isle-Verte et chevauche la RCO 13), qui couvrent ensemble une superficie de 22 km2. On y trouve également cinq refuges d’oiseaux migrateurs (responsabilité d’Environnement et Changement climatique Canada) totalisant une superficie de 32 km2: les refuges d’oiseaux migrateurs de l’Île aux Basques, de l’Île Bonaventure et du Rocher Percé, des rochers aux Oiseaux, de Saint-Omer et de Trois-Saumons. De plus, une superficie de 862 km2 est représentée par pas moins de 165 aires de concentration d’oiseaux aquatiques (responsabilité du Ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs).

Enfin, la RCO 14-Qc abrite également des sites désignés qui n’ont pas de statut légal de protection. On compte ainsi 41 Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) qui totalisent 2 417 km2.

Figure 2. Carte des aires protégées et désignées dans la RCO 14-Qc : Forêt septentrionale de l'Atlantique.

Carte des aires protégées et des autres aires désignées dans la RCO 14 Qc. Voir description longue ci-dessous.

Description longue pour la figure 2

Carte des aires protégées et des autres aires désignées dans la RCO 14 Qc. La carte englobe le sud-est du Québec, le golfe du Saint-Laurent, les provinces Maritimes et le Maine. Les frontières des RCO adjacentes sont délimitées. La RCO 14 Qc comprend la Gaspésie, les îles de la Madeleine et la quasi-totalité du sud-est du Québec.

Les différents types d'aires protégées qui existent dans la région de conservation des oiseaux sont représentés sur la carte, et sont expliquées dans la légende bilingue suivante (qui apparaît à droite de la carte) :

Protected areas/Aires protégées

  • Agriculture and Agri-Food Canada/Agriculture et Agroalimentaire Canada
  • Fisheries and Oceans Canada/Pêches et Océans Canada
  • Environment and Climate Change Canada/Environnement et Changement climatique Canada
  • Parks Canada/Parcs Canada
  • Aboriginal Affairs and Northern Development Canada/Affaires autochtones et Développement du Nord Canada
  • Provincial/Provincial

Other designated areas/autres aires désignées

  • Important Bird Areas/ Aires d'importance pour les oiseaux
  • Ramsar/Ramsar

Il y a également une représentation visuelle de l'échelle de la carte dans la légende, ainsi que la projection de la carte (UTM UTM 9 (NAD 1983)).

Les aires provinciales constituent la principale catégorie d'aires protégées cartographiée. On discerne une grande aire protégée d'Environnement et Changement climatique Canada à l'extrémité de la Gaspésie, ainsi que plusieurs zones importantes pour la conservation des oiseaux, notamment aux îles de la Madeleine.

Section 1 : Aperçu des résultats - tous les oiseaux, tous les habitats

Élément 1 : Évaluation des espèces prioritaires

Les stratégies de conservation des oiseaux établissent quelles sont les « espèces prioritaires » parmi toutes les espèces d’oiseaux régulièrement observées dans chaque sous-région de conservation des oiseaux. Les espèces qui sont vulnérables en fonction de la taille de leur population, de leur répartition, des tendances démographiques, de leur abondance et des menaces font partie des espèces prioritaires, puisque leur « conservation » est préoccupante. Sont incluses également quelques espèces largement réparties et abondantes, considérées comme des espèces « d’intendance ». Les espèces d’intendance sont incluses parce qu’elles illustrent parfaitement l’avifaune nationale ou régionale, ou du fait qu’une forte proportion de leur aire de distribution ou de leur population continentale se situe dans la sous-région. La conservation de plusieurs de ces espèces peut s’avérer quelque peu préoccupante, alors que d’autres peuvent n’exiger pour l’instant aucun effort particulier de conservation. Les espèces dont la « gestion » est préoccupante sont aussi incluses comme espèces prioritaires lorsqu’elles ont atteint (ou dépassé) l’objectif de population fixé, mais nécessitent une gestion continue en raison de leur importance socioéconomique comme espèces d’intérêt cynégétique ou en raison de leurs effets sur d’autres espèces ou habitats.

Cette opération de détermination des priorités a pour but de focaliser les efforts de mise en œuvre sur les enjeux les plus importants pour l’avifaune canadienne. Le tableau 1 dresse la liste complète de toutes les espèces prioritaires et indique le motif de leur inclusion. Les tableaux 2 et 3 résument le nombre d’espèces prioritaires dans la RCO 14-Qc, par groupe d’oiseaux et selon la justification de leur statut prioritaire.

La méthode standardisée de sélection des espèces prioritaires a permis d’identifier de façon préliminaire 94 espèces, sous-espèces ou populations (appelées « espèces » pour la suite du document) prioritaires parmi les 256 espèces présentes dans la RCO 14-Qc. Une révision de cette liste préliminaire par les experts régionaux a mené à l’exclusion de 16 espèces pré-sélectionnées et l’ajout de 22 autres, menant ainsi à la détermination finale de 100 espèces prioritaires (tableau 1).

Les 100 espèces prioritaires identifiées ne sont pas distribuées également entre les quatre groupes d’oiseaux. Les 52 espèces d’oiseaux terrestres en font le groupe le plus représenté avec 52 % de toutes les espèces prioritaires de la RCO 14-Qc (tableau 2), un portrait représentatif de l’importance des oiseaux terrestres dans cette sous-région puisqu’ils comptent pour 60 % de toutes les espèces présentes). Ce sont respectivement 44 % (15 espèces) et 69 % (22 espèces) des espèces d’oiseaux de rivage et d’oiseaux aquatiques fréquentant la RCO 14-Qc qui ont été désignées prioritaires, ce qui démontre la situation précaire de ces deux groupes d’oiseaux dans la sous-région. La sauvagine compte 11 espèces prioritaires, soit 31 % des espèces de ce groupe qui sont présentes dans la RCO 14-Qc (tableau 2).

La grande majorité des espèces prioritaires (71 %) ont été identifiées pour des raisons de conservation (tableau 1; cellules ombragées). Parmi celles-ci se retrouvent 28 espèces possédant un statut d’espèce en péril, que ce soit au niveau provincial selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, ou au niveau national selon la Loi sur les espèces en péril (LEP) ou une désignation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Dix-huit espèces ont un statut en péril aux niveaux provincial et national, cinq espèces possèdent uniquement le statut d’espèce en péril au niveau provincial (Aigle royal, Bruant de Nelson, Océanite cul-blanc, Pygargue à tête blanche et Troglodyte à bec court), alors que cinq espèces possèdent uniquement le statut d’espèce en péril au niveau national. Ces dernières sont le Goglu des prés, la Grive des bois, l’Hirondelle rustique, le Pioui de l’Est et la Sturnelle des prés qui ont été évalués par le COSEPAC mais qui n’apparaissent actuellement pas à l’Annexe 1 de la LEP. Hormis les espèces de conservation, 29 ont été désignées prioritaires pour des raisons d’intendance (tableau 1; cellules non ombragées).

Tableau 1. Espèces prioritaires dans la RCO 14-Qc, objectifs de population et justification du statut prioritaire.
Version accessible du Tableau 1

Tableau 2. Résumé du nombre d'espèces prioritaires, par groupe d'oiseaux, dans la RCO 14-Qc.
Groupe d’oiseaux Nombre total d’espèces Nombre total d’espèces prioritaires Pourcentage des espèces désignées prioritaires Pourcentage de la liste d’espèces prioritaires
Oiseaux terrestres 154 52 34 % 52 %
Oiseaux de rivage 34 15 44 % 15 %
Oiseaux aquatiques 32 22 69 % 22 %
Sauvagine 36 11 31 % 11 %
Total 256 100 39 % 100 %

 

Tableau 3. Nombre d'espèces prioritaires dans la RCO 14-Qc, par motif d'inclusion.
Motif d’inclusiona Oiseaux terrestres Oiseaux de rivage Oiseaux aquatiques Sauvagine
COSEPACb 15 2 4 2
Espèce inscrite à la LEP fédéralec 10 2 4 2
Espèce en péril à l’échelle provincialed 14 2 5 2
Espèce préoccupante à l’échelle nationale/continentalee 21 - - -
Espèce préoccupante à l'échelle régionalee 11 - - -
Intendance continentalee 14 - - -
Intendance régionalee 16 - - -
Catégorie de conservationf - 13 - -
Niveau de prioritég - - 13 -
PNAGSh - - - 7
Revue des expertsi 7 2 9 4

a Une même espèce peut figurer à la liste des espèces prioritaires pour plus d'un motif. Certains motifs d'inclusion ne s'appliquent pas à certains groupes d'oiseaux (indiqué par « - »).

b La mentionCOSEPAC désigne une espèce considérée comme en Voie de Disparition, Menacée ou Préoccupante selon l’évaluation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

c Espèce inscrite à l’Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril comme étant en Voie de Disparition, Menacée ou Préoccupante.

d La mention Espèce en péril à l’échelle provinciale désigne une espèce inscrite comme Menacée, Vulnérable ou Susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec).

e Voir le tableau 1.

f La mention Catégorie de conservation désigne une espèce classée selon le Plan canadien de conservation des oiseaux de rivage (Donaldson et coll., 2000) comme ayant une catégorie de conservation de 5, 4a, 4b ou 3a au niveau des États-Unis d’Amérique et du Canada.

g La mention Niveau de priorité désigne une espèce classée selon le Plan de conservation des oiseaux aquatiques du Canada (Milko et coll., 2003) comme étant de niveau Tier 1 ou Tier 2.

h La mention PNAGS désigne une espèce classée selon le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (Comité du Plan, 2004) comme présentant un besoin Modérément élevé, Élevé ou Très élevé de conservation ou de surveillance en tant qu’oiseau nicheur ou non nicheur dans la RCO.

i Espèces qui ne répondaient pas aux critères de base mais qui ont été ajoutées par les experts.

Élément 2 : Habitats importants pours les espèces prioritaires

La détermination des besoins généraux en matière d’habitat de chaque espèce prioritaire dans la RCO permet de regrouper les espèces qui, sur le plan de l’habitat, présentent les mêmes problèmes de conservation ou nécessitent les mêmes mesures. Si un grand nombre d’espèces prioritaires associées à la même catégorie d’habitat font face à des problèmes de conservation similaires, alors la mise en place de mesures de conservation dans cette catégorie d’habitat pourrait profiter aux populations de plusieurs espèces prioritaires. Les stratégies s’appliquant aux RCO utilisent une version modifiée des catégories de couverture terrestre standard établies par les Nations Unies (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, 2000) pour classer les habitats, et les espèces ont souvent été assignées à plus d’une catégorie d’habitats.

Dans la RCO 14-Qc, 11 catégories d’habitats sont utilisées par les espèces prioritaires (figure 3). Les zones côtières sont la catégorie d’habitat utilisée par le plus grand nombre d’espèces prioritaires avec 37. Cette catégorie d’habitat est fréquentée par la majorité des espèces prioritaires d’oiseaux aquatiques, d’oiseaux de rivage et de sauvagine présentes dans la sous-région.

Malgré qu’ils ne constituent que 1 % de la couverture territoriale de la RCO 14-Qc, les milieux humides sont la deuxième catégorie d’habitat la plus fréquentée par les espèces prioritaires (34 % des espèces prioritaires). Cette catégorie d’habitat est utilisée par les quatre groupes d’oiseaux et les oiseaux terrestres y sont dominants avec 14 espèces.

La forêt mixte (23 % des espèces prioritaires), la forêt de conifères (22 %), la forêt de feuillus (14 %) et les zones cultivées et aménagées (14 %) font partie des milieux les plus utilisés par les espèces prioritaires. Les différents types de forêts sont utilisés exclusivement par les espèces prioritaires terrestres, tandis que les zones cultivées et aménagées sont majoritairement utilisées par les espèces terrestres, mais abritent également des espèces de sauvagine et d’oiseaux de rivage prioritaires.

Consultez la Section 2 de la version complète de la stratégie pour plus de détails sur les espèces prioritaires, les menaces et les actions de conservation concernant chacune des catégories d’habitat présentes dans la RCO 14-Qc.

Figure 3. Pourcentage des espèces prioritaires utilisant chaque catégorie d'habitat dans la RCO 14-Qc.

Nota : Le total est supérieur à 100 % du fait que chaque espèce peut être assignée à plus d'un habitat.

Histogramme horizontal indiquant le pourcentage d'espèces prioritaires associé à chaque type d'habitat. Voir description longue ci-dessous.

Description longue pour la figure 3
Histogramme horizontal indiquant le pourcentage d'espèces prioritaires (axe des abscisses) associé à chaque type d'habitat (axe des ordonnées; conifères, feuillus, mixte, arbustes et régénération, zones cultivées et aménagées, zones dénudées, urbain, milieux humides, plans d'eau, zones côtières et zones riveraines) dans la RCO 14 Qc.
Habitat %
Conifères 22
Feuillus 14
Mixte 23
Arbustes et régénération 6
Zones cultivées et aménagées 14
Zones dénudées 7
Urbain 4
Milieux humides 34
Plans d'eau 7
Zones côtières 37
Zones riveraines 7

Remarque : le total est supérieur à 100 % parce que chaque espèce peut être associée à plus d'un habitat.

Élément 3 : Objectifs en matière de population

Les objectifs en matière de population nous permettent de mesurer et d’évaluer les réussites des mesures de conservation. Les objectifs de cette stratégie sont assignés à des catégories et se fondent sur une évaluation quantitative ou qualitative des tendances dans les populations des espèces. Si cette tendance est inconnue pour une espèce, l’objectif choisi est « évaluer et maintenir », assorti d’un objectif de surveillance. Pour toute espèce inscrite en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) ou d’une loi provinciale ou territoriale sur les espèces en péril, les stratégies de conservation des oiseaux renvoient aux objectifs en matière de population établis dans les programmes de rétablissement et les plans de gestion existants. La mesure ultime du succès de la conservation résidera dans le degré d’atteinte des objectifs démographiques au cours des 40 prochaines années. Les objectifs en matière de population actuels ne tiennent pas compte du caractère réalisable de l’atteinte des objectifs, mais sont pris comme des références en regard desquelles le progrès sera mesuré.

L’objectif de maintenir les populations à leur niveau actuel est celui qui a été attitré au plus grand nombre d’espèces prioritaires de la RCO 14-Qc (35 % des espèces prioritaires; figure 4). Pour 33 des 35 espèces ayant cet objectif, l’acquisition de meilleures données sur les tendances de population est également nécessaire pour la prise de décision. Ceci s’applique également à toutes les espèces (à l’exception d’une) dont l’objectif de population est «Évaluer / Maintenir» (19 % des espèces prioritaires).

En raison d’une présence importante d’espèces en péril dans la RCO 14-Qc, les objectifs de population reliés au rétablissement des espèces arrivent deuxième avec 20 % de tous les objectifs établis pour cette région. En plus de ces objectifs de rétablissement qui visent tous un redressement des populations en péril, des objectifs d’augmentation des populations ont également été attitrés à 26 % des espèces prioritaires sous les catégories « Augmenter », « Augmenter de 50 % » et « Augmenter de 100 % ». Globalement, c’est donc 46 % des espèces prioritaires identifiées dans la RCO 14-Qc qui sont associées à un objectif visant un accroissement de leurs populations. Cette situation reflète l’ampleur des menaces qui affectent les populations d’oiseaux présentes dans cette RCO.

Figure 4. Pourcentage des espèces prioritaires par catégorie d'objectifs en matière de population dans la RCO 14-Qc.

Histogramme horizontal indiquant le pourcentage d'espèces prioritaires (axe des abscisses) associé à chaque objectif en matière de population dans la RCO 14 Qc. Voir description longue ci-dessous.

Description longue pour la figure 4
Histogramme horizontal indiquant le pourcentage d'espèces prioritaires (axe des abscisses) associé à chaque objectif en matière de population (axe des ordonnées; augmenter de 100 %, augmenter de 50 %, augmenter, évaluer/maintenir, maintenir au niveau actuel, objectif de rétablissement) dans la RCO 14 Qc.
Objectif % d'espèces prioritaires
Objectifs de rétablissement 20
Augmenter de 100 % 7
Augmenter de 50 % 15
Augmenter 4
Évaluer/maintenir 19
Maintenir 35

Élément 4 : Évaluation des menaces pour les espèces prioritaires

Le processus d’évaluation des menaces définit les menaces qui, croit-on, ont un effet sur les populations de différentes espèces prioritaires. Une ampleur relative (faible, moyenne, élevée, très élevée) est assignée à ces menaces en fonction de leur portée (proportion de l’aire de répartition de l’espèce qui est touchée par la menace dans la sous-région) et de leur gravité (impact relatif de la menace sur la population de l’espèce prioritaire). Cette façon de faire nous permet de nous concentrer sur les menaces susceptibles de provoquer le plus grand impact sur des groupes d’espèces ou dans de grandes catégories d’habitats. Dans la littérature, il se peut que certains problèmes de conservation bien connus (comme la prédation par les chats domestiques ou les changements climatiques) ne soient pas recensés comme des menaces importantes pour les populations d’une espèce prioritaire donnée et ne soient donc pas pris en compte dans l’évaluation des menaces. Ces problèmes méritent malgré tout d’être abordés dans les stratégies de conservation, en raison du grand nombre d’oiseaux touchés dans plusieurs régions du Canada. Nous avons incorporé ces enjeux dans une section distincte de la version complète de la stratégie intitulée « Problématiques généralisées », sans toutefois leur attribuer une cote, contrairement aux autres menaces.

Les populations d’oiseaux fréquentant la RCO 14-Qc font face à de nombreuses menaces de différentes origines. Pas moins de 509 menaces classées dans 11 catégories et 26 sous-catégories ont été identifiées et sont résumées à la figure 5. La catégorie « 12. Autres menaces directes », représentée par la sous-catégorie « 12.1 Manque d’information », est celle qui est la plus fréquemment associée aux espèces prioritaires de la RCO 14-Qc puisqu’elle comprend 34 % de toutes les menaces identifiées. Cette catégorie, d’une ampleur relative globale « Faible », est composée d’éléments liés au manque d’information sur les paramètres biologiques ou démographiques nécessaires à une gestion adaptée des populations et par la présence d’espèces en péril pour lesquelles aucun programme de rétablissement ou plan de gestion ou d’action n’existe (tableau 4). Parmi les 28 espèces en péril présentes dans la RCO 14-Qc, seulement neuf étaient couvertes par un programme de rétablissement, un plan d’action ou un plan de gestion finalisé au moment de la rédaction de cette stratégie. Globalement, un besoin accru d’information a été identifié pour 83 des 100 espèces prioritaires de la RCO 14-Qc.

La catégorie « 1. Développement résidentiel et commercial » arrive au deuxième rang quant au pourcentage de menaces touchant les espèces prioritaires de la RCO 14-Qc avec un peu plus de 14 %. Cette catégorie d’ampleur relative globale « Moyenne » est principalement représentée par les sous-catégories « 1.1 Zones urbaines et d'habitation » et « 1.2 Zones commerciales et industrielles » qui comptent respectivement 6 % et 8 % des menaces identifiées (figure 5). Ces sous-catégories sont composées de menaces telles que la perte et/ou la dégradation de l’habitat par le drainage et le remplissage de milieux humides pour le développement résidentiel, commercial ou industriel, la disparition de boisés pour des fins de développement, et la diminution de l’abondance des insectes proies subséquente à la destruction des milieux humides.

La catégorie « 2. Agriculture et aquaculture » a une ampleur relative globale « Élevée » et est essentiellement représentée par la sous-catégorie « 2.1 Cultures non ligneuses annuelles et pérennes » qui compte 10 % de toutes les menaces identifiées. Cette sous-catégorie inclut des éléments tels que la conversion de boisés agricoles en terres arables, la perte et la dégradation d’habitat suite à la conversion de cultures pérennes en cultures annuelles, l’intensification de l’agriculture et le drainage et remplissage de milieux humides pour des fins agricoles.

La catégorie « 5. Utilisation des ressources biologiques », dont l’ampleur relative globale est « Élevée », constitue également une importante menace. Elle est principalement représentée par la sous-catégorie « 5.3 Coupe forestière et récolte du bois », qui est à elle seule responsable de 7 % des menaces identifiées dans la RCO 14-Qc, et inclut la fragmentation des habitats forestiers, la perte de forêts matures et la réduction du nombre de chicots avec cavités, de peuplements d’arbres morts et d’arbres de grand diamètre.

La catégorie « 9. Pollution » inclut 8 % des menaces identifiées et possède une ampleur relative globale « Moyenne ». Cette catégorie est représentée par les sous-catégories « 9.2 Effluents industriels et militaires » et « 9.3 Effluents agricoles et forestiers ». Les menaces reliées à la sous-catégorie 9.2 sont les déversements d’hydrocarbures et la contamination des sédiments, tandis que l’unique menace présente dans la sous-catégorie 9.3 est la surutilisation de pesticides qui peut causer une intoxication des oiseaux, un amincissement des coquilles d’œuf et une réduction des populations d’insectes ou de poissons proies.

La catégorie « 8. Espèces et gènes envahissants et posant d'autres problèmes » est représentée par les sous-catégories « 8.1 Espèces étrangères/non indigènes envahissantes » et « 8.2 Espèces indigènes problématiques » dans la RCO 14-Qc. Bien qu’elle exprime seulement un peu plus de 5 % de toutes les menaces présentes, cette catégorie possède une ampleur relative globale « Très élevée ». La seule menace comprise dans la sous-catégorie 8.1 est la perte et la dégradation des milieux humides causées par les plantes non-indigènes envahissantes. Les menaces associées à la sous-catégorie 8.2 incluent le parasitisme des nids par le Vacher à tête brune, la prédation des nids d’oiseaux aquatiques par le renard roux et les goélands et la prédation sur les oiseaux de rivage aux sites de halte migratoire.

La catégorie « 7. Modifications du système naturel » comprend près de 5 % des menaces identifiées, mais son ampleur relative globale est « Élevée ». L’unique sous-catégorie comprise dans cette catégorie est « 7.3 Autres modifications de l'écosystème » et elle inclut des menaces telles l’abandon de terres agricoles qui deviennent ainsi non propices à certaines espèces d’oiseaux champêtres, la fermeture ou le dérangement des sablières utilisées pour la nidification, l’évolution des habitats arbustifs en habitats forestiers, ainsi que la réouverture de la lagune de Havre-aux-Basques (Îles-de-la-Madeleine) qui pourrait affecter plusieurs espèces d’oiseaux de rivage.

La catégorie « 11. Changements climatiques et temps violent » est une autre catégorie qui n’inclut qu’une petite proportion des menaces identifiées (près de 4 %), mais qui a une ampleur relative globale « Élevée ». Cette catégorie comprend trois sous-catégories dans la RCO 14-Qc : « 11.1 Évolution et altération de l'habitat », « 11.4 Tempêtes et inondations » et « 11.5 Autres répercussions ». La seule menace comprise dans la sous-catégorie 11.1 est la perte et la dégradation des milieux humides, tandis que la sous-catégorie 11.4 concerne les inondations plus fréquentes affectant les milieux humides et les zones cultivées et aménagées. Les menaces inclues dans la sous-catégorie 11.5 sont principalement reliées à la fréquence plus élevée d’événements climatiques défavorables susceptibles d’affecter la migration, le succès reproducteur, la phénologie de nidification ou la disponibilité de proies. Cette menace affecte les insectivores aériens tels que l’Engoulevent d’Amérique, l’Hirondelle rustique, le Martinet ramoneur et le Moucherolle à côtés olive.

Les catégories de menaces « 3. Production d'énergie et exploitation minière », « 4. Couloirs de transport et de services » et « 6. Intrusions et perturbations humaines » incluent chacune moins de 5 % de toutes les menaces identifiées et ont une ampleur relative globale « Moyenne ».

L’ampleur relative globale des menaces affectant les espèces prioritaires s’avère « Élevée » dans cinq des onze catégories d’habitat présentes dans la RCO 14-Qc : arbustes et régénération, zones cultivées et aménagées, urbain, milieux humides et zones côtières. On remarque également l’impact relatif « Très élevé » de trois catégories de menaces sur les espèces prioriaires dans des habitats particuliers, soient «2. Agriculture et aquaculture » sur les zones cultivées et aménagées, « 7. Modifications du système naturel » sur l’habitat arbustes et régénération et « 8. Espèces et gènes envahissants et posant d'autres problèmes » sur les milieux humides et les zones côtières.

La Section 2 de la version complète de la stratégie présente plus de détails sur les menaces associées aux différentes catégories d’habitat. Les menaces affectant les espèces prioritaires lorsqu’elles sont à l’extérieur du Canada en dehors de la saison de reproduction ont également été évaluées et sont exposées dans la section « Menaces à l’extérieur du Canada » de la version complète de la stratégie.

Figure 5. Pourcentage des menaces identifiées pour les espèces prioritaires dans la RCO 14-Qc, par sous-catégorie de menaces.

Nota : Chaque barre représente le pourcentage du nombre total de menaces définies dans chaque sous-catégorie de menaces dans la RCO 14-Qc (par exemple, si 100 menaces étaient recensées au total pour toutes les espèces prioritaires de la RCO 14-Qc et que 10 d'entre elles étaient de la catégorie 1.1 - Zones urbaines et d'habitation, la barre indiquerait 10 %). Les nuances d'ombrage dans les barres (TÉ = Très Élevée, É = Élevée, M = Moyenne et F = Faible) représentent l'ampleur globale de toutes les menaces dans chaque sous-catégorie de menaces dans la RCO.

Histogramme horizontal indiquant le pourcentage des menaces identifiées pour les espèces prioritaires dans la RCO 14 Qc par sous-catégorie de menaces. Voir description longue ci-dessous.

Description longue pour la figure 5
Histogramme horizontal indiquant le pourcentage des menaces identifiées pour les espèces prioritaires (axe des abscisses) dans la RCO 14 Qc par sous-catégorie de menaces (axe des ordonnées; p. ex. activités récréatives, énergie renouvelable, etc.).
Sous-catégorie de menaces F M É
1.1 Zones urbaines et d'habitations 0 5 0 0
1.2 Zones commerciales et industrielles 0 8 0 0
1.3 Zones touristiques et de loisir 0 0 0 0
2.1 Cultures non ligneuses annuelles et pérennes 1 6 3 0
2.2 Plantations ligneuses 0 0 0 0
2.3 Élevage de bétail 0 0 0 0
2.4 Aquaculture marine et en eau douce 0 0 0 0
3.1 Exploration pétrolière et de gaz 0 0 0 0
3.3 Énergie renouvelable 0 0 0 0
4.1 Routes et chemins de fer 0 0 0 0
4.2 Réseaux de services publics 1 0 0 0
5.1 Chasse et récolte d'animaux terrestres 0 1 0 0
5.2 Récolte de plantes terrestres 0 0 0 0
5.3 Coupe forestière et récolte du bois 0 1 6 0
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques 0 1 0 0
6.1 Activités récréatives 4 1 0 0
6.3 Travail et autres activités 0 0 0 0
7.3 Autres modifications de l'écosystème 2 1 1 1
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes 0 0 1 0
8.2 Espèces indigènes problématiques 1 2 1 1
9.2 Effluents industriels et militaires 5 0 0 0
9.3 Effluents agricoles et forestiers 2 0 1 0
11.1 Évolution et altération de l'habitat 0 0 1 0
11.4 Tempêtes et inondations 0 0 0 0
11.5 Autres répercussions 0 0 3 0
12.1 Manque d'information 34 0 0 0

Nota : Chaque barre représente le pourcentage du nombre total de menaces définies dans chaque sous-catégorie de menaces dans la RCO 14 Qc (par exemple, si 100 menaces étaient recensées au total pour toutes les espèces prioritaires de la RCO 14 Qc et que 10 d'entre elles étaient de la catégorie 1.1 - Zones urbaines et d'habitations, la barre indiquerait 10 %). Les zones ombrées dans les barres (TÉ = très élevée, É = élevée, M = moyenne et F = faible) indiquent l'ampleur globale de toutes les menaces dans chaque sous-catégorie de menaces dans la RCO.

Tableau 4. Ampleur relative des menaces définies pour les espèces prioritaires dans la RCO 14-Qc, par catégorie de menaces et par grande catégorie d'habitats. Version accessible du Tableau 4

Élément 5 : Objectifs en matière de conservation

Des objectifs de conservation ont été conçus en vue de contrer les menaces et de fournir les renseignements manquants sur les espèces prioritaires. Ces objectifs décrivent les conditions environnementales ainsi que le travail de recherche et de surveillance jugés nécessaires pour progresser vers les objectifs démographiques et comprendre les problèmes de conservation sous-jacents pour les espèces aviaires prioritaires. À mesure qu’ils seront atteints, les objectifs de conservation vont collectivement contribuer à l’atteinte des objectifs démographiques. Dans la mesure du possible, les objectifs de conservation ont été élaborés pour profiter à plusieurs espèces et/ou pour lutter contre plus d’une menace.

Les objectifs de conservation ont été groupés sous sept catégories et sont présentés à la figure 6. Dans la RCO 14-Qc, 36 % des objectifs de conservation suggérés se retrouvent dans la catégorie « 1. Assurer des habitats adéquats » et concernent tous les habitats présents dans la RCO 14-Qc à l’exception des plans d’eau. Cette catégorie d’objectifs est composée de trois sous-catégories s’appliquant à la RCO 14-Qc : « 1.1 Veiller à ce que les politiques et les pratiques en lien avec l’utilisation des ressources et du territoire conservent ou améliorent l’habitat des oiseaux », « 1.2 Conserver des aspects de taille, de forme et de configuration des habitats représentatifs de la variabilité naturelle » et « 1.4 Conserver les caractéristiques importantes pour les oiseaux dans le paysage ».

L’objectif « 7. Améliorer la compréhension (de l’état de la population, des facteurs limitatifs et d’atténuation) » vient au deuxième rang avec 25 % de l’ensemble des objectifs de conservation suggérés. La très grande majorité des objectifs présents sous cette catégorie provient de la sous-catégorie « 7.1 Améliorer la surveillance de la population/démographie », alors que les autres objectifs sont associés à la sous-catégorie « 7.4. Améliorer la compréhension des causes des déclins de population ». Ceci démontre un besoin de surveillance accrue dans cette RCO pour plusieurs espèces prioritaires des quatre groupes d’oiseaux.

Pour 16 % des objectifs, le but visé est de gérer des espèces particulières (catégorie 3). Près de 90 % des objectifs de cette catégorie proviennent de la sous-catégorie « 3.4 Mettre en œuvre des plans de rétablissement pour les espèces en péril », découlant du fait que la RCO 14-Qc compte 28 espèces en péril. Les sous-catégories « 3.3 Réduire le parasitisme/la prédation » et « 3.5 Prévenir et contrôler la propagation des espèces envahissantes et exotiques » complètent les objectifs de la catégorie.

L’objectif « 2. Réduire la mortalité et accroître la productivité » représente 15 % des objectifs de conservation de la RCO 14-Qc. Près de la moitié des objectifs de cette catégorie sont dans la sous-catégorie « 2.1 Réduire la mortalité et/ou les effets sous-létaux de l’utilisation des pesticides », alors qu’un peu plus de 20 % proviennent de la sous-catégorie « 2.7. Réduire la mortalité accidentelle liée aux collisions ». Les autres objectifs dans cette catégorie font partie des sous-catégories « 2.2. Réduire la mortalité et/ou les effets sous-létaux de l’exposition aux contaminants », « 2.4 Réduire la mortalité accidentelle » et « 2.8. Réduire la mortalité liée à la chasse légale ou illégale et à la persécution ».

Les catégories « 4. Réduire les perturbations » et « 6. Gérer les changements climatiques » comptent pour respectivement près de 5 % et 3 % de tous les objectifs soulevés pour la RCO 14-Qc. La sous-catégorie « 4.1 Réduire les perturbations attribuables aux activités récréatives de l’homme » est l’unique source pour la catégorie 4 et touche principalement les oiseaux des milieux humides et des zones côtières. Tous les objectifs de la catégorie 6 proviennent quant à eux de la sous-catégorie « 6.2 Gérer en fonction de la résilience des habitats face aux changements climatiques » et sont surtout associées aux insectivores aériens et à certains oiseaux aquatiques. Aucun objectif n’a été assigné à la catégorie « 5. Assurer un approvisionnement adéquat en nourriture » dans la RCO 14-Qc.

Figure 6. Pourcentage de tous les objectifs de conservation assignés à chaque catégorie d'objectifs de conservation de la RCO 14-Qc.
Nota :
L’objectif « 7. Améliorer la compréhension », signifie améliorer la compréhension de l’état de la population, des facteurs limitatifs et d’atténuation.
Histogramme horizontal indiquant le pourcentage de tous les objectifs de conservation par catégorie d'objectifs de conservation dans la RCO 14 Qc. Voir description longue ci-dessous.
Description longue pour la figure 6
Histogramme horizontal indiquant le pourcentage de tous les objectifs de conservation (axe des abscisses) par catégorie d'objectifs de conservation (axe des ordonnées; p. ex. assurer des habitats adéquats, réduire les perturbations, etc.) dans la RCO 14 Qc.
Objectif Pourcentage
1. Assurer des habitats adéquats 36,39705882
2. Réduire la mortalité et accroître la productivité 15,07352941
3. Gérer des espèces particulières 15,625
4. Réduire les perturbations 4,595588235
5. Assurer un approvisionnement adéquat en nourriture 0
6. Gérer les changements climatiques 3,08823529
7. Améliorer la compréhension 25

Élément 6 : Mesures recommandées

Les mesures recommandées ont trait aux activités sur le terrain qui contribueront à l’atteinte des objectifs de conservation (voir figure 7). Ces mesures sont généralement établies d’un point de vue stratégique, au lieu d’être hautement détaillées et directives. Dans la mesure du possible, les mesures recommandées ont été élaborées pour bénéficier à plusieurs espèces et/ou pour lutter contre plus d’une menace. Les mesures recommandées renvoient à celles présentées dans les documents de rétablissement des espèces en péril à l’échelle fédérale, provinciale ou territoriale (ou étayent ces mesures), mais sont habituellement plus générales que celles élaborées pour une seule espèce.

La figure 7 illustre que près de 29 % des mesures recommandées dans la RCO 14-Qc sont regroupées dans la sous-catégorie « 8.2 Surveillance ». La fréquence élevée de cette recommandation relève principalement du fait qu’il existe un manque d’information sur les paramètres biologiques ou démographiques de plusieurs espèces prioritaires de cette RCO. Les mesures suggérées dans cette catégorie incluent l’augmentation de la couverture du Relevé des oiseaux nicheurs, la réalisation d’inventaires particuliers (par exemple, des relevés visant des oiseaux de haute altitude, des oiseaux nicheurs en forêt boréale ou des oiseaux nocturnes), l’amélioration du programme actuel de surveillance des migrations, l’actualisation des programmes de baguage et d’inventaire de la sauvagine, le développement d’un programme de surveillance des oiseaux de rivage durant la migration automnale et l’optimisation du suivi des oiseaux de mer. Pour plus de détails à ce sujet, consulter la section « Besoins en matière de recherche et de surveillance des populations » de la version complète de la stratégie.

La sous-catégorie « 1.1 Protection de sites ou de zones » est la deuxième plus importante, regroupant près de 24 % de toutes les mesures recommandées. Les actions suggérées dans cette catégorie concernent principalement les milieux humides et incluent la protection d’une variété de milieux humides par l’attribution d’un statut légal de conservation ou par l’intendance, l’adoption par les municipalités de plans d’urbanisme protégeant les milieux humides, ainsi que la protection de haltes migratoires pour les oiseaux de rivage. Ces mesures visent particulièrement à minimiser les impacts des menaces liées au développement résidentiel et commercial, de même qu’à l’agriculture.

La sous-catégorie « 3.2 Rétablissement des espèces » est la troisième sous-catégorie d’actions la plus souvent mentionnée avec 8 % et concerne principalement le développement et la mise en oeuvre continue d’activités de rétablissement qui découlent de documents pour le rétablissement des espèces en péril.

L’adoption de normes et de bonnes pratiques (5.3), principalement dans les secteurs agricole et forestier, représente 8 % des mesures recommandées. Plus spécifiquement, le développement de l’agriculture durable, l’application de traitements sylvicoles qui maintiennent les éléments clés des habitats et la structure du paysage, et l’établissement de pratiques de gestion bénéfiques sont parmi les mesures avancées pour contrer plusieurs menaces associées aux cultures annuelles et pérennes et à la coupe et récolte du bois.

La restauration des habitats et des processus naturels (2.3) représente 7 % des mesures recommandées et touche surtout les zones côtières et les milieux humides. Les mesures suggérées dans cette catégorie impliquent le maintien de l’efficacité des programmes d'intervention d'urgence d'Environnement et Changement climatique Canada, ainsi que la réduction de l’utilisation des pesticides en prônant la lutte intégrée.

La sous-catégorie « 5.2 Politiques et règlementation » comprend un peu plus de 6 % des mesures recommandées et réfère principalement à l’amélioration de la protection des milieux humides par l’utilisation des politiques, de la règlementation et des outils d’intendance disponibles. Les autres sous-catégories représentent chacune moins de 5 % des mesures recommandées (figure 7).

De plus amples détails sur les mesures recommandées en fonction des différentes catégories d’habitat sont présentés à la Section 2 de la version complète de la stratégie.

Figure 7. Pourcentage de mesures recommandées par sous-catégorie de mesures dans la RCO 14-Qc.

Nota : Les sous-catégories « Recherche » et « Surveillance » s’appliquent à des espèces données pour lesquelles on a besoin de plus d’information avant d’établir des mesures de conservation. Voir la section « Besoins en matière de recherche et de surveillance des populations » dans la version complète de la stratégie pour connaître les exigences en matière de recherche et de surveillance à grande échelle.

Histogramme horizontal indiquant le pourcentage de mesures recommandées par sous-catégorie de mesures dans la RCO 14 Qc. Voir description longue ci-dessous.

Description longue pour la figure 7
Histogramme horizontal indiquant le pourcentage de mesures recommandées (axe des abscisses) par sous-catégorie de mesures (axe des ordonnées; p. ex. protection de sites ou de zones, rétablissement des espèces, etc.) dans la RCO 14 Qc.
Mesure %
1.1 Protection de sites ou de zones 24
2.1 Gestion de sites ou de zones 4
2.2 Lutte contre les espèces envahissantes ou problématiques 2
2.3 Restauration des habitats et des processus naturels 8
3.2 Rétablissement des espèces 8
4.3 Sensibilisations et communications 2
5.2 Politiques et règlements 6
5.3 Normes et codes du secteur privé 8
5.4 Conformité et application de la loi 2
6.2 Substitution 2
6.4 Incitatifs de conservation 2
7.2 Développement de partenariats et d'alliances 0
8.1 Recherche 2
8.2 Surveillance 29

Références

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